Vous avez mis le doigt là où ça faisait très mal. D’où la vilaine réaction de certains, ici sur ce site pour leurs chapelles, leurs idoles, leurs idées rangées. Prendre Sartre et Freud pour des « cons » comme le fait Onfray est déjà en soi l’indice d’un crétinisme désespérant - pour ne pas dire la preuve d’une ignorance totale de leurs œuvres. Eh oui, Shanan Khairi, celui qui n’a pas lu ces penseurs pourrait se suffire des vues d’un Onfray prenant appui sur toutes sortes de ragots.
J’ai bien aimé votre article. L’ayant imprimé, je l’ai lu hier soir à tête reposée. Cohérence impeccable. Je compte d’ailleurs le relire.
Vous avez beaucoup parlé du sens de la « fatwa » et pas assez de Kamel Daoud. A vous entendre on croirait presque qu’il n’y avait pas que des mauvaises fatwas. Que ceux qui les établissent n’étaient pas tous des ignares en train d’abrutir les peuples. De les jeter par milliers et par millions dans le chaos et de pervertir jusqu’à la religion elle-même.
Aujourd’hui, il faut avoir le bon réflexe de rejeter tout ce qui vient de ce côté-là.
Cela dit, Kamel Daoud est une des belles plumes de la littérature algérienne. Un peu provocateur certes. Parce que anti-fanatique. Anti-religieux. Il a tenu des propos pas très prudents surtout lorsqu’il était en lice pour le Goncourt. Quelques allégeances à l’Occident. Quelques boniments à la communauté juive. L’ivresse du succès ! si vous voyez ce que c’est. Rien de grave !?
Son compatriote Rachid Boudjedra a bien été plus loin. Sans compter Boualem Sansal - apparu un jour une kippa sur la tête en Israël.
Bref, en lisant ici et là Kamel Daoud, on ne peut que s’attendre à des avalanches de fatwas de la part de ces haineux prêts à se repaître du sang de ceux qui les montraient dans leur entière nudité. De ceux en effet qui répondent à la plume par le couteau.
Je n’ai rien contre Dieudonné ni contre Soral. Il m’arrive de les écouter avec intérêt.
Pour autant j’ai beaucoup d’admiration pour l’écriture de Nabe. J’ai passé des heures merveilleuses à lire son Alain Zannini.
Il faut rendre à César ce qui appartient à César...
Maintenant, pour Daech, je ne le suivrai pas. Ces gens, c’est ce qu’il y a de débile et monstrueux. ça tue, ça tue, pour n’importe quel motif. Et puis tôt ou tard ils finissent eux-mêmes par passer à l’abattoir.
Je ne le suivrai pas non plus s’agissant du 9/11. On peut ne pas être complotiste et réfuter la thèse officielle.
Quant à son ouvrage à paraître, je ne dirai pas que je ne le lirai pas. Il peut être intéressant sans être en accord avec mes convictions.
Très beau texte, comme d’habitude. Alliance de la réflexion et du style. J’ai plaisir à vous lire, vraiment. Vous avez cerné de façon impeccable les paradoxes de l’homme Zemmour et révélé avec pertinence sa smala, tout aussi bourrée que lui de haine de l’Autre et prête à toutes horreurs. Merci.