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Regis Tence

Regis Tence

Enseignant puis fonctionnaire qu’on dit « de responsabilité », disposant aujourd’hui, (grâce au privilège de l’âge...), d’un peu plus de temps. Formation : (doctorat) Philosophie et Musicologie.
Loisirs, goûts : Voile et Montagne, lecture et musique.
En philosophie politique, une spécialité : J.J. Rousseau. Oh là là, un rousseauiste ! Oui, j’assume.

Tableau de bord

  • Premier article le 22/02/2010
  • Modérateur depuis le 15/02/2011
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Derniers commentaires



  • Regis Tence Regis Tence 10 avril 2010 01:38

    Beaucoup de réactions (c’était prévisible, le sujet passionne). Je vais essayer de répondre de manière synthétique, et pas trop passionnée. Certains intervenants ont d’ailleurs déjà répondu à une partie des objections ; ils se sont même donné la peine de réagir aux inévitables insultes, très classiques quant à elles. Merci à eux de me faire gagner du temps. Reste trois familles d’objections méritant débat :

    • distinction / discrimination : une distinction imposée EST une discrimination ! N’oublions pas qu’ « apartheid » ne veut pas dire « infériorité » mais « séparation » ; lorsque, disons un bar, (ou une pîscine..) étaient « réservé aux blancs » et un autre « réservé aux noirs », les défenseurs de l’apartheid nous disaient que ce qui était, servi, et le prix, étaient les mêmes, et qu’il n’y avait « donc » pas discrimination. Cette hypocrisie a vécu, ne la ravivons pas dans une version alambiquée à laquelle la religion donnerait une noblesse usurpée. En outre, ce n’est pas moi mais la Convention Internationale des droits de la femme qui emploie le mot de distinction : on a le droit d’être « contre » cette convention, et même de réclamer, avec les pays qui ne l’ont pas signée, qu’elle soit réécrite dans le sens qu’on veut, mais jusque-là,, en France comme dans toute l’union européenne, elle a force de loi. Cela veut dire qu’on peut légiférer sur le voile intégral, au contraire de ce que tentent de faire croire de « fins politiques » dont la fausse prudence ne fera que laisser pourrir la situation. La phrase qui fâche souvent : (voile, étoile jaune de la femme) est un raccourci ,et si on y tient, quoique le contexte le rende évident, on peut la faire précéder de la précaution « Dans les lieux ou groupes sociaux où il est imposé, le voile ...etc » Mais l’équivalence reste valable : partout où le voile est imposé, que ce soit par une législation ou par une coutume, il est discriminant : il détermine par exemple les lieux où on peut aller et ceux où ce n’est pas « licite », les gens à qui on peut parler et ceux avec qui on ne le doit pas, etc : il est, comme l’étoile jaune, l’outil d’une discrimination quotidienne. Ce qui nous amène à la deuxième famille d’objections :

    • Caractère « volontaire » du port du voile, nécessité qu’il y ait un « discriminant » pour qu’il y ait un discriminé... Je peux attester, pour avoir vécu, et même un peu géré, les deux époques de législation, que la loi sur le port des signes ostentatoires à l’école a en quelques mois révélé que 90% des jeunes filles concernées étaient forcées par leur entourage, et que la loi les a libérées. C’est bien pour ça que la loi a rapidement atteint son objectif, divisant en quelques mois par dix le nombre des situations conflictuelles. Il en sera de même pour une loi sur le voile intégral. Là aussi, regardons la réalité, et écoutons les femmes qui osent s’exprimer ailleurs que dans des manifestions bien encadrées, où quelques porteuses de voile ont le droit de brandir des pancartes mais pas de parler aux journalistes. Ecoutons Chahdort Djavann, Taslima Nasreen, Ayaan Hirsi Ali. Elles savent de quoi elles parlent. Lisons aussi le Coran  : le voile est essentiellement justifié par le verset 33/59, et sa rédaction est très intéressante « Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles » Ce n’est pas « Mesdames, vous devriez... » Parole d’homme, imposée aux femmes, et qui dans sa forme même donne aux hommes la mission d’assurer le respect de la règle. Il y a bien coercition, discriminant et discriminée.

    • Troisième critique : le point de vue « occidental » ne serait qu’un point de vue parmi d’autres. C’est un argument qui mérite examen, et chacun de nous a appris à se défier de l’ethnocentrisme. Un premier niveau de réponse est que dans ce cas il faut choisir : on ne peut pas, pour réfuter un modèle, faire appel aux valeurs et principes qui le constituent : s’ ils sont utilisables pour cela, c’est qu’alors ils sont universels, la preuve est faite. Le second niveau est plus concret : dans notre pays, c’est ce point de vue « occidental » qui fonde la loi ; vouloir lui en substituer un autre est précisément la tentative de modifier unilatéralement un modèle de société. On a le droit de le vouloir, mais il faut le dire franchement, et non prétendre que « ce n’est pas important » ou que « c’est l’application même de nos valeurs ». Incidemment, dire que « du point de vue moyen-oriental, le voile est une chance pour la femme » (et les vêtements informes une chance pour les filles dans certains quartiers ? Hola  !), c’est faire injure aux hommes de ces pays, les croire bien dangereusement harceleurs ou pire. C’est surtout admettre qu’il s’agit pour les femmes d’une précaution, d’une condition de leur sécurité : çà ressemble beaucoup à une contrainte, çà ! En tout cas on est bien loin de la « manifestation d’une conviction religieuse »  : C.Q.F.D...



  • Regis Tence Regis Tence 6 avril 2010 01:17

    Cette affaire est à peine croyable, et en même temps significative : nous sommes nombreux à annoncer un « nouveau moyen-âge », avec l’impression d’employer là une formule-choc dont nous espérons qu’elle ne sera pas tout à fait vraie. Mais la réalité dépasse ici les pires craintes : cela fait cinq siècles que "ceux qui savent", ou le prétendent, n’avaient plus osé en appeler au pouvoir pour faire taire les voix divergentes. Très exactement depuis Galilée. On croyait que cela n’arriverait jamais plus, on avait tort.

    A l’époque le vrai pouvoir était religieux, ou plus exactement mêlait intimement religion et politique. Aujourd’hui, les détenteurs de l’opinion obligatoire s’adressent au ministre, et font pression sur les media. Le plus grave est que ça ne semble pas du tout les gêner, ce qui est l’indice d’une effrayante certitude d’avoir en fait déjà le pouvoir. Car c’est de cela qu’il s’agit : quand des scientifiques réclament aux autorités de faire taire les contradicteurs, il ne peut y avoir à cela que deux raisons (cumulables ! ) :

    1/ ils sont beaucoup moins sûr de leur savoir qu’ils ne l’affirment

    2/ ce qu’ils attendent du savoir c’est la reconnaissance sociale, des moyens, des postes. Dans ce contexte, la recherche, ou plutôt les années de début de carrière passées à faire son trou dans l’institution, ne sont qu’une étape sur le chemin du pouvoir et en premier lieu de l’emploi à vie, quels que soient les résultats du travail (s’il y en a un au delà de la déclinaison à l’infini des premières publications).

    Il est normal que ce soit dans la France du CNRS qu’apparaisse en premier cet indice de féodalisation du savoir, car c’est probablement, depuis la fin de l’empire soviétique, le pays où l’étatisation de la recherche est la plus poussée, et la plus caricaturale : une fois qu’on a acheté sa charge par les premiers travaux, le plus souvent au service d’un mandarin déjà en place, il n’y a plus rien à prouver. Ça laisse le temps d’écrire aux journaux et au ministre.

    Il y a quand-même un autre endroit, sinon un autre pays, où le statut des « experts » est le même : l’O.N.U et ses instances aussi coûteuses que variées. Là aussi les postes sont distribués par les gouvernements. C’est précisément le statut du GIEC. Ce n’est pas un hasard. Quand cette baudruche se sera effondrée, gageons que la France sera le seul pays où on ne s’en apercevra pas avant des lustres, et que comme l’écrivait Maurice Druon dans un livre clairvoyant, on y sera longtemps encore "aux ordres d’un cadavre".



  • Regis Tence Regis Tence 28 mars 2010 23:44

    Un petit point d’information, d’abord. : Selon Mathieu Aron (Figaro), le nombre des G.A.V. en 2009 est de 900000 : aux 600000 reconnus initialement il faut ajouter 200000 pour des « délits » routiers, qui n’étaient pas comptés avant , le Ministère l’a reconnu depuis... avant d’admettre qu’il avait aussi oublié les G.A.V dans les départements et territoires d’Outremer. Bref, comme c’est de toute façon impossible en dessous de 13 ans, ce qui laisse 54 millions de « gardavables », c’est 1,7% de la population par an. Comme on vit plus d’un an, autant que possible, c’est une personne sur trois en vingt ans, c’est-à-dire tout le monde au moins une fois dans sa vie, il ne faut que soixante ans pour ça. Intéressant, non ?
    Pour faire 900000 G.A.V. par an, il ne suffit pas de « déborder un peu » de la population des délinquants d’habitude (évaluée à 250000 personnes, dont 60000 en prison à un moment donné) : il faut que l’énorme majorité des gardés à vue soit constituée par les gens ordinaires, qui pourtant répondraient aux convocations, s’ils avaient fait une erreur (900000 par an, vraiment ?) : il on un travail, une famille, pas de réseau de planques... Mais non

     : en garde à vue quand-même. Avec le coup des chaussures sans lacets, du pantalon sans ceinture, la fouille, et toutes ces petites attentions faites pour créer une atmosphère de confiance mutuelle et de coopération spontanée. A ce niveau de fréquence, il ne s’agit plus d’un hasard : il s’agit d’une épée de Damoclès clairement destinée à faire baisser la tête de tout le monde en permanence. 

    Ce n’est donc pas d’aménagements cosmétiques, du genre avocat à la 2ème ou 25ème heure, dont nous avons besoin, mais de la suppression totale de cette survivance d’ancien régime, ultime avatar de la lettre de cachet. Encore celle-ci ne pouvait-elle être signée que par le Roi, tandis que là ils sont trente mille à pouvoir le décider en une minute, sans que personne ne les contrôle plus qu’on ne contrôlait le Roi. (oui, oui, il y a l’IGS, ou un magistrat ... mais longtemps après, quand de toute façon c’est fait).

    Garde à vous !



  • Regis Tence Regis Tence 16 février 2010 19:04

    Pour un nouvel arrivant sur ce media, l’expérience de ce sujet est éclairante : l’article de départ est excellent, et les réactions... révélatrices. Pour quelques commentaires informatifs, beaucoup d’engueulades, il est vrai qu’un participant a du « génie » pour ça. Alors une petite précision pour lui : beaucoup de non-mulsulmans ONT LU le Coran, nom de D, qu’est-ce que c’est que cette condescendance de « propriétaires » qui nous est à chaque fois renvoyée par les « croyants » ! Et donc, l’ayant lu comme bien d’autres, je passe à l’aspect informatif : impossible de trouver dans le coran un projet politique, une indication de la manière dont devraient se gouverner les hommes, sinon une seule, qui tient en un mot : Obéissance. Si c’est la définition de la démocratie, il faut revoir le dictionnaire. A aucun moment la procédure d’écriture des lois n’est décrite. Et pour cause : c’est qu’il n’appartient pas aux hommes d’écrire les lois. C’est pourquoi le droit Islamique occupe, on le remarquera, de savants docteurs ... de la foi : c’est qu’il se déduit de la religion, parfois de façon très alambiquée mais c’est pour ça qu’on entretient des docteurs. L’incompatiblité avec la démocratie est donc constitutionnelle : on ne vote pas sur la parole de Dieu ! On comprend d’ailleurs un religieux sincère là-dessus, c’est sa logique ; mais ce n’est pas celle de la république. C’est pourquoi je nuancerais la position de l’article de base : il ne suffira pas que les musulmans « modèrent » leurs exigences en matière temporelle : l’Islam de France doit, en urgence, prendre un engagement semblable à la déclaration de l’episcopat français en 1945 : reconnaître la « souveraine autonomie de l’Etat dans son domaine de l’ordre temporel, son droit de régir seul toute l’organisation politique, judiciaire, administrative...  »(etc, l’essentiel est dit).
    Ca va sans dire ? à entendre et lire certaines proclamations, à voir l’actualité, c’est loin d’être évident pour tout le monde. Alors çà irait tellement mieux en le disant ! Pour l’église catholique, c’est fait depuis 65 ans ; pour l’Islam, on attend... C’est pour bientôt ?


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