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Je suis réalisateur de film. Mais j’aime tous les modes d’expressions à partir du moment où le vivre et penser ensemble est possible. j’ai fais une école de cinéma et me suis très trop penché sur le rapport écrit image, propre à notre époque. La bataille est serrée, un mode d’expression va-t-il l’emporter sur l’autre ou pas ? Voilà, où je suis en ce moment, avec mes modestes moyens.

Tableau de bord

  • Premier article le 09/08/2007
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Derniers commentaires



  • rodofr rodofr 27 décembre 2009 04:14

    Je vous conseils une des meilleurs critiques du livre « la route », traduite dans plusieurs pays que jamais « bien sûr » le film ne fait ressortir car la route est avant tout une langue, une poésie minimalisme...
    Lien ici de stalker mis ci-dessous pour sa version littéraire et la critique du Film lien ici

    Je dédie ce texte à la mémoire de Vincent Murlin. Puisses-tu, sur la route blanche, trouver un peu de chaleur et de réconfort.

    Bien sûr, La route de Cormac McCarthy évoque l’écriture dépouillée (non pas pauvre) du premier Hemingway, celle du dernier Beckett, toute remplie de silences, ces derniers semblant parfois occuper plus de place que le texte lui-même, les souvenirs des plus noires tragédies de Shakespeare (mais aussi le génial foisonnement de sa langue, c’est un point qu’André Bleikasten, qui sans doute ne sait pas lire l’anglais, mésestime gravement), les images au symbolisme démoniaque que Conrad dispersa, comme autant d’énigmes insondables, le long du fleuve lentement remonté par Marlow, l’errance des personnages des Raisins de la colère de Steinbeck, la certitude que la barbarie ne peut être vaincue par le progrès comme l’évoque Sa Majesté des mouches de Golding, la fragilité extrême du voile qui, justement, nous sépare de cette barbarie, enfouie sous un vernis de bons sentiments et de technologie, comme le rappelle L’île du docteur Moreau (et aussi La Machine à explorer le temps et La guerre des mondes) de Wells mais c’est avant tout des précédents romans (1) de Cormac McCarthy que La route s’est nourri, surtout de No Country for Old Men. Les toutes dernières lignes de ce roman, évoquant le rêve du shériff (redevenu jeune enfant, il accompagne dans la nuit son père qui, avec une lampe rudimentaire, s’enfonce dans les ténèbres), semblent annoncer l’aventure qui se déroule dans La route.
    Il reprend aussi son écriture tendue, remarquablement précise, superbement concise, sans toutefois adopter son rythme échevelé, ne renonçant pas non plus à évoquer, de façon plus ample qu’il ne l’avait fait dans ce précédent roman, la sombre beauté d’un monde ravagé ni même à délaisser quelques instants la description de l’errance de ses deux personnages : alors l’écriture de McCarthy retrouve l’hypnotique souffle du Bernanos hanté de Monsieur Ouine, paraît s’évader hors du monde détruit par une guerre nucléaire totale, pour chercher l’ultime trace de charité s’étant réfugiée dans l’univers.
    Où est-elle ? Dans quelques gestes élémentaires de survie, des paroles échangées entre un père et son fils, de douloureux rêves d’un monde passé, cassé, quelques rencontres, aussi belles que rares, avec des hommes qui ne sont pas retournés à la sauvagerie, à peine contenue par une société qui est désormais détruite, rasée.
    C’est donc, effectivement, le temps des loups des très vieilles légendes, époque dont un père et son fils subissent l’implacable rigueur : au moins McCarthy n’hésite-t-il pas à nous rappeler que les hommes peuvent se tenir à hauteur d’homme sans la moindre béquille sociale, l’ensemble des survivants redevenus loups n’important en fin de compte guère aux yeux de deux êtres humains qui ont décidé de se tenir et de se retenir de plonger dans le gouffre. La sauvagerie doit être voulue, désirée, embrassée, comme toute maîtresse digne de ce nom  : elle ne peut s’emparer de l’homme que si ce dernier s’est débarrassé de sa claire vision de ce que sont le Bien et le Mal. Kurtz ne devient l’incarnation (pourtant labile) de la sauvagerie que parce qu’il a décidé de se laisser remplir par le flot noir. Il était vide il est vrai, comme n’ont cessé de le répéter, après Conrad, T. S. Eliot puis Bernanos et Broch. Les personnages les plus ténébreux de McCarthy ne s’expliquent jamais par les si pitoyables causes sociales (une enfance malheureuse voyez-vous, une mère battue, un père alcoolique, légèrement tripatouilleur, une jeunesse dans une barre d’immeubles pourris, etc.) qui diluent notre responsabilité dans une mélasse sociologique infecte. Voyez Suttree : marginal, paumé, errant et pourtant grand homme, la caboche remplie d’autre chose que d’un peu de bourre. Nul doute d’ailleurs, que les mauvais journalistes reprocheront au romancier ce paternalisme qu’ils jugeront conservateur, voire réactionnaire, déjà présent dans No Country for Old Men. De grâce, qu’ils nous laissent lire les romans de McCarthy en paix, ces imbéciles pleurnicheurs, qui n’auront même pas vu que ce roman de la dévastation absolue fonde plus qu’il ne détruit, fonde dans la destruction même. Nous y reviendrons.
    Quelles que soient les apparentes disgressions de McCarthy, il signe sa maîtrise magistrale du récit par un trait qui n’aura jamais été aussi remarquablement appuyé que dans La route  : d’un éclair, sa prose a beau s’aventurer dans des contrées inimaginables, souvenirs anciens du père, évocation d’un passé immémorial, chute vertigineuse dans les abîmes de l’espace, exploration des contrées secrètes de la Terre, c’est toujours pour mieux revenir rôder, comme un vent apaisant, autour du père et du fils pour... en porter les aventures toutes simples. Les porter. Porter, n’est-ce pas, après tout, l’unique rôle du romancier qui a mis au monde des personnages nourris de son propre sang ? (2)
    Cormac McCarthy ne lâche pas, une seule seconde, ses personnages : il les observe, leur ménage quelques toutes simples surprises (un abri, de la nourriture, des vêtements), déroule sous leurs pas une route dont la symbolique est évidente. La via rupta est le chemin qui creuse le mur du temps délétère. L’immobilité c’est la mort, surtout dans le monde post-apocalyptique (dont la description semble s’appuyer sur les conclusions popularisées par Carl Sagan (3) et une équipe de scientifiques dans Le froid et les ténèbres), donc impitoyable, que décrit McCarthy. La route est cette image typiquement bernanosienne qui bouleversa Julien Gracq, comme il l’écrit dans un de ses essais de lecture. La route de l’errance est d’ailleurs l’un des décors favoris que McCarthy, dans tous ses romans, ne se lasse pas de peindre.
    Littéralement, Cormac McCarthy porte ses personnages comme s’il était quelque invisible bon Samaritain pris de pitié pour les êtres à terre, alors même que c’est le petit garçon qui paraît donner au père la force de marcher coûte que coûte (voir les propres paroles de l’enfant, p. 222), vers une côte moins sauvage que stérile.
    Notre romancier (mais aussi l’une, donc, de ses plus bouleversantes créations : l’enfant) mérite ainsi l’adjectif (christophore) que Bloy accola au rôle secret et immense du Révélateur du Globe comme il le surnommait, Christophe Colomb. Route et découverte sont les deux faces d’une même réalité, signant symboliquement les plus fameuses odyssées littéraires et métaphysiques.
    Que s’agit-il, dans ce roman barbare et foudroyant, de révéler ? La fondation d’une nouvelle chrétienté, qu’importe que Rome ait été rasée ou pas. Nous ne savons d’ailleurs absolument rien de ce qu’il reste de l’Église : seuls quelques éléments qui paraissent ne guère avoir retenu l’attention de McCarthy, nous sont livrés : ainsi nous est-il dit (p. 20) que l’Amérique a été ravagée par des « sectes sanguinaires ». Cormac McCarthy, à la différence d’un Maurice G. Dantec, se moque de décrire les combats épiques et sanguinaires livrés par les ennemis de l’Église aux derniers représentants de l’Ordre (4). Il paraît même ne pas se soucier de savoir si traverse les âges de fer, caché dans quelque souterrain, le crâne ricanant de Leibowitz dont le savoir redonnera vie à une civilisation (qui de nouveau périra, quelques siècles après la Renaissance d’une humanité ayant été pratiquement détruite par les grands feux).
    Cette nouvelle chrétienté sera donc identique aux toutes premières communautés ayant reçu la Bonne Nouvelle : elle se cachera, elle sera toujours tout près d’être emportée. Elle survivra néanmoins.
    Qu’importe, même, que Dieu existe : il a peut-être été emporté lui aussi par la cendre pulvérulente qui a recouvert le monde entier, pollué les mers et les océans, obscurci l’atmosphère en voilant le soleil. À quoi bon, dès lors, en retrouvant les accents de Job, Le maudire (p. 16), céder au désespoir (p. 34), penser, follement, que la vie véritable, dans un monde presque complètement mort, s’est peut-être réfugiée dans la mort elle-même (p. 24) ou affirmer à l’incrédule qu’Il, ce Dieu devenu fou adoré par des hommes redevenus bêtes, se cache dans le fils (p. 149) que protège, jusqu’au bout de ses propres forces, le père, simplement appelé Papa  ? Si demeure en vie le petit enfant, s’il ne perd pas l’esprit en contemplant la démence, le désespoir (celui de sa mère, qui s’est suicidée), la pestilence et le Mal, et parvient donc à conserver l’usage de la parole, alors c’est Dieu qui continue de parler puisque « S’il n’est pas la parole de Dieu, Dieu n’a jamais parlé » (p. 10).
    Cette fragilité bouleversante de la beauté, qui de toute façon est toujours perdue (cf. p. 52), suffit à Cormac McCarthy, et ce dépouillement extrême, cette consomption du langage même (cf. pp. 80, 156), de la musique peut-être réduite à quelques sons informes (p. 71), ce danger de tous les instants, ces menus gestes qui instituent (cf. p. 128), pour affirmer que la lumière ne peut être dévorée par les ténèbres : « Il restait allongé les yeux fixés sur le petit près du feu. Il voulait être capable de voir. Regarde autour de toi, dit-il. Il n’y a pas dans la longue chronique de la terre de prophète qui ne soit honoré ici aujourd’hui » (p. 237).
    On a même l’impression que ce qui a survécu de la catastrophe, le Reste des vieilles prophéties juives, cette terre sèche, froide, obscure, sans vie, ces quelques hommes errants cherchant un peu de pain et de lumière, ce peu de choses est encore trop aux yeux de Cormac McCarthy et que, tel un conséquent Maître Eckhart, le Rien est sa véritable demeure, la nouvelle Arche d’alliance indestructible. C’est à partir de rien qu’il faudrait fonder de nouveau, puisque ce rien est tout : « Du pied il dégagea des emplacements dans le sable pour les hanches et les épaules du petit à l’endroit où il allait dormir et il s’assit en le tenant contre lui, ébouriffant ses cheveux pour les faire sécher près du feu. Tout cela comme une antique bénédiction. Ainsi soit-il. Évoque les formes. Quand tu n’as rien d’autre construis des cérémonies à partir de rien et anime-les de ton souffle » (p. 68).



  • rodofr rodofr 26 décembre 2007 23:05

    Je suis affligé de votre naïveté. La laité n’est qu’un vœu pieux, qui a tenu ces promesses un temps, voilà tout. Mais la pauvre, elle peut pas résoudre tous les problèmes et la violence des peuples face à l’injustice. Pauvre Marianne. Elle est complètement débordée. Et n’ayez crainte pour le christianisme. Il ne viendra pas vous retirer le peu de liberté qu’il vous reste. La nouvelle religion depuis quelque temps c’est le capitalisme, le management. Avez-vous vu le documentaire Dominium Mundi de Pierre Legendre, l’empire du management, vu comme une nouvelle religion globalisée de l’occident, avec tous les attributs rituels et liturgique du Christianisme. Expliquant notre histoire, à partir de tableau de Bloch et dans un intelligent collage où il reprend les textes évangéliques, fait le parallèle avec les lois du management d’aujourd’hui. “Le marketing prêchant l’évangile de l’efficacité, exaltant la beauté des images à consommer”. Le vrai christianisme, respecte chacun. Vous confondés, un christianisme dévoyé, tenu par une partie de son corps, qui reste minoritaire mais puissant, avec l’autre, que je connais bien et qui respecte tout le monde et qui ne tient pas à être le joué de sarkosy. Non, le vrai problème aujourd’hui d’une gravité que vous n’imaginé même pas, est le capitalisme vue sous le prisme religieux et scientiste. On est plus au moyen âge. Pour ma part, je pense que Sarkosy est un danger redoutable, car il brouille les pistes. Atomise et aliène les gens, par une rhétorique de golden boy qui fascine une France depuis trop longtemps endormi, sur une vision du monde qui n’existe pas. Le monde est dur et cruel, et les droits de l’homme est une histoire faite de courage et pas, par une armée de consommateurs, rivés sur leur téléviseur et leur pouvoir d’achats. Nous entrons peut-être dans une ère, ou il faudra peut-être attendre que tout s’effondre, pour tout repenser. Croyez-moi, personne n’est prêt à lâcher ce qu’il a pour le bien de tous. Même Monseigneur Lustiger, avant sa mort, avait dit à Sarkosy, qu’il s’occupe de ses affaires et nous des leurs. Il voyait d’un très mauvais oeil, que cet homme vienne prêcher l’évangile. Ne vous trompé pas de siècle !!! Nous somme à un tournant. La partie va être serrée. Et de qui l’emportera sur l’autre ?



  • rodofr rodofr 25 décembre 2007 17:18

    Stop aux querelles de voisinage. Si on parlait littérature. Qu’on aime ou pas. Son comportement a été digne et courageux. Et fonde l’essence même d’une littérature qui n’a pas de frontière et se nourrit d’un puissant imaginaire qui dépasse son auteur. A mon avis, un des derniers géant littéraire, qui en comptait beaucoup hier. Un peu hors de portée pour ce nouveau siècle qui s’annonce. Mais un peu à sa manière, il clôt la folie narratrice et faiseur de rêve du siècle précédent. Il n’a cessé de débusquer la fragilité humaine, qui s’inventent des mondes, des cultures, pour mieux ruser avec soi-même, masquer son déclin, éviter les questions qui fâchent, pour que vogue toujours le navire malgré les tempêtes et les quelques haltes offertes. Pour Gracq, sous le lyrisme, le rêve, la fiction qu’il rejette, lui préférant des “vue” instantanées où le langage est l’instrument qui permet “de communier avec le monde, de le comprendre mystiquement”comme dans son livre “Le rivage des Syrtes”. La question de intelligence avec l’ennemi dont nous sommes issus, a été très loin. La littérature s’en est trouvé secouée pour toujours. Car Gracq peut survivre à travers plein d’autres écrivains, qui s’en inspire sans qu’il soit reconnu pour le public, ni jamais lu parce qu’obsur. A mon avis, qui ne tiens qu’à moi, il est le lointain cousin de l’argentin Jorge Luis Borges, et son livre « l’Aleph », que je tiens pour un sommet de la littérature. Dont roget Gaillois disait, à son propos en préface, et qu’on pourrait rapprocher de Gracq car comme pour les saints, il y a une communion des écrivains. « Les présents récits placent dans des symétries abstraites presque vertigineuses, des images à la fois antinomiques et interchangeables de la mort et de l’immortalité, de la barbarie et de la civilisation, du Tout et de la partie. Par là, ils illustrent la préoccupation essentielle d’un écrivain obsédé par les rapports du fini et de l’infini. » Nous avons plus à faire à une famille de pensées qu’à un personnage type. C’est cela la littérature. Rassembler en un point inouï et pénétrant, ce que d’autres ont dit de façon éparses. Pauvre que nous sommes qui voulons voir un homme pour une oeuvre ! En tout cas Julien Gracq, a fait honneur à ceux qui l’ont porter, dans l’ombre de l’écriture universelle.



  • rodofr rodofr 19 décembre 2007 17:51

    Bravo pour votre article. Je rajouterais ceci. Il est un peu le double renversé de Tarkovski. Magré tout, je lui préfère Pasolini dans le genre théologie masquée. Qui laisse entrevoir, une possible rédemption, que je vois pas malheureusement pas chez Zulawski. D’ailleurs, je viens de faire un petit billet sur mon blog, si cela vous intéresse. Sur le film « Théorème » de Pasolini qui me parait, supérieur à tout ce que le cinéma a pu produire sur le sujet, de l’homme coupé de toute transcendance. Et de l’instrument Divin, d’un certain type de mal, pour secouer les âmes de leur turpitude. Merci en tout cas pour votre article.



  • rodofr rodofr 1er décembre 2007 18:02

    Le diable est dans les détails. Le pire ennemie de la démocratie, c’est elle-même, puisque par des voies légales elle peut faire venir la bête sur ces plus hautes marches. Son deuxième ennemie, est sa bureaucratie, en raison des possibilitées quelle laisse entrevoir, à toutes ces composantes aux intérêts complexes et souvent en contradiction avec l’ensemble. D’où un empilement de lois indisgestes, et une vision de bric à brac, reprise par les médias, qui se refusent au jeu pédagogique de la complexité des problèmes. Pour des raisons que l’ont sait, et qui fait penser à tout à chacun, qu’une autre voie est possible, qui peut être incarné par un homme sortit d’un roman. Suivez mon regard ! J’irais même plus loin, la démocratie est une forme déguisée de dictature à la puissance toujours avortée, à cause de la démultiplication à l’infini des intérêts qui la compose. C’est un corps organique sans cesse en mouvement, à l’affût de la moindre maladie qui pourrait atteindre l’ensemble. Virus, qui tout de suite est reconnu et combattu par l’existence des minorités. Qui en la circonstance, jouent un rôle de signal d’alerte. L’europe est le fruit du désastre qu’a été le xxème siècle, et la mise sur pied et en accéléré d’un idéal, qui reposerait sur la neutralité de ses forces déstructrices. Ce qu’on voit aujourd’hui, est plus le zèle de ceux qui au nom de la liberté , en fait, la détruise sournoisement, dans ses soubassements, pour des raisons qui ont trait à l’essence même de l’animal politique et de sa cohorte d’assoiffés, toujours enclin à s’incrire dans l’histoire des évenements. Ensuite, la valorisation de la croissance et de la compétitivité, est une forme lointaine de puissance, qui ne veux pas dire son nom et qui cherche à nouveau à s’imposer aux nations, aux peuples, par le truchement étrange et complexe d’une brureaucratie bruxelloise, coupée de toute voie légale, mais qui prétend ne jurer que par procuration des gouvernants. Il y a comme un vertige d’une puissance, qui cherche ses bases refondatrices. Il y a aussi quelques chose de non-historique, dans la neutralité des forces, gérée par une bureaucration entourée d’experts, qui rend plus improblable encore, une adhésion générale des peuples. De toute façon, sans les peuples, l’europe fera rien. Comment neutraliser efficacement sa puissance pour le bien démocratique, mais dont on a besoin, par ailleurs, dans le contexte de guerre économique. C’est un peu l’hôpital qui se fou de la charité. L’europe est le conglomérat d’anciennes puissances qui cherchent à le redevenir, sous le filtre démocratique. Poussé par un contexte géopolitique et par l’essence même de son histoire, qui n’est que puissance, à tous les niveaux de la pensée humaine. La post-démocratie n’est pas vraiment le mot. Car la démocratie ne sait pas imposé, partout, de la meme façon et pour certain n’a rien changé à leur condition. Une dictature soft, aurait aussi si bien, fait l’affaire. D’où un populisme, toujours prêt à en découdre, avec cette supposée démocratie, qui reste et restera un horizon. Pour finir. Le problème non résolu est la sortie du religieux de l’occident. D’où une sorte de désanchantement qui nous colle à la peau. Car l’homme est profondément religieux. « Homo religiosus » comme le disait mircear eliade. Dans le sens, de l’idéal, le réve, le dépassement. Mais pour ce qui touche au mythe d’une europe éternelle et démocratique où chacun serait respecté, il y a un problème d’envergure. Le désir, doit demeuré entier, sinon tout s’échoue lamentablement dans des querelles à n’en plus finir. Mais l’homme ne pouvant que se substituer à lui-même, je crains de grandes déceptions à venir. Il manque à l’Europe et à la démocratie, un désir jamais éteint, que la notion de droit de l’homme, ne saurait remplir à elle seule.

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