Les USA ont toujours été protectionniste pour eux même, et chantre de l’ultralibéralisme à l’étranger pour l’épanouissement de la conquête de nouveaux marchés par leurs sociétés.
Cette pseudo vague de critique sert surtout à ce que l’exemple de Trump ne fasse pas d’émule. Car le protectionnisme c’est bien surtout quand on est le seul à le faire et que l’on peut profiter de certaines largesses chez les autres. Le libéralisme à l’américaine est une idéologie de conquête de marché, un vernis commode pour réserver le marché intérieur US aux US. Par contre si vous essayez d’en faire de même, vous n’êtes qu’un odieux crypto-communiste.
Les libéraux historiques prônaient tous la frugalité (Adam Smith notamment), c’est à dire le fait de ne pas être trop gourmand, de ne pas trop en vouloir. Ils avaient déjà cerné le noeud problématique de leur théorie, et nous sommes incapables aujourd’hui de le percevoir. Les entités économiques qui croissent trop finissent par devenir autant de « monstres » que peuvent l’être les Etats si décriés en parallèle.
Hier, la commission européenne a condamné pour entente sur les prix entre 1996 et 2006 la plupart des grandes marques d’écrans TV et/ou PC.
Un exemple de plus qui contredit le verni libéral dont ils se font les chantres. Les néo-libéraux eux même détournent les mécanismes qu’ils cherchent à faire appliquer ( ici la concurrence ).
Le libéralisme est une belle idée dans certaines proportions qui ont été allègrement dépassées. Surproduction et Surconsommation, bref tous les excès, nuisent à son équilibre. Le souci du libéralisme ? Sa propre incapacité à s’auto-limiter.
Les Etats n’ont rien à leur envier par ailleurs, si bien que continuer d’opposer deux entités défaillantes reste fondamentalement improductif et stérile.
Les nouveaux enjeux de notre temps nécessitent une remise à plat des mécanismes économiques, tous fondés sur un monde de ressources illimités dont on sait qu’il est fictif. Il y a un nouveau milieu, un nouvel équilibre à trouver entre la dynamique créatrice de l’entreprise individuelle (absolument nécessaire et si fertile) et les entités collectives de régulation, d’encadrement ( toutes aussi nécessaires ).
Je n’ai aucun mal à penser qu’il y a une harmonie dans les formes de l’univers, quelque chose de mystérieux comme le nombre d’or et autres « constantes ». Encore que cette harmonie n’est peut être qu’une illusion de ma subjectivité et une manière normative de percevoir ce qui est.
Mais pour autant je ne vois aucun intérêt ni pertinence ( autre que homéo-psychique ) dans cette vision de l’intelligent design. M’étant beaucoup intéressé à l’épistémologie, je me suis souvent posé la question de l’existence de ce champ théorique qu’est l’intelligent design, et sa raison d’être.
Tout d’abord impossible pour moi de distinguer ce concept d’intelligent design d’une forme de déisme, d’une forme de volonté/intentionalité première qui aurait la responsabilité et la charge de l’ensemble du réel. Je trouve personnellement que ce concept est inopérant sur le plan heuristique. Je trouve également qu’une fois qu’on a évoqué l’intelligent design on a absolument rien apporté de plus à la compréhension de la complexité du réel. Je trouve d’ailleurs que c’est plutôt une manière d’évacuer cette complexité, cette incertitude et ignorance latente, qui fait que bien plutôt que d’affirmer des vérités immuables, la science affirme son ignorance car c’est ce qui lui permet de se renouveler, d’avancer. Plus on fait de découvertes, plus s’étend la vision de notre ignorance, de ce qui nous est inconnu. C’est très rassurant par contre de croire en Dieu, surtout quand on considère notre minuscule point bleu dans l’immensité de l’univers.
Je ne comprends pas l’étroitesse de la croyance religieuse qui s’oppose au darwinisme. En quoi la liberté évolutive en dehors du déterminisme divin s’oppose-t-elle aux croyances religieuses ?Quelque soit l’évolution que l’on considère, elle a toujours lieu dans l’univers créé par Dieu, et en est probablement sa plus belle réussite, un spectacle fascinant. Bref j’ai toujours trouvé cette séparation peu pertinente.
Je crois que les défenseurs de l’intelligent design ne sont pas neutres scientifiquement parlant. Ils suivent un postulat de départ, une pré-conception des choses qui biaise leur démarche. Démarche qui me semble relever d’une dimension politique.
De mémoire c’est Kuhn puis Lakatos qui ont introduit en épistémologie la dimension sociale et sociologique du processus scientifique. « Avoir raison » en science ne relève pas que de critères purement scientifiques, mais aussi de la capacité à mobiliser des acteurs pour créer une adhésion et une reconnaissance. Les connaissances scientifiques qui provoquent des révolutions paradigmatiques génèrent toujours de la résistance, et il faut arriver à mobiliser une communauté de soutien pour ne pas être mis de coté. Or il me semble que l’intelligent design relève d’une forme d’invasion du religieux ( ou tentative d’invasion ) dans le champ de la science. Religieux qui sont extrêmement mobilisés, solidaires, et qui cherchent à étendre leur influence dans des sphères où ils avaient été exclus. Et il est extrêmement paradoxal pour moi qu’un scientifique s’affirmant comme défenseur de l’intelligent design soit obligé d’affirmer son athéisme en gage de crédibilité.
Le créationnisme s’affirme d’abord pour moi comme une manière de refuser l’ignorance en science, de refuser l’humilité de toute démarche scientifique saine. Les scientifiques paient peut être le prix de leur démesure d’égo, de prétention à la vérité, par l’émergence de ce conflit théorique.
J’essaie en toute modestie d’apporter quelques pistes de discussion, je vous remercie par avance de ne pas m’ériger en défenseur d’une chapelle plutôt qu’une autre. J’affectionne ce sujet, j’aimerais pouvoir faire échanger les rôles d’un créationniste et d’un darwiniste, obliger l’un à parler pour l’autre et inversement, ça serait probablement une expérience passionnante.
Sur l’éolien, tant qu’on restera dans la logique de la centrale à laquelle les abonnés viennent se raccorder, on ne résoudra rien. Construire des parcs éoliens est une superbe aberration qui entretient la servilité énergétique des abonnés.
Il faudrait plutôt miser sur le « petit éolien » qui se limite à la maison ou à un petit lotissement, le tout en association avec d’autres source d’énergie dites écologiques. On sortirait localement du mythe de l’énergie infinie qui se déverse dans la maison au pressoir de l’interrupteur. Rapprocher l’énergie des citoyens, c’est créer les conditions de leur responsabilisation. Car lorsqu’on est son propre producteur d’énergie, on y fait attention, on surveille sa production et sa consommation sous peine de finir la soirée à la bougie.
Par ailleurs il est certain qu’alimenter une ville comme Paris en énergie renouvelable parait d’avance mission impossible tant c’est un gouffre.
Nous sommes au balbutiement des usages des nouvelles formes d’énergies écologiques, et il y a là un champ d’exploration tout à fait passionnant ( peut être suis-je le seul à le penser ) pour les ingénieurs et autres inventeurs/chercheurs. Encore faudrait-il que les investissements suivent réellement...
Je trouve curieux qu’il y ait une si forte intolérance au temps de la transition. Il faudrait que tout soit parfaitement efficace tout de suite alors qu’une véritable politique de transition énergétique demanderait un temps qui dépasse le court terme de la valse des élections politiques.
Si ces défis sont stimulants pour l’esprit qui souhaite les relever, on constate que la mise en oeuvre de solutions nouvelles se heurte au conservatisme et au poids de tout ce qui existe déjà. A croire qu’il faudrait une véritable menace pour amorcer un engagement collectif significatif dans ce sens. On peut toujours rêver...