« Qu’on lui foute la paix à ce vieux monsieur »...
Chirac vieux ? ...Il n’aimerait pas ce qualificatif...A quel âge est-on vieux ? 70, 75, 80 100 ans ? A quel âge la loi nous accorde t-elle un amnistie générale ? N’a-t-on jamais jugé ou éssayé de le faire de « vieux » chefs d’état ? Pétain, Pinochet ? Milosevic ? ...
"il n’a pas fait assez pour la France peut-être ?
C’est quoi « faire quelque chose pour la France » ? celui qui a trimé pendant 50 ans dans la fonction publique, ouvriers de la voirie, flics, infirmiers, psychiâtres etc...n’ont ils pas oeuvré pour « la France » ?
La fonction n’offre -telle pas suffisement de compensation aux fonctions de Président de la république pour qu’on estime le bilan à ce point déséquilibré qu’il faille accorder, en plus, l’oubli et l’amnistie aux actes délictueux commis GRACE à cette fonction ?
Précisément, la confiance accordée si difficilement pour cette fonction suprême n’a t elle pas comme contrepartie l’exigence d’une probité sans faille ?
N’est-ce pas cette exigence qui faait la grandeur de la fonction ? Et le respect n’est-il pas justement de donner du prestige à cette fonction éxécutée sans tâche ?... le respect ne vient-il pas de l’exigence du peuple à ce sujet ?
N’est ce pas justement parceque la France se prévaut d’être la patrie des droits de l’homme qu’elle a le devoir d’exiger de ses représentants la plus parfaite des probités dans un monde où les exemples sont le plus souvent à l’inverse ?
N’est-ce pas parce que la plupart d’entre nous légitiment le cynisme des dirigeants par une supposée lucidité un peu goguenarde et fataliste sur cette exigence de probité que nous avons de tels comportements au plus haut niveau de l’état ?
Si nous voulons réellement que cela change, ne convient-il pas d’abandonner cette attitude de connivence qui couvre peut-être souvent une indulgence vis à vis de nous même dans le manque de civisme ?
En vertu de quoi, votre argumentaire sur le pauvre vieux monsieur à qui on ferait tant de misères malgré l’infini dévouement dont il aurait fait preuve, ne tient pas.
Quant à la supposé légéreté des faits, la justice se prononcera Mais n’oublions pas, pour évoquer une autre affaire,soumise aux mêmes règles, qu’un magistrat, le juge Borel a été victime de la « raison d’état », que le parquet a reconnu qu’il a été assassiné, que ce meurtre a été couvert par la France sous l’étiquette « suicide » et que le gouvernement précédent a coseillé à un état directement impliqué d’attaquer notre pays devant une juriction internationale, la CIJ pour avoir accés au dossier, et pour contourner la justice française...si c’est pas de la haute trahison, ça, qu’est ce que c’est ?
Justice, justice, justice... telle est notre exigence.
Disons que la bienpensance a changé de camp... Ou parlons plutôt de pensée systématique : c’est le même travers de pratiquer la louange systématique que la critique systématique et aussi de penser que forcément toutes les critiques adressées à Monsieur Sarkozy le sont par des raleurs automates de gauche ...
C’est vrai que l’attitude de Monsieur Sarkozy vis à vis des affaires « oubliées » doit être portée à son crédit et que ses succés en politique étraangère doivent être ou devront être reconnus et replacés dans leur contexte.
C’est vrai aussi, à mon sens, que lorsqu’il aura réussi son « pont d’arcole »,ou sa campagne d’Egypte il sera tenté d’utiler le prestige qu’il en aura recuilli pour son pouvoir personnel : c’est un risque possible compte tenu de sa personnalité et de son style d’action et qu’on peut craindre que cette politique ne soit pas trés indulgente vis à vis des plus fragiles et des plus démunis dans cette société.
En formulant cette crainte, je ne pense pas proférer de dangereux propos extrémistes ou insensés.
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En démocratie tout part du peuple et revient au peuple et ce dernier a forcément les dirigeant et l’Etat qu’il mérite. Ces derniers sont les reflets fidèles de la hiérarchie des valeurs dominantes et force est de constater que l’exigence de justice et d’impartialité de l’état n’est pas prioritaire.
Bien sûr, tout le monde vous dira le contraire et se déclarera indigné de l’affaire Borrel ou d’autre identiques ... mais qui sera prêt à un action concrète sur ce thème, à sacrifier un week end, à s’allonger au milieu d’un carrefour pour marquer cette indignation ? Pas grand’monde en vérité...
Par contre, modifiez quelques règles concernant la circulation automobile (ex ; les codes en villes)ou une catégorie d’usagers et vous aurez le week end suivant un pays en ébullition ett des hordes de sans colottes déchainés prêts à en découdre.
Qu’on le veuille ou pas, la réalité est bien celle-là : il y a un monde entre les valeurs affichées et celles qu’on est prêt à défendre rééllement.
Et les politiques ont forcément intériorisé cettte réalité et cette indulgence inavouée.
Dans le peuple, cette indulgence se travestit en fatalisme goguenard : mais mon pauvre ami, il en a toujours été ainsi et ce n’est pas prét de changer, tous des salauds (ou presque)...et chez les dirigeants en cynisme assumé.
D’ailleurs, il existe dans notre pays une tendance à ce qu’on pourrait appeler une « historisation »des dirigeants qui tend à les absoudre de leur part d’ombre.
D’un ancien dirigeant on dira : ce fut un « grand » homme d’état avec sa part d’ombre et de lumière, de succés et d’échecs, d’erreurs et d’intuitions justes...Bref, il a compté pour l’histoire du pays.On fait une sorte de « package », de bilan historique au sens comptable.
Cette façon de juger, qui se veut scientifique et neutre est en elle même pertinente mais le problème est que les dirigeants, à mon avis, se jugeant par avance de « grands » hommes ont tendance à l’anticiper et à ne juger leurs décisions qu’à l’aune de leur futur bilan global et non par leur valeur morale intrinsèque. D’une certaine façon, la finalté historique de leurs actes, c’est à dire leur consécration personnelle, justifie certains actes douteux, qu’on leur padonnera sans doute plus tard au nom de tout le reste.
Le problème, pour quelqu’un comme Monieur Chirac par exemple, c’est que la maigreur du bilan et de sa contribution à l’Histoire risque de ne pas masquer la gravité de certains actes.
François Mitterrand a eu le bon goût, oserai-je dire pour répondre à l’objection que je vois pointer, de décéder et de se contituer historiquement avant que les foudres du jugement publicne lui tombe dessus.
Au Etats Unis, le peuple est beaucoup moins indulgent vis à vis de la moralité des actes des dirigeant politiques et on devrait s’en souvenir à l’heure où l’on s’oriente vers un système présidentiel « à l’américaine ».