J’adhère dans une grande mesure à ce que vous dites de Bigard et des conspirationnistes. En revanche, en faire ici le faux procès à l’auteur me parait totalement abusif. Vous perdez en honnêteté.
J’ai lu dans ces pages que par son attitude, Bigard accréditait finalement les thèses conspirationnistes. C’est très vrai ; sur le fond, dans un premier temps, puis par la forme, en demandant "pardon", tant il nourrit ce que leurs partisans veulent voir. C’est ce que nous avons pu vérifier ici même.
Mais les sceptiques les plus exaltés, disons donc les conspirationnistes, me paraissent les alliés implicites des responsables politiques qu’ils prétendent mettre au piloris. A exprimer des thèses proprement indéfendables (avions fantômes... ) et en soutenant des analyses factuelles sans fin et forcément tronquées (couleur des gaz en combustion d’après des documents vidéos... ), ils perdent toute lisibilité.
Merci à l’auteur d’avoir tâché de replacer les événements du 11 septembre dans un contexte.
La seule question qui me semble posée est celle du degré d’instrumentalisation par le pouvoir néo-conservateur des attentats une fois réalisée, voire à la limite l’instrumentalisation de l’incompétence de ses services de renseignement.
Al Qaida était une réalité, pas une marionnette. La menace était connue. Des services européens avaient communiqué avec les Américains, qui étaient fortement demandeurs depuis le franchissement de la frontière canadienne, en décembre 99, par Ahmed Ressam. En France, une cellule a été neutralisée (Affaire Djamel Beghal) dans le cadre d’une information ouverte le 10 septembre 2001. Préalablement à sa judiciarisation, le dossier de la DST devait croître et mûrir depuis des semaines, voire des mois.
La théorie du complot se nourrit souvent de la méconnaissance des avatars incroyables du fonctionnement - et des dysfonctionnements - des services de renseignement, d’investigation ou de sécurité, tels par exemple des manipulations maladroites, passant pour caractériser un complot, alors qu’elles sont destinées par exemple à maquiller des incompétences antérieures... etc
Restent une atmosphère - la nécessité d’un nouveau Pearl Harbor dans je ne sais plus quel mémo du Project for the New American Century - et des événements rigoureusement impossibles, tels que la découverte du passeport d’un pirate.
En revanche, les hypothèses telles que les techniciens venant miner les tours ou les passagers disparus me paraissent absolument farfelues. Imaginez le degré de professionnalismes individuels et d’organisation qu’il aurait fallu pour miner les tours. Etant entendu que la plus minime erreur (se faire repérer) n’est pas une option acceptable. Souvenez vous des Pieds Nickelés du Watergate. Et puis alors les fusibles à faire sauter après... une vraie St Barthélémy. Non