Tao David

L’auteur de l’article est honnête, mesuré et a tenté de bien peser ses mots pour décrire ce qui n’est qu’un épiphénomène au regard de la réalité des discriminations et du racisme dans notre pays. C’est tout à fait à votre honneur. Hélas, votre article est publié à Agoravox, lieu de passion irrationnelle parfois, surtout dans le contexte électrique des présidentielles. Certains, dans ce forum, ne sont pas là pour réfléchir ; bien au contraire. Ils préfèrent étaler à longueur de journées leur fiel, leur inculture et surtout des lieux communs. C’est une mode en France en ce moment que d’oublier le devoir de franchise et d’objectivité quand on prétend livrer ses réflexions à un auditoire. Il suffit d’entendre ou de voir Alain Finkielraüt, Eric Zemmour ou Max Gallo pour se convaincre de la petitesse qui gît dans les débats post-émeutes sur le racisme. En temps normal, ces « illustes » intellectuels et penseurs, auraient admis, comme Sartre, à son époque, que « le racisme à rebours » du colonisé est tout sauf du racisme au sens propre du terme. En effet, le racisme découle forcément d’un complexe de supériorité et presque jamais du complexe inverse. Le complexe d’infériorité ne conduit en réalité qu’à la détestation de soi. La jeune fille noire qui crie « sale blanc », au vu du policier qui frappe le garçon noir, n’est pas forcément raciste. Pas du tout alors. Sa réaction, à mon sens inacceptable, adressée à un homme de loi est la conséquence d’un manquement grave au droit par ce policier, à qui aucune loi de la République n’a donné le droit de frapper l’interpellé. Cela, notre témoin qui réagit à votre article ne l’a pas vu. Sans doute le pense-t-il normal. Si c’est le cas cela est une attitude incivique et hautement raciste. Pourquoi dénoncer l’insulte inappropriée et taire, comme si de rien était, l’atteinte à la loi par celui qui est le moins censé l’ignorer ? Je finirai en disant que ces intellectuels ci-dessus cités, groupe auquel on peut adjoindre les auteurs des deux premières réactions à votre article ainsi que les 233 personnes qui trouvent leurs commentaires si positifs, ne sont que le côté émergé de l’Isberg des fausseurs d’histoire concernant l’immigration, l’intégration, la colonisation et racisme et les ségréagations qui en sont les conséquences. Leur aube est en train de poindre si jamais M. sarkozy est élu président. Ils pourront, comme lui, insulter à visage découvert l’histoire de ces français d’origine immigrée, leur interdisant ensuite le droit de répondre pour cause de crime ès Blancs, donc sous peine d’être accusés de racisme antiblanc. Exactement comme les violeurs de femmes finissent, par une complicité tacite de la société patrilinéaire, par rendre honteuses, voire coupables, leurs victimes. La boucle sera ainsi bouclée. Voici pourquoi, je pense que vos paroles très sensées et constructives me paraissent, sur Agoravox, telles des graines si fragiles semées à la volée dans le désert aride, le désert des consciences, bien évidemment. Consciences en voie de droitisation avancée et qui plus est décomplexée. Telle la politique de droite extrême, qui ignore tous les tabous, dont certains se font les chantres aujourd’hui.

Ceci dit, merci d’avoir posté cet article dont je partage l’ensemble des idées.

Tao David

Le sieur yan,

tu penses avoir lu mon article mais tu te trompes lourdement. c’est toi qui fais ton petit cinoche à partir d’un survol que tu prends pour de la lecture. Je ne vois pas ce qui est ethnico-raciste dans ce que je dis. C’est plutôt une réflexion objective sur notre histoire coloniale. Sans savoir de quoi on parle exactement, tu y mêles tout et son contraire : les problèmes de complexes de Noirs antillais, l’esclavage de la Traite et la captivité africaine, les origines et les conséquence de l’esclavagisme... tes propres démons. Si tu veux savoir comment ça a commencé et qui est responsable originairement de l’esclavage des Noirs, je te renvoie à deux premiers documents : 1) La Chronique de Guinée de Gomes Eanes de ZURARA, auteur portugais du 15e siècle qui a décrit les premières conquêtes esclavagistes sur le continent africain ; 2)Le Code noir (un recueil d’une soixantaine d’articles promulgués en 1685 sous le règne de Louis XIV, et qui a été publié plusieurs fois, notamment au XVIIIe siècle. Il rassemble toutes les dipositions règlant la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises des Antilles (en 1685), de Guyane (à partir de 1704) et de l’île Bourbon (en 1723). Il a servi de modèle à d’autres règlements utilisés dans d’autres colonies européennes). Tu chercheras un texte législatif en Afrique sur cette pratique ignomnieuse, si tu en trouves, donne-moi ses références. Autant le nazisme ne peut se réduire à la collaboration française ou à la participation de capos juifs à l’asservissement et à l’extermination de leurs frères, autant il est malhonnête et criminel de réduire la Traite Négrière à des Noirs qui vendaient leurs fères noirs. Voilà quelques informations, qui, je l’espère, te rendront plus intelligent et pour ainsi dire t’aideront à sortir de ton enfermenet idéologique.

Je ne te salue pas.

Tao