Non monsieur ; la bonne question serait plutôt celle-ci : "Y a-t-il PLUS de mal à tabasser un Juif ?".
Le problème est qu’à cette question, nos hommes politiques semblent avoir répondu par l’affirmative. Pour eux, il y a manifestement plus de mal à tabasser un Juif qu’à en tabasser d’autres. Ce en quoi ils mettent en danger les Juifs eux-mêmes en cultivant, contre eux, le sentiment qu’ils, font l’objet d’égards exceptionnels. Ainsi, traitant de ce qui semblait déjà à l’époque une confrontation entre la Tribu-K et les Betar, LDJ etc. M Sarkozy, ministre de l’intérieur, arguait de la « particularité de l’histoire » des Juifs pour prendre des mesures énergiques voire expéditives… qu’on aimerait applicables à tous.
Par ailleurs, on ne peut pas dire que la coupable complaisance manifestée vis-à-vis des âneries d’un Finkielkraut ait contribué à apaiser les esprits. Il ne méritait pourtant pas moins de foudres que celles qui se sont abattues sur la tête de son adversaire Dieudonné.
A ce propos, félicitation à Elie et Dieudonné engagés semble-t-il dans un processus de réconciliation… Ce qui pourrait être d’un meilleur effet que l’irrémissible incurie des hommes politiques.
"Mais vous avez raison, mon article est idéaliste."...
Certes oui ; mais pas forcément au sens, esthétique, où vous l’entendez... : la "préférence" personnelle d’avoir des idéaux et d’oeuvrer à les concrétiser sans trop salir ses "mains morales"... Non ; plutôt au sens philosophique, comme je l’expliquais avec entre autres pour conséquences que votre article est plaisant et paraît familier mais est foncièrement ambigü et indécidable. Pourquoi ?
- parce qu’il interprète en termes de sens commun des concepts philosophiques qui signifient autre chose
- parce qu’il surfe sur des oppositions artificielles, qui ne sont sensées que parce que "idéelles" : pragmatisme vs idéalisme... Or dans la vie de tous les jours toutes les combinaisons sont possibles et effectives.
C’eût été moins gênant si vous aviez utilisé d’autres termes que "pragmatisme et idéalisme" pour nommer ce que vous décrivez et si vous vous étiez moins abandonné à la logique de contraste inhérente à ce genre de propos.
Désolé. Mais vous êtes tombé dans l’erreur d’envisager vos concepts dans le seul "ciel des idées". Vous vous en retrouvez embarqué par la logique inhérente aux idées... ce qu’est justement l’idéalismeau sens philosophique. Or, vous auriez sans doute mieux fait d’aborder le problème sur le terrain, linguistique, de "la pragmatique" ; c’est-à-dire, des effets, notamment d’influence, visés à travers l’acte de communication.
En effet, en contexte de communication socio-politique, quand Untel se déclare "pragmatique" c’est généralement pour suggérer que son adversaire serait, lui, un "rêveur", un "confus", un "compliqué",... en définitive, "quelqu’un qui ne s’y entendrait pas, dans l’action, à obtenir des résultats palpables." Seulement, ce ne sont là que des mots ; et qui sont liés à la logique même du contexte de concurrence politique : ce sont des coups portés à l’adversaire politique. Votre erreur est de ne pas le réaliser et par suite de confondre déclaration et faits tout en oubliant le contexte, le théâtre sur lequel ces mots agissent.
1 - Ce ne sont là que des mots… Les mots ne sont pas les choses et ce n’est pas comme chez les enfants « celui qui dit qu’y est ». Se déclarer pragmatique, n’a aucune relation nécessaire avec le fait qu’on le soit ou pas ; pas plus que de déclarer l’autre "idéaliste".
2 – … des mots qui sont des coups portés à l’adversaire politique. Je m’explique. Soit un contexte où, briguant des suffrages, deux parties (hommes, partis politiques...) essayent chacun d’obtenir le vote d’une troisième partie soucieuse « d’en avoir pour son argent" (l’électeur). Dans un tel contexte, il est presque nécessaire qu’émerge comme argument central : l’assurance de fournir effectivement à l’électeur-courtisé "le plus de prestations, pour le moins de contribution". Invoquer et s’auto-attribuer « Le pragmatisme » vise à suggérer qu’à la différence de l’adversaire on garantirait soi-même mieux cette assurance… En somme il s’agit simultanément de disqualifier aux yeux de l’électeur, l’adversaire politique quant à son aptitude à concrétiser les « rêves tentants » qu’il fait miroiter, tout en essayant de persuader de sa propre aptitude à concrétiser les « objectifs clairs et précis » qu’on se proposerait soi-même d’atteindre suivant des voies éprouvés et connues…
Et pourtant elle en a... Certes pas de celles qu’on a depuis toujours et qu’on appelle encore « idéologies »... Evidemment il ne faut considérez comme ânonnent les instits que « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement etc. etc. » Mais surtout, bien plus que beaucoup d’autres elle paraissait moins encline à perdre de vue l’objectifs pour les plaisirs florentins du jeu politicien... Mais tout cela c’est du passé maintenant.
Pardonnez-moi, je dois être bien naïf car moi je ne vois pas beaucoup d’idées derrière ces combats de chefs. J’ai beau m’y efforcer, je n’arrive pas à croire un traitre mot des postures ultra-gauchistes de Fabius ; et derrière la « disponibilité » de DSK, je ne vois que l’immense boursoufflure d’un Ego persuadé que le présidence devrait lui échoir... étant donné son incomparable intelligence. Evitons donc de laisser insulter la notre d’intelligence : quelques dinosaures exceptés (Mélanchon, Emmanuelli) tout le PS penche fortement vers la sociale-démocratie. Et n’en déplaise à DSK voulant faire porter le chapeau à d’autres :
1 - l’inertie du PS après 2002 est due principalement à leur efforts mutuels pour se neutraliser Fabius et lui
2 - la défaite de Mme Royal était la seule situation compatible avec leur inextinguible ambition présidentielle... et il est manifeste qu’ils ont tout fait pour qu’advienne cette défaite
3 - d’idées, je doute qu’il y en ait jamais à l’avenir comme il y en a eu dans la vision de Mme Royal ; sans doute ce que la vie politique française aura jamais connu de plus neuf... Il n’est qu’à les voir, les entendre, les éléphants balourds, pataud, le cerveau vide, poussant en boucle leurs sempiternels barrissements...