Bon, vous voilà raisonnable : "on ne sait pas" (je vous rappelle qu’en gros vous partiez de "en bio, il n’y a pas de problème".)
Si la problématique "du polonium dans le tabac" est généralisable à toutes les productions agricoles utilisant des intrants phosphates issus de minerais (pas d’études définitives apparemment...), alors, le cas de l’usage des phosphates de roche en bio est à examiner au même titre et sans a priori.
Encore une fois, c’est peu convaincant. Moi, je trouve que cette discussion manque de données.
Le processus de solubilisation des phosphates repose sur l’acidification (il faut casser le phosphate de calcium), que cela soit fait industriellement (production d’engrais) ou biologiquement dans les sols ou composts enrichis de phosphates de roche. Comment être sûr que dans le premier cas le Polonium est relargué alors que, dans le second cas, le Polonium ne l’est pas ??? Il faudrait donner des indices ou preuves.
"Au contraire de l’azote, le phosphore existe en petites quantités dans la plupart des sols, et seulement une partie de celui-ci est disponible pour une utilisation par les plantes."
Ben oui : c’est pourquoi les phosphates en terre alcaline sont, aux bout de qqs années, un cuisant souci en agriculture bio (limitants). D’où l’usage de phosphates de roche... ou de compost enrichi en phosphate de roche ou de fumier/lisier (mais là, c’est des phosphates solubles et les risques d’eutrophisation sont alors les mêmes qu’en conventionnelle...).
NB : une plante cultivé en bio ne comporte a priori pas "moins de phosphates" par unité de masse qu’une plante d’agri conventionnelle (ou alors, elle serait bien peu nourrissante !). Dans les deux cas, les plantes iront le chercher... Dans un sol où il est limitant, il faut en apporter que cela soit par engrais solubles ou phosphates de roches (solubilisé si sol acide ou alors dans le compost) : votre argument "il en rentre moins" en bio me semble donc étrange.
Cette petite partie disponible résulte de processus complexes de biochimie du sol, rendant le phosphore accessible à l’absorption par la plante. Dans le cas des engrais solubles, c’est le phosphate et le 210Po associé, présents dans le même précipité, qui est absorbé rapidement par la plante. Dans le cas des engrais non solubles, l’absorption du 210Po est amoindri par le processus biochimique aboutissant à la disponibilité du phosphore, le 210Po possédant à l’état naturel une "forte rétention dans les sols". (source)
????
Mais il n’y a, selon moi, pas de différence majeure dans le processus de solubilisation (cf. ci-dessus). Alors pourquoi "Forte rétention" uniquement quand ça vous arrange (en bio) et "Accessibilité à l’absorption" uniquement quand ça vous arrange (en conventionnelle) ??
A terme, il y a bien absorption de ces phosphates par la plantes, non ? [directement en sol acides et/ou après lente mise en solution par action des microorganismes ou acidification par certaines racines en sol alcalin]. Et puis souvent il y a des compost organiques "enrichis" en phosphates de roche (c’est organique, donc acide : ça solubilise). Quid du polonium ?
Conclure sur les avantages """évidents""" du bio dans cette perspective me semble un peu "léger" pour l’instant [à moins que d’autres infos arrivent].
mais mais mais... si les "engrais phosphates" (issus de l’acidification des minerais) sont effectivement interdits en agriculture Bio, l’usage des "phosphates de roche" (c’est-à-dire les minerais extraits sans traitement) y est autorisé, lui, si je ne m’abuse.