@azyx1986 Pour l’insulte, je vous en demande humblement pardon mais je l’avais reconnue dans un commentaire précédent. J’étais moins en colère que franchement excédé par la récurrence de tels articles mais je ne crois pas utile de préciser ma pensée puisque je l’ai maintenant amplement fait. Quelque chose m’a donné envie de réagir au vôtre, d’article, alors que je choisis généralement le silence face au soi-disant grandes percées intellectuelles qui enfoncent plutôt des portes ouvertes (le titre de votre article par exemple). Si je vous ai recommandé ce site c’est précisément parce que j’apprécie d’y aller parfois et je n’ai pas manqué de souligner ses qualités. je n’en suis pas non plus friand car les argument me semblent fortement arqués pour correspondre au pré-requis qui consiste à trouver systématiquement qu’une oeuvre (quelle qu’elle soit) participe de la culture du viol et est au moins puissamment myso-phallo et homophobe. Mais quand un argument est juste ou donne certaines clés de compréhension auxquelles je n’avais pas pensé je cautionne. L’intelligence d’abord ! Les opinions après. J’aurais pu vous en recommander une tripotée du même genre d’ailleurs. Alors sur mes contradictions vis à vis du libéralisme. Je suis convaincu aujourd’hui que de laisser l’individualisme forcené (connivent de la société industrielle pour des raisons de marché) permettre à chacun d’entreprendre pour créer des produits correspondant toujours mieux à la demande des masses (même si ça peut se révéler problématique sur le plan intellectuel) et ainsi évincer les concurrets ou les pousser eux-mêmes à évoluer est une idée de génie qui met à contribution le pire de l’être humain pour en tirer le meilleur et l’offrir à la société. les progrès incroyables dans le domaine médical mais aussi dans le domaine de la grande consommation en témoignent. Je ne parle même pas de l’informatique et de la robotique qui, certes, créée du chômage (mais c’était l’idée, revoir l’étymologie du mot « robot »). Non le libéralisme a permis à des gens mal-intentionnés (enfin cupides et doués d’une nature compétitive du moins) d’apporter aux peuples des richesses incroyables dans un système productiviste fou. C’est l’ultra-libéralisme (qui n’est plus assez arbitré par les institutions) qui permet à des tricheurs (par exemple Monsanto) de baisser leurs prix au détriment de la sécurité entre autres dommages. Mais le système s’il fonctionnait devrait les punir, le problème étant qu’ils sont devenus plus riches que lui. Ça ne m’empêche pas d’avoir des convictions qui sont d’abord sociales mais je ne vais pas faire mine de cracher sur une idée de génie par mauvaise foi politique. Si vous n’êtes pas convaincu, je vous invite à faire l’état des avancées médicales dont l’essentiel n’est pas dû comme vous semblez le dire à la course à l’amement. Je ne suis absolument pas croyant (mais bien tenté, bravo !), de là à penser que l’univers en expansion n’a pas de cohérence, je m’en garderai tout autant. déduisez-en ce que vous voulez concernant mon mysticisme obscurantiste ou spirituel. Je ne vois pas où est le panneau, Harry Potter est ouvertement recherché par une partie de l’élite en qui elle fonde un espoir de salut du monde. Un salut qu’il mène d’ailleurs à bien même s’il est aidé, il n’en incarne pas moins une forme de leadership. Ne serait-ce que l’obsession de Voldemort à vouloir se payer sa tronche concrétise bien son importance. Coco, s’il ne se bougeait pas le Uc pour essayer d’arracher à l’existence une petite place sociale et à obtenir pour son cercle d’intimes un « ré-confort », il resterait un moins que rien, un « sans-dents » dans un monde de gueules cassées, de laissés pour compte, victimes justement de la Société du Spectacle de Debord et de la compétitivité à tous crins.
Oh oui Dutrou, je l’avais oublié lui mais vous avez parfaitement raison de le mentionner. La tolérance du monde intellectuel (mais on pourrait dire bobo puisqu’on parle à la fois de bourgeois et de progressistes) vis à vis de la pédophilie à cette époque était consécutive à une lutte des jeunes (notion floue dont la limite inférieure semblait impossible à arrêter) pour accéder au droit de copuler tranquillement. On l’oublie parfois mais Mai 68 était un mouvement de « libération de la jeunesse » autant qu’une « libération sexuelle » (1967 : Summer of Love) et parmi les exigences formulées par les étudiants il y avait l’école mixte (filles et garçons mélangés ce qui n’était pas le cas avant). Les jeunes homosexuels qui pouvaient entrevoir le début d’une tolérance en avaient marre d’être arrêtés et criminalisés également et donc pas mal de voix se faisaient entendre dans ce sens là dans la presse et sur les plateaux de télé, concerts auxquels des ordures comme Matzneff ont associé leur voix histoire de profiter du mouvement au sens le plus sale du mot. Voilà une recontextualisation qui nous éloigne pas mal de Coco et de Disney mais qui montre bien la difficulté de l’exercice. Enfin ; que les auteurs répercutent leur système de valeurs dans leurs créations et que ces dernères soient marquées dans le temps, c’est naturel surtout que l’écriture scénaristique chez Pixar a un caractère exceptionnel puisqu’elle se fait de façon horizontale (chaque artiste et technicien impliqué peut contester ou apporter des idées qui seront votées par l’ensemble des équipes puis incorporées ou modifiées par les scénaristes dans la narration finale). Un Pixar ne sera donc probablement à l’avant-garde d’une évolution des moeurs puisque cette façon de faire se fonde quelque part sur la recherche d’une vision consensuelle et que ceux qui l’ont produite ont des valeurs qui ne reflètent pas non plus l’ensemble de la société. C’est une avant-garde molle pourrait-on dire. Les messages délivrés par leurs films sont à l’avenant.
@azyx1986 Il semblerait que ce soit vous, ce coup ci, qui n’aimiez pas qu’on s’attaque à ce que vous aimez. Au contraire la contextualisation est un facteur qu’il faut toujours prendre sérieusement en compte (par exemple je pense à Kipling ou à Rousseau) mais enfin même à l’époque de l’esclavage, le mouvement anti-esclavagiste n’était pas marginal (il suffit de voir le nombre de lois débattues et votées à cette période) vous pensez qu’Hergé (qui s’est largement amendé par la suite sans cesser de cependant concevoir des personnages racisés hautement malaisants) a évolué dans un monde globalement raciste et colonisateur ? Faux Tintin au Congo a été publié dans le Petit Vingtième qui était sans nuance un journal d’extrême-droite mais je le redis, il n’a pas cessé de s’en repentir et sa contribution à la BD reste fantastique. Il est courant de dire aujourd’hui que Gabriel Matzneff, Polanski, David Hamilton ou Woody Allen ont vécu dans une époque où le viol de mineur était toléré voire encouragé ? C’est faux. J’ai grandi dans ces années là et, sensible au sujet, je me souviens de tous les efforts qui étaient faits pour que de tels agissement soient dénoncés comme le pire crime possible (les pédophiles étaient même torturés et violés une fois emprisonnés par les co-détenus sous le regard approbateur du pouvoir). Ceux qui défendaient de telles idées et il y en avait restaient des provocateurs jusqu’à ce que des plaintes soient déposées contre eux. La violence du procès d’Outreau en témoigne. Contextualiser c’est bien mais jusqu’à un certain point. La droite et la gauche ont porté des noms différents selon les périodes et on a toujours eu des extrémistes et des modérés. Je vous laisse ma fille vient de se brûler en cuisinant.
@Giordano Bruno : Faux ! Le grand-grand-père et la grand-grand-mère de Coco sont montrés comme ayant un immense talent et ils sont pourtant restés dans « la fange ». Votre argument ne tient pas.
@azyx1986 Oh et puis j’y repense, Harry Potter n’est pas un être exceptionnel selon vous (pas non plus le plus doué de son école (comprendre Harvard) hein ?) Il existe carrément un terme qui permet de légitimer un mépris de classe voire raciste envers ceux qui ne savent pas pratiquer la magie dans son univers : les Moldus. Non Potter n’est pas le pinacle de l’élite, c’est sûr. Coco à côté c’est quoi ? Un pauvre avec une guitare. Mince, il triomphe à la fin, ah non il « joue collectif ». Re-zut ! On aurait quand même voulu qu’il reconnaisse qu’il est un américain déguisé qui oeuvre dans le camp du mal et qu’il se suicide ou qu’il se réforme après un bel « examen de conscience » (allusion à 1984 qui renvoie à...). Le film aurait été tellement mieux.