Méa culpa, ma confusion vient du fait que je parlais de la Quatrième Internationale comme organisation, mais sans penser que le journal de l’OCI avait pris son nom... (ce qui pose des questions sur leur façon d’accaparer des noms dont ils se réclament mais qui ne sont pas nécessairement les leurs).
Après, ce n’est pas un article sur le lambertisme à proprement parler, la période lambertiste de Mélenchon lui a donné une certaine ossature idéologique : sa haine du cadre national (pourtant à même d’assurer la justice sociale et l’expression démocratique), et son goût pour l’entrisme et l’agitation... Ca ne veut pas dire que tous ses engagements ultérieurs ont été des choix en tant que lambertiste...
Sur les guerres impérialistes, j’avais été agréablement surpris par certains communistes de la base, qui fustigeaient l’intervention en Libye. Des positions que Mélenchon a préféré ignorer en se ralliant à la croisade yankie, et aux fables du story telling...
Je
vais tâcher de répondre point par point à vos approximations et
inexactitudes.
Un
parti politique n’est pas là pour « désobéir » mais
pour proposer des solutions claires et réalisables, la désobéissance
c’est valable pour un adolescent, pas pour une structure qui prétend
au pouvoir.
L’euro
a bel et bien permis la captation des richesses, ce n’est pas parce
que le dollar l’a permis que l’autre ne l’a pas permis...
« Changer
l’euro », nouveau slogan pour nos eunuques ? Vous ne lisez
pas les arguments sur l’euro, en préférant parler « d’obsession ».
Le problème de l’euro, monnaie unique et monnaie-dogme, tient dans
sa survéaluation (avec toutes les conséquences sur notre
industrie), le manque d’homogénéité de la zone euro, les intérêts
parfois contradictoires des nations qui composent cette zone, … Au
minimum, une zone monétaire commune exige un tarif extérieur
commun, un protectionnisme. Mais la zone euro est bien trop grande,
les concurrences en son sein sont bien visibles : le dumping
social se fait au sein de la zone euro, puis au sein de l’Union
européenne, puis en profitant du libre-échange total permis
notamment par les socialistes, à l’époque où Mélenchon en faisait
partie.
Je
ne parlerai même pas de l’interdiction de contrôle des capitaux à
court et très court terme qui permet notamment la spéculation, mais
ça n’a pas choqué Mélenchon non plus à l’époque.
C’est
bel et bien l’euro qui a permis la captation des richesses, EN PLUS
des baisses d’impôts et des déréglements financiers. Sa
survéaluation a formidablement avantagé les grands groupes pour
acquérir un nombre incalculable de petites structures, notamment
agences bancaires.
Je
vous rappelle que la dérégulation financière a été le fait du
gouvernement « socialiste » dans les années 80, dont
l’action néfaste peut se résumer ainsi : les premiers produits
financiers complexes, l’abrogation de la loi de séparation des
activités bancaires, la fin de l’échelle mobile des salaires qui
indexait les rémunérations salariales sur la hausse du coût de la
vie, la liberté totale de circulation des capitaux permettant la
spéculation, l’imposition d’un libre-échange généralisé
permettant la concurrence déloyale.
Jospin
a gagné les législatives en 97 en promettant de ne pas ratifier le
traité d’Amsterdam, qu’il a ratifié une semaine après sa victoire.
Il a privatisé comme jamais. Et les « socialistes »
n’ont pas été des durs avec les plus riches à ce moment-là, sans
que Mélenchon ne s’en offusque.
Tout
cela répond à votre déni sur le parti qui a le plus financiarisé,
libéralisé, privatisé, plus que la droite financière (à qui l’on
doit la loi du 3 janvier 1973, Mélenchon n’en parle plus trop, et
pour cause on est à l’échelon national qui l’intéresse peu...).
Si
tu ne parviens pas à voir la contradiction entre quelqu’un qui se
dit « extrêmement rebelle » (je l’ai lu, c’est
retrouvable), et s’est planqué au Sénat, je ne peux rien pour toi.
Si
tu n’arrives pas à comprendre que l’embargo sur l’Irak en 1993 a été
décidé par le parti auquel Mélenchon appartenait, et qu’on n’a pas
entendu sa voix sur ce désastre majeur de la politique de son parti,
c’est de la mauvaise foi, non ?
C’est
plutôt à toi de donner des preuves sur ses condamnations
(anciennes) de la Françafrique... Il a bien fait semblant avec
Gbagbo, mais c’est tout récent. Ca fait tache quand on glorifie
Mitterrand, le ministre des colonies (mais qui enlevait le chapeau
colonial).
Jacques
Généreux, tu ne montres aucun de ses propos, donc c’est dur de
juger. Les citations que je donne de Sapir sont basées sur des
raisonnements justes, le plus important, ce n’est pas que ça soit
Sapir, mais la justesse du propos. D’ailleurs, l’Union européenne
est bien l’Europe du moins disant, noyautée par les lobbys, qui
saccage la Grèce pour tenter d’en faire la Chine de l’Europe, qui a
accouché de la directive Bolkenstein et qui encourage la pression à
la baisse sur les salaires par l’embauche d’esclaves modernes venus
de pays pauvres...
« Ah
bon ? Je croyais que c’était du à l’absence de
règlementation, mais je dois probablement ça à une réflexion. En
tout cas il faudra que je recherche de vieille fiches de paie pour
voir si j’étais payé par des douaniers... »
Lambertiste,
OCI, chanter l’Internationale, ça veut dire quoi ? Avoir
participé au parti qui a dérégulé et déréglementé, ça veut
dire quoi ? Prôner l’abolition des frontières, ça veut dire
quoi ? On est tout à fait dans la caution « multikulti »
et « morale » d’un processus cynique qui avantage les
grands groupes, mais il faut lire l’article...
J’espère
que vous n’êtes pas sérieux quand vous dites que c’est anodin
d’être au Grand Orient de France en pensant que c’est une simple
« confession ».
Pour
le discours de Rouen, personne n’est venu lui parler de MLP, il en a
fait un tiers de sa parole par lui-même il me semble (vous imaginez MLP consacrer un tiers d’un meeting à Mélenchon ? ou Hollande consacrer un tiers de meeting à Sarkozy lui-même... ?). Bizarre quand
on sait que les vrais ennemis sont la finance, Hollande (ah pardon il
va appeler à voter pour le siamois de Sarkozy...), Sarkozy, la
Commission européenne...
Je
trouve d’ailleurs étrange le ralliement qu’il a promis au second
tour avec le PS, quand on sait le bilan de ce parti (dérégulation,
grosses têtes du FMI et de l’OMC avec tout ce que cela implique,
pontes de la Françafrique, libéralisation, financiarisation,
privatisation...) et les positions molles du social-traître
Hollande.
D’ailleurs, vous ne parlez pas non plus de sa caution de « l’armée de réserve » du capitalisme. Il préfère nous rabâcher le discours de la « diversité » pour habiller la mise en esclavage de miséreux d’Afrique ou d’Asie par le marché du travail occidental. Quand on fait venir ou encourage à venir des travailleurs sous-qualifiés qui ne maîtrisent pas nos codes, ce n’est pas pour leur culture, c’est pour s’arracher leur force de travail à un prix dérisoire, et entretenir une concurrence malsaine avec les nationaux. L’OMC a moins de pudeur sur ce sujet, quand elle dit, à propos du secteur médical :
« l’immigration
de personnel médical permettra de combler les lacunes au niveau de
l’offre et de
réduire la pression au niveau des coûts...
Les
avantages les plus significatifs induits par les échanges
proviendront de la dotation en personnel moins coûteux que celui
disponible sur le marché national »
(Document S/C/W/50 :
« Commerce de services de santé : 1998).
Mais vous avez raison, vous m’avez démasqué (?), je me sens à poil ;) (et habité par la haine un peu)
Ceux qui disent que les problèmes sont liées aux politiques
« libérales » (c’est un mélange de mauvais libéralisme et de mauvais
dirigisme) et à la mauvaise répartition des richesses ont en partie
raison, mais c’est trop facile de ne parler que des concepts et de ne
jamais se confronter au réel.
Cela me permet de voir qui a lu ou pas l’article. On ne peut pas
s’attaquer à l« ultralibéralisme » et refuser de remettre en cause l’euro,
les structures de l’Union européenne, la Commission qui en sont les
émanations directes, et de ne jamais désigner les responsables
frontalement.
Ca s’appelle un manque de courage.
Quant à celui qui relève les « erreurs » de l’article, je ne lui ai pas
encore répondu par manque de temps, mais il ne relève rien du tout, il
refuse juste de voir que son poulain n’en a strictement rien à faire de
la France et du peuple, par ses filiations idéologiques comme par les
faiblesses de son programme.
À celui qui parle du SMIC à 1700 euros par rapport aux petites
sociétés, il y a beaucoup de sociétés en France qui sont précaires, avec
un solde à peine positif voire nul (et une forte pression, le petit patron et les employés étant fortement sollicités et subissant la concurrence de grands groupes), je ne vois pas l’intérêt de leur
faire peser une charge supplémentaire. C’est sûr que pour Danone ou
Renault un smic à 1700 euros c’est rien du tout (encore que dans le
cadre du faux « protectionnisme européen » dont parle parfois timidement
le Front de Gauche, ou « grâce » à la directive Bolkenstein ou à la
clandestinité, ces entreprises-là auront tout le loisir de délocaliser,
en Grèce par exemple..., ou d’embaucher à bas prix)...
La Quatrième internationale n’est pas le lambertisme, mais les partisans de l’OCI s’en réclament. Ce qui fait une nuance de taille. Encore une fois, il ne s’agit pas de « haine » (ni d’agressivité)... Mais là tu pars dans une « analyse » du lambertisme à proprement parler, ce n’est pas le sujet de l’article. Ton site internet isolé ne prouve d’ailleurs rien, sans vouloir te manquer de respect. Et cette filiation idéologique tjrs présente chez Mélenchon ne l’a pas empêché de soutenir au contraire les guerres impérialistes, les embargos, etc.., de signer Maastricht et de soutenir l’Europe supranationale par haine de la nation, tout en regrettant sa politique sociale désastreuse (mais sans fléchir dans son soutien, donc « idiot utile » : on fait semblant de dire que le fédéralisme est un progrès en soi, et tout retour à la nation un obscurantisme, mais tout en feignant de déplorer la dérive de ce fédéralisme, en critiquant gentiment ses instigateurs et ses bénéficiaires...).
D’accord sur le PCF qui n’a pas non plus attendu l’entrisme trotskyste pour se saborder.
Moins d’accord sur la franc-maçonnerie dont on sait pertinemment l’influence sous la 3ème République et après, dans les ministères comme celui de l’Éducation nationale (pourtant essentiel à la « fabrication idéologique » des enfants de la République) ou encore les liens forts avec la Françafrique. Ce sont des faits avérés, par des franc-maçons eux-mêmes mais aussi par des publications sérieuses.
Mélenchon n’étant pas un représentant de la classe ouvrière, pas suivi par la classe ouvrière, et proposant des solutions qui n’aident pas la classe ouvrière, je ne crois pas qu’en s’attaquant à lui on s’attaque aux ouvriers.
Puisqu’on parle de « haaiiine », un mot très à la mode, il témoigne de sa haine du petit patronat, des PME, des artisans et des commerçants, avec son SMIC à 1700 euros, intenable pour toutes les petites structures.
Quid d’une utilisation sociale du protectionnisme en vue de casser la concurrence déloyale et de permettre des revalorisations salariales réelles, en se servant pleinement les compétences de l’Etat ? C’est-à-dire sans faire plonger immédiatement tout le tissu de petites industries, de petits commerces et de petites entreprises qui irrigue notre pays ?
D’ailleurs, ça ne vous a pas échappé qu’un projet présidentiel doit concerner tout le peuple français, ouvriers inclus mais pas exclusivement. On le n’entend jamais sur la famille, sur l’euro, sur la cohésion nationale, sur les possibilités d’une vraie justice sociale (pas des formules magiques sur le SMIC hein), sur sa géopolitique... ah si en matière de politique étrangère, ça ne le dérangeait pas d’appartenir au PS et au Grand orient qui ont saccagé l’Afrique, d’affabuler sur l’Iran caricaturée en dangereux islamistes assoiffés de sang, d’appeler à la ratonnade en Libye...
On fait semblant d’être critique des USA tout en adoptant pleinement la ligne faussement humanitaire de l’OTAN, la démocratie au bout des missiles.