@ Léon
Je pense que la leçon du film n’est pas la contemplation jouissive de la vengeance , mais le constat de la nécessité d’appliquer fermement et avec cohérence le réglement dans les écoles .
Il n’ y a pas d’éducation sans violence . Il n’est nullement naturel pour des enfants de rester six heures par jour à apprendre quelque chose . Il faut donc exercer sur eux une série de contraintes qui sont une forme de violence codifiée : se lever tôt ,alors qu’on voudrait se lever tard , arriver à l’heure , se taire lorsque l’on est pas invité à parler , avoir des mauvaises notes si on travail mal , avoir des devoirs supplémentaires , heures de colle , avertissements , exclusion temporaire ou définitive si on sème le désordre . La laïcité , qui consiste aussi à demander aux élèves de mettre leurs idées religieuses ( ou plutôt celles de leurs parents ) au vestiaire tant qu’ils sont dans l’enceinte de l’école est aussi une forme de violence nécessaire . ( cf cet élève qui refuse d’enlever son bonnet dans le film : " c’est contraire à ma religion " dit-il )
C’est l’institution scolaire , en principe soutenue par les parents d’élèves , qui doit avoir le monopole de cette violence codifiée , nécessaire pour que les enfants acquièrent de l’instruction . C’est à l’enfant de respecter son prof , et non le contraire . Le prof doit avoir vis à vis de l’enfant une autorité ferme , bienveillante quand c’est possible , et juste : le mot respect est déplacé en ce qui le concerne .
Le film démontre de façon éclatante que , lorsque la violence codifiée nécessaire à l’ instruction publique n’est pas appliquée de façon cohérente , il y a survenue automatique d’une forme de violence bien pire , élèves contre élèves et élèves contre profs . Aux parents , profs , directeurs , recteurs etc ... de veiller à cette cohérence sans faille de la violence codifiée , et de ne pas se contester mutuellement .