@ Gaspard Delanuit
Je pense que mon commentaire ci-dessous répond grosso modo au vôtre mais il n’est sans doute pas inutile de résumer le propos qui part, il est vrai, un peu dans toutes les directions.
Ma conviction est qu’il n’existe pas de sadisme fondamental. Le sadisme est une perversion, il est consécutif à un vécu qui amène à jouir en effet de la position de maître qui domine l’autre qui souffre, étant entendu que la chose n’est jamais autant jouissive pour le maître que lorsque l’autre consent ou désire cette souffrance qu’il lui inflige, et qu’il est donc... masochiste.
Derrière tout cela, il a fondamentalement la pulsion d’emprise, la volonté de puissance, de contrôle sur le monde qui nous sécurise tellement et nous fait proprement jouir dans n’importe quel contexte, heureusement, cad, dans tous les contextes où par exemple, ce contrôle est obtenu au travers d’efforts respectueux des règles et des autres. C’est le fameux état de « flux » étudié par Mihaly Czyckzentmihaly (de mémoire).
Bref, encore une fois, je ne crois pas à la « chose en soi » du sadisme, de la méchanceté, de la volonté de nuire ou de faire souffrir.
Je la crois toujours seconde, consécutive et, au final secondaire même si, actuellement, dans l’Apocalypse où nous entrons, c’est bien cette volonté de puissance des uns (l’élite) sur les autres (le bétail humain dans son parc d’animations et de drogues légales et non légales (du pain et des jeux) qui vient à primer.
Il semble que le Mal l’emporte. Mais il est toujours second.
De fait, Lucifer, le porteur de lumière, était le meilleur des anges.
Il s’est laissé emporté par sa pulsion d’emprise, sa volonté de puissance, il a voulu être l’égal.
Il semble que les hommes suivent cette voie.
Mais elle ne reflète pas leur essence.
Quoi qu’il en soit, le tableau est attristant...