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Commentaire de Jean Dugenêt

sur En 2002, Vladimir Poutine n'était nullement inquiet de voir l'OTAN s'élargir à l'Est


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Jean Dugenêt Jean Dugenêt 20 décembre 2022 13:54

@Christophe
« Le principe même de la mondialisation a consisté justement de s’exonérer de la lutte des classes. »

Nous n’avançons pas. La lutte des classes est une réalité dont il est impossible de s’exonérer. Jamais les intérêts des exploiteurs ne pourront être les mêmes que ceux des exploités.

« La lutte des classes se situe dans un périmètre circonscrit, l’état nation »
Ce n’est que l’apparence car la lutte des classes est mondiale. Mais, quand le capitalisme s’est développé en même temps que le colonialisme lors du XIXème siècle, dans le même temps se sont constitués la plupart des États nations. Ces dans ce cadre que les travailleurs de chaque pays ont obtenu au cours de leur lutte plus ou moins d’avancées sociales qui sont donc différentes selon les pays. D’où cette apparence... La lutte des classes continue donc à être nationale en ce sens que les revendications des travailleurs de chaque pays sont nationales et en rapport avec la situation politique et économique nationale. Toute révolution ne peut donc être que nationale. Mais une révolution qui reste circonscrite à un seul pays est condamnée à plus ou moins long terme. C’est ce que nous avons vu et que nous voyons encore.

« les populations internes des nations ne sont plus que des objets économiques »

Vous faites état du rêve des exploiteurs qui aimeraient beaucoup pouvoir disposer à leur guise des travailleurs.

« alors dites moi où en est la lutte des classes internationale ? »
J’ai expliqué cela longuement dans un article précédent. voici quelques-unes de mes conclusions :

  • La guerre en Ukraine est une expression de la crise et, à son tour, cette guerre approfondit la crise par ses conséquences politiques, économiques et sociales. L’économie mondiale subit une nouvelle secousse. Toutes les données montrent un nouveau recul des indicateurs des prétendues croissance et reprise dont nous avaient tant parlé les organisations au service des impérialistes. De nombreux analystes parlent déjà d’une possible récession en Europe et aux Etats-Unis. Les masques tombent et le pessimisme se répand. Jamie Dimon qui est le PDG de JPMorgan Chase Co, c’est-à-dire l’un des banquiers les plus puissants et assurément les plus payés du monde, a déclaré au journal El Pais, le 9 juillet 2022 «  Les problèmes économiques ne sont pas temporaires. Les choses pourraient devenir bien pires  ». La guerre en Ukraine a réellement affecté les prix des denrées alimentaires et de l’énergie puisque la Russie est un grand exportateur de gaz et de pétrole et l’Ukraine un grand producteur de denrées alimentaires.(...)
  • cette domination des USA ne garantit nullement aux dirigeants américains de pouvoir jouer le rôle de « gendarme du monde » pour ramener l’ordre quand des peuples se soulèvent. Leur départ précipité d’Afghanistan en est la preuve la plus flagrante. Au cours de la période de la « Global War » consécutive aux attentats du 11 septembre, l’armée américaine s’est embourbée dans des occupations en Irak et en Afghanistan qui ont finalement été des échecs. La période du « désengagement » qui a suivi n’a guère été plus glorieuse. Le départ de l’Irak s’est étalé sur plusieurs années sans laisser la garantie aux USA de pouvoir y exercer son pouvoir. Le départ d’Afghanistan, lui aussi programmé, s’est finalement fait dans une précipitation qui a ridiculisé l’armée américaine. Cette période du désengagement a notamment été marquée par le printemps arabe puis la guerre en Syrie. Au cours de cette guerre Poutine et les dirigeants américains ont contribué ensemble à écraser la révolution syrienne. Poutine a bombardé Alep et la banlieue de Damas et les américains ont bombardé Raqqa. Les massacres de la population civile ont fait entre 300 000 et 500 000 morts. Au cours de toutes ces guerres de Tchétchénie, de Yougoslavie et de Syrie le « terrorisme-islamique » a largement été utilisé par les puissances impérialistes (USA et Russie) pour venir à bout de toutes les rebellions et révolutions. Les puissances impérialistes ont largement contribué au développement de ces extrémismes-islamiques qui leur ont ensuite servi de prétexte pour massacrer les peuples qui se révoltaient. Au cours de cette guerre de Syrie, Poutine s’est affirmé comme venant concurrencer les USA dans ce rôle de gendarme du monde. Il a renforcé ensuite cette image en « ramenant l’ordre » en Ouzbékistan.(...)
  • C’est donc l’expression « désordre mondial » qui caractérise le mieux la situation internationale actuelle. Aucune puissance impérialiste ne peut prétendre assurer un rôle de gendarme du monde au cours de cette année 2022 où nous voyons les peuples se soulever dans de multiples pays. Les masses laborieuses refusent de faire les frais de la crise d’un système de domination qui pour se maintenir veut toujours exploiter davantage en plongeant les masses populaires dans des situations de plus en plus dramatiques avec notamment la famine qui menace dans de nombreux pays. (...)
  • Aucune puissance impérialiste ne peut prétendre assurer un rôle de gendarme du monde au cours de cette année 2022 où nous voyons les peuples se soulever dans de multiples pays. Les masses laborieuses refusent de faire les frais de la crise d’un système de domination qui pour se maintenir veut toujours exploiter davantage en plongeant les masses populaires dans des situations de plus en plus dramatiques avec notamment la famine qui menace dans de nombreux pays.


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