Bertrand Cantat, l’as de l’auto-apitoiement, décrit les souffrances qu’il a subies ces dix dernières années !
Dans le cadre de la campagne de promotion de son nouvel album, le chanteur se pose en victime dans le magazine "Les Inrocks".
"Cantat Parle" voici le titre sobre des Inrocks, qui publie trois heures d'entretien condensée en cinq pages denses. Une interview qui est signée Jean-Daniel Beauvallet, un pilier du magazine depuis ses débuts et également ami proche de Cantat depuis des lustres.
Il parle longuement de sa vie depuis dix ans, comme s'il reprenait l'histoire là où tout le monde l'avait laissée.
Sur la mort de Marie Trintignant il dit : "Je ne pouvais pas croire ce qui était arrivé. Je ne me souviens plus dans quel état on était, et pas seulement émotionnellement. (...) Je n'ai rien compris à ce qui s'est passé dans l'action. C'est la pire des culpabilités. Après avoir accompagné Marie à l'hôpital, j'ai été viré et je suis revenu à l'appartement. Pour me flinguer. J'ai préparé mon suicide : en faisant couler un bain, en y préparant des lames de rasoir pour m'y trancher les veines et en prenant des médicaments pour m'abrutir. J'en ai trop pris et je me suis effondré. Je me suis réveillé 48 heures plus tard à l'hôpital, avec la police au pied du lit"
"Je ne suis pas dans le déni de ce qui s'est passé, je sais que j'ai commis l'irréparable. Je n'ai jamais fui ma responsabilité. Sauf peut-être en cherchant à mourir", ajoute le chanteur.
Ensuite il parle de sa vie en prison à Vilnius où tout d'abord il a été isolé des autres détenus : "Je n'avais le droit de parler à personne. Je chantais, je hurlais seul, dans mon sous-sol. C'était une toute petite pièce, avec un vasistas qui laissait à peine passer un peu de lumière du jour, éclairée par un néon de 6 heures du matin à 22 heures et le reste du temps par une grosse ampoule (...) Je ne pouvais pas dormir, j'en étais de toute façon incapable. Alors ils m'abrutissaient de médicaments. (...) J'ai découvert le yoga en prison, dès Vilnius (...) C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour échapper à cette douleur insupportable, permanente (...) J'étais désespéré par la disparition de Marie, par ma responsabilité. En prison, je tiens grâce à l'amour que je reçois de l'extérieur. Sans les enfants, sans cette responsabilité, je me serais suicidé en prison".
Puis il décrit ce qu'il a vécu lorsqu'il a été transféré en 2004 à la prison de Muret, près de Toulouse, et de son retour à la musique :"Quand j'ai pu faire entrer ma guitare à Muret, j'ai écrit des bouts de chansons, de poèmes et de textes. Dès que je sentais un peu la paix revenir, j'écrivais. Mais très vite l'extérieur se chargeait de m'anéantir. Alors j'étais cassé pour trois mois. J'ai avancé comme ça, pendant dix ans, en avançant puis en retombant. Tous les efforts déployés par un certain nombre de gens et de médias pour me, et nous, détruire, ont été diablement efficaces, que personne ne croie le contraire, surtout".
Bertrand Cantat évoque alors le soutien immédiat qu'il a reçu de la part de ses anciens compagnons du groupe" Noir Désir", qui l'ont rejoint à Vilnus après le drame : "Ils ont été très importants. (...) C'est aussi le début du cauchemar car ça devient concret, je Sais alors que je n'échapperai pas à la réalité. Leur première question est : "mais qu'est-ce qui s'est passé ?" Je suis incapable de répondre. Je ne comprends rien."
Après la libération de Cantat, le groupe "Noir Désir" envisage d'enregistrer un nouvel album, il y travaille, mais en novembre 2010 brutalement c'est l'implosion .Le chanteur avec une certaine dose d'égoïsme déclare : "On s’était finalement construits autour de certains tabous, une forme de mensonges, d’omissions. Comme dans toute famille. Mais là, j’ai eu l’impression qu’on n’allait pas crever l’abcès. (...) J'avais besoin de liberté et je me suis rendu compte que Noir Désir était devenu une autre prison, où il fallait demander l'autorisation pour chanter".
Mais la version du batteur du groupe, Denis Barthe, rapportée dans le livre de Marc Besse, ancien journaliste des Inrockuptibles dont le titre est "Noir Désir à l’envers, à l’endroit" (éd. Ring), est très différente. Le journaliste rapporte le "off" d’une rencontre avec lui datant du 3 mars 2011, qui raconte les circonstances de la séparation du groupe, lors d'un dîner houleux entre les quatre membres de Noir Désir. Il s’appuie pour cela sur le seul témoignage du batteur Denis Barthe : "D’un coup, dans la discussion, Bertrand a complètement changé et s’est comporté comme une ordure. Il nous a dit de tout. Il s’est positionné comme une victime. D’un coup, il était victime de tout. Vilnius, ce n'était pas de sa faute... Comme si Marie avait glissé sur une savonnette. Kristina (Rady, sa femme qui s’est suicidée début 2010), ce n'était pas de sa faute, elle était malheureuse, etc..... Il nous a tous accusés d’avoir besoin de sa notoriété. Quand il a envie de rompre parce que la situation ne lui convient plus, il pousse les gens au bout de leurs limites pour que ce soient eux qui mettent fin à l’histoire et lui évitent de prendre ses responsabilités", aurait dit le batteur.
Le chanteur évoque également le suicide de son épouse et mère de ses deux enfants, Kristina Rady, en 2010 : "Chaque proche se demande ce qu'il n'a pas vu, pas fait ou fait... Moi le premier, mais les raccourcis et les accusations délirantes me concernant sont inacceptables". C'est affreux, abject d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes". Selon lui, les parents de Kristina Rady "ne comprennent plus du tout qui sont ces gens qui essayent de les impliquer malgré eux et leurs convictions. On leur a fait croire que j'étais un assassin, avant qu'ils ne s'aperçoivent qu'on les avait instrumentalisés", affirme le chanteur.
Mais pour son ex-belle-mère, la mort de Kristina reste non éclairée : "Nous avons renoncé à connaître la vérité" confie son ex-beau-père.
Elle dit de son ex-gendre que "d'une certaine manière, il terrorisait Kristina Il avait plusieurs fois cassé ses téléphones, ses lunettes, (...) il lui avait même cassé le coude". Son mari, Ferenc Rady relate un incident qui se serait produit entre les deux époux. Selon lui : Bertrand avait fait tomber Cini (le diminutif de Kristina) en la poussant contre une fenêtre.
Au moment du procès de son ex-époux à Vilnius, elle avait nié toutes violences de la part de Bertrand Cantat envers elle. "Nous n'avons pas compris pourquoi elle ne disait pas la vérité, explique Csilla Rady. Mais pour ses enfants, elle ne pouvait pas faire autrement"
Depuis deux ans et demie les grands-parents n'ont pas pu voir Milo et Alice, les deux enfants du couple : "Nous esperions qu'il nous laisserait continuer à les voir après le suicide de leur mère", déclare Ferenc Rady. Il accuse alors le chanteur de Noir Désir : "Son problème, c'est qu'il ne se sent responsable de rien. Que fera-t-il quand sa fille sera grande ? Va-t-il comprendre qu'elle ne lui appartient pas ?" s'interroge-t-il.
Bertrand Cantat refuse d'être devenu le symbole de la violence contre les femmes, pourtant au détour d'une interview du magazine "Les Inrockuptibles", il y a de cela de nombreuses années, Bertrand Cantat déclarait : "J'ai besoin de faire sortir de la violence, parce que c'est ce que je ressens à chaque seconde. J'en ai une peur maladive et moi-même je suis très violent, dans mes sentiments en particuliers". Confidence rare du leader de Noir Désir, qui s'est toujours très peu livré, mais dans laquelle selon le magazine, il dit être parvenu à brider cette violence grâce à la musique. Une musique qui n'a plus fait effet, semble-t-il, en 2003 et aussi en 2010 année du suicide de Krisztina Rady son épouse et la mère de ses 2 enfants.
Le parquet de Bordeaux a indiqué la semaine dernière qu'il allait faire auditionner un ancien compagnon de Kristina Rady, qui estime que la jeune femme a pu en arriver là après des violences conjugales.
François Saubadu, ce compagnon, aurait des éléments nouveaux. Selon Me Mellul, il a remis à cette occasion au procureur une liste de personnes susceptibles, comme lui-même, d'attester de violences psychologiques ou physiques exercées par Bertrand Cantat contre Kristina Rady. Cette liste, dont L'Express a pu consulter une copie, comporte 9 noms.
Le document mentionne les parents de Kristina Rady, sa soeur, une amie et la nounou hongroise qui s'occupait des deux enfants du couple à leur domicile, à Bordeaux. Ces cinq personnes vivent actuellement en Hongrie. Les quatre autres habitent Bordeaux ou ses environs. Il s'agit d'un couple et un ami chez lesquels Kristina Rady aurait séjourné tour à tour avec ses enfants pour "se protéger" de Bertrand Cantat, ainsi qu'une amie qui aurait gardé fréquemment ses enfants.
La thèse de la responsabilité de Bertrand Canat sur le suicide de Kristina, son épouse dévouée, découle du message qu'elle a laissé sur le répondeur de ses parents, six mois avant son geste fatal. Ces derniers sont absents, ils sont partis pour leur résidence secondaire sur les bords du lac Balaton, au sud-ouest de la capitale hongroise. L’enregistrement dure exactement sept minutes et trente-trois secondes au cours duquel Kristina s'exprime dans un long monologue en hongrois, un appel "au secours" en quelque sorte.
Cet enregistrement qui a été dévoilé au public que récemment, jette un éclairage cru et précis sur la personnalité de Bertrand Cantat et sur le couple autodestructeur qu’il forme alors avec Kristina.
Bertrand Cantat a-t-il tué Marie Trintignant une seconde fois en confiant ses états d'âme aux Inrockuptibles ?
Pourquoi s'est-il servi de cette tragédie (dix-neufs coups, dont quatre au visage, selon les médecins légistes) à des fins bassement commerciales ?
Lui qui a donné des leçons à la Terre entière quant il était sur scène, il est incapable de ne pas se poser en victime et essaye de se justifier misérablement. Il dit dans l'interview : "Je n'ai jamais fui ma responsabilité" pourtant c'est ce qu'il fait dans ces cinq pages. Il dit : "Le cirque a pris le pouvoir, en ignorant l'amour, en négligeant la complexité (...). Le beau, l'amour, c'est lui-même qui les a occulté et personne d'autre
"Je ne suis pas un enfant de choeur" dit-il aussi "mais je ne pense pas non plus être le dernier des salauds" C'est sûr ! Il est juste un salaud comme les autres, ceux qui tuent leur compagne au nom de l'amour, un salaud ordinaire en somme !
En tout cas cette interview est un très joli coup médiatique pour le magazine culturel "Les Inrocks". Mais pourtant on sent comme un malaise qu'en on lit le préambule de celle-ci qui rappelle que Cantat a purgé sa peine, qu'il est un homme libre et qu'il ne faut pas ou tout du moins plus le lyncher. Étrange n'est-ce pas ?
Sources : lesinrocks.com, L'Express, Libération, Le Figaro,
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