Aujourdhui je vais vous faire découvrir la musique de Franck Zappa. Et un peu ses idées. Avec moultes disgressions je vous préviens. Sautez des pages, et cliquez sur les vidéos si vous souhaitez aller à l'essentiel (ce n'est pas une incitation pédo-pornographique). Et puis vous n'êtes pas obligé de tout lire d'un coup, hein.
Pourquoi Zappa et pas quelqu'un d'autre ? Parce qu'on peut (pour ne pas dire je peux) voir ce musicien comme :
1) une source d’inpiration musicale fantastique,
2) une source de résistance aux cartels – appelons-les comme ça –, dans la mesure où elle permet (à mon sens) de supporter le poids des vérités (peut-être parce qu'on sait alors que la Beauté et l'Elégance il ne l'ont pas, elle est avec nous, pour toujours),
3) une source potentiellement intense de plaisir à écouter.
Certes ce dernier point est subjectif. Mais des bonheurs musicaux il n'y en plus guère actuellement, objectivement. Depuis un certain temps nous subissons une subtile mais néanmoins gravissime transition. Les débats deviennent des néo-débats. Les informations deviennent des néo-informations. Et puis – cela s’est dégradé depuis plus longtemps mais heureusement aussi plus lentement – la musique devient de la néo-musique. La musique qu’on entend à la télé-radio j’entends. La raison principale en est son intention prioritairement commerciale. Mais pas seulement, car les journalistes chargés des choix musicaux appartiennent au même environnement (physique – bureaux –, sociétal, et donc très souvent de pensée "unique") que ceux qui sont chargés de l’information, dont on sait tous le caractère inconstestablement biaisé, et même parfois frelaté (exemple de la Syrie).
Il est donc assez logique qu’ils choisissent assez prioritairement les chansons les plus futiles, les moins réussies, celles qui font le moins rire ou penser. Qu’attendre de plus d’organismes non démocratiques (les médias publics et privés), au service du politiquement correct le plus conservato-patronal, depuis 2012 saupoudré d’inutiles et sautillantes "avancées démocratiques", fioritures absolument nécessaires à l'habillage de de la dénaturalisation (et même dénationalisation forcée) de nos pays... Pays dont il faut rappeler les conditions de travail épouvantables des grands patrons, obligés de manger des crottes de chiens quand leurs « intérêts » descendent en dessous de ... 12 %. Ou plutôt 17 %, allons dîner pour en discuter voulez-vous. Bref...
Je vous avais prévenu qu'il y avait des disgressions. Passons, donc, sur les minables musiques généralement égrénées sur la bande FM, et qui sont la raison pour laquelle des musiques comme celle de Zappa ne sont connues que d'une faible part de la population. Pour trouver quelque chose de bien il faut aller le chercher avec les dents. Par bouche-à-oreille, ou sur le réseau (je francise le mot net). Oui, heureusement qu'il existe, le réseau. Car ce n’est pas dans les radios-télés privées ou publiques hyper-subventionnées que l’on rencontre désormais les perles rares. Plus jamais il semble. Si on me dit par exemple qu'Ibrahim Malouf, bon trompettiste oriental, a été encensé par Telerama et passe parfois sur France Sphincter, Anal Plus (ils le méritent ce nom, je viens encore de voir Fourest assise au journal de Denis le sot), ou d’autres canaux de désinformation assumée, je dirais : non. C’est quand il n’était pas connu qu’il faisait de la bonne musique. Maintenant c’est du commercial. Mais ne me demandez pas qui de la poule ou l'œuf a commencé. Je n'en sais rien.
Il est donc possible que les médias de masse corrompent naturellement, ontologiquement. Je comprends que Pepe Grillo refuse à ses collaborateurs le moindre passage médiatique. Cela dit cette règle empirique — plus dangereuse pour la politique que pour la musique j’en conviens, mais vous allez voir pourquoi j’associe les deux — présente des exceptions : les âmes bien trempées. Prenons Asselineau. Je n’aurais aucune appréhension à le voir batailler dans les médias, ce qui n’arriverait que s'il y avait une once de démocratie ici, il faut le dire. Il a la lucidité et la gouaille nécessaire. Et bien Franck Zappa était aussi une âme bien trempée. Il participât à nombre d’émissions américaines dans les années 80 − 90 et il est difficile de penser qu'il n'en est pas toujours sorti avec honneur. Tout est sur Youtube. Emissions et aussi ses concerts, mais le plus intéressant est ses disques. Ses meilleures interprétations et improvisations sont dessus. Et la qualité Youmotion bon... Mais les morceaux de ses disques sur Youtube sont de meilleure qualité que ses concerts enregistrés par des spectateurs. Ce sont donc quelques-uns de ses disques que je veux vous faire découvrir. Evidemment vous ne les entendrez jamais à la télé ou à la radio. Ça a pu arriver évidemment dans les années 80 à 2000, avant que... Avant que les mass-médias ne deviennent industriellement régulés — on va le dire comme ça –. Mais je l'ai déjà dit ça, ouh là là.
FIN DE L'INTRODUCTION
D’abord, énumérons les caractéristiques de son travail.
— guitariste d’exception, digne des Mc Laughin, Al di Meola, etc., et plus encore à mon sens : le meilleur guitariste du XXe siècle (voila c’est dit) ; les lignes mélodiques de la guitare de Zappa sont inséparables des lignes rythmiques de la batterie, qui dépassent aussi en subtilité et en force ce que l’on voit communément. C’est du niveau de Trilok Gurtu pour ceux qui connaissent cet incroyable batteur indien, qui joue à genoux. Regardez-le en trio avec Mclaughlin. Du bon jazz-rock.
— compositeur / arrangeur d’exception ; en fait son travail est tellement bon que je le place bon premier pour le siècle passé aussi ! Je n’aime pas tout mais une quizaine de morceaux surpassent en finesse la plupart de ce que j’ai pu écouter (du XXe siècle, je ne parle pas des resucées même superbes des siècles d’avant, ce qui inclut toute les musiques traditionnelles). Ses genres sont éclectiques : rythm & blues, jazz-rock, funk, jazz-fusion, proto-rap, musique de cirque, musique contemporaine, rock, etc. Assez souvent beaucoup de ces genres sont présents dans le même morceau : c’est la meilleure façon de reconnaitre du « Zappa ». Les seuls genres à éviter chez Zappa selon moi : ses morceaux rock et de musique contemporaine (d’ailleurs rien d’intéressant n’existe dans ces genres à mon sens).
— meneur de groupe ; point très important puisque cela lui a permis de s’entourer de musiciens d’exception ou virtuoses. Ses chanteurs aussi sont notables (ex : Ike Willis), avec un bon vibrato (ce qui veut dire ample, naturel). Zappa aussi chante, il a une voix gouailleuse et sarcastique également heu... excellente (vu le nombre de fois où j’emploie ce mot j’espère être le 1er résultat de gougueule sur ce mot-clé...).
— dissident (traduction en wiki-correct : polémiste et satiriste) : ce n’est pas la moindre de ses qualités ; et il l’a fait parfaitement (c’est à dire, profondément et de manière juste) ; s’il avait pu aller jusqu’au bout il aurait candidaté à la présidence US ; il a finalement renoncé et ce n’est probablement pas plus mal ; dans ses musiques il s’attaque notamment aux néoconservateurs et aux prédicateurs évangélistes.
— enfin – cerise sur le gâteau – c’était un excellent ingénieur du son, qui gardait précautionneusement ses bandes et dont les disques sont excellement mixés.
Allez on commence : The Untouchables de l’excellent disque Broadway the Hard Way, 1988. Deux minutes 30 seulement. Les intouchables ce sont Bush, Reagan, etc. comme quoi il y en avait au moins un qui était lucide et réactif aux USA ces années-là...
Analyse : une première partie fait monter un suspense, un très beau roulement (typiquement Zappaien) à la 14e seconde, un break qui tue à la 40e sec. (sur Zappa il ne faut pas hésiter à battre la mesure même si vous êtes très très bon en rythmique). Puis Ike Willis (ou Zappa) chante, à la façon d’un proto-rap, avec un ton de voix tout-à-fait juste (qui pourrait pourquoi pas inspirer nos chanteurs en herbe qui voudraient aussi dénoncer musicalement les cartels). Il dit (paroles complètes ici) notamment :
You're crooks ! Book 'em Dan-o ! (crooks : escrocs)
Dan-o ? How'd he get in the show ?
Get outta here !
...
REAGAN !
You're asleep ! Wake up !
The country's in a mess ! (mess : gâchis)
You're history anyway, buddy
« Book 'em Dan-o » est une phrase-culte (aujourd’hui on dirait un « même ») de la série policière Hawaïenne Hawaii Five-0, où le héros Jack Lord finit toujours par dire « boucle-les, Danno » à son acolyte quand il a attrapé les malfrats. Voir ces extraits – ne pas louper la fin, marrante (sgne des illuminatis avec invectives de Jack Lord) –.
Sur le même album (un des meilleurs de Zappa) on trouve Stolen Moments, un gracieux intermède jazzy avec une ligne de batterie énorme (ce qui inclut la subtilité).
Si les morceaux de Zappa commencent et finissent un peu abruptement c’est parce que les morceaux s’enchaînent souvent sans aucune pause, en live comme sur vinyl ! J’ai donc toujours considéré Stolen Moments comme une introduction au morceau suivant, Murder by Numbers. C’est l’auteur de cette chanson, Sting (du mythique groupe anglais Police) qui la chante : Franck l’a rencontré dans l’ascenseur de son hôtel et l’a invité à « performer » comme il l’explique au début du morceau. Superbes batterie et ligne de basse. Le thème de la chanson n’est évidemment pas innocent. C’est le genre de chose qui intéresserait les nouvelles agences américaines de lutte contre le Mal et la subversion, si elle eut été « commise » aujourd’hui. Pourtant il ne s'agit que de décrire. On vit une époque formidable.
Un dernier morceau de ce disque : Outside Now, sur un rythme à 11 temps découpé en 3-3-3-2, de manière non traditionnelle (le 11 temps courant dans les balkans est en 2-2-2-3-2 ce qui n’a rien à voir). A noter qu’il a composé des rythmes et surtout des polyrythmes beaucoup plus complexes que ça encore (il adorait donner des partitions hyper-complexes à ses musiciens). La voix de Ike Willis a son propre découpage rythmique, suivant le principe musical fondamental du rendez-vous : deux lignes musicales suivent leur propre logique rythmique, le plaisir étant de se retrouver, en général à la fin d'une mesure.
Cette version est celle du disque mais légèrement ralentie ce qui gâche un peu. Celle-ci est à la vitesse normale (live à Paris en 1980) mais on voit la différence de prise de son et d’interprétation (rappelez-vous : Zappa met ses meilleures performances sur ses disques).
Passons maintenant aux solos de guitare de Franck Zappa.
Un de ses plus beaux : St. Etienne, du disque Jazz from Hell, en Live dans la ville éponyme française, en 1982. Bien sûr rien ne vaut la version du disque (identique mais prise de son et mixage professionnels).
Sur ce morceau il utilise avec une maîtrise exceptionnelle la barre (slide) permettant sur une guitare électrique de faire des glissandos. Je n’aime pas la guitare électrique certes mais avec une énorme exception : quand Zappa l’utilise.
Citons xsilence : Jazz From Hell est un album qui démontre l'inspiration toujours renouvelée de Zappa (...). C'est sans doute l'un des albums les plus abstraits de sa discographie mais la pochette fût pourtant ornée du "Parental Advisory", blason d'une loi contre laquelle il se sera battu. Sans doute n'avaient-ils pas écouté le disque, ces gens qui sélectionnent. Voyant la moustache la censure fût automatique.
Continuons à remonter le temps : le disque You are what you is, 1981. Une grande fraicheur que ce disque, il faut dire que j’écoutais tout ça dans les années 80 à 90, que je viens de tout réécouter avec émotion et c’est une cause de l’orientation dithyrambique de l’article (dont je m’excuse). Le morceau Goblin Girl est représentatif du coté « cirque » de la musique de Franck Zappa (excellents bruitages vocaux). Les arrangements (de voix notamment) sont superbes (à partir de la 2e minute). Et puis, on entend FZ chanter.
Le son n’est pas terrible mais je n’ai pas trouvé mieux en ligne (voici la version live). Pas étonnant après tout, ces morceaux sont sous copyright.
Ensuite, LE disque instrumental incontournable : Shut Up 'n Play Yer Guitar. Triple album. De la guitare partout. Aucun chant. A un journaliste lui ayant demandé pourquoi il a répondu qu’il avait eu une maladie des bronches ou quelque chose comme ça. Avec lui l’interprétation au 1er degré est risquée : en réalité il voulait probablement travailler cette forme musicale et puis c’est tout. Ce disque a reçu le prix de l’Académie Charles Cros (à l’instar de l’excellent Harvest de Neil Young), qui est un illustre prix. Voici les quatre morceaux immortels (à mon sens) de ce triple vinyl :
Soup 'n old clothes
Un duo guitare - batterie ma-gi-que.
Beat It With Your Fist
Return of the son of Shut Up 'n Play Yer Guitar (avec la photo de la pochette du disque) :
Et enfin, Pinocchio's furniture, non trouvé sur les fournisseurs de vidéo usuels. Prenons les choses du bon côté : cela vous donnera peut-être envie d’acquérir ses disques et d’avoir un son de qualité. Selon moi : Broadway the hard way, Shut Up 'n Play Yer Guitar et Zoot allures sont ses meilleurs disques, et je viens de tout évaluer avec soin.
Zoot Allures (1976) justement :
Black napkins, un titre tout simplement merveilleux. Duo guitare - batterie, avec déjà une extraordinaire richesse mélodique. En fait, la première fois qu’on écoute un solo de guitare de Franck Zappa il y a forcément un moment d’étonnement : tiens, on peut mettre des notes là ? Et ça dure tout le solo. Il y a un côté à la fois sauvage et hyper-maîtrisé dans l’égrénage toujours étonnant des notes, et surtout cela est guidé par une vraie inspiration, que l’on ne retrouve guère chez de pourtants excellent musiciens, comme le violoniste français Jean-Luc Ponty qui joua un temps avec lui. Ça c'était mes discussions musicales d'il y a trente ans. Oh bonne mère !...
Allez un dernier : The torture never stops. Pour une fois j’arrête l’éloge. Ecoutons-le juste. Personnellement cette chanson représente l’indignation ce que je ressens en face du problème de la torture (qui est un aspect non négligeable de la politique mise-en œuvre aux USA).
Voilà j’arrête là sur les extraits (déjà certains risquent de hurler pour la longueur de l’article, comme s’ils ne pouvaient pas un peu sélectionner ce que découvrent leurs yeux).
Quelques éléments de contexte pour finir.
Franck Zappa n’aimait pas les chansons romantiques. Le nom de sa chanson rock Broken Hearts Are For Assholes n'est pas équivoque. Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire à le voir, la drogue le faisait suer (à part le tabac et le café dont il était très assidu). Il raconte qu’à 12 ans à l’école il trouvait débile les « grands » qui sniffaient.
Zappa est originaire de l’Amérique profonde, avec un père émigrant sicilien travaillant en tant que chimiste et mécanicien dans des arsenaux militaires. Cela eut un effet profond sur Zappa, qui fait référence au trravers de son travail à la guerre bactériologique et à l'industrie de défense.
En tant que meneur de troupe (jusqu’à 3 cars en tournée) il exigeait de ses musiciens d’être cleans pendant leur job. Il a dû quand même galérer pas mal (payer les pots cassés on dit), au point d’écrire la chanson Cocaïne decisions, toujours selon son mode habituel, la moquerie.
Au final je dirais que Zappa s’apparente en fait à deux autres énormes musiciens, que d'ailleurs j’écoutais aussi intensément à l’époque, Miles Davis et John Coltrane. En effet Wikipedia dit : En fait, Zappa fut au rock ce que Miles Davis fut au jazz : un formidable révélateur de talents. Et comme pour Miles Davis, chaque nouveau groupe fut un nouveau style, une nouvelle source de compositions et d’arrangements. Et aussi : Les morceaux de Zappa ne sont jamais vraiment achevés. Les concerts sont toujours l'occasion de nouveaux arrangements. Oui, Zappa ne joue jamais deux fois le même morceau, et cela le rapproche de John Coltrane dont ses musciens disaient qu'il ne jouait jamais exactement le même morceau. Faire constamment évoluer ses mélodies mène à l'excellence. Ça marche aussi pour les raisonnements, évidemment, d'où la nocivité des dogmatismes.
Je n’ai montré et dit qu’un dixième de ce qu’on pourrait dire d’intéressant sur F. Zappa, mais à l’ère du web l’important n’est-il pas d’essayer d’être pertinent, discriminant, intéressant, plutôt que d’essayer d’être complet ? De toute manière l’objectif est de faire découvrir cet artiste à ceux qui seraient passés à côté. Pour ceux qui aiment lire, il y a le livre « Zappa par Zappa », évidemment intéressant vu sa personnalité si atypique.
Pour conclure, citons Zappa : « L'information n'est pas la connaissance. La connaissance n'est pas la sagesse. La sagesse n'est pas la vérité. La vérité n'est pas la beauté. La beauté n'est pas l'amour. L'amour n'est pas la musique. La musique est LA MEILLEURE DES CHOSES... ».
Postscritum : si vous trouvez dommage que je passe du coq à l’âne, en mêlant deux sujets différents, musique et politique, dites-vous bien que vous pourriez entendre un ricanement enjôleur du type de ceux de qui vous savez. Et peut-être en fait suis-je dans une juste (parmi d’autres) présentation des choses. Pourquoi forcer autrui à se placer dans une seule case, une seule cage je devrais dire ? Tiens, c’est un bon sujet de chanson. Ou même, de discussion avec ceux qui croient encore aux médias, et qui nous jugent encore à leur aune, même si ce sont nos proches. Ça m’évoque ce vieux bouquin de SF, Ira Levin : « Un bonheur insoutenable », qui m’avait marqué (positivement) dans ma jeunesse. Tous ceux intéressés par le 1984 d'Orwell devraient le lire, il apporte quelque chose d'autre, vraiment
2e postscriptum : le titre de l'article est à prendre au 2e degré, je me moque des titres à la con, aguicheurs, et aussi au 1er degré, et enfin au 3e !
article complet qui comblera les passionnés de Zappa, n’en étant pas un, je crois juste savoir qu’il a privilégié le circuit court entre lui, son groupe et les auditeurs-clients...la raison que vous développez pour laquelle ce genre d’artiste ne passe pas sur les bandes fm de grande écoute est spécialement pertinente
par contre, pour le néophyte Zappaïen que je suis, les dates et la période manquent un peu (une date ’1981’ apparait en moitié d’article) pour placer son travail dans le contexte musical de l’époque, voir à quel point il s’en détache et innove...par exemple qui de Oliver Nelson ou de Zappa déroule la version initiale de « stolen moments » ?
j’aurais dû écouter 2 ou 3 morceaux avant de laisser ce commentaire, sans cela, commentaire de faussaire....
bonjour citoyenrené et merci de vos encouragements ; j’ai donné les dates de sortie des disques sélectionnés : Stolen moments par F Zappa date de 1988, la version originale (merci de l’avoir mentionnée) de 1961
le premier disque de Zappa date de 1966 ; dès 1967 on trouve l’excellent The Duke of Prunes, de l’album Absolutly Free
autres albums célèbres : Grand Wazoo (72), Apostrophe (72), Roxy & Elsewhere (74), Sheik Yerbouti (79), Joes Garage (79, triple album)
en 1988 et jusqu’à sa mort en 1993 Zappa mixera une série de 6 doubles albums nommés « You can’t do that on stage anymore » à partir de ses 30 années de scène, et fera de l’orchestration et du Synclavier ; à mon sens l’époque mythique était passée
j’aurais dû écouter 2 ou 3 morceaux avant de laisser ce commentaire
pas forcément ; on peut avoir déjà forgé son avis sur sa musique ce n’est pas interdit
la guitare électrique est assurément l’œuvre du malin pour les puritains du clavecin et les fondamentalistes de la vielle
Paradoxalement je pense que Zappa renoue avec la grande tradition de la musique traditionnelle et populaire d’avant le XXe siècle, avec ses solos de guitare. Le synthé non plus n’a rien de traditionnel (à part le style « bidochons »), et pourtant les roms des balkans arrivent à jouer de la musique rom avec, en se servant tout le temps de la molette de pitch (variation de fréquence).
Dans un interview Zappa dit qu’enfant il entendait souvent de la musique orientale. Et puis, il a des origines franco-siciliennes et gréco-arabes. Le parallèle entre ses solos et la vraie musique populaire orientale est pour moi évident : même s’il ne fait pas de 3/4 de tons comme en musique orientale, il utilise une noria de mélismes (habillages de notes) qui sont tout à fait exceptionnels en musique occidentale. C’est d’ailleurs le seul guitariste électrique que j’apprécie (bon... il y a quand même Al Di meola, et John Scofield qui ont tâté avec succès de cet instrument).
Les sources d’inspiration de Zappa pour ses solos : Johnny « Guitar » Watson et tout particulièrement « Three Hours Past Midnight », « presque tous les 45 tours de BB King »Johnny « Guitar » Watson, Clarence « Gatemouth » Brown, Guitar Slim (Eddie Johns), Matt Murphy.
Il dit aussi (lien) : « Johnny Guitar Watson was an extremely evil-sounding guitar player at the time, but the smuttiest one I heard was Guitar Slim [Eddie Jones]... just pure smut. The thing that I liked about the two solos I heard when I was 16 that really intrigued me – the solo on Three Hours Past Midnight and the solo on The Story Of My Life – was not just the tone of the instrument but the absolute maniac way that he spewed out these notes in a phrase with little or no regard to the rest of the meter or what was going on, but still being aware of where the beat was. He was just yellin’ it at you. » (spew : faire gicler)
C’est la notion de rendez-vous musical que j’évoquais, aspect central de la musique à mon sens, pour lequel j’estime qu’il est un orfèvre en la matière.
très intéressant, merci pour ces détails, ça dépasse de loin mes connaissances, j’ai écouté Johnny ’Guitar’ Watson, « three hours past midnight » de 1956, date surprenante, 1956 !!! par ailleurs la version initiale de « stolen moments » date de 1966, vous le rappeliez..Guitar Slim et son « Story of my life » de 1988
tout de même, 1956, quasiment sur les ruines froides (10 ans) de la seconde guerre barbare, c’est impressionnant...à relativiser, le jazz datant du début du 20e, voir aussi la liberté de certaines musiques ’ancestrales’ des Balkans par exemple comme vous disiez...le puzzle est encore largement morcelé dans mon esprit formaté par Dvorak et sa magistrale symphonie du nouveau monde de 1892, d’autres, et le dub de Vibronics , en tout cas, merci bien pour toutes ces précisions
"Zappa, along with certain members of his sizable entourage (the ‘Log Cabin’ was run as an early commune, with numerous hangers-on occupying various rooms in the main house and the guest house, as well as in the peculiar caves and tunnels lacing the grounds of the home ; far from the quaint homestead the name seems to imply, by the way, the ‘Log Cabin’ was a cavernous five-level home that featured a 2,000+ square-foot living room with three massive chandeliers and an enormous floor-to-ceiling stone fireplace), will also be instrumental in introducing the look and attitude that will define the ‘hippie’ counterculture (although the Zappa crew preferred the label ‘Freak’). Nevertheless, Zappa (born, curiously enough, on the Winter Solstice of 1940) never really made a secret of the fact that he had nothing but contempt for the ‘hippie’ culture that he helped create and that he surrounded himself with.
Given that Zappa was, by numerous accounts, a rigidly authoritarian control-freak and a supporter of U.S. military actions in Southeast Asia, it is perhaps not surprising that he would not feel a kinship with the youth movement that he helped nurture. And it is probably safe to say that Frank’s dad also had little regard for the youth culture of the 1960s, given that Francis Zappa was, in case you were wondering, a chemical warfare specialist assigned to – where else ? – the Edgewood Arsenal. Edgewood is, of course, the longtime home of America’s chemical warfare program, as well as a facility frequently cited as being deeply enmeshed in MK-ULTRA operations. Curiously enough, Frank Zappa literally grew up at the Edgewood Arsenal, having lived the first seven years of his life in military housing on the grounds of the facility. The family later moved to Lancaster, California, near Edwards Air Force Base, where Francis Zappa continued to busy himself with doing classified work for the military/intelligence complex. His son, meanwhile, prepped himself to become an icon of the peace & love crowd. Again, nothing unusual about that, I suppose.
Zappa’s manager, by the way, is a shadowy character by the name of Herb Cohen, who had come out to L.A. from the Bronx with his brother Mutt just before the music and club scene began heating up. Cohen, a former U.S. Marine, had spent a few years traveling the world before his arrival on the Laurel Canyon scene. Those travels, curiously, had taken him to the Congo in 1961, at the very time that leftist Prime Minister Patrice Lumumba was being tortured and killed by our very own CIA. Not to worry though ; according to one of Zappa’s biographers, Cohen wasn’t in the Congo on some kind of nefarious intelligence mission. No, he was there, believe it or not, to supply arms to Lumumba “in defiance of the CIA.” Because, you know, that is the kind of thing that globetrotting ex-Marines did in those days (as we’ll see soon enough when we take a look at another Laurel Canyon luminary).
Making up the other half of Laurel Canyon’s First Family is Frank’s wife, Gail Zappa, known formerly as Adelaide Sloatman. Gail hails from a long line of career Naval officers, including her father, who spent his life working on classified nuclear weapons research for the U.S. Navy. Gail herself had once worked as a secretary for the Office of Naval Research and Development (she also once told an interviewer that she had “heard voices all [her] life”). Many years before their nearly simultaneous arrival in Laurel Canyon, Gail had attended a Naval kindergarten with “Mr. Mojo Risin’” himself, Jim Morrison (it is claimed that, as children, Gail once hit Jim over the head with a hammer). The very same Jim Morrison had later attended the same Alexandria, Virginia high school as two other future Laurel Canyon luminaries – John Phillips and Cass Elliott.
J’ajouterais que le travail de journalisme d’investigation de Dave Mc Gowan ne s’arrête pas là, qu’il est documenté et mérite vraiment d’être lu. Si vous avez des oppositions à faire concernant ce qu’il démontre quand à la pseudo contre culture des années 70, n’hésitez pas à me le transmettre. Avant cela, lisez cette série d’articles qui permettent de comprendre que la mouvance est une opération de subversion afin de protéger le lobby militaro-industriel et ses abominations guerrière.
C’est très intéressant dans la mesure où cela porte (oh combien) la contradiction. Toute contradiction a de la valeur dans la mesure où elle fait évoluer la perception du monde vers plus de nuances. Cependant l’approche ne me parait pas du tout crédible, à cause d’un certain nombre de biais et d’affirmations non vérifiées.
Par ailleurs, Dave McGowan est plutôt allumé, au vu de son ouvrage Programmed to Kill : The Politics of Serial Murder. Très bien écrit cet ouvrage explique les crimes en série par le concept de mind control développé à la CIA sous le nom MK Ultra (es résumés de lecteurs sont visibles ici). Pour Lee Oswald pourquoi pas ça se discute mais considérer cette hypothèse pour Marc Dutroux ou Charles Manson (une discussion à ce propos ici) est plutôt osé. La plupart des crimes en série seraient une manipulation de la CIA franchement ça ressemble à une façon de discréditer les justes critiques envers cette institution...
Dans un interview il explique sa théorie sur les raisons de l’émergence du mouvement hippie :
Hippies came out of no where and sort of co opted it, I think it was quite deliberate...they wanted to give the anti-war movement a face that would be completely unacceptable to mainstream America...I mean everything about them was offensive to mainstream America, to middle America, the hairstyles, the clothing styles, the open drug use, the music, everything about them was designed to repel mainstream America and prevent the anti-war movement from gaining any additional speed by putting this face on it...I think the whole hippy flower child thing.....was a creation of the Intelligence community to take the steam out of the anti-war movements and various other movements...Black Empowerment, Women’s rights, Civil rights movement. (lien)
Cela ne me parait pas crédible même si l’hypothèse vaut le coup d’être énoncée, après tout j’adhère moi-même à l’idée que mai 68 fût en partie une opération anti-De gaulle fomentée d’outre-atlantique. Je conseille à tous de visualiser les 2 vidéos de cet article pour cerner l’idéologie des révolutionnaires libéraux-libertaires qui il faut l’admettre ont réussi leur OPA sur le monde.
Mais affirmer, sans aucun indice sérieux, que le mouvement hippie a été utilisé pour discréditer la lutte contre les guerres US auprès de la population conservatrice, c’est affirmer que les leaders du mouvement hippie étaient en partie payés en sous-main par une officine. Allez, et la marmotte met le petit chocolat dans le papier d’alu...
Je suis heureux que vous ayez compris que je ne venais qu’amener une contradiction pour faire avancer le « schmilbique », d’autant plus que votre titre m’y encourageait.
A propos des tueurs en série programmés. Je constate que ces dernières années, nous avons eu une jolie brochette de cas, aux USA ou en Europe. Considérons la tuerie Aurora, le moins que l’on puisse dire est que la version officielle qui est restée dans la perception populaire n’a rien à voir avec les éléments factuels plus que dérangeants soulevés par les enquêteurs alternatifs. Je n’ai pas le temps d’aller fouiller mes archives mais j’ai le souvenir du soit disant tueur solitaire les yeux hallucinés au tribunal, incapable de comprendre se qu’il faisait là. On peut aussi parler de la tuerie récente dans une école ou très rapidement il s’est avéré que la, les versions officielles ne corroboraient pas les témoignages et les éléments factuels. La prestation d’un papa de victime, riant avant d’intervenir dans les médias était particulièrement dérangeante. N’oublions pas Siran Siran, Lee Harvey Oswald...
Plus près de chez nous, il y a eut le cas de Breivik...
Quoi qu’il en soit, les éléments apportés par Mc Gowan sont-ils factuels ou inventés ? S’ils sont factuels, il est important de nous interroger sur cette « explosion » de créativité liée à un mouvement de contre culture faisant la promotion du « sexe drug and rock n’ roll » au moment ou Chomsky et d’autres intellectuels essayent eux de mettre en place une analyse de la politique de l’empire avec une rigueur implacable et propre à remettre en question le lobby militaro-industriel. De plus, ce mouvement nihiliste (combien de héros, de modèles, morts d’overdose ou de crime ?) permettait de casser les valeurs traditionnels pour libérer les force du libéralisme libertaire (pour citer Clouscard et simplifier).
les éléments apportés par Mc Gowan sont-ils factuels ou inventés ?
Je pense que c’est entre les deux, c-à-d du domaine de l’interprétation.
Par exemple, le père de F Zappa ayant travaillé pour une industrie militaire, il interprète cela comme une complicité ou une collusion, alors qu’il ne faisait que gagner sa vie puisqu’il était financièrement très très limite. C’est à ce niveau que son interprétation est biaisée je pense.
il est important de nous interroger sur cette « explosion » de créativité liée à un mouvement de contre culture faisant la promotion du « sexe drug and rock n’ roll » au moment ou Chomsky et d’autres intellectuels essayent eux de mettre en place une analyse de la politique de l’empire avec une rigueur implacable et propre à remettre en question le lobby militaro-industriel. De plus, ce mouvement nihiliste (combien de héros, de modèles, morts d’overdose ou de crime ?) permettait de casser les valeurs traditionnels pour libérer les force du libéralisme libertaire (pour citer Clouscard et simplifier).
Je suis d’accord, mais son approche est trop poussée pour moi. Les gens en général ne sont pas des pions. Après, il peut y avoir un « accompagnement » de tendance mais il faut vraiment nuancer or je trouve qu’il simplifie.
Par ailleurs je n’assimile pas Zappa ou Jim Morrison à l’approche sex, drug & rock&roll. Ce sont des artistes qui ont fait avancer le champ esthétique et qui ont apporté plein de bonheur à plein de gens (même si pour ce dernier ce fût à son détriment).
L’idée que le « mouvement hippie » ait été créé ou même favorisé pour discréditer les opposants aux guerres US ne me parait pas une bonne hypothèse. Au contraire ça emmerdait plutôt l’establishment, probablement plus que les écrits de Chomsky. Timothy Leary par exemple ne jouait pas double jeu, c’est certain.
Le premier paragraphe suggère que Zappa avait des moyens illimités. Fournis par le Complexe militaro-industriel j’imagine ? Il les a pourtant dénoncé toute sa carrière, mais c’est sûrement pour discréditer les critiques envers le CMI puisqu’il s’habillait parfois comme un hippie (c’est ainsi que l’auteur raisonne, non ?).
En fait Zappa a effectivement gagné de l’argent avec sa musique (vu qu’il bossait tout le temps). Il a offert une maison à ses parents (qui s’ils étaient désargentés n’étaient donc pas des sbires de la CIA, ou alors c’était une couverture ??).
Zappa was, by numerous accounts, a rigidly authoritarian control-freak
Zappa luttait contre la propension de ses musicos à prendre de la coke pendant les tournées car cela provoquait inévitablement des galères pour lui. Le faire passer pour une émule de J Edgar Hoover montre comment l’auteur déforme la réalité selon ses désirs.
and a supporter of U.S. military actions in Southeast Asia
ce n’est pas sourcé donc diffamatoire, j’imagine que l’auteur a tordu une réponse à une interview de Zappa ou bien n’a pas compris une de ses phrases au 2e degré. L’absence de source est hautement significatif, c’est de l’info-caniveau pour soutenir ses théories.
it is perhaps not surprising that he would not feel a kinship with the youth movement that he helped nurture.
Zappa a aidé à développer le mouvement hippie ? C’est plutôt osé, il s’est toujours démarqué de ce mouvement mais apparemment c’est un indice probant pour l’auteur qui raisonne par auto-validation circulaire.
Francis Zappa was, in case you were wondering, a chemical warfare specialist assigned to – where else ? – the Edgewood Arsenal.
Oui son père y a bossé 3 ans. Mais c’était un laborantin (chimiste et mathématicien, pas mécanicien comme je l’ai écris par erreur dans l’article), car il ramenait du mercure et du DDT à la maison. Zappa raconte dans son livre qu’étant gosse il jouait avec le mercure (pas le DDT mais c’était autorisé car réputé sans danger sauf pour les punaises, dit-il dans son livre). C’est vrai que son père était habitité secret défense, mais ce n’était pas un décideur du Complexe Militaro-industriel dans la mesure où, pour boucler les fins de mois difficiles, il servait de « cobaye humain » pour tester des agents chimiques ou même biologiques, à des fins militaires (page 18 de son livre). 10 dollars le patch à raison de 3 ou 4 par semaine. C’était une couverture, peut-être ? Et si Zappa leur a offert une maison, c’était pour agrandir leur collection de résidences ?
according to one of Zappa’s biographers, Cohen wasn’t in the Congo on some kind of nefarious intelligence mission. No, he was there, believe it or not,
Non seulement ce n’est pas du tout étayé mais en plus on ne sait rien de l’auteur de l’allégation. D’ailleurs Zappa s’est séparé d’Herb Cohen au bout de 10 ans, en 1976.
Gail hails from a long line of career Naval officers, including her father who spent his life working on classified nuclear weapons research for the U.S. Navy.
Bref, les éventuelles « fautes » (qui restent à prouver) des parents retombent sur les enfants, car ces derniers épousent forcément leurs turpitudes. C’est ridicule.
Gail herself had once worked as a secretary for the Office of Naval Research and Development
Peut-être a-t’elle fait un stage via son père tout simplement.
Non, vraiment, cette théorie du complot est ridicule. Elle nie le combat que Zappa, sûrement en partie à cause du métier de son père d’ailleurs, a mené contre les néo-conservateurs et le CMI. Si je raisonnais comme Mc Gowan je dirais qu’il est probablement une marionnette du programme MK-Ultra de la CIA, puisqu’il conspue un authentique protestataire. Mais je m’avance un peu, je n’ai pas encore enquêté sur les parents de cet homme, ce qui me permettra d’apporter des « preuves » supplémentaires. Non, sérieusement c’est soit un allumé (le plus probable) soit quelqu’un payé pour discréditer la protestation contre les programmes secrets de la CIA.
En tout cas merci d’avoir apporté la contradiction c’est toujours utile (enfin, si tout le monde faisait comme Mc Gowan ça deviendrait une plaie...).
The figureheads of all the big LC bands—Frank Zappa,...John Phillips,...Jim Morrison,...David Crosby,...Steven Stills, on and on, every one of these guys is a product of the military intelligence establishment...I find it very hard to believe that the only people in the country who had musical talent happened to be sons and daughters of the Military community...
« The illusion of freedom will continue as long as it’s profitable to continue the illusion. At the point where the illusion becomes too expensive to maintain, they will just take down the scenery, they will pull back the curtains, they will move the tables and chairs out of the way and you will see the brick wall at the back of the theater. »
« Politics is the entertainment branch of the Military-Industrial Complex »
Donc, si on suit Mc Machin, Zappa est un remarquable agent double. A moins que Mc Chose soit l’équivalent aux States de ce que sont les « anti-fas » chez nous ?
I find it very hard to believe that the only people in the country who had musical talent happened to be sons and daughters of the Military community...
C’est la où il déconne. Zappa est né en 1940, et il s’étonne que les parents des gens de cette génération aient bossé dans l’industrie militaire...
En plus il les amalgame allègrement avec la « communauté militaire ».
Bref je ne vois rien à sauver, de son raisonnement.
La dernière citation que je donne n’est probablement pas exacte mais l’idée y est (lien) :
The musician Frank Zappa (1940-1993) often spoke about politics, usually in defense of Constitutional first amendment protections of the freedom of speech and expression. In The Real Frank Zappa Book (1989), he wrote :
“I’ve said it before, and I’ll say it again : Politics Is the Entertainment Branch of Industry. C-SPAN’s coverage of governmental proceedings is wonderful. Caution ! Buffoons on the Hill ! Wallowing in blabber and spew, regiments of ex-lawyers and used-car salesmen attempt to distract us from the naughty little surprises served up by deregulated corporate America.”
Zappa also said “politics is the entertainment branch of industry” in a 1987 interview with Keyboard magazine. The quote means that industry runs government, and all politics (such as elections) are strictly for the public’s entertainment, fooling voters into thinking that the elections matter. The term “military-industrial complex” replaced “industry” in Zappa’s quote (« Government/Politics is the entertainment division of the military-industrial complex ») by at least 2002.
Bref, à part la musique, ce que je retiens de Zappa est sa générosité (alors que tant de musicos tombent dans le narcissisme scénique) et sa lucidité générale (combien à son époque dénonçaient cela publiquement ?).
Merci pour vos interventions au sujet des citations que j’ai faites et qui sont issues d’une longue série que vous trouverez ici et qui à mon sens mérite d’être lue.
Mac Gowan n’est pas un « conspirationiste à dix cents » et il ne se concentre pas sur Zappa mais sur le contexte qui a fait de Los Angeles, Laurel Canyon, le centre de la contre culture officielle des années 70. Bien entendu, en insistant sur la valeur des travaux de Mc Gowan, je ne prétend pas qu’ils ne méritent pas un regard critique, comme toute source d’information. Il n’empêche que sa série est pour le moins dérangeante car elle amène de très nombreuses informations authentiques.
Apparemment, nous avons les mêmes lectures... J’avais lu les deux premiers chapitres de la série de Mc Gowan sur Laurel Canyon and the Birth of the Hippie Generation il y a 2/3 ans. Je découvre que Mc Gowan a développé la série... Difficile de dire si son travail est crédible ou non, mais la richesse des détails qu’il apporte ne peut indifférer ceux qui s’intéressent au MKULTRA et aux différentes techniques de manipulation des masses.
Même si je respecte l’attitude de Joelim, son esprit critique et sa capacité de discernement, il me semble que ce travail de Mc Gowan mérite une certaine attention et un peu plus qu’un jugement hatif. Même s’il amène ses arguments avec conviction, le gars est fin, il a un style et beaucoup d’humour. J’ai lu à l’époque, des critiques et des débats sur ce qu’il présente mais l’on peut constater qu’il nous invite à ne pas prendre tout au pied de la lettre, il nous laisse une part de travail critique, « The Strange But Mostly True Strory of Laurel Canyon And The Birth... » l’histoire étrange mais presque entièrement vrais laurel Canyon et de la Naissance du Mouvement Hippy". De plus, s’il évoque les talents musicaux douteux des Dorrs, à aucun moment il ne remet en question le talent musical de Franck zappa. La toile de relation qu’il désigne, invite à un regard plus large, à des doutes.
Je suis d’accord lionel. Son approche mérite d’être considérée parce que d’une part elle est originale (au sens qu’elle crée un entendement nouveau) et que d’autre part le projet MK-Ultra est une réalité qui plus est secrète, et de type « iceberg ».
Ce qui est important est de ne pas se forger d’avis définitif, ni compact (quelqu’un peut avoir raison sur un point mais pas sur un autre) et de détecter les incohérences ainsi que les hypothèses habillées en faits. Et aussi d’argumenter ses positions. Je pense que tu fais de même Agent Orange (sauf peut-être ici sur le dernier point).
Un peu de temps pour argumenter davantage en fonction du peu d’éléments à ma disposition. D’abord, je crois qu’il faille distinguer le talent ou
l’originalité des musiciens de cette époque et l’expérience de
psychologie sociale « sex, drugs & rock’n’roll » que sous entend Mc Gowan. Le
lien des stars de Laurel Canyon avec le complexe militaro-industriel ou
de l’establishment laisse songeur. Le père de Jim Morisson était
l’amiral en charge du false flag du golfe du Tonkin. Que faisait le
« l’incompétent » Jimi Hendrix à la 101e division aéroportée à Fort Campbel, une unité d’élite ? Etc... On ne saura jamais entièrement la vérité, c’est pourquoi Mc Gowan annonce la couleur dans son titre « L’étrange mais presque vraie histoire de... ». La
plupart des documents du MKULTRA ont disparu à l’époque de la
commission Church en 1975. Ceux qui ont survécu à la broyeuse et qui ont
été déclassifiés donne une image incomplète de l’étendue de ce
programme.
Peut être qu’il faut prendre le « shake your booty » de Zappa comme une exhortation à se remuer les fesses ? (il y a encore tant à découvrir pour éclairer ces zones d’ombres...)
Peut être qu’il faut prendre le « Sheik Yerbuti » de Zappa comme une exhortation à se remuer les fesses ? (il y a encore tant à découvrir pour éclairer ces zones d’ombres...) Quelqu’un pour expliquer le contenu de cet album (au delà du génie musical) ?
Bonjour Joelim J’ ai toujours eu beaucoup d’ admiration pour Zappa qui m’ a procuré de vives émotions( notamment l’ album des Mothers ONE SIZE FITS ALL de loin le plus riche). J’ ai vu Zappa en concert au Forest national de Bruxelles à l’ époque de Zoot allure, et ça reste un grand moment de mon existence. Juste ajouter que c’ est le seul rocker à ma connaissance qui a travaillé avec un monstre sacré de la musique contemporaine comme Pierre Boulez, et ce n’ est pas étonnant. Zappa avait tout entendu et tout assimilé et pouvait fondre toutes ses influences musicales dans sa musique...Zappa était d’ une rare fécondité musicale , il bouillait d’ idées et il avait un sens incroyable de la synthèse
Oui. Zappa a découvert Edgar Varèse dans sa jeunesse et cela a influencé tout son parcours musical (par exemple ses bruits samplés).
Pour lui jouer avec un orchestre de musique contemporaine a été une consécration (au départ Boulez a été surpris qu’on lui demande cette collaboration, ce qu’il en a pensé par la suite je ne sais pas).
Perso la musique contemporaine même celle de Zappa ne me touche pas (mais alors pas du tout), mais son éclectisme a été un grand atout pour l’expression de son Art.
En fait il est dans les deux mais la version de Joe’s Garage est très bizarrement mixée (on n’entend pas le thème derrière le solo par exemple). Quand il y a plusieurs versions je choisis de présenter celle qui me parait la meilleure.
Par contre c’est effectivement un super album (si j’en avais présenté un de plus c’eut été celui-là) avec les cultissimes Fembot in a wet t-shirt et On the Bus. J’aime bien aussi Lucille, peut-être le seul morceau un peu romantique de FZ..
Zappa à ses débuts en item curieux sur le Steve Allen Show ,une émission de télé journalier de l’époque dans laquelle le hôte se moque un peu de lui ,mais ou Zappa reste la personne qui prend sa musique au sérieux ,en sortant des sons d’un vélo.
Ca date de 1963 ,époque dans laquelle il fait de la musique reprise de delta-blues avec son copain Donnie Vliet ,qui sera Captain Beefheart un peu après.Aussi il s’intéresse à ce qu’on appelle la musique contemporaine de gens comme Igor Strawinski et Edgar Varese.
Merci de toute façon Joelim pour cet article sur un musicien exceptionnel ,qui dès le départ avait compris la superchérie du courant hippie et les manipulations politiques derrière,une chose que moi et mes copains de treize quatorze ans à l’époque avaient du mal à cerner ,tout en chantant par coeur en des places publiques le« We’re only in it fot the money » intégrale.
Je crois que Zappa était un chef d’orchestre exceptionnel comme Duke Ellington ,Count Basie ,James Brown ,Miles Davis ,qui demandait de la discipline ,de la rigueur musicale ,laissant la place à chaque de ses instrumentistes.
un collègue à qui j’avais fais suivre votre article m’a envoyé en retour une récente émission du 12 février 2013 de radio france sur « Zappa et le jazz » avec le musicien Pierrejean Gaucher émission très intéressante que vous avez sans doute suivie, mais dans l’infime probabilité où vous ne l’auriez pas repérée, elle vous comblera sans doute
Parmi ses albums remarquables il y a aussi la période Overnite Sensation, Apostrophe, Roxy & Elsewhere et One Size Fits All. Tout ça avec la même ossature de zicos derrière lui qui constitue à mon avis le meilleur band qu’il ait eu ! Ah les envolées de Ruth Underwood au vibraphone, les pitreries de Napoleon Murphy Brock, les solos de claviers déjantés de George Duke et j’en passe...
Ceci dit, pas facile de résumer un tel univers en quelques lignes ! J’ai pris plaisir à lire cet article, merci !