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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Julien Gracq le guetteur pour l’éternité

Julien Gracq le guetteur pour l’éternité

Louis Poirier, Julien Gracq en littérature, s’est éteint à l’âge de 97 ans, à l’hôpital d’Angers, pas très loin des bords de Loire qu’il affectionnait tant, où il avait été transféré en début de semaine suite à un malaise. C’est un géant de la littérature française qui s’en est allé rejoindre le Panthéon de nos génies. Ce sont ces mêmes bords de Loire qui l’ont vu naître le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil où il a toujours vécu très en retrait des mondanités littéraires et parisiennes.

Son enfance fut un pensionnat à Nantes, puis le fameux lycée Henri IV (où il se lia avec Georges Pompidou), puis l’École normale supérieure et l’École libre des sciences politiques. Il sera agrégé d’histoire et enseignant toute sa vie jusqu’à l’âge de la retraite. De son premier livre Au château d’Argol (refusé par Gallimard... décidemment !) publié aux éditions José Corti, auquel il restera fidèle toute sa vie, au "Carnets du grand chemin", il sèmera sa vie d’écrivain de dix-huit livres. Au passage, événement notoire, il refusa le prix Goncourt en 1951 pour Le Rivage des Syrtes. Il est vrai que quelques mois auparavant, en publiant son pamphlet La Littérature à l’estomac, il avait définitivement dit tout le bien qu’il pensait des maisons d’éditions et des prix littéraires. J’espère qu’à l’occasion de sa disparition on en publiera quelques bons extraits, histoires de rappeler aux uns et aux autres d‘aujourd’hui à quelles sales cuisines ils se livrent tous les ans !

Les références à sa vie et à ses livres ne manqueront pas ces jours-ci, ce soir j’ai tout simplement envie de me souvenir de lui et de ces moments partagés.

Nous nous connaissions depuis mars 1980, date laquelle je lui avais rendu ma première visite, alors jeune étudiant à l‘Institut des sciences politiques. J‘avais éprouvé un véritable séisme en lisant à 20 ans Le Rivage des Syrtes. Il me semblait alors trouver enfin à la fois les mots, le style et l’univers qui me correspondait le plus. En relisant le livre que je lui ai consacré aux éditions du Chêne en 2001, relatant entre autres nos entretiens, je ne peux m’empêcher de citer le passage relatant cette première visite : « Je garde un souvenir plein d’émotion de cette rencontre, de cette grande disponibilité pour un jeune homme qui cherchait sa voie entre la politique et la littérature. Je me rappelle particulièrement la leçon d’écriture, en quelque sorte, lorsque nous avions évoqué ensemble son aspect technique. »

De ces conversations je lui dois la nécessité du travail serein pour trouver le mot juste et de ne jamais se perdre pour autant dans une correction infinie de la phrase qui n’aboutirait qu’à une magnifique page de dictée... définitivement coupée du monde de l’auteur.

Alors qu’il nous a quitté, je pense à toutes ces années où je gardais avec lui le contact, un contact authentique et parcimonieux... je n’ai jamais voulu « l’envahir » et pourtant chacune de mes visites était un vrai moment de partage et d’émotion. Après avoir écrit ce livre je suis allé le voir à de trop rares moments, la dernière fois ce fut un déjeuner en famille à la petite auberge « De la Gabelle » qui fait presque face à sa maison à Saint-Florent-le-Vieil. Le rituel consistait à arriver la veille le vendredi soir à l’hostellerie. Puis au matin, vers les 10 heures, je franchissais les 200 mètres pour aller jusqu’à sa porte : la sonnette où ne figure aucun nom, si ce n’est celui du fabricant.

Sa voix vous interpelle du haut des escaliers, puis on monte jusqu’à la petite terrasse qui précède la maison.

Il y a entre sa maison et lui un mélange de naturel, le portail, la terrasse, la petite pièce (à gauche en entrant) où il reçoit et sa présence pleine de mots comme autant de lucioles, et comme une douleur, de quelque chose qui se perd et puis s’oublie.

Une entrée au décor qui ne lui ressemble pas et que domine un objet en bois haut perché, insolite, qui semble veiller sans que l’on en sache l’utilité matérielle. Puis le saint des saint où il reçoit ses visiteurs le petit salon où le temps s’est semble-t-il arrêté, un poêle chauffe déjà la pièce où nous attendent les fauteuils, une table et puis, derrière, un lit, quelques tableaux au mur dont un portrait de son père.

Nous passions alors deux à trois heures à parler de petites choses et parfois de plus grandes avant d’aller déjeuner. Chaque visite était pour moi l’occasion d’une admiration renouvelée et grandissante.

J’aimais cet homme pour ce qu’il écrivait, mais aussi pour ce qu’il était.

Aujourd’hui dans ce monde délavé, fuyant et si léger, il m’apparaît plus que jamais comme un repère (un repaire aussi !), il détestait que je dise cela de lui, il ne se sentait en rien le modèle de quoi que ce soit... et surtout pour qui que ce soit. Il se « sentait sans message »... le temps passant je crois que pour autant il restera de son passage autre chose que ses livres, malgré lui, il restera l’incroyable dignité de cet homme dans une solitude qu’il affectionnait, qu’il aimait plus profondément, sans doute, qu’il n’aima les hommes et leur société.

Un article est bien entendu trop court pour écrire tout ce qu’il conviendrait. Mais je voudrais dire aussi, contre cette idée toute faite et fausse, qu’il n’a jamais été l’hermite d’où que ce soit. Il fut un homme passionné de son temps, de son époque. Jeune homme et jeune enseignant il s’engagea auprès du Parti communiste, peu de temps il est vrai, il le quitta au moment du pacte germano-soviétique. Mais il en parle avec affection tout en faisant remarquer combien aujourd’hui cette appartenance au Parti communiste avait quelque chose d’exotique. Il aima André Breton jusqu’à lui consacrer une biographie ; il fut un court moment aussi compagnon de route des Surréalistes. Il participa au CNC à la commission d’avance sur recette où il excella tant sa connaissance du cinéma était parfaite. Plusieurs de ses œuvres ont été portées à l’écran et à chaque fois (mis à part peut être le mauvais souvenir du tournage pour l’ORTF d’Un beau ténébreux par Jean Christophe Averty) il s’est déplacé sur les lieux de tournage pour s’entretenir avec les comédiens et les réalisateurs, que ce soit André Delvaux (Rendez-vous à Bray) ou Michel Mitrani (Un balcon en forêt). Il aimait le théâtre et de même il s’intéressait aux trop rares mises en scène du Roi pêcheur, une des dernière fois ce fut je crois à Lyon avec Pierre Santini.

On le disait avare de visite et pourtant il était heureux à chacune d’entre elles. Pour me remémorer ce dernier déjeuner, à 16 heures nous étions encore à table lorsque j’ai dû avec la plus grande délicatesse prendre congé de lui.

Il nous laisse ses livres, pour ma part il me laisse un enrichissement, le goût de vivre, l’envie des grands espaces, l’amour des lisières et des rivages et plus que tout la passion des sous-bois et le doux sentiment de l’éternel inachevé.

Pour finir, j’aimerai citer la fiche signalétique des personnages de ses romans :

Époque : quaternaire récent

Lieu de naissance : non précisé

Date de naissance : inconnue

Parents : éloignés

État civil : célibataire

Enfant à charge : néant

Profession : sans

Activités : en vacances

Situation militaire : marginale

Moyens d’existences : hypothétiques

Domicile : n’habitent jamais chez eux

Résidences secondaires : mer et forêt

Voiture : modèle à propulsion secrète

Yacht : gondole ou canonnière

Sports pratiqués : rêve éveillée - noctambulisme.

(Julien Gracq, lettrines Bibliothèque de la Pléiade tome II page 153)

Au revoir M. Julien Gracq.

Documents joints à cet article

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57 réactions à cet article    


  • roOl roOl 24 décembre 2007 15:21

    et allez ^^

    glorifiont cet homme dont ont a appris l’existence hier avec sa mort, ses livres n’etant qu’à « tirage limité »...

    un homme qui écrivait probablement pour lui... le lectorat potentiel n’etant surement pas a meme de comprendre, de le comprendre.... ont est tous si betes...

    encore un qu’on ne va pas regretté....

    salut l’artiste xD


    • roOl roOl 24 décembre 2007 16:12

      Quelle verve le poête !!!

      Voila qui en dis long sur votre prose...

      Mais ne vous inquietez pas, vous finirez probablement dans l’indifference générale, comme votre héros du jour ;)


    • roOl roOl 24 décembre 2007 16:27

      @Jean-Paul Doguet

      et allez pour l’inculture...

      voila une petite edition, limité a 160 exemplaires, j’imagine bien connue du grand public... smiley

      http://www.antiqbook.com/boox/letu/005019.shtml

      « Tout le monde ne partageait pas votre inculture » Mais sachez que tout le monde ne partage pas « votre » culture ... celle de l’élite qui se tripote sur des auteurs méconnus qui n’ont jamais été lu du grand public...

      Non, ma culture est loin d’etre parfaite, mais elle tend a etre partagé par le plus grand nombre... et ne s’interresse que rarement a des oeuvres ecrites par et pour des « intellectuels » qui se revendiquent comme tel...

      @+


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 16:27

      @Rool,

      Vraiment !!!! il faut oser ... je sais bien que toutes les opinions sont dans la nature. Le problème c’est que j’entends surtout de la haine dans votre propos... l’avez-vous seulement lu ? Il aurait sans doute était plus sage pour vous de passer votre chemin et de garder votre rancoeur ....

      Jean


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 16:35

      @rool,

      Je n’ai pas saisi le sens du « lien » avec le « Roi Cophétua »... vous avez parfaitement le droit à ne pas vous intéresser à un auteur jamais publié en livres de poche... je vous le concède c’est un problème. Mais chaque fois que j’ai abordé la question avec lui il me l’expliquait par sa fidélité à son unique éditeur : José Corti ... car c’est Corti qui n’aimait pas le livre de poche, car il considérait que « la littérature cela se méritait » . Vaste débat, enfin il ajoutait après ma mort vous ferez ce que vous voudrez... je le crois assez indifférent à cette question. C’est peut être en ce sens que vous pouvez le rejeter, Gracq n’a jamais écrit pour les autres ....

      Bien à vous.


    • La Taverne des Poètes 24 décembre 2007 16:35

      @rool ou rot ou je ne sais quoi : Non monsieur, un poète n’écrit pas de la prose (lisez Molière et monsieur Jourdain !) Oui, monsieur, un poète ça dit tout net les choses, ça gueule, ça bouscule, ça secoue ! Et ça vous dit merde ! Donc, je dis « blaireau ! »

      Admettre son ignorance n’est pas une honte mais s’en vanter et dénigrer un écrivain que l’on n’a même pas pris la peine de découvrir, c’est une attitude de blaireau. ’pis cé tout !


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 16:43

      @La taverne aux poètes,

      Je comprends votre indignation.... Toutefois la question de la limitation de la publication de ses livres à un seul éditeur « José Corti » (je ne parle pas des éditions à tirage limité, cela est le cas de toute œuvre), donc relativement cher est un « vrai soucis » même expliqué par Gracq lui-même... de toute façon la question sera prochainement réglée, car Gallimard faisait encore il y a peu le siège de Saint Florent le Vieil pour obtenir les droits sur le livre de poche et particulièrement le livre jeunesse. Mais bon... un vieil homme que j’aimais profondément est mort ! Je pensais ce matin que j’étais à quelques jours de l’envoi de mes vœux (un rituel) auquel il ne manquait jamais de répondre avec toujours le souci de prendre de votre nouvelles .... C’est fini plus jamais je ne recevrai l’enveloppe avec la fine écriture si caractéristique ... s’il vous plait ROOl ou Troll ne troublez pas ce moment de peine et d’émotion avec un « débat à la 68 !! »  smiley


    • Emin Bernar Paşa 24 décembre 2007 17:28

      j parl de Rooi ben sur


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 17:41

      @paga,

      Malgrè ce soutien... je ne suis pas sûr que la forme et le vocabulaire soit de mise...Mais bon on fera avec.

      A quand une contribution à l’oeuvre de JG ?

      Bien à vous tous.

      Jean


    • roOl roOl 25 décembre 2007 15:48

      @ Baderne des pouet

      Mais oui, vous avez l’air de dire les choses, surtout celles issues d’un consensus mou et tiède....

      et sachez que des poetes certifiés conforme (comme vous semblez particulierement les apprécier, c’est plus facile de les reconnaitre quand ils sont labelisés) composait des poemes sans rimes, donc prosaïque...

      Enfin je ne suit pas la pour apprendre la poésie a un poete... meme s’il ne sait pas dire grand chose, a par ce prendre pour ce qu’il n’est qu’à demi.

       smiley


    • roOl roOl 25 décembre 2007 15:59

      aucun commentaire rapport a ses oeuvres publiées en tirage limité, Jean Paul ?


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 17:02

      @rool,

      c’est quoi votre problème ? Pourquoi tant de haine ? me connaissez-vous !.

      C’est si facile de se cacher derrière un pseudo et d’insulter les autres .... il serait urgent de vous faire soigner. A bon entendeur salut !


    • roOl roOl 25 décembre 2007 17:19

      on se méprend parfois, il n’ya la rien de personnel a la base...

      Je conteste la légitimité de glorifié M. Gracq, c’est mon droit, je pense avoir donné mes raisons.

      Après mon caractère me pousse a répondre au commentaires non argumenté, d’autant plus s’ils sont insultant, mais a aucun moment je ne l’ai été avec vous.

      La courtoisie ne vaut que si elle est partagé par tous, dixit un grand sage de la sncf smiley

      et je me soigne, je me soigne....


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 17:37

      @rool,

      je n’ai pas le sentiment d’avoir été insultant à votre égard. mais c’est exaspérant de se voir prêter des modes de vies faux. je suis né dans un milieu très modeste et je ne me reconnais pas dans les caricatures de parisien bobo...

      faisons plus ample connaissance .... d’autant plus que je vous reconnais parfaitement le droit de ne pas aimer ce que vous appeler le caractère élitiste de Julien Gracq.

      bien à vous.

      Jean


    • Marsupilami Marsupilami 24 décembre 2007 17:46

      @ L’auteur

      Bel hommage à Julien Gracq, qui était un homme de bien, merci.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 18:07

        @marsupilami,

        Merci pour ces mots , oui JG était un homme de bien sans aucun doute

        son absence pesera dans ce monde qui s’avance plein d’artifices ...

        bien à toi.

        Jean


      • Marsupilami Marsupilami 24 décembre 2007 18:35

        @ Jean Pelletier

        Et puisque tu es socialiste, lis mon dernier article, si tu ne l’as pas déjà fait. Ça devrait t’intéresser.


      • JoëlP JoëlP 24 décembre 2007 19:02

        J’allais le dire : C’est ici : http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/12/23/pour-saluer-louis-poirier-et-julien-gracq/

        @Rool J’ai d’abord pensé à une petite provoc (qui pouvait même être amusante) mais le deuxième commentaire ne laisse pas de doute vous participez bien de la médiocrité ambiante : Revendication de l’inculture ou de la culture Star’Ac., série télé... Mépris des gens qui pensent en dehors des courants lavage de cerveau... TF1, Paris-Match. Retournez lire Harry Potter et Disney en bande dessinée. Laissez tomber Julien Gracq, votre intuition est bonne, c’est trop difficile pour vous.


      • Leprince 24 décembre 2007 19:04

        @ Marsupilami

        Il m’est arrivé de vous trouver sympa. Mais là je vous trouve pute de draguer un écrivain qui publie aux editions Saint-Germain-des-Prés quand vous vomissez sur ce quartier toute l’année. Vous voulez qu’il pistonne vos brouillons ?


      • Marsupilami Marsupilami 24 décembre 2007 19:15

        @ Leprince

        T’occupe, c’est pas tes oignons. J’ai des goûts très éclectiques dans tous les domaines. Je ne suis pas un fan inconditionnel de Gracq (son élitisme d’égotiste douloureux me fait un peu marrer) mais je respecte son intégrité. Et mes brouillons je m’en occupe tout seul comme un grand.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 10:54

        @marsupilami,

        je viens de le lire, c’est intéressant et panoramique, mais pour autant je ne partage pas tes conclusions. j’ai sans doute le tort de croire encore dans les vertus de la social-démocratie pour faire évoluer le système vers un peu plus de justice. Mais j’ai toute ma conscience quant aux limites de celles-ci et ce que je crains le plus.. Ce sont « les abus de pouvoir » quelque soit le pouvoir en place. Je remarque que dans nos sociétés les plus impliqués dans la vie politique sont rarement les plus honnêtes et les plus intègre. Le spectacle pitoyable d’un Arnaud de Montebourg en est un exemple pathétique..

        Nous avons des choses à partager, bien à toi.

        Jean


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 10:56

        @le prince,

        vous me faites beaucoup d’honneur...mais votre diatribes est ridicule....


      • roOl roOl 25 décembre 2007 16:10

        @ JoelP

        A fond...

        regardez mon avatar...

        le probleme c’est que manifestement ca creer un ravin dans votre cerveau d’assimiler qu’on peut reprocher a quelqu’un d’etre elitiste et d’ecrire pour lui meme, sans pour autant tombé dans les abrutissement dont vous semblez etre friand, vous connaissez apparement bien toutes ces emissions que vous citer, probablement pour les aider a tomber dans l’oubli en répétant leurs noms...

        pour information, je prefere le ton nettement moins poétique d’un Philip K. Dick a vos pretendus genies litteraires...

        On se voit au mcdo hein smiley


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 17:05

        @Rool,

        Quelle prétention ! quel ton péremptoire !

        Vous êtes à votre manière pire qu’un académicien....

        je coupe le programme le son est trop con !  smiley


      • roOl roOl 25 décembre 2007 17:20

        dire que juste avant de lire ca je parlai de courtoisie smiley


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 18:00

        parce d’académicien raisonne à vos oreilles comme une injure ?


      • JoëlP JoëlP 25 décembre 2007 18:12

        @rool Désolé, je n’avais pas bien regardé votre avatar.

        J’aime bien K Dick et même plus que Gracq ce que je trouve dommage c’est de poser un avis sur un auteur « dont ont (vous) a(vez) appris l’existence hier avec sa mort »

        @autres J’ai aussi lu quelque part que JG avait refusé trois invitations de Mitterrand à L’Élysée. Je trouve ça rafraichissant par ce temps où le pouvoir attire comme un miroir aux alouettes tout ces soi-disant pensifs penseurs et pantins pontifiants.


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 18:25

        Il refusait toute le invitations. il n’est jamais allé une seule fois sur un plateau de télévision.. cela devrait plaire à Rool. Vus n’imaginez pas les ruses qu a déployé Bernard Pivot pour tenter le convaincre.... en vain

        il s’est fait parfois piéger par de faux visiteurs comme gonzague saint bris ... piètre individus qui lui vola quelques mots etq uelques images pour « vendre » un reportage à paris Match. Et oui cela existe ...

        non vraiment cet homme fut admirable entre autre pour la rigueur et l’honnête qui l’habitait


      • Emin Bernar Paşa 24 décembre 2007 18:15

        il faut lire le blog de pierre assouline hier, c’est magnifique ce qu’il dit !


        • Pelletier Jean Pelletier Jean 24 décembre 2007 19:02

          oui le lien est sur Libé, il a rendu un magnifique hommage à Julien Gracq qu’il connaissait bien et auquel il rendait visite ces dernières années.


        • Emin Bernar Paşa 25 décembre 2007 09:52

          je me souviens... des deux adjectifs : « le Nantes reclus et encapuchonné des pesantes brumes d’hiver » ; « provocante et reléguée »... le commentaire le plus juste (d’un certain Léo sur le site du Figaro) : « il est des livres qui sauvent » ; Peut-être Gracq l’a t il écrit lui-même ? moi je peux en témoigner... son récit : « les eaux étroites » où le rythme de la phrase reproduit ce dont il parle... et tant d’autres choses que ma mémoire se rappelle trop confusément... et pour ceux qui ergotent sur josé corti : la devise « rien de commun » qui sonnait clair dans la france de l’occupation". Honte à la goche française d’avoir laissé au Pouvoir le monopole de s’épancher sur la mort de gracq...


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 11:01

            @paya

            je ne crois pas que la gauche n’ait rien dit ... seulement il est toujours plus facile au pouvoir en place,de s’exprimer officiellement. Je pense que mon ami Jack Ralite s’est exprimé, il aimait profondément Gracq. En tout cas merci pour vos mots à propos de Gracq et de Corti, ils sont très justes.

            Bien à vous.

            Jean


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 11:10

            Ægidius REX

            Je crois qu’à vous lire il est aisé de vous retourner le compliment. Il est visible que lorsqu vous écrivez vous vous entendez écrire (d’une manière contemplative. Certains écrivent avec leur cerveau (et ce n’est pas inintéressant) d’autres avec leur cœur (il agit d’une autre musique). Soyez rassuré vous ne me pourrissez pas mon Noël , à vous lire il est visible que nous ne sommes pas du même monde (comme dirait l’autre), le mien me va plutôt bien, le vôtre m’est totalement étranger : sur de lui, fier, dominateur, plein de morgue et quoique vous en disiez de mépris.

            Par contre vous n’avez pas tort sur un point, j’ai hésité d’écrire cet article, et je l’ai sans doute fait parce que c’était ma manière à moi de « soigner » ce moment de chagrin. Car avec votre armature de certitudes vous êtes tout simplement passé à côté de quelque chose de très simple : sa mort m’a rendu malheureux, même si elle était attendu. Je me suis donc « soigné » à ma manière avec des mots. Et enfin j’avais envie de dire deux ou trois choses sur lui... qui ne sont pas évidente d’un premier abord.

            Bien à vous.

            PS : avec un pseudo pareil vous devriez faire attention... regardez, pour ma part j’ai fait simple j’écris et signe avec le nom et le prénom que m’ont donné mes parents


          • JoëlP JoëlP 25 décembre 2007 11:28

            @Rex Tout Bossuet est dans ses éloges funèbres smiley et l’aigle de Meaux se vante d’avoir bien connu ces gens Zimportants dont il parle.

            D’ailleurs Passouline tombe dans le même travers (enfin ce que vous jugez un travers, mais qui rend l’écrivain plus proche selon moi)

            « Je vous fais grâce des mots de sa main, adressés à la suite de la parution de certains de mes livres. En revanche, je ne peux m’empêcher de finir sur un échange que nous avons eu lorsque j’achevais l’écriture de Rosebud... »


          • Halman Halman 25 décembre 2007 10:57

            Guetteur de Lune n’avait pas l’honneur de connaître le Guetteur pour l’Eternité.


            • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 11:11

              @halman,

              j’espère que guetteur de lune saura apprècier le guetteur d’éternité. bien à vous.

              jean


            • Emin Bernar Paşa 25 décembre 2007 13:23

              merci à jean pelletier qui a fait honneur à ce site citoyen, trop souvent colonisé par la gogoche bobo

              vive la république à bas les blaireaux à bas les beaufs sarcoco de loookzor


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 15:42

                @Paca

                merci.

                Jean


              • Emin Bernar Paşa 25 décembre 2007 16:58

                message à jean pelletier :

                d’ignobles nationalistes bretons attaquent julien gracq ! sur le site de l’emission travaux publics de france culture !


                • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 17:58

                  vous en dites trop ou pas assez ????


                • rodofr rodofr 25 décembre 2007 17:18

                  Stop aux querelles de voisinage. Si on parlait littérature. Qu’on aime ou pas. Son comportement a été digne et courageux. Et fonde l’essence même d’une littérature qui n’a pas de frontière et se nourrit d’un puissant imaginaire qui dépasse son auteur. A mon avis, un des derniers géant littéraire, qui en comptait beaucoup hier. Un peu hors de portée pour ce nouveau siècle qui s’annonce. Mais un peu à sa manière, il clôt la folie narratrice et faiseur de rêve du siècle précédent. Il n’a cessé de débusquer la fragilité humaine, qui s’inventent des mondes, des cultures, pour mieux ruser avec soi-même, masquer son déclin, éviter les questions qui fâchent, pour que vogue toujours le navire malgré les tempêtes et les quelques haltes offertes. Pour Gracq, sous le lyrisme, le rêve, la fiction qu’il rejette, lui préférant des “vue” instantanées où le langage est l’instrument qui permet “de communier avec le monde, de le comprendre mystiquement”comme dans son livre “Le rivage des Syrtes”. La question de intelligence avec l’ennemi dont nous sommes issus, a été très loin. La littérature s’en est trouvé secouée pour toujours. Car Gracq peut survivre à travers plein d’autres écrivains, qui s’en inspire sans qu’il soit reconnu pour le public, ni jamais lu parce qu’obsur. A mon avis, qui ne tiens qu’à moi, il est le lointain cousin de l’argentin Jorge Luis Borges, et son livre « l’Aleph », que je tiens pour un sommet de la littérature. Dont roget Gaillois disait, à son propos en préface, et qu’on pourrait rapprocher de Gracq car comme pour les saints, il y a une communion des écrivains. « Les présents récits placent dans des symétries abstraites presque vertigineuses, des images à la fois antinomiques et interchangeables de la mort et de l’immortalité, de la barbarie et de la civilisation, du Tout et de la partie. Par là, ils illustrent la préoccupation essentielle d’un écrivain obsédé par les rapports du fini et de l’infini. » Nous avons plus à faire à une famille de pensées qu’à un personnage type. C’est cela la littérature. Rassembler en un point inouï et pénétrant, ce que d’autres ont dit de façon éparses. Pauvre que nous sommes qui voulons voir un homme pour une oeuvre ! En tout cas Julien Gracq, a fait honneur à ceux qui l’ont porter, dans l’ombre de l’écriture universelle.


                  • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 17:58

                    @rodofr

                    Merci....Gracq est un poète avant d’être un écrivain (il n’aimerait pas cela, mais bon tant pis) en ce sens qu’il écrit pour dire un monde qui s’enfuit, qui s’échappe et se reconstruit. Il use des mots comme autant de sonorités et de paysages. Il a fuit le monde des « mondanité » parce qu’il avait ce pouvoir magique de l’évocateur tout en résonance avec ce qu’il lisait. Gracq est comme une bibliothèque en lui-même, il porte le livre et c’est pour cette raison qu’il s’est toujours effacé comme individu. Il n’existe que des livres pas des écrivains disait-il... on pourrait croire que c’est de la modestie, non c’est un raisonnement plus profond, une construction qui a commencé au début de sa vie... les livres et les mots que l’on pouvait écrire et dont il s’est emparé très vite.

                    Il faut je crois aimer profondément la poésie pour le lire...pour accéder à cette liberté qu’il offre à celui qui s’emparera de ses livres. Il méconnaît les écrivains en tant que tel et ne s’intéresse pas au lecteur .... C’est par et pour ces deux conditions qu’il a pu déployer son existence et écrire en toute liberté.

                    Je vous engage à relire « la littérature à l’estomac », quelle actualité ! Et c’est curieux que de voir les « grognons » usuels d’Agoravox tirer sur lui à boulet rouge, alors qu’il a té l’anticonformiste type. Fuyant les honneurs et les palais qui portant s’ouvrait à lui. Mitterrand qui l’admirait beaucoup a essayé plusieurs fois de l’inviter de l’associer à des commémorations.. En vain. La seule fois où il s’est rendu à l’Élysée c’était à l’invitation du président Pompidou qui était un camarade de normal sup...

                    De fait il ne sert pas à grand-chose de parler de lui .... Il suffit juste de le lire.

                    J’espère que son négateur universel autorisera la publication an livre de poche ...

                    Bien à vous en cette journée de Noël. Jean.


                  • Emin Bernar Paşa 25 décembre 2007 18:19

                    hier sur france culture 7H 40

                    on citait gracq qui ne supportait pas qu’on dise du mal de jules verne, ses défauts l’attendrissaient !


                    • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 18:31

                      Julien Gracq avaient quelques écrivains de prédilections dont jules Verne qui le rattachait à son enfance. C’est sans doute pour cela qu’il lui pardonnait ses défauts. Mais Verne le fascinait pour sa puissance d’évocation et l’envergure de son imagination. il aimait le soin particulier qu’il mettait à se documenter en toute chose et le travailleur de l’écriture infatigable qu’il était.

                      Mais Edgard Poe, Stendhal bien sûr Victor Hugo étaient de ses références , Hector Malot et Fenimore Cooper .

                      il se disait plus intéressé par les auteurs du XIX ième siècle.


                    • Proudhon Proudhon 25 décembre 2007 19:42

                      J’avoue que je ne connaissais pas cet auteur. Le titre « Le Rivage des Syrtes » me disait quelque chose, mais je ne crois pas avoir lu J Gracq. Suite à cet article j’ai soudain envie de combler une lacune. J’ose espérer que ses ouvrages soient présents à la Médiathèque près de chez moi.

                      Quel titre me conseillez-vous en priorité ?


                      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 20:29

                        « le rivage des syrtes » sans aucun doute et « la littérature a l’estomac » très bonne lecture


                      • Proudhon Proudhon 25 décembre 2007 20:33

                        Merci de votre conseil !


                      • Pelletier Jean Pelletier Jean 25 décembre 2007 21:10

                        je crois que le pamphlet « La littérature à l’estomac » vous plaira particulièrement. Les livres ne sont disponibles qu’aux éditions Corti. Des livres à l’ancienne dont il faut découper les pages par feuillet .... sinon il y a les œuvres complètes dans l’édition de la pléiade , mais beaucoup plus cher


                      • Proudhon Proudhon 25 décembre 2007 19:46

                        J’ai oublié !

                        Il y a aussi un très bon article sur Rue 89 :

                        http://rue89.com/2007/12/24/jusquau-bout-julien-gracq-aura-ete-fidele-a-lui-meme


                        • drzz drzz 26 décembre 2007 12:15

                          Sais même pas qui c’est.... smiley

                          drzz http://leblogdrzz.over-blog.com


                          • JoëlP JoëlP 26 décembre 2007 12:51

                            >Sais même pas qui c’est... smiley

                            Normal drzz

                            C’est le contraire qui m’aurait étonné.


                          • Pelletier Jean Pelletier Jean 26 décembre 2007 18:43

                            et bien c’est le momentde se renseigner... il n’est jamais trop tard.

                            bien à vous.

                            jean


                          • Halman Halman 29 décembre 2007 12:28

                            Je ne comprend pas Agoravox.

                            Des articles qui disparaissent en une journées.

                            D’autres qui restent une semaine.

                            D’autres qui disparaissent et réaparaissent comme par enchentement à chaque ouverture du site d’une minute à l’autre.


                            • Fabrice PASCAUD Fabrice 3 janvier 2008 17:53

                              Merci pour votre témoignage dans lequel je perçois certains liens invisibles. J’ai lu certains commentaires et ne suis guère surpris par leur teneur... Vous savez, nous n’avons jamais été nombreux... et c’est peut-être mieux ainsi.


                              • pelletier (---.---.141.80) 4 janvier 2008 16:26

                                merci pour votre commentaire ,et la sensibilité dont vous faites preuve . bien a vous. jean


                              • Gotch 15 novembre 2008 05:01

                                "Plusieurs de ses œuvres ont été portées à l’écran et à chaque fois (mis à part peut être le mauvais souvenir du tournage pour l’ORTF d’Un beau ténébreux par Jean Christophe Averty) il s’est déplacé sur les lieux de tournage pour s’entretenir avec les comédiens et les réalisateurs"

                                Je peux vous donner un détail supplémentaire : même pour "Un beau ténébreux", Julien Gracq était présent sur les lieux de tournage. Ce fait m’a été confirmé par l’une des actrices, Danièle Dubreuil, qui a même déjeuné en tête-à-tête avec lui sur place : un souvenir pour elle inoubliable.

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