Vous connaissez sans doute ces films que tout le monde adore, que ce soit vos amis et les critiques, sauf vous ? A la fois rageant et déstabilisant, ce genre de films remet en question le bien-fondé de votre goût cinématographique, ou bien celui du reste de l’humanité. Voici les dix films dont je n’ai jamais compris le succès, en espérant faire plaisir à certains, mais surtout en énerver beaucoup.

J’ai aimé ce film, et j’adulerai toujours Alan Ball pour le ravissement de chaque instant qu’est
Six Feet Under,
mais ce film méritait-il autant de prix et d’éloges ? Il commence bien
mais ne devient pas meilleur, il est drôle mais ne fait pas éclater de
rire, il ironise mais ne pousse pas la satire bien loin. C’est bien là
le problème, le film fait trop dans la retenue, que ce soit dans la
réalisation ou le jeu des acteurs, or pour un film voulant explorer un
sujet aussi éculé que le désespoir de la classe moyenne américaine, il
fallait bien quelques fulgurances. Au lieu de ça, il reste bien dans
les conventions, critique mollement pour ne pas déranger son public et
balance quelques sagesses que tout le monde apprendra à un moment ou un
autre de sa vie. Non,
American Beauty n’est pas un chef-d’oeuvre, ce n’est qu’une comédie dramatique légèrement supérieure à la moyenne.
Au fait, la scène du sac en plastique, elle était à prendre au premier degré ?

Le nazisme c’est
PAS BIEN.
La preuve : regardez comme ces mecs n’ont aucune conviction, il suffit
qu’un noir les fasse rire avec une blague de cul et paf, fini le
white power et la
Weltanschauung. Si seulement c’était aussi facile dans la vraie vie, j’enverrais des
DVD de Chris Rock à tous les partis d’extrême-droite de la planète.
Trêve de plaisanterie, à part ça qu’est-ce qui sonne faux dans ce film
? Peut-être le fait qu’on a l’impression d’assister à une pub
sophistiquée de 2h15 qui veut nous faire comprendre qu’être nazi, c’est
mal, tout en nous montrant des séquences “chocs” pour nous montrer que
les nazis sont des méchants. Oui, c’est dur de faire un film sur
l’évidence même, mais Tony Kaye l’a fait avec tout le paquet de clichés
qui va avec. Une insulte à l’intellect, mais Kaye doit être familier
avec ce concept : il travaillait dans la pub.
Toutefois, ne l’accablons pas, il a été privé du
final cut et a voulu renier le film à sa sortie en remplaçant son nom au générique par
Alan Smithee, ce que la
DGA refusa.

Les seuls points positifs du film sont l’interprétation de Sissy Spacek
en adolescente fausse moche et sa relation avec la prof de gym.
Autrement, il n’y a presque rien à se mettre sous la dent dans ce
teen-movie d’horreur fantastique qui peine à réussir dans les genres où
il officie : pas de frayeurs, du surnaturel très peu exploité et un cas
classique de persécution lycéenne. La majorité du film est creuse vu
que Brian De Palma semble s’être concentré uniquement sur la scène
finale que d’aucuns diront apocalyptique, ahurissante, etc.
Elle est surtout très longue avec ses ralentis interminables, et trop
bien huilée pour être crédible. De Palma, tout un style : ralentis à
outrance, lumières rouge et bleu omniprésentes, zooms maladroits. Oui,
un style kitsch.

Le
film commence bien, Edward Norton est plutôt cool, les scènes sont
originales et percutantes, mais tout se met à déraper dès l’apparition
de Tyler Durden. Le choix d’une superstar hollywoodienne comme Brad
Pitt pour incarner un pseudo-anarchiste est déjà douteux, mais pas plus
que les méthodes du personnage. En effet, en plus de nous asséner ses
préceptes à deux balles sur la vie et la société, celui-ci nous déroule
sa solution contre la société consumériste : monter une secte nihiliste
de cassages de gueules à mains nues pour la transformer en organisation
protofasciste et terroriste. Un concept que des
djeunz trouveront
révolutionnaire, les mêmes qui font du
happy slapping peut-être. En plus, et cela n’a rien à voir, mais la seule fille du film est moche. Alors certes
Fight Club
a quelques bonnes idées dans sa réalisation, quelques moments drôles
(tirés du bouquin de Chuck Palahniuk, qui reste meilleur) mais il reste
globalement laid et nauséabond, laid par sa violence gratuite,
nauséabond par ses idées et sa prétention d’être un film subversif.

Je
suis quasiment sûr que le réalisateur a pensé qu’il révolutionnait le
teen-movie en intellectualisant le genre, mais tout ce qu’il a fait
c’est un film d’une prétention inégalée. Nous sommes censés avoir de la
sympathie pour les héroïnes qui ne sont que deux pétasses snobs dont
l’ennui profond se traduit par une misanthropie basique. La pire c’est
quand même “Enid” (dont je n’apprécie que les seins) qui essaie
d’apprendre la vie au personnage de Steve Buscemi alors qu’elle n’y
connaît rien à rien. Sérieusement, est-on censé s’identifier à cette
biatch ? Plutôt crever. C’est d’ailleurs ce qui n’était pas loin de
m’arriver durant ces deux heures remplies de non-événements et d’une
narration aussi plate que les Pays-Bas au service d’une intrigue
inexistante. Une torture.

Je
crois que j’ai un problème avec les films promafia, non pas que je
sois irrémédiablement choqué par le fait qu’on adopte le point de vue
des salauds, non, c’est surtout un manque d’intérêt profond qui m’anime
lorsqu’il s’agit de décrire les us et coutumes de nos chers malfrats,
sauf quand cela prend des proportions épiques comme dans
Le Parrain.
Seulement, dans
Les Affranchis on reste ridiculement terre à terre, ce
film est censé décrire la mafia mais ne la rend pas intéressante pour
autant. Alors oui, il y a par-ci par-là une bonne réplique, une action
intéressante, mais tout cela est dilué par l’absence d’intrigue et la
longueur du film. De quoi faire bailler, d’autant plus que De Niro joue
en sous-régime.

Putain
ce navet. Malgré une scène d’ouverture ébouriffante, le film se vautre
lamentablement dans des scènes de vaudeville consternantes et sombre
dans la partouze visuelle sous-alimentée par une histoire d’amour digne
des pires Disney. Les chansons mièvres s’enchaînent et l’intrigue reste
aussi maigre qu’un réfugié du Darfour, on peut d’ailleurs la résumer à
ça : Gentil Poète aime Jolie Courtisane, on chante une chanson, 250
plans, 100 danseurs, 10 kilos de maquillage, mais Méchant Duc veut
empêcher leur amûûr qu’il est vrai, paf re-chanson, 500 costumes, 25
kilos de paillettes, Jolie Courtisane meurt. Et pendant 2h08 je suis
resté de marbre en me disant que ce film brassait plus d’air qu’une
fusée au décollage (oui, les éoliennes ne brassent pas de vent). Non,
dans le genre comédie musicale hystérique, restez-en au
Rocky Horror
Picture Show.

J’ai
frissonné face aux
Oiseaux, j’ai vibré dans
Vertigo, j’ai retenu mon
souffle dans
Fenêtre sur cour, mais dans
Psychose, bah je me suis fait
chier comme un rat mort. Avec une introduction trop longue et trop peu
d’action, ce film ne m’a pas accroché, je n’ai à aucun moment ressenti
du suspense ni eu peur. Il n’y a que la scène de la douche que j’ai
trouvée un minimum excitante, autrement j’ai été très déçu par ce film
considéré comme le plus grand film d’horreur de tous les temps. A sa
sortie, ce film n’était sans doute pas surestimé car il révolutionnait
le film d’horreur, mais avec l’âge il a perdu tout de sa puissance.
Non, les classiques ne sont pas éternels,
Psychose s’est fait dépasser
par la nouvelle génération de films qu’il a engendrée.

Avec
Fight Club et
American History X, ils forment la trilogie culte du jeune qui a besoin de messages simples et percutants. Ici le message c’est “la drogue c’est
PAS BIEN”,
ce qui est déjà discutable en soi. Cette pub de luxe, qui reprend les
mêmes procédés branchouilles de matraquage et de répétition, choisit la
facilité en mettant en scène des personnages déjà accrocs, zappant
toutes les réflexions sur l’origine de cette dépendance pour montrer le
plus spectaculaire : la spirale infernale dans laquelle se sont
enfermés ces sales
junkies. Le film offre un message d’espoir : tu ne
peux échapper à la drogue, car il va de soi que la drogue rend idiot et
que tu n’auras jamais envie de t’en sortir, voilà bien une affirmation
de quelqu’un qui n’a pas la moindre idée de ce que ressent un drogué.
D’aucuns se pâmeront devant la dernière partie du film tant elle est
“
hardcore” et qu’ “elle m’a trop choqué” alors que c’est le vide total
habité par le désir voyeur de montrer au détriment d’une véritable
réflexion sur les drogues. Néanmoins, n’oublions pas les sages
conclusions que le film nous a enseignées : la drogue, c’est mal, ça peut t’envoyer en prison te faire éclater le
fion ou en hôpital psychiatrique recevoir des chocs électriques, tu
peux aussi te faire amputer le bras à cause de la drogue, mais le plus
grave c’est quand même que tu peux finir avec un godemiché dans le cul
parce que t’es une droguée.

C’est
l’histoire d’un gros connard surjoué par Al Pacino, qui devient le caïd
number one de Miami. En plus d’être le cliché vivant du gangster latino
macho, on essaie de nous faire croire que Tony Montana est un fin
tacticien dans les affaires mafieuses, alors qu’on voit bien que son
dada à lui c’est de caser le maximum de “
fuck” dans une phrase. Ne vous
méprenez pas : j’adore quand on dit “
fuck” dans les films, mais ici ils
sonnent tellement rajoutés que c’en est irritant. D’ailleurs c’est
pareil pour tout le film, De Palma a mis un point d’honneur à en faire
des tonnes que ce soit dans la poudre, dans le jeu de Pacino et dans la
longueur du film. Au final on se retrouve avec un machin qui s’enchaîne
mal, chiant et daté.
D’autres films surestimés mais la flemme d’en parler : 300, Bad Lieutenant, Batman Begins, Braveheart, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Les Evadés, L’Esquive, Pirate des Caraïbes, Se7en, The Usual Suspects...