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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les précieuses féministes

Les précieuses féministes

 Pour changer de sujet, intéressons-nous à une réforme, certes bénigne, mais qui n’en offense pas moins le sens et le goût. Il y a déjà quelques années, au nom de l’avancée de la cause des femmes, ont été inventés des noms féminins là où il n’y avait que des masculins. Ainsi dans le temple précieux de la langue où seul le temps fait office de créateur, ont été introduits d’une main brusque, des docteures, auteures, écrivaines, proviseures et autres procureures. Je saigne en écrivant ces créations à la Mac Do. Inventez si vous voulez mais faut-il, pour qualifier des femmes qui sont la beauté même, leur accoler des noms affreux ? Quand je lis sur un post que l’on m’adresse : @ l’auteure, « Mon cœur crie dans chacun de mes membres ! » ( Eschyle/ Les Perses.)
Bon, ce n’est qu’un brimborion dans nos vies chahutées, une escarbille dans l’œil quand le train file vers le pont de Cassandra, mais permettez-moi d’éventer mon bouillonnement !
 
Les meilleures intentions sont parfois calamiteuses.
Au nom de l’égalité des sexes, des féministes ont féminisé certains vocables insolemment masculins. Vaugelas, nous voilà !
C’est ainsi qu’auteur est devenu « auteure ».
Pauvre femmes.
 Déjà qu’il leur était très difficile de devenir auteur, les voilà désormais condamnées à ne plus jamais l’être.
 Imaginons une fille qui ait plus de talent que Mme de La Fayette et Colette réunies, elle ne sera pas « auteur », nom noble s’il en est, mais « auteure ». Pleurons.
Les doctes qui ont féminisé ce nom semblent ignorer que, depuis le moyen-âge, le e muet final ne se prononce plus en Français.
Ainsi une auteure est tout au plus une auteur. Une hauteur, venant tout de suite à l’esprit pour faire regretter cette bassesse.
En fait ce mot « auteure » ne peut s’entendre que dans un contexte particulier.
On est sur le Vieux Port. Une dame vient d’acheter une rascasse et une autre demande à la poissonnière :
-Ma, Mireilleu, qu’esse qu’elle fait cetteu dameu qui vient de te prendreu la rascasseu ?
-Cette dameu, Germaineu ? Mais c’est une auteureu !
 Tout autre emploi est redhibitoirement ridicule et les journalistes qui se tordent la langue pour montrer qu’ils obéissent aux diktats du féminisme : « Oui, vous êtes auteure… », ne sont que les pauvres victimes d’une aberration bien-pensante.
Vous allez me dire, peu importe. Un auteur n’est ni un homme, ni une femme.
 Un auteur est un mort.
Seuls le temps et les louanges le consacrent.
Une réalité me frappe. Nos grands auteurs, eux-mêmes, n’ont jamais su qu’ils l’étaient. Ainsi Rimbaud n’a jamais entendu son nom comme nous l’entendons : « Rimbaud » dans un bouquet de vers, d’insolence, d’audace, de beauté, d’absinthe, de folie, de passion, d’admiration, de têtes hantées par la splendeur inaltérables de ses mots !
 Quand il entendait son nom, c’était dans des phrases du type :
-He ! M’sieur Rimbaud ! Oubliez pas d’sortir vot poubelle ! Qué crado cui-là !
-IL s’appelle comment madame Merlu ? Rateau ? Rideau ?
Même Hugo, pourtant déifié de son vivant, n’a jamais été notre Hugo, le Hugo du Lagarde et Michard, de la Comédie Française, le délicieux monsieur vintage aux yeux si doux qui appuie son menton sur sa main.
Seul le temps donne au talent sa patine et aux têtes leurs lauriers.
Auteur est une carte de visite qui ne vaut qu’au paradis.
 
Comment donc appeler une femme qui écrit. ?
On peut s’en tenir aux genres qu’elle pratique.
Ainsi, pour le théâtre, inutile de se fatiguer, le mot existe avec un « e », ouf : une dramaturge.
Je propose que pour les hommes on enlève le « e ». Un dramaturg me paraît plus viril. Hugh !
Je propose même que l’on supprime le « e » de Molière et Racine, Molier et Racin étant, ainsi dénudés, tels, après tout, qu’on les prononce. De grandes réformes s’imposent, nous le savons. N’hésitons pas à tailler dans l’Art.
 
Ecrit-elle des romans ? Romancière évite toute contestation. Si féminin « romancière » !
Je dirai même que romancière me paraît plus beau, plus excitant que romancier, plus sec.
Ainsi je dirai que Robbe-Grillet est un romancier et Balzac une romancière. Plus bavard, plus attaché aux détails d’une maison, couleur des rideaux, nature de l’argenterie, détail des vêtements et autres courtepointes. Rien ne lui échappe. 
Mais la vraie romancière est une femme.
Je l’imagine qui descend de l’Orient-Express. Dans une gare enfumée comme autrefois Anna Karénine. Elle porte une mallette de cuir dans laquelle les feuilles qu’elle vient de composer nuitamment reposent. Elle se dirige vers la ville puissante qui dort dans la nuit aux yeux de lune ! Elle traverse le parking de la gare de Lyon et là, soudain, se tord. Comme une mère qui va enfanter ! Ses personnages la pressent ! Elle se précipite dans un café, s’attable, sort sa mallette, et telle Simone de Beauvoir, cette auteure bien connue, se livre à l’accouchement de ses monstres ! Femme !
 
Pour les femmes poètes, la question est réglée. Ce sont des poétesses.
Poétesse, on a compris.
Marcelline Desbordes-Valmore.
Je crois qu’il n’y a pas de façon plus cruelle de signaler aux femmes que cet art leur est étranger en les baptisant poétesse.
Poétesse rime avec fesse ce qui est une manière de les renvoyer à leurs fondamentaux.
Certes, ne nous chagrinons pas de cette incompétence : les femmes ne sont pas poète car elles sont la poésie.
Elles ne sont pas là pour l’écrire, elles sont là pour l’inspirer.
On ne peut pas être au four et au moulin. Au lit et à la cuisine suffit à leur vocation.
 
Laissons donc aux vocables leur liberté et si un masculin désire honorer un féminin de sa désinence virile, celle qui s’en offusque, à mon avis, est une idiote.
Chaque mot a son charme propre. Parfois le masculin l’emporte parfois le féminin atteint au sublime. Ainsi le féminin de doge : dogaresse. On s’y voit. Des dogues et des caresses.
-Monseigneur ! Une missive pour vous !
-Que me dis-tu Pipo ? Une missive ? Dans une enveloppe rose avec des étoiles d’or ? Mais d’où vient-elle ?
-Comment ! Monseigneur ne le sait pas ? Ce sont les couleurs de la dogaresse ! Vous lui plaisiez ! Elle vous le fait savoir.
-La dogaresse !!!
 Ah ! L’instant où cet homme glisse dans les venelles obscures de Venise, pénètre dans la Ca’ d’Amore , échappe aux morsures des dogues et soudain s’abîme dans le taffetas de sa robe, illuminé de ses yeux verts et de cette main diaphane qui le caresse…Ah ! Dogaresse !!!
 
En fait, pour nommer une femme qui écrit, je crois que le mot que je préfère est « écrivaillonne. »
J’imagine la scène suivante. Un père est auteur et il a une fille, petite, qui gribouille. Il ne sait pas ce qu’elle fait. Mais un jour, par curiosité, il lit. Et là, il sourit dans le ravissement de sa découverte. Elle entre, le regarde, n’ose poser aucune question. Alors il lui passe la main sur la tête, lui chiffonne les cheveux et lui dit : « Ma petite écrivaillonne ! »
Litote.
Ce n’est pas un mot qui rabaisse. C’est un mot qui transmet dans un jeu d’amour, de complicité, d’héritage, de joie de savoir que tout se poursuit.
Ecrivaillonne qui rime avec sauvageonne.
Celle qui est près de la Nature.
 
Et je signe ce post d’un nom féminin, ouf !, je ne me ferai pas gronder :
La postière.

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79 réactions à cet article    


  • Tall 25 octobre 2010 10:51

    Ce qui est choquant parfois aussi, c’est connotation femme-objet, comme dans :

    un portier, une portière

    • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 12:02

      @ Tall
      Il paraît que les boudins protestent parce qu’ils ne veulent pas que leur belle saucisse noire serve à qualifier des créatures difformes...Affaire à suivre.


    • Tall 25 octobre 2010 12:49
      La grosse boulette que doit éviter un boudin, c’est de se marier à une saucisse.

    • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 octobre 2010 10:56

      Par exemple une femme qui parle pour quelque chose c ’est une  pourpaleuse ......


      • Salsabil 25 octobre 2010 10:59

        Superbe ! 


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 octobre 2010 11:00

          quand pour un mouvement de grève avec des hommes on parle d’ un débrayage , pour les femmes quand elles marchent sur la grève on dit ’ tiens un banc de moules "


          • Tall 25 octobre 2010 11:20

            à noter que le mot « embrayage » n’est ni féminin ni masculin, c’est le genre travesti

            définition du dico : embrayage = pédale de gauche

          • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 12:04

            @ Tall
            Très drôle cette pédale de gauche !


          • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 octobre 2010 11:02

            Bonjour Gül , 

            Quelle est votre position ?


            • Salsabil 25 octobre 2010 11:07

              Bonjour Cap’tain,

              Féminine, bien entendu !


            • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 11:08

              Cher haddock,
              je vois que je vous ai inspiré, vous me faites rire.
              La journée commence bien !

              J’attends la réponse de Salsabil !!


            • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 11:10

              chère Salsabil,

              féminine ! Quel joli mot !
              Excellente réponse !

              Et merci pour vos encouragements féminins !


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 25 octobre 2010 11:32

              Bonjour Ariane 

              Je suis contre la féminité ,  tout contre ....... smiley



              • anty 25 octobre 2010 11:44

                Il y a quelques années c’était une offensive planétaire des féministes en faveur de féminisation de certains mots de différents langues.
                Mais très vite elles se sont aperçues que dans certaines langues et pas seulement en français
                les mots féminisés avait un rendu ridicule voir ordurier

                Bref comme disait ma mère :

                on réfléchit avant de faire quelque chose....


                • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 11:47

                  @ anty
                  Encore une mondialisation ratée !

                  Vous avez des exemples en langue étrangère ? Ca serait amusant de les connaître !


                • anty 25 octobre 2010 11:59

                  Hélas non (je crois qu’il s’agit d’une langue des pays de l’est )

                  je cite de mémoire des faits que j’avais lu à l’époque


                • anty 25 octobre 2010 11:54

                  Plus grave

                  En Suède dans une commune près de Stockholm les féministes locales se sont aperçues que dans la bibliothèque de la commune plus de 8 livres sur dix sont les œuvres des hommes.
                  Et bien ces dames ont exigé de la mairie de la commune qu’il s’arrange pour qu’il y a autant de livres signé par une femme que d’hommes

                  La mairie obtempéra...


                  • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 11:59

                    @ Anty

                    Ahahahahahahahahahhhh !!!
                    je n’arrive pas à y croire.

                    Pauvre Suède !
                    C’est quand même le pays qu’on nous donne comme modèle pour les retraites !!

                    Sans vouloir être excessive...
                    Tous ces suicides, chaque année ??? Des auteurs mâles retirés des bibliothèques ????


                    • pigripi pigripi 25 octobre 2010 12:16


                      Toujours aussi drôle et piquante, Ariane smiley))

                      Mais rendons justice au féminisme et non à ces soit-disants féministes qui ont cassé la baraque du féminisme avec leurs suggestions technocratiques.

                      Il faut introduire dans notre vocabulaire, comme vous le suggérez d’ailleurs, des mots dignes de notre qualité et surtout de notre réalité qui va au-delà d’un « beau sexe » (ou d’une moule pour certains ici- bas)
                      Et yen a marre que le masculin l’emporte sur le féminin. Comme on disait en 69, dans une foule de mille femmes, s’il y a un chien on dira : ILS s’étaient rassemblés au Panthéon.

                      Yen a marre aussi de ces féminin à la finale péjorative comme -esse. Désolée pour votre dogaresse si bien amenée smiley

                      Alors comment parler juste au féminin et non pas à la féminine car là, on est dans le péjoratif de cette masse féminine, douce, gentille, soumise à la féminitude.
                      Moi, je veux bien être féminine mais seulement si ça me valorise sur le marché du travail et non pas seulement sur celui du porno ou du mariage.

                      Perso, je me sers des articles pour marquer le féminin : une auteur, une docteur, une camionneur, une ministre, une écrivain (et pas écrit-vaine en vain), une bébé et j’évite de leur accoler ces suffixes dépréciatifs à l’image de notre statut dans un monde toujours organisé et dirigé, dominé et parlé par les mâles.

                      Tenez, avez-vous remarqué comme tous les débats sérieux, interviews dans la presse, la radio, la TV, le ciné sont tenus par des hommes, des experts (toujours les mêmes s’accrochant à leur place) comme s’ils n’y avait pas d’expertes (autres que sexuelles), de scientifiques, d’universitaires, spécialistes, savantes (autres que les femmes savantes ridiculisées par Molier...), de grandes reporters, de journalistes (autres que les animatrices d’émissions de confidences et de soucis domestiques et conjugaux), de médecins, de chirurgiennes ou de gynécologues femmes ?


                      Alors que les femmes semblent avoir disparu de la surface du terrain médiatique on nous ressort à grand coup de pub la grandiose production de canal+ : Maison close (féminin) pour ne pas dire bordel (masculin) ;-(((


                      • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:04

                        @ Pirigri

                        He oui, il y a le féminin, le juste féminisme et les dérives inévitables de toute chapelle.
                        Quand on pense à ce qu’est la pensée de Confucius et ce qu’elle est devenue dans le confucianisme père de toutes les « chinoiseries », on a compris !!

                        J’aime votre remarque sur les « expertes sexuelles » !!
                        Quant à maison close dont la présentation était outrancière, c’est une daube.
                        Un daube, n’existe pas ,je crois ???


                      • Moule 26 octobre 2010 10:36

                        Manifestement pour vous le juste féminisme c’est se satisfaire du statu-quo. Il est facile de critiquer les initiatives féministes mais plus difficile de proposer des stratégies qui contribuent aux différentes luttes. Nierez vous les disparités de traitement entre hommes et femmes (salaires, violences, etc, etc ...) ? Et sinon pensez vous qu’il faille s’attaquer aux causes ? Comme l’avait très bien montré Beauvoir (et c’est vieux maintenant), la littérature est truffée de stéréotypes sexistes (et s’il n’y avait que la littérature ...). La langue elle même a un rapport problématique aux genres, voir Judith Butler par exemple. Alors pour ne pas en arriver à des extrémités absurdes comme celles décrites dans un des commentaires (la mise à l’index de livres en bibliothèque), le mieux est au minimum d’avoir un regard critique sur ce phénomène. Ce qui n’a pas l’air d’être votre cas.


                      • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 11:07

                        @ Moule

                        je vais vous répondre sérieusement.
                        Suis-je féministe ? Non.
                        D’une part parce que dans mon milieu professionnel, l’égalité hommes-femmes est parfaite.
                        D’autre part parce que je n’ai jamais souffert de sexisme.
                        J’ai toujours eu des relations très harmonieuses avec les hommes. cela a constitué ma personnalité et je crois que mon caractère équilibré vient de cette bonne entente.
                        je n’en suis pas aveugle pour autant.

                        Que les femmes soient sous-payées, sous-employées c’est hélas une vérité et lutter dans ce sens est un devoir de notre société.
                        Qu’elles soient plus souvent l’objet de violences, même si les hommes battus existent, c’est certain.

                        De la à torturer la langue française, non.
                        Le côté « chienne de garde » n’a jamais fait avancer la cause féministe.

                        Quant à ce que notre langue fourmille de machismes sournois et divers, nous ne pouvons tout de même pas nier une histoire qui, des temps de l’animalité, a couronné celui qui savait se battre et donner la mort. Indispensable étape à la protection de celles qui donnaient la vie.

                        Voilà pourquoi je ne suis pas fière d’être « auteure », gardons à ce mot son sens léger, « personne qui écrit », même si ce mot est le témoignage d’une lutte.
                        Tout au contraire , être auteur est entrer dans la bibliothèque des âges où il n’y a plus des hommes et des femmes mais des âmes et des pensées.

                        Pour résumer. je n’aime pas mélanger les genres et féminiser brusquement et sans élégance les noms ne me paraît pas une bonne stratégie.

                        En ce qui concerne les combats pour les femmes, elles ne sont pas les seules malheureusement à avoir besoin d’aide et les enfants, les ouvriers, les pauvres, les animaux et maintenant les Européens sans oublier tous les peuples du tiers-monde ont besoin de cette vigilance.

                        Mais par pitié, pour améliorer d’un côté, n’abimons pas de l’autre.

                        Bien à vous


                      • Moule 26 octobre 2010 11:28

                        Il existe une littérature abondante à ce sujet, cela peux être intéressant d’aller y faire un tour. Les Gender Studies aux Etats Unis sont aujourd’hui très développées et les féministes françaises participent à ce mouvement loin des clichés véhiculés à leur sujet dans les médias.
                        Il me semble que la langue a toujours évolué suivant les différents pouvoirs majoritaires. D’après mes souvenirs de quelques textes de Barthes, la fixation actuelle de la langue résulte d’une volonté de clarté due au pouvoir bourgeois. Barthes conteste que cette fixation soit un progrès. L’ouverture sur la langue peux avoir un intérêt certain. De ce point de vue, les propositions des féministes peuvent être vues comme des avancées puisqu’elles n’imposent rien mais permettent plus. Comme sur les vêtements, vous avez le droit aujourd’hui de porter un pantalon, mais également une robe si bon vous chante, votre liberté est plus grande.


                      • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 12:14

                        @ moule
                        je vous remercie de ces idées de lecture. c’est un domaine que j’ignore et le découvrir sera un plaisir.
                        La lecture de Simone de Beauvoir qui m’avait rendue folle d’excitation est tellement lointaine !
                        Bonne journée


                      • pigripi pigripi 25 octobre 2010 12:33

                        J’aime beaucoup la langue française mais je trouve intéressant et utile d’utiliser et décliner ses mots à bon escient. Les anglicismes et l’utilisation de mots étrangers (ramdam, bazar, perestroïka, WeltAnshaung, opéra, cravate, pacha, tsar, internet, mail, ShadenFreude, ... , les néologismes (bravitude, féminitude, acadabradantesque...) permettent d’affiner le sens des paroles.

                        Le français est suffisamment compliqué avec toutes ses exceptions grammaticales et sytaxiques pour supporter l’introduction de mots étrangers ou inventés, surtout quand ils s’insèrent dans une parfaite maitrise de notre langue.


                        • Abou Antoun Abou Antoun 25 octobre 2010 21:18

                          Tant qu’à faire :
                          Weltanschauung
                          Schadenfreude
                          Bitteschön !


                        • anty 25 octobre 2010 12:48

                          Et dire que selon certains

                          ce sont les mères qui transmettent la langue aux petits depuis toujours

                          Question

                          les mamans seraient un tantinet antiféministe ?


                          • Fergus Fergus 25 octobre 2010 13:00

                            Bonjour, Ariane.

                            Intéressant et amusant votre article. Mais si je comprends votre courroux, je ne le partage pas complètement car le mot « auteur » ou celui de « procureure » ne me choque pas plus que cela. Peut-être aurions-nous pu opter pour « auteuse » ou ou « procureuse », mais cette dernière eut alors été regardée d’un oeil bizarre tant le sens de son métier s’en fût trouvé changé.

                            L’agaçant dans cette affaire n’est pas dans la féminisation de ces mots qui eût normalement dû n’être que la conséquence d’un usage, mais dans le décret qui les a créé de manière quelque peu artificielle. Là dessus, je vous suis. Pour le reste, je crois que les Québecois qui, bien souvent, se révèlent bien meilleurs protecteurs du français que nous-mêmes, ont depuis longtemps adopté le vocable, depuis peut-être que Laure Conan, première écrivaine québecoise (zut, j’ai encore gaffé avec ce mot-là !) a publié « Angéline de Montbrun » au 19e siècle.

                            Cordiales salutations. 


                            • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:09

                              @ Cher Fergus,
                              Votre gaffe est pardonnée !
                              Comme féminin d’auteur, je propose « femme de lettres ». femme de l’être si l’on veut !

                              Quant à nos amis québécois dont j’adore le pays, reconnaissons qu’ils sont inventifs, mais d’une invention baroque qui leur convient plus qu’à nous. Tabernacle !!

                              Bien à vous


                            • pigripi pigripi 25 octobre 2010 13:08

                              @Ariane
                              Quant à maison close dont la présentation était outrancière, c’est une daube.
                              Un daube, n’existe pas ,je crois ???
                              ----------------------------------
                              Si, le masculin de daube est maquereau smiley)))


                              • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:09

                                @ Pirigri

                                je ris, je ris !!


                              • anty 25 octobre 2010 13:12

                                Cela pose aussi la question qui a construit les langues :
                                 les hommes ou les femmes .

                                A entendre certaines féministes

                                les femmes sont les gardiennes du verbe depuis toujours
                                pourtant à les entendre maintenant ce sont les hommes qui ont construit les langues pour leur usage exclusive et qu’ils faut les modifier maintenant pour que les femmes se retrouvent aussi
                                à travers des mots féminisés

                                Conclusion
                                Les hommes dans le passé ont été plus pipelettes que les femmes
                                Mais ils ont perdu leur langue face à une offensive de « charme » de ces dames...


                                • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:24

                                  @ Anty
                                  on sait ce que c’est qu’un homme muet !


                                • pigripi pigripi 25 octobre 2010 13:17

                                  @Anne
                                  étainet plus sexy que beaucoup de femmes en pantalon, ce vêtement, certes pratique, n’allant pas à toutes et de loin ! Toutes les femmes n’ont pas des fesses de cow-boy ! (heureusement, d’ailleurs !!)
                                  -----------------------------
                                  Anne ! ;-(((((

                                  J’avais 15 ans et j’adorais grimper dans les arbres, ramer sur la rivière, escalader les collines. Ma mère me refusait le port du pantalon :« tu as vu tes hanches ? tu es faite pour faire des enfants, pas pour porter des pantalons ».

                                  A cette époque, on n’était pas encore sorties de la réglementation vestimentaire qui, au 19ème siècle, interdisait le port du pantalon aux femmes sauf autorisation préfectorale renouvelable mensuellement (cf la peintre Rosa Bonheur, autorisation exposée au château de Buy où elle vécut, près de Fontainebleau).)

                                  Dans mon enfance, le pantalon était interdit au collège sauf en cas de grand froid et porté obligatoirement sous une jupe....


                                  • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:22

                                    @ pirigri

                                    Quel souvenir vous réveillez !
                                    je suis passée en conseil de discipline au lycée Montgrand à Marseille pour être venue un mercredi, quand je n’avais pas cours, en pantalon !


                                    • cathy30 cathy30 25 octobre 2010 13:28

                                      bonjour Ariane
                                      Je n’ai peut être pas compris l’article, mais la féminisation des noms de métier et autres n’a pas pris (décret de 84). Les académiciens d’ailleurs s’y opposent.
                                      Dix ans plus tard on s’aperçoit que cela n’est toujours pas mis en pratique, le gouvernement ne l’applique pas, on dit madame la ministre et non ministresse.
                                       En conclusion la fonction ne peut être identifiée à la personne qui l’occupe, le titre à la personne qui le porte et donc que la version féminine des métiers n’est pas souhaitable. (les femmes n’y tiennent pas particulièrement).

                                      http://www.academie-francaise.fr/langue/index.html


                                      • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 13:35

                                        @ Cathy 30

                                        je me demandais justement de quand datait cette fantaisie. Merci de le préciser.
                                        ce que vous me dites est une bonne nouvelle.
                                        on n’impose pas ce que l’on veut à une langue et les choix du public, leurs refus et leurs choix, parfois nous le regrettons pour des mots étrangers, sont loi.
                                        Mon article témoigne simplement d’un rejet propre donc à beaucoup. Tant mieux


                                      • LeGus LeGus 25 octobre 2010 14:42

                                        @l’auteure,

                                        Désolé mais faire crier votre cœur dans chacun de vos membres, quelle tentation.
                                        Ecrivaillonne, mais quelle horreur, et pourquoi pas pisseuse de ligne, petite pisseuse de ligne ? Notez que si par là vous touchez au sublime, on vous donnera du cher Maître ou maîtresse, j’hésite.

                                        Femme de lettres a ma préférence.


                                        • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 14:59

                                          @ LeGus

                                          Aïe ! Ouille !
                                          ca y est j’ai crié !
                                          Gros vilain !

                                          je pense à « maîtresse »
                                          Je suis étonnée que les féministes laissent une instit s’appeler « maîtresse » . Est-ce pour cette raison, dans cette ambiance quasiment érotique, que les petits bambins tombent si vite amoureux de leurs petites copines de six ans ? Ah ! Puissance des mots !
                                          Femme de lettres me va à moi aussi. Dans une neutralité de sonorités qui représente bien le secret de l’écriture.


                                        • LeGus LeGus 25 octobre 2010 15:23

                                          Chère Ariane,

                                          Je pense qu’elle doivent s’attaquer à l’autre sens du mot maîtresse. Pourquoi maîtresse d’ailleurs ? Qui maîtrise quoi ou qui ? Peut-on être féministe en étant aussi une maîtresse ; même si on est souvent plus libre que l’épouse qu’on trahit. Que de questions embarrassantes...Chuuuut.


                                        • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 15:30

                                          @ LeGus
                                          Il est vrai qu’il n’y a pire ennemi pour la femme que la femme ! chutt !


                                        • ricoxy ricoxy 25 octobre 2010 17:08

                                          Vous êtes une vraie fauteure de trouble


                                          • ricoxy ricoxy 25 octobre 2010 17:22

                                            A l’auteur :

                                            Vous êtes une vraie f...auteure de trouble


                                            • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 17:29

                                              @ ricoxy
                                              La correction donne tout son sel à l’expression !!
                                              Et « auteur de trouble »n’est pas mal comme métier ou engagement !
                                              par les temps qui courent !


                                            • ricoxy ricoxy 26 octobre 2010 02:02

                                              « Et « auteur de trouble »n’est pas mal comme métier ou engagement !
                                              par les temps qui courent !
                                               »

                                              Vous me troublez.


                                            • cmoy patou 25 octobre 2010 18:08

                                              Bonjour Ariane,


                                              Un petit florilège histoire de sourire un peu.

                                              LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES EXPLICITEES ?

                                              L’homme est le seul mâle qui batte sa femelle. On doit donc en déduire que l’homme est le plus brutal des mâles... a moins que la femme ne soit, de toutes les femelles, la plus insupportable. « 
                                              Georges Courteline

                                              N’EST PIRE AVEUGLE QUE CELLE QUI NE VEUT VOIR(e) ?

                                              La femme ne voit jamais ce que l’on fait pour elle ; elle ne voit que ce que l’on ne fait pas. »
                                              Georges Courteline

                                              DONC LA FEMME SERAIT FROIDE EUT EGARD DE LA VENGEANCE QUI EST UN PLAT QUI SE MANGE........

                                              A l’égard de quelqu’un qui vous prend votre femme, la pire vengeance est de la lui laisser. « 
                                              Sacha Guitry

                                              SAUVER LES APPRENCES ?

                                               »Avec les femmes, il faudrait que les paroles soient d’autant plus respectueuses que les gestes le deviennent de moins en moins. "
                                              Tristan Bernard

                                              • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 21:33

                                                @ Merci beaucoup Patou pour ce choix vraiment délicieux.
                                                Ce que signe Courteline est vraiment excellent !
                                                berf j’ai bcp ri en rentrant du cinéma où j’ai vu un navet : « les petits mouchoirs » ; A fuir comme la peste. A mon goût.


                                              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 25 octobre 2010 20:04

                                                Chère Arian,

                                                autrice sonne comme autiste et s’il l’on dérap, ça peut tout de suite faire autristique, mais ça rime comme autiste strict ou triste. J’aime un peu l’auteuse, mais ça sonne comme peloteuse. Je ne doute pas que vous savez en paraitre une, sinon j’ai pensé à vous surnommer « élémenteuse » ma chère Walter mais ça son pas bien. Bref, C’est ennuyeux, je suis à la moitié de ce commentaire et je me rends compte que je suis encore en train de vous saluer selon votre volonté...sans même avoir encore traité du sujet.

                                                Voulez que j’vous dise, on reconnait une vraie littéraire militante technocrate quand on lui pose une question ou demande une direction, quand elle a fini de répondre, on sait plus où on est soi même. Vous rendez vous compte que vous faites juste un article pour traiter du premier mot de celui ci voire des interventions de vos réponses en fil. Ce qui m’amuse, c’est que vous me donnez l’impression que vous êtes ma sœur légèrement maquillée et que vous allez me tendre un piège. Voyez, je laisse le féminisme aux femmes et la première de toutes qui parle de ces dernières comme aucune autre... Salsabil.

                                                Ce fut un plaisir écrivageonne... 


                                                • Salsabil 25 octobre 2010 20:56

                                                  C’est un hommage que tu me fais, et qui me touche, mon ami.


                                                • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 21:35

                                                  @ Salsabil
                                                  Lisa est un homme ou Salsabil ne se relit pas ???


                                                • Salsabil 25 octobre 2010 21:41

                                                  Ah ! Ah ! Ariane,

                                                  Il m’arrive de me relire, pas toujours... smiley


                                                • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 22:06

                                                  @ A ma petite soeur Lisa,
                                                  Très joli ecrivageonne...
                                                  Très légèrement maquillée en effet quand il ne s’agit que de plaire à son clavier.

                                                  Elémenteuse est charmant aussi. Elémentairement menteuse ! ce qui va bien pour une peloteuse de mots !
                                                  Bonne soirée, vous qui en êtes une aussi !


                                                • easy easy 25 octobre 2010 23:42

                                                  Bin oui, en dépit de son avatar et de Lisa qui sonne fille, Lisa Sion est un garçon.
                                                  Selon ce que j’ai déduit de ses accords « Je suis artiste (sans préciser un ou une) inconnu... »

                                                  M’enfin garçon ou fille, ici ce qui compte c’est ce qu’on dit n’est-ce pas ?


                                                • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 05:56

                                                  @ Easy
                                                  Lisa est un garçon ? Vraiment ?
                                                  J’en serais très surprise...
                                                  J’attends confirmation...
                                                  Même si ce que l’on est n’a aucune importance, bien sûr.


                                                • Salsabil 25 octobre 2010 21:03

                                                  Elles, à tire d’« L », se jouent bien des « eux » qui les rendent belles ;

                                                  De esses en tristes sires, l’heur euse n’est pas c onne ! smiley


                                                  • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 21:39

                                                    @ A la poétesse Salsabil,

                                                    Il est vrai que Elle est homonyne et « Aile » et que c’est une rareté de notre langue qui est heureuse. (Pauvres anglais : she/wing.
                                                    Lui ressemble à Luit, comme quoi ,en amour, la légèreté et la lumière s’unissent.

                                                    mais quelles que soinet les variations de la lumière, du soleil à la loupiote, il est vrai que l’on finit toujours par s’en tirer.


                                                  • Salsabil 25 octobre 2010 21:43

                                                    Ariane,

                                                    Y-a-t-il une boite, petite boite où l’on puisse vous joindre en dehors d’ici ? Si vous le souhaitez...


                                                  • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 22:02

                                                    @ salsabil
                                                    Bien sûr
                                                    [email protected]
                                                    Avec plaisir.


                                                  • easy easy 25 octobre 2010 21:09

                                                    Une langue met probablement du temps avant de trouver son harmonie. Et depuis 30 ans, avec la réclamation féministe (pas forcément appréciée par toutes les féministes) le français s’est retrouvé cul par dessus-tête sur la question du genre.

                                                    Mais prenons un peu de distance et soyons patients ; tout finira par s’arranger.





                                                    Il y a beaucoup de langues dans le monde. Toutes n’ont pas de genre. Et quand elles en ont ce n’est pas forcément 2 et ce n’est pas forcément lié au sexe.

                                                    En Chinois, en Vietnamien, on peut considérer qu’il n’y a pas de genre ou alors des centaines (plus liés à la présentation de type MORCEAU devant le mot sucre ou FAGOT devant le mot branche) . En tous cas il n’y a pas de genre sexué.

                                                    Il y a des langues où le genre précise « animé » (Chien, voiture, garçon) ou « inanimé » (arbre, table, pierre) 


                                                    En Allemand, il y a trois genres M ; F et Neutre


                                                    Mon père, de langue isolante, était perdu devant la problématique du genre sexué en français. Alors quand il entrait dans une boutique à Paris, il commandait tout par deux. Il y a 60 ans, quand tu étais un colonisé et que tu prétendais acheter une cravate dans une boutique à Paris, valait mieux la jouer francisé à donf (Gandhi aussi singeait les Blancs avant de se mettre au pagne)


                                                    Et d’une façon générale, quel que soit le type de genre, il y a dans toutes les langues une part d’arbitraire.
                                                    Si tu n’es pas initié à cet arbitraire, t’es repéré.


                                                    Les langues me semblent toujours contenir quelque chose de secret. Elles me semblent être conçues et constamment améliorées pour n’être comprises que par un cercle d’initiés.

                                                    Plus précisément, une langue comporte un étage bas qui permet de se faire comprendre de son chien et des domestiques. Et des étages nobles permettant de se faire comprendre entre nobles.

                                                    Les cas les plus flagrants ici sont bien sur le verlan, la novlangue et les jargons techniques, philosophiques, psychologiques, médicaux etc. Mais il y avait eu le langage précieux, celui des Incoyables...


                                                    Et il y a ce qui se passe dans les zones à ambiance Route de la Soie ou contrebande.
                                                    Par exemple, au Tibet, quand un groupe de 10 personnes passe un mois pour aller chercher du sel dans une autre vallée, une fois chez leurs fournisseurs, ils parlent entre eux une langue que les autres ne peuvent pas comprendre. Même de retour chez eux, ils continuent à parler une langue connue de ce seul groupe.

                                                    Tout ça à rapprocher des signes entre maquignons, entre opérateurs de bourse


                                                    Je suis convaincu qu’il n’y pas eu au monde de plus grande tradition du secret que dans le commerce.

                                                    En politique, c’est de temps en temps qu’il faut du secret.. Dans le commerce c’est constamment (et quand on commerce de la drogue, on a grand intérêt à parler codé)

                                                    C’est peut-être de ce besoin de tout le temps parler une langue secrète que sont nées tant de langues et de signes ou symboles.

                                                    Et l’épreuve initiatique du moment, en France, consiste en savoir utiliser le genre féministe. Si tu sais, t’es In, si tu ne sais pas, t’es Out.

                                                    Au point qu’on peut gagner sa vie de la parfaite connaissance d’une langue. On peut vivre de l’exégèse de textes et de Livres.

                                                    Lorsque dans un texte, l’auteur sème ici et là des mots rares, des références rares, il code, il labyrinthise (c’est vraiment un jeu qu’il propose comme on propose des casse-tête, des énigmes, des mots croisés etc). Et l’arrivée des mots féministes participe à ce jeu fait pour duper, minauder, trier et préférencer par le verbe (Qui m’aime me suive. J’aime qui peut me suivre).

                                                    Enfin, il y a deux sortes de savoir : celui qui relève de l’apprentissage et celui qui relève de l’expérience, de l’exploration et de l’aventure. Savoir utiliser les nouveaux mots féministes relève du scolaire, de l’ordre et de l’obéissance. Je comprends qu’Ariane soit peu suiveuse. En principe, c’est elle qui guide et oriente.


                                                    • Ariane Walter Ariane Walter 25 octobre 2010 22:00

                                                      @ Merci professeur easy, pour cette merveilleuse leçon de langues dont j’ignorais tout. Que de différences et de délicatesses entre ces mécaniques complexes qui veulent représenter le monde.
                                                      Comme vous êtes doux et patient en disant« Laissons le temps au temps et tout s’arrangera. »

                                                      En ce qui concerne la « supériorité » ou « l’infériorité » que donne une langue, quand on ne la maîtrise pas bien, je me souviens étant enfant d’avoir eu une admiration éblouie pour ceux qui parlaient parisien et distinguaient le lait (lè) et le laid(lé). Ceux qui disaient : « ils étaient (etè) beaux me paraissaient des créatures supérieures. Vous voyez il n’y a pas que votre papa qui se faisait du mouron quand il entrait dans une boutique ! J’ai fait attention , toute ma vie , à ne pas avoir la moindre pointe d’accent du sud. ce qui fait qu’on me dit parfois maintenant que j’ai un accent étranger !

                                                      Excellent définition »le genre féministe« . J’ai vu en effet que les »speakers« l’utilisaient avec volupté. Insistance même.
                                                      En ce qui me concerne, je n’aime pas et je ne suis pas.
                                                      Je suis »peu suiveuse«  !!! Disons que je suis avec plaisir ce qui est joli.
                                                      Et le rude féminisme est une forme de crétinisme à éviter.
                                                      Par ailleurs jamais le masculin ne m’a paru désagréable. je crois qu’un homme est aussi paumé qu’une femme et que face au grand vide interstellaire il vaut mieux être amis, victimes que nous sommes d’une situation difficilement explicable.

                                                      je guide et j’oriente Thésée, je crois. La fameux fil du labyrinthe...
                                                      Il faudra que j’invente une histoire où Ariane ne finit pas abandonnée, même si cela a donné un très beau vers :

                                                      Ariane, ma sœur, de quel amour blessé, vous mourûtes au bord où vous fûtes laissée. »

                                                      Il y a de très jolies phrases dans ce que vous avez écrit. Sur le langage secret , le langage pour domestiques et toutous et le langage pour nobles.
                                                      J’ignorais ce que vous dites sur le Tibet, la route de la Soie, et ce mystère qu’élaborent des groupes qu’un voyage a soudé.
                                                      Quelle langue parle-t-on au paradis ?
                                                      Y-a-t-il des anges snobs ? Des saintes rigides ?
                                                      Est-ce que tout le monde y parle la même langue ?
                                                      Bonne soirée.


                                                      • easy easy 25 octobre 2010 23:12

                                                        M’appeler professeur, c’est presque m’insulter.
                                                        Bien sûr, là je le prends bien. Mais le coupolisme français, qui permet à un maître de la Sorbonne, de condamner Jeanne avec des accusations puériles enrobées de majuscules, ne me va pas.


                                                        «  »«  »«  »«  »Il faudra que j’invente une histoire où Ariane ne finit pas abandonnée«  »«  »«  »«  »«  »"

                                                        Ah là Ariane, j’ai l’impression que ce n’est pas possible. Il y a comme un principe incontournable qui veut que la gratitude soit impossible. Et je dirais que plus on aide quelqu’un, plus ça l’insupporte.
                                                        Des sauveteurs de la SNSM ne cessent d’en témoigner. Ces bénévoles prennent des risques en sortant par mer démontée pour sauver des imprudents et une fois mis au sec, ces rescapés se volatilisent. Pas un qui revient vers ses sauveteurs les bras chargés de chocolats, pas un. Pas un qui raconte, pas un. Le déni total.

                                                        Et c’est humain. Cette ingratitude n’encourage certes pas les sauveteurs mais du point de vue du sauvé, son déni est très compréhensible. Il rejoint d’ailleurs l’ingratitude obligée des enfants envers leurs parents.

                                                        Frappez, volez quelqu’un, il le criera sur tous les toits. Sauvez-le, il n’en dira rien.


                                                        Ce qui fait que notre Président ne se ruine pas en remerciements. C’est nous qui lui sommes débiteurs tant il bosse fort pour nous, tant il prend de responsabilités.



                                                        Alors Ariane ayant non seulement sauvé Thésée mais ayant fait de lui un héros....
                                                        C’est déjà un miracle que l’Histoire lui ait vu un rôle si important et ait retenu son nom (Bon à l’époque, ces gens n’avaient que des prénoms, m’enfin...)



                                                      • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 05:52

                                                        @ easy,
                                                        J’ai été taquine avec mon professeur !

                                                        mais si l’on part du principe (Confucéen) qu’apprendre est une jouissance, celui qui nous apprend nous donne d’heureux moments et le maître ou le professeur, dans ce sens là est un vecteur de plaisir !
                                                        Cela vous va mieux ?

                                                        la reconnaissance n’existe pas ?
                                                        je retrouve là mon doux pessimiste !
                                                        Bien sûr que si !

                                                        J’aurais tant d’exemples à citer.
                                                        mais l’indifférence et l’oubli qui nous blessent ont l’avantage de nous permettre d’inventer de belles histoires, de superbes mythes. C’est déjà pas mal. C’est l’histoire de l’huître qui ne fait de perle que lorsqu’elle est blessée !

                                                        je veux absolument vous répondre sur votre dernier post « Jacques et la carotte ». j’espère y arriver aujourd’hui !


                                                      • easy easy 26 octobre 2010 08:19

                                                        Whhahhhhiiiiiiii
                                                        Ariane, si vous avez employé professeur pour dire le plaisir que vous aurez pris, alors d’acodac.  smiley


                                                      • Annie 25 octobre 2010 23:13

                                                        Je n’ai pas trop le temps, mais je vais quand même réagir rapidement, et peut-être dire des bétises. J’ai l’impression que la féminisation du nom des métiers n’est un problème que lorsqu’elle implique une dépréciation des métiers. Personne n’a jamais protesté parce qu’il y avait des caissières et plus rarement des caissiers, ou encore des petites mains, une expression employée principalement pour décrire la main d’oeuvre féminine, ou encore des femmes de ménage ou des sages-femmes. Mais je ne vois pas vraiment où est le problème lorsque l’on dit que untel est une auteure, une doctoresse ou une avocate. La féminisation des noms de métiers est seulement la reconnaissance de l’avancée des femmes dans divers domaines professionnels. Cela peut paraître stupide, mais cette reconnaissance est importante, non seulement pour les femmes qui exercent aujourd’hui des métiers autrefois réservés aux hommes, mais aussi pour populariser l’idée qu’il n’y a aucun métier qui ne soit hors de la portée des femmes, ou qui soit réservé aux hommes. Cela paraît artificiel, mais seulement lorsque l’on choisit de ne pas voir que l’égalité d’accès à ces métiers n’est pas gagnée, du moins dans l’esprit des gens, et des femmes plus particulièrement. La langue évolue pour s’adapter aux réalités du moment.


                                                        • easy easy 25 octobre 2010 23:54

                                                          @ Annie,
                                                          J’ai apprécié ce point de vue sur les catégorisations et j’y ai donc réfléchi un peu.
                                                          Mais je n’en vois pas la preuve.

                                                          Il me semble que ça couaque parce qu’il y a parfois des dissonances. Et même des impossibilités qui font que l’on se retrouve humilié devant le constat que l’idée n’était pas géniale, pas universelle. Tout se passe comme si ses promoteurs n’y avaient pas suffisamment réfléchi. C’est très vexant.

                                                          Passer d’avocat à avocate n’a pas troublé grand monde.
                                                          Mais pour médecin et les professions en eur c’est moche et peu probant à l’oral (où, comme l’a déjà dit Ariane, il faut se tordre la bouche pour affirmer sa contribution au féminisme et éviter de se faire traiter de mufle).


                                                        • Salsabil 26 octobre 2010 00:00

                                                          Pas vraiment d’accord, Annie.

                                                          Je trouve, au contraire, que c’est pratiquer une certaine forme de ségrégation que d’appuyer sur une modification linguistique pour imposer une lutte.

                                                          Comme il est dit ailleurs, nombre de langues n’applique pas ce principe, mais effectivement d’autres, liées à des questions sociétales (selon à qui l’on s’adresse), ou des évidences, ou rien du tout, le neutre...

                                                          J’aurais tendance à voir ce type d’action comme la fameuse « journée de la femme », que je considère comme parfaitement ridicule. Enfin ! La journée de chacun, c’est tous les jours, non ?

                                                          Et quand on est auteur, ou magistrat, ou poète, c’est juste une fonction, une (re)présentation.


                                                        • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 06:04

                                                          @ Bonjour Annie,
                                                          Si je peux me permettre, vous trichez un peu, en choisissant l’énumération : « auteure, doctoresse et avocate », car les deux derniers noms sont passés dans la langue alors que le premier reste sur la langue !

                                                          Je trouve par ailleurs qu’un femme qui se pare d’un nom de métier masculin est d’autant plus victorieuse car elle a réussi à vaincre des tabous. ce masculin auréole sa féminité et la couronne !

                                                          Pourquoi séparer le masculin du féminin ?
                                                          L’idée n’est pas bonne et les choix de vocables qui ont été faits témoignent de ce principe erroné, à mon avis.


                                                        • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 05:45

                                                          @ Tout à fait exact . Toutes les sentinelles ne sont pas en jupette !
                                                          les mots ont leur histoire.
                                                          A ce sujet je me souviens d’un commentaire sur un bouquin de phonétique qui m’avait bcp amusée.
                                                          Quelqu’un chantait les beautés du mot « citadelle » dont les sonorités lui semblaient admirablement convenir à ces places fortes hautes dressées où la mort se donnait.
                                                          Et un commentateur avait ajouté qu’il y avait ,en français, un mot encore plus terrible pour exprimer le combat et la mort et que c’était « mortadelle », bien dommage que ce soit une inoffensive saucisse !!

                                                          Ah ! la langue et sa poésie !


                                                        • ricoxy ricoxy 26 octobre 2010 02:13

                                                          Une langue est un dépôt précieux, fruit remarquable de centaines d’années d’évolution. Si l’on confie abruptement une langue aux politiciens, aux journalistes bêlants ou aux groupes de pression, l’on tombe dans des excès réformateurs, dans le terrorisme des mots, et l’on ne sait plus que mots-dire.


                                                          • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 05:39

                                                            @ Ricoxy

                                                            Que l’on entend « maudire » si j’ai bien compris !!!
                                                            Absoliument d’accord !


                                                          • Jowurz 26 octobre 2010 03:09

                                                            Bonjour l’auteur.,

                                                            Ô combien vous avez raison ! Mais la ségrégation n’est-elle pas l’art de discriminer ?

                                                            Si le coeur du personnage frémis dans chacun de ses membres c’est sans doute qu’il est plein de pouls. Vous savez ces bêtes horribles et agités qui démangent nos neurones là où on ne peut les gratter.

                                                            Au risque de passer pour un culte, vu que les personnages ne se bousculent pas dans « Les Perses » et s’expriment chacun à leur tour derrière leur masque, je me demande lequel d’entre eux à bien pu chanter ces mots que vous nous rapportez.là Gente Dame.

                                                            Serait-ce un fil tissé par la douce Ariane pour nous égarer dans la tragédie ?  

                                                            Bon matin !


                                                            • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 05:38

                                                              @ C’est un antique souvenir de cette fameuse retransmisssion en n et b de l’antique ORTF en stéréo sur France Culture !!!
                                                              Un de mes premiers souvenirs de télé !
                                                              C’est le choeur qui reprend les propos de la reine qui énumère la puissance de perse avec des noms éblouissants comme « Ectabane » !!
                                                              Et soudain cette phrase qui m’a troué la mémoire et fait frissonner :
                                                              Au moment où elle apprend la défaite de son fils :
                                                              « mon coeur crie, mon coeur crie dans chacun de ses membres ! »

                                                              Signé : la gente dame !


                                                              • Jowurz 26 octobre 2010 12:39

                                                                Merci gente dame,

                                                                C’est le choeur frissonne-t-elle.... Ce choeur qui bat dans tous ses membres. C’est très beau mais je ne vois pas dans les versions consultées que cette beauté s’y trouve. Aussi me permettrez vous d’imaginer que l’antique réalisateur de cette fameuse retransmission en stéréo avait un dialoguiste d’un exceptionnel talent ou bien, ce qui est encore plus élogieux, votre souvenir possède ce génie inconscient qui y confine. Je vous l’attribue donc !

                                                                Ecbatane, capitale des Mèdes. Ce malheureux Darius III s’y était réfugié, non sans avoir, bien auparavant, envoyé une ambassade proposant à Alexandre une de ses filles en mariage et la propriété des terres que le conquérant venait de lui soustraire, ce avec pour seule condition qu’il devienne son vassal et lui verse tribut. Les Macédoniens formant, encore à l’époque, un peuple où le conseil des chefs pouvait s’exprimer, Alexandre soumis à celui-ci la proposition de Darius qui, de vous à moi, le flattait fort...

                                                                Parménion, le plus brillant de ses généraux ,déclara tout net à l’assemblée : « Moi, si j’étais Alexandre, j’accepterais » sur quoi le mis en cause rétorqua : « Moi aussi !... Si j’étais Parménion. » Nos anciens avaient bien du talent et de l’humour. Ces merveilleux conteurs syriens qui refont l’histoire au cours de longues soirées et tiennent la gent masculine en éveil autour d’un thé avec celle d’Iskander, leur doivent beaucoup.

                                                                Mais le coeur criant dans chacun des membres, c’est le sublime de la poésie.
                                                                Cette phrase superbe me fait songer au tollé imbécile des scientifiques que souleva jadis cet excellent Francis Blanche qui, inspiré par la tragédie grecque, avait intitulé une émission« Les escargots meurent debout  » Sous l’indignation des savants zoologistes il fut contraint de changer de titre et le métamorphosa en « Les kangourous n’ont pas d’arêtes. » Ce qui ne fut pas contesté par ces doctes personnes.

                                                                Bon ! Je vous souhaite un excellent après-midi, Gente Dame, à moins que vous n’en préfériez une excellente.

                                                                 
                                                                   


                                                              • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 15:35

                                                                @ Jowurtz,
                                                                J’ai vraiment de la chance aujourd’hui puisque j’ai rencontré un spécialiste des caractères chinois et un historien (vous !) qui me ramène à un de mes héros préférés : Alexandre le grand.
                                                                Excellente l’histoire de Parménion ! ma fille à qui je l’ai racontée m’a dit en langage djeuns : « Comme il l’a boqué ! »
                                                                J’accepte la maternité de la phrase citée...puisque c’est élogieux !
                                                                Pour tout vous dire, ce que j’aimerais être, plus que tout au monde, c’est une conteuse , genre Shéhérazade. tant qu’à avoir des ambitions !
                                                                Et par dessus le marché « conteuse » est un féminin sans embrouilles ! Quelle chnace !


                                                              • ricoxy ricoxy 26 octobre 2010 08:12

                                                                A l’auteur

                                                                Connaissez-vous le japonais ? Ou est-ce par hasard que l’illustration pour votre article montre une page écrite en japonais ?

                                                                Loteur


                                                                • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 10:24

                                                                  @ ricoxy

                                                                  ce sont les éternelles illustrations d’agoravox.
                                                                  je pense qu’ils veulent nous faire sentir qu’ils n’ont pas bcp de moyens car ils en ont une dizaine, pas plus, qu’ils font tourner d’un article à l’autre. celle avec un stylo et des caractères chinois, n’est pas mal mais il y en a aussi une que je déteste : celle des mains colorées qui se touchent ; puis il y a le ciel avec un point d’interrogation ; le portrait d’une femme qui représente je ne sais quoi et la liberté de Delacroix !
                                                                  Ils pourraient avoir un peu plus d’images et d’imagination !

                                                                  Donc ,non, je ne connais pas le japonais, ni le chinois, mais la sagesse asiatique et les pays d’Asie, je ne connais que la chine, ont pris mon coeur.
                                                                  Voilà cher loteur...


                                                                • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 10:25

                                                                  @easy

                                                                  dans ma réponse à Ricoxy, il y a une petite phrase qui pourra vous intéresser !


                                                                  • ricoxy ricoxy 26 octobre 2010 12:00

                                                                    A l’auteure — tout à fait à la hauteur :

                                                                    Ah, le chinois ce n’est pas mal non plus. Quand j’apprenais le chinois, j’ai été fasciné par cette petite leçon. Vous prenez trois caractères chinois, l’un signifiant céréale, l’autre signifiant feu et le troisième — coeur. Quand les céréales prennent la couleur du feu, c’est l’automne. Et si vous y adjoignez le caractère coeur, cela donne l’automne du coeur, c’est-à-dire la mélancolie.

                                                                    Malheureusement, tous les caractères chinois n’ont pas si poétique étymologie. Tenez, pour vous amuser, le désert se dit en chinois : shamo, qui se prononce évidemment chameau. Preuve, s’il en est, que le chinois dérive du français.

                                                                    Enfin, le chinois présente cette merveilleuse particularité : il n’y a ni masculin ni féminin, ni singulier ni pluriel, ni substantif, si adjectif, ni verbe. Il y a LE caractère chinois, immuable, inscriptible dans un carré, défini une fois pour toutes. Alors ni auteure, ni professeure, ni proviseure, ni chamelier ni chamelière. Seule la révolution culturelle a simplifié, c’est-à-dire enlaidi les caractères. Mais ceci est une autre histoire.

                                                                    Loteur, qui vous salue bien

                                                                    (peut-être, si vous désirez prolonger cet échange, faudrait-il le faire par le moyen de nos adresses électroniques ... Cela n’intéresse pas forcément les autres internautes.)


                                                                    • Ariane Walter Ariane Walter 26 octobre 2010 12:11

                                                                      @ ricoxy

                                                                      Quelle chance de vous avoir rencontré ! Vous êtes l’envoyé du Ciel !
                                                                      Figurez-vous que je suis en train de finir (après bien des années de travail laborieux) un roman qui se passe en Chine ancienne et vos révélations ne peuvent être que des bijoux à insérer dans un ensemble. (Même si la graphie actuelle n’est pas la graphie ancienne. Je ne respecte l’histoire que dans la mesure où elle me plaît.)
                                                                      Bien sûr pour bavarder voici
                                                                      [email protected]

                                                                      je sais qu’en chinois le caractère « guerre » signifie « poser les armes » !
                                                                      C’est un bon début, non ?

                                                                      Et j’adore la philosophie et l’art de vivre de ce peuple. Mon ambition est de le ressusciter. Immense tâche...

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