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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Maître Eckhart : Un chemin vers la spiritualité traditionnelle

Maître Eckhart : Un chemin vers la spiritualité traditionnelle

L’oeuvre de Maître Eckhart nous donne une liberté intérieure et transcendante qui peut nous conduire vers l’Unité.

Maître Eckhart était un dominicain qui naquit vraisemblablement vers 1260 et mourût probablement vers 1328. Nous n’avons que peu d’indications sur sa naissance et sa mort, par contre il fut un retentissant prédicateur qui fut sanctionné le 27 mars 1329 par la Bulle In agro dominico afin de stopper la diffusion de ses idées à tout le peuple. Il est l’auteur de nombreux sermons et traités ainsi que des commentaires de la bible, écrits en latin et en allemand. Ces textes sont après une étude minutieuse et une connaissance de la doctrine traditionnelle en parfait accord avec cette dernière, même s’il sont à une certaine distance du Principe ils sont l’aboutissement que pourrait être un ésotérisme chrétien. Nous pouvons donc sans ambiguïté indiquer que les écrits de Maître Eckhart sont à prendre en compte lorsque l’on chemine sur la voie de l’ésotérisme chrétien traditionnel.
 
En occident, la tradition primordiale a pris la forme de la tradition chrétienne, qui est certes éloignée du Principe mais qui contient dans son cœur l’esprit de la tradition primordiale. Les écrits de Maître Eckhart sont donc revêtus d’une enveloppe religieuse mais une lecture méditative permet à celui qui le peut de découvrir non pas un sens caché ou secret mais un sens profond qui permet à l’Esprit de s’ouvrir vers l’Absolu et dépasser les définitions engendrées par notre univers matérialiste et limité.
 
Nous découvrons à la lecture des écrits de Maître Eckhart une notion qui illumine toute son œuvre ; c’est la notion d’Unité qui est une des caractéristiques de la tradition primordiale. Dans le sermon « De l’homme noble » nous pouvons lire : « Il n’y a de distinction ni dans la nature divine ni dans les Personnes dans la mesure où elles sont unies dans la nature. », « dans l’Un seul on trouve Dieu ; et il faut que celui qui doit trouver Dieu devienne quelque chose d’Un. ». Cette notion d’Unité entraîne la distinction entre l’homme intérieur et l’homme extérieur, le premier attaché aux vérités du ciel ; le second préoccupé par l’activité terrestre. L’auteur nous confirme que c’est en se tournant vers le premier que l’on pourra atteindre l’Unité, le Centre ou l’Invariable milieu, désignations d’autres traditions.
 
Dans son sermon intitulé « Instruction pour la vie contemplative », nous pouvons lire que « C’est dans la mesure où l’homme se connaît lui-même qu’il peut en venir à la connaissance de Dieu ». C’est bien là un des fondements de la tradition où c’est par la connaissance de sa nature propre et de son enveloppe individuelle que l’homme, état humain, peut accéder à la connaissance de sa Personnalité c’est-à-dire du Soi, axe transcendant qui relie tous les états de l’Etre aussi bien dans le monde manifesté que dans le non manifesté (précisons, afin d’éviter toute confusion, que l’Etre peut être dépassé pour accéder au non-être), axe qui a sa source dans le Principe et qui fait actionner la roue qui nous entraîne inévitablement vers un retour vers le Principe. Dans le premier sermon « De la naissance éternelle » Maître Eckhart nous indique que « la nature et la volonté de Dieu c’est d’être le commencement et la fin de toutes choses ». Dans le quatrième sermon de ce même sujet nous pouvons lire que « Si tu veux trouver en toi ce noble fils, il faut que tu abandonnes la multiplicité et reviennes à ton point de départ, le fond, d’où tu es venu. ». A cette notion de cycle se rajoute l’idée de la multiplicité comme opposition à l’unité et c’est bien celui qui dépasse la multiplicité qui pourra trouver l’Unité et donc retourner vers le Principe. Maître Eckhart évoque, dans le sermon « De la connaissance de Dieu », le thème du Premier Principe : « Alors se pose la question de savoir comment le Premier Principe tient donc tout enfermé en soi ? Je réponds ceci : Toutes choses sont – en forme finie – apparues dans le fleuve du temps, et sont pourtant – en forme – infinies – demeurées dans l’Eternité. Là elles sont Dieu en Dieu. ». Un peu plus loin, il précise sa pensée en indiquant que : « alors ressuscitent aussi en toutes choses, non en elles mêmes, mais bien en celui qui les a transformées en lui. Là elles sont aussi spiritualisées, et il n’y a là qu’un esprit, et elles retournent avec l’esprit dans la source. »
 
La notion de Dieu, quelquefois intitulé Le Père, ne doit pas être enfermée dans un carcan défini, c’est d’ailleurs bien là le dépassement que doit insuffler toute démarche spirituelle traditionnelle, et donc non seulement à cette notion religieuse de Dieu créateur puisque dans le quatrième sermon évoqué plus haut, l’auteur affirme que « Dieu opère toutes ses œuvres, en lui comme en dehors de lui, en un instant. ». On retrouve bien là cette notion de connaissance intuitive et immédiate qui est la première révélation de celui qui marche sur le chemin de la tradition. Le Père engendre le fils ainsi Maître Eckhart nous permet de voir comment cette naissance peut être engendrer en nous même, dans notre intérieur et uniquement là car nos possibilités ne peuvent venir de l’extérieur. Les textes bibliques prennent alors une nouvelle dimension et notamment la vie du Christ. Une dimension illimitée et intérieure qui ne peut être comprise que par une lecture « du cœur » de la bible. Pour pouvoir lire spirituellement la bible et réaliser cette lecture, qui est dans la tradition primordiale un des contenus de la Connaissance avec l’étude, Maître Eckhart donne des instructions spirituelles notamment avec le discours sur le discernement et celui sur le détachement. On retrouve bien là aussi les fondements révélés par d’autres textes orientaux, notamment védiques, qui confirment la démarche de Maître Eckhart dans la voie traditionnelle. L’étude de la connaissance ne suffit pas à trouver son unité, elle doit être réalisée afin que celui qui chemine trouve le Centre, son centre d’où émane l’Axe sacré.
 
Le chemin d’accès balisé par Maître Eckhart peut nous permettre en occident de nous approcher de la tradition primordiale. Nous n’avons donc nullement besoin de chercher ailleurs une autre forme de tradition que nous possédons surtout que le plus souvent cette tradition extérieure est déformée au point où l’on en arrive à faire croire que la notion de transcendance est absente des traditions orientales ou autres. C’est le contresens le plus fréquent car le rattachement est une autre notion clé de la spiritualité traditionnelle.
 
Nous ne pouvons reprendre toutes les notions contenues dans les écrits de Maître Eckhart car de très nombreuses pages seraient alors nécessaires. Dans notre monde où tout nous pousse à alimenter notre individualité par un matérialisme sans cesse insatisfait, la lecture des œuvres de Maître Eckhart nous donne une liberté intérieure et transcendante que nous ne pourrons jamais obtenir de l’extérieur. Là aussi en conformité avec la démarche traditionnelle, nous pouvons apprendre que nous possédons tous un fragment de la vérité que nous découvrirons si nous portons sur nous même un regard lucide et éclairé par la Lumière qui vient de la ténèbre.
 
Nous terminerons cet article par les strophes IV et V d’un Poème, le seul qui nous soit parvenu, écrit par Maître Eckhart :
 
« Ce point est ma montagne
à gravir sans agir
Intelligence !
Le chemin t’emmène
Au merveilleux désert,
Au large, au loin,
Sans limite il s’étend.
Le désert n’a
Ni lieu ni temps,
Il a sa propre guise.
 
Ce désert est le Bien
Par aucun pied foulé,
Le sens créé
Jamais n’y est allé :
Cela est ; mais personne ne sait quoi.
C’est ici et c’est là,
C’est loin et c’est près,
C’est profond et c’est haut,
C’est donc ainsi
Que ce n’est ça ni ci. »
 
Laurent Mollard
 
 
Bibliographie : Maître Eckhart, Œuvres, éditions Tel Gallimard – L’œuvre latine de Maître Eckhart aux édictions du cerf

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45 réactions à cet article    


  • Abolab 22 avril 2009 11:43

    La plupart des gens ont besoin d’une autorité psychologique, de maîtres, de gurus, ancrés dans la tradition, le connu, le passé, parce qu’ils ne savent tout simplement pas ce qu’est que penser, et voir les choses par soi-même. Et quand ce n’est pas dans le domaine dit « spirituel », c’est dans le domaine politique ou culturel, avec ses leaders, ses chefs...etc

    La tradition et l’autorité au niveau psychologique sont à la source du conformisme, de la répétition et de la perpétuation de ce qui est, c’est-à-dire le culte de la pensée et du passé, la personnalisation, la création d’icônes, de cultes, de symboles... etc etc., qui n’ont absolument aucun rapport avec quoi que ce soit d’absolu, qui au demeurant est encore bien souvent une projection, création ou invention de la pensée.


    • La mouche du coche La mouche du coche 22 avril 2009 13:24

      Mon psy m’a conseillé de lire Eckhart. Je l’ai fait et j’ai quitté mon psy !! (et Eckhart bien sûr)

      C’est ainsi que s’est terminée ma période Woody Hallennienne de ma vie. Cela a duré 3 séances, je crois. Depuis j’ai compris que la vérité est ailleurs.


    • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 11:56

      @ L’auteur

      La lecture de maître Eckhart et des mystiques rhénans est passionnante. Merci de proposer aux lecteurs d’Agoravox de pouvoir le découvrir. Dommage que tu aies fait l’impasse sur sa théologie négative et son néo-platonisme. C’est quand même l’essentiel de sa pensée.

      • John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 11:59

        « Il n’y a de distinction ni dans la nature divine ni dans les Personnes dans la mesure où elles sont unies dans la nature. »

        Une des rares perles de la philosophie chrétienne qui unifie l’homme à Dieu en n’en faisant qu’une seule entité. Un concept qui mène à quelque chose qui ressemble à de l’athéisme. On comprend qu’Eckart ait eu du fil à retordre avec les procédures inquisitoriales.

        « C’est dans la mesure où l’homme se connaît lui-même qu’il peut en venir à la connaissance de Dieu ».

        Reprise de l’antique adage qui figura pendant près d’un siècle au dessus du temple de Delphes, où les plus grands vinrent consulter les oracles : « Connaîs-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les Dieux », adage repris ensuite par Platon. Rapproché de l’adage précédent, c’est toute l’équation des rapports de la nature à la nature divine qui est posée en 2 phrases.

        Maître Eckart, un de mes grands favoris ... Merci pour ce superbe article.


        • John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 12:00

          errata ; pas un siècle, un millénare.


        • plancherDesVaches 22 avril 2009 12:34

          Hhmm... John.
          « Un concept qui mène à quelque chose qui ressemble à de l’athéisme »
          Un concept qui mène surtout à se prendre pour un dieu sur terre. Pas à l’athéisme.
          Mais bon. Vu la perte de la valeur modestie qui est apparantée à de la faiblesse dans une société du parraître, le glissement semble « naturel ».
          Et il semble qu’il sera toujours nécessaire que l’humain s’invente des dieux histoire de s’autopardonner ses faiblesses et se faire trop de remise en question. Fainéants que nous sommes.


        • John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 12:48

          Dès l’instant où l’on réfute Dieu comme entité externe, transcendante, et qu’on le considère comme une extension individuelle, immanente, il y a athéisme (puisqu’il n’y a pas de Dieu, si ce n’est Moi - au sens guénonien du Soi). A ne pas confondre avec le fait de se prendre pour Dieu, qui tient du registre de l’orgueil, et qui n’est qu’un artifice le l’Ego. Pour reprendre la terminologie orientale en référence au concept de Nature, dans le premier cas on est en phase avec son Dharma, dans le second on ne l’est pas.


        • plancherDesVaches 22 avril 2009 13:05

          Effectivement, John. Je dois être en accord avec mon dharma(tologue).
          Sauf que je n’ai pas besoin d’extention. J’ai déjà du mal à utiliser mes mains pour écrire des choses pertinentes... smiley Alors une extention de plus, je ne saurais pas quoi en faire.
          Quelqu’un aurait-il, par ailleurs, des nouvelles des dieux de l’Olympe ?
          Parce qu’il y en avait un paquet et leurs histoires de famille me passionnaient quand j’étais gosse.
          Et si plus personne n’y croit, seraient-ils morts ?

          Un dieu mort... ça la fout mal quand-même.


        • John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 13:26

          Le Dieu mort est d’un grand secours, il permet de ne compter que sur soi-même. Probablement est-ce là, d’ailleurs, la seule manière de rencontrer le Dieu intérieur. Il manque à l’humanité cette grande religion qui associerait divinité et nihilisme, et qui serait loin de l’incohérence qu’on pourrait lui prêter.

          Quant aux dieux de l’Olympe, ils sont toujours là, encodés en nous et dans les textes, l’hermétisme les a associés aux métaux, et si on assimile les métaux à des énergies, ou des principes, on peut aisément les ressentir. Personnellement, j’aime bien Mars et Vénus, mes 2 préférés.


        • plancherDesVaches 22 avril 2009 13:48

          « Il manque à l’humanité cette grande religion qui associerait divinité et nihilisme »
          John. Et si nous l’appelions justice. Non divine, cela me génerait aux entournures. Trop parfaite pour moi. Mais juste humaine. Avec ses qualités et ses défauts. En toute humilité, bien sûr.

          Humanistement votre.


        • Gollum Gollum 22 avril 2009 15:54

          Vous dites que le Dieu mort implique de ne compter que sur soi-même.. afin de trouver le Soi. Je vous trouve un peu contradictoire. Si l’on ne peut compter que sur soi (ce qui évacue le Soi d’ailleurs) on est en plein nihilisme. Enfin à mon sens. Enfin le rejet par Rome d’Eckhart provient essentiellement de sa non distinction entre Dieu et l’Homme. Or cette distance est essentielle dans une religion exotérique, à vocation moralisatrice afin de maintenir la créature dans une position d’infériorité. La position d’Eckhart ne ressemble en RIEN à l’athéisme. Car l’on ne parle pas du même homme dans ce cas. Celui-ci est clairement larvaire avec aucun espoir de dépassement, je veux dire de dépassement total et absolu.


        • plancherDesVaches 22 avril 2009 16:33

          « afin de maintenir la créature dans une position d’infériorité »
          Le but de la manoeuvre... : REGNER.
          Quand atteindrons-nous le respect du congénère qui fera de nous, humains, des bètes enfin respectueuses et simplement capables de dépassement de nos peurs lorsque les circonstances l’exigeront vraiment.
          La peur est la petite mort de l’homme. La peur de soi, d’ailleurs surtout. Quoique...
          Héhé smiley


        • John Lloyds John Lloyds 22 avril 2009 22:17

          @ Gollum

          Il n’y a aucune contradiction entre compter sur soi (ce qui effectivement est le Moi) et le Soi. On retrouve la résolutionde cette équation dans la philosophie chinoise, le Wei-WuWei, l’Agir-non-Agir.

          La position de maître Eckhart est bien plus proche de l’athéisme que du christianisme. A l’époque où les béghards et le Béguines étaient exécutés en série, il lui fallait trouver un support rhétorique pour déjouer la critique théologique, tout en s’affranchissant de la dévotion attendue par la modalité théologique de l’époque. Il la trouva dans l’invention d’une sémantique propriétaire, un peu comme l’a fait bien plus tard Heidegger. Il a inventé le terme de « deus-divinitas », ce qui a été très approximativement traduit par « déité », ce qui fausse sa pensée en la présentant comme moniste.

          Eckhart disait que pour être bon chrétien, il fallait commencer par « être ». Dans cette impasse de toute dévotion au grand architecte, qui permettait à n’importe qui de devenir chrétien sans s’encombrer des lourdeurs rituelles imposées, réside le secret de sa popularité, et la cause de ses soucis. Basée sur une « éthique de l’être », dans laquelle il n’existe pas de Dieu extérieur à l’homme, on pourrait presque dire qu’Eckhart est l’inventeur original de la formule « Dieu est mort » (inexprimable à l’époque).


        • Hieronymus Hieronymus 22 avril 2009 23:51

          Bonsoir Lloyds
          sans doute connaissez vous mieux que moi la pensee de Me Eckhart
          mais de la a le qualifier d’atheiste, cela vire sensiblement au debat semantique
          je pense comme Marsi l’a indique qu’Eckhart est a rapprocher de la theologie negative et du neo-platonisme, oui c’est cela qui est admirable chez de tels penseurs, faire la synthese de la pensee antique incarnee dans Platon (qu’on ne saurait qualifier d’atheisme) et d’une theologie extremement rigoureuse et qui avoue son impuissance a connaitre Dieu qu’on retrouve chez des penseurs post antiques tels Denys l’Aeropagite ou Gregoire de Nysse, meme s’ils se situent a la marge, presque en rupture du dogme officiel, ces theologiens n’en restent pas moins profondement chretiens, en tout cas c’est ainsi que je les ressens ..
          cordialement


        • Avalon_Girl 22 avril 2009 23:59


          Oui, et il s’agit bien DES dieuX, tout un programme en perspective ...

          Pareil dans la Genèse, où il est question des ELOHIM.

          Bibise *


        • John Lloyds John Lloyds 23 avril 2009 02:08

          Hieronymus, je pense que vous faîtes une énorme erreur en réduisant la pensée d’Eckhart à du platonicisme réchauffé. Platon eut une influence importante sur sa pensée, c’est indéniable, j’ai cité plus haut cette maxime de Delphes, très platonicienne, qu’il reprend dans sa philosophie.

          Toutefois, dois-je vous rappeler que la doctrine de l’incarnation est totalement étrangère à Platon, et qu’Eckhart en fait ses choux gras, en developpant longuement son concept du verbe. Si Eckhart a manifestement lu Platon, et s’en ait inspiré, il est très loin d’être platonicien.


        • Gollum Gollum 23 avril 2009 09:30

          À Lloyds.. Je trouve que vous avez une lecture très personnelle et particulière de notre dominicain. La non-contradiction entre le Moi et le Soi ne se trouve résolue qu’à la FIN du parcours spirituel. Avant cela elle est totale, même chez le saint, le gnostique ou l’initié. À plus forte raison chez l’athée, ou celui qui suit ses penchants désordonnés. La Déité n’est rien d’autre qu’un au-delà de Dieu. S’affranchir de Dieu implique de le devenir. Et non pas de l’anéantir comme dans l’athéisme. C’est là l’énorme différence.

          Quant à s’affranchir des lourdeurs rituelles, vous allez un peu vite en besogne. Désolé, mais elles sont nécessaires à la plupart des gens pour espérer un début de perfection.
          Quant à sa popularité, je pense qu’elle venait principalement de sa propension à prêcher en langue vulgaire (allemand) et non latine.
          Ce n’est pas de l’athéisme qu’Eckhart est proche mais de la doctrine de la non-dualité propre à l’Orient et que René Guénon a admirablement étudié chez nous.

        • John Lloyds John Lloyds 23 avril 2009 11:27

          « La non-contradiction entre le Moi et le Soi ne se trouve résolue qu’à la FIN du parcours spirituel »

          Mais personne n’a dit le contraire, toutefois le sujet mérite d’être développé, car il est bon de savoir où l’on se dirige, les alchimistes bénéficient bien d’une description de la pierre philosophale, alors qu’il est acquis que la plupart n’y parviendront jamais.

          Pour le reste non, l’athéisme n’est pas l’anéantissement de Dieu, puisque cela en présupposerait l’existence. Eckart ne parle d’un Dieu qui n’existe que par soi-même, il s’agit bien d’une philosophie de l’être, et même dans sa lecture du prologue de Jean, il relie le verbe à l’individu. Je pense que vous êtes prisonnier des mots, et dès que vous entendez « Dieu », vous l’entendez selon votre propre représentation.


        • Gollum Gollum 23 avril 2009 12:27

          @ Loyds.. « Pour le reste non, l’athéisme n’est pas l’anéantissement de Dieu, puisque cela en présupposerait l’existence. » Par définition, les athées présupposent l’inexistence de Dieu. On joue un peu sur les mots, là. J’ai vraiment du mal à vous suivre. Vous semblez croire qu’être « déiste » c’est croire en un vilain justicier barbu, mais il y a toutes sortes de « déistes », il n’y a rien de commun entre un Témoin de Jéovah et un Guénon ou un cardinal catholique romain. Je n’ai PAS d’image de Dieu, contrairement à ce que vous affirmez, j’ai suffisamment lu Eckhart (et d’autres) pour cela.

          Quant à être prisonnier des mots, je le concède volontiers, mais je pense que c’est votre cas aussi. Par contre, il est clair que pour l’homme parvenu au sommet de son évolution spirituelle, « Dieu » n’existe plus. Si c’est cela que vous appelez de l’athéisme, why not ? Mais avouez que cet athéisme là n’a rien à voir avec celui dont on parle habituellement.

        • John Lloyds John Lloyds 23 avril 2009 17:27

          Effectivement je pense que vous et moi sommes prisonnier d’une représentation, mais n’en faut-il pas une pour commencer ? Pour conclure sur ma lecture, discutable j’en conviens, d’Eckhart, je dirais qu’il a parfaitement cadré ce trop peu discuté message du NT : « J’ai dit : vous êtes des Dieux ». La finalité reste, selon moi, athéiste. Maintenant, quant à savoir s’il vaut mieux être déiste ou athéiste pour commencer, ça relève ... de l’être, pour rester conforme à Eckhart.


        • Hieronymus Hieronymus 23 avril 2009 23:49

          Lloyds bonsoir
          loin de moi l’idee de reduire Eckhart au neo-platonisme
          en fait ce qui m’a fait reagir, c’est quand vous ecrivez
          La position de maître Eckhart est bien plus proche de l’athéisme que du christianisme.
          on tombe comme l’evoque votre contradicteur ds le debat semantique, qu’entend on par atheisme ?
          a vous avoir relu ainsi que votre contradicteur, je trouve impropre le terme d’atheisme voila tout
          Eckhart est bien un mystique chretien, il se figure un Dieu transcendant exterieur a la creation et a la personne humaine .. ou alors je n’ai rien compris mais franchement rien


        • Gollum Gollum 24 avril 2009 09:19

          @ Lloyds : Vous avez raison sur le « Vous êtes des dieux » phrase du Christ que l’on n’entend jamais dans les lectures du Dimanche à la messe. smiley Il y a effectivement du prométhéen chez le Christ comme chez Eckhart. Et c’est bien effectivement cet aspect qui dérange notre clergé.

          On peut d’ailleurs y voir une différence de tempérament, la structure de l’Église ne laissant filtrer que des Saturniens alors qu’un gnostique comme Jésus ou Eckhart seraient plutôt de la typologie d’Uranus.
          Mais le Christ a AUSSI dit : « Tu aimeras Dieu ton Père de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Celle là on l’entend à la messe. Elle est d’essence saturnienne, c’est-à-dire de pure dévotion et obéissance. Il ne faut pas prendre du Christ qu’un seul aspect, l’aspect prométhéen. Il faut les deux, mon général.
          Bon, sinon toujours pas d’accord sur votre athéisme.. Pour moi athéisme signifie absence de transcendance, avec Eckhart on en est très loin.

        • Gollum Gollum 24 avril 2009 09:28

          @ Hieronymus : « Eckhart est bien un mystique chretien, il se figure un Dieu transcendant exterieur a la creation et a la personne humaine .. ou alors je n’ai rien compris mais franchement rien » 


          Pas tout à fait d’accord avec ça. Eckhart n’est absolument pas un mystique chrétien classique.
          Rien à voir avec une Thérèse d’Avila, une Catherine Emmerich, etc.. Vous noterez d’ailleurs que bien souvent « le » mystique chrétien est... une femme.
          L’attitude d’Eckhart le rapproche davantage des sages de l’Inde encore une fois.
          Quant au Dieu transcendant extérieur à la création, etc.. ce n’est pas exact non plus. Pour Eckhart, comme pour le Christ, le Royaume est à l’intérieur de nous-même, tout au fond de l’âme.
          Votre phrase est d’ailleurs typiquement une phrase de mystique chrétien classique.
          Mais le mystique qui voit Dieu « à l’extérieur » n’est pas vraiment dans l’erreur. Il y a en fait des différences d’approche, mais vous sentez bien ma préférence...

        • Hieronymus Hieronymus 24 avril 2009 16:19

          @ Gollum
          un grand merci pour votre reponse
          c’est tres interessant de vous lire (si sincerement)
          vous voyez Eckhart comme un gnostique, comment se fait il qu’il ait ete considere recemment apres relecture par un clerge traditionnel comme quasi-saint ?
          remarquez, certains voient St Jean de la Croix aussi comme gnostique ..
          decidement il faut vraiment que je me replonge ds les textes, mes souvenirs datent et le vocabulaire theologique est matiere a moultes controverses, pour moi un mystique est celui qui est en quete de transcendance, qq soit la vision qu’il en a et le mode choisi pour y parvenir ..
          sur Eckhart, j’etais surtout impressionne par sa vision de la Trinite, transcendant justement !

          Gollum, vous devriez ecrire des articles sur l’esoterisme chretien, ce serait captivant et les sujets ne manquent pas, que ce soient les mouvements ou les personnages, je vais vous faire une confidence, je suis particulierement interesse par les gnostiques, et je me demande s’il y a obligatoirement une barriere stricte entre ces derniers (consideres comme dualistes) et les chretiens traditionnalistes, le debat ne date pas d’hier, deja avec Irenee de Lyon (contre les heresies) mais cela nous entrainerait trop loin ..
          encore merci a vous


        • Gollum Gollum 25 avril 2009 10:01

          @ Hieronymus

          Merci de votre intérêt. Sur le clergé qui réhabilite Eckhart, je n’ai pas d’idée. Par contre, il faut s’entendre sur ce que l’on entend par gnostiques. Pour l’Église, elle ne connaît que les disciples de Mani ( et plus ou moins affiliés) réfutés dans une diatribe célèbre d’Irénée de Lyon. Je ne me situe pas dans cette mouvance qui est pour moi quelque chose de relativement dégénéré, ce pour quoi d’ailleurs l’Église s’est acharné dessus car cela était facile. Pour moi le mystique est plutôt de tempérament féminin, cherche l’extase et l’union avec son Dieu, union qui toutefois implique toujours une certaine distance et une certaine hiérarchie. La foi est primordiale dans cette approche ainsi que l’oraison. En Inde on dirait la Bakti. La démarche gnostique est plus virile, accorde une grande place à l’intellect, ne cherche pas l’extase mais l’enstase, c’est-à-dire la disparition totale de l’ego pour faire place à une Unité totale et absolue. La perception du Mal n’est pas du tout la même. Exemple chez Eckhart : « Celui qui blasphème Dieu loue Dieu » ou encore : « Celui qui dit que Dieu est bon parle aussi mal que possible », phrases absolument inconcevables chez un mystique, surtout un mystique chrétien. Tempérament métaphysique peu porté sur la foi et l’oraison. Pratique du détachement. En Inde, les Jn’anins.

          Sur Jean de la Croix : pas lu, désolé, mais j’ai lu Thérèse et l’on ne retrouve chez elle, rien de tel. Ce ne sont que visions ou auditions de son Bien-aimé, une atmosphère bien différente. J’ai remarqué aussi que les mystiques étaient souvent la victime de phénomènes miraculeux bien souvent non désirés. Rien de tel chez un gnostique qui passe de ce fait inaperçu. L’expérience spirituelle d’Eckhart est d’une discrétion absolue. Naturellement les mauvaises langues diront « parce qu’il n’y en a pas »..

          Sur le dualisme : Il y en a de deux types : un dualisme égalitaire, Mani & Co, avec une alternance sans fin des deux principes et par conséquent aucune victoire de l’un sur l’autre.

          Et un dualisme inégalitaire : celui des cathares comme l’a montré brillamment René Nelli en son temps. Notons d’ailleurs que l’Église de Rome a toujours tenté de faire passer ceux-ci pour des dualistes égalitaires afin de mieux les réfuter. En fait ce dualisme inégalitaire accorde au principe du Bien une supériorité absolue et débouche sur un monisme. A l’inverse, Rome en maintenant la doctrine du libre-arbitre (à l’opposé du catharisme) accorde de ce fait là une victoire relative aux forces du Mal, par le fait même qu’il y aura des damnés. Et c’est elle en fait qui devient dualiste, là est tout le paradoxe !

          Sur l’écriture : Hum, pourquoi pas ? Sur Agoravox ? J’avoue que vu le nombre de primaires qui circulent sur les forums il doit falloir une bonne dose de courage. J’ai vu que vous vous étiez attaqué à l’astrologie et à Nostredame. Faut oser.

          Par contre j’ai la sensation qu’il y a une certaine demande de ce côté là, les sempiternelles approches infructueuses issues de la Raison (les célèbres lumières) montrant de plus en plus leurs indéniables limites.

          Bien à vous.



        • Hieronymus Hieronymus 26 avril 2009 03:00

          bonjour Gollum
          decidement c’est trop interessant de vous lire
          et ce fil risque de ne jamais finir ..

          vous ne faites pas mystere de vos sympathies envers les gnostisques (sympathie que je partage) a leur sujet Michel Onfray parle de l’archipel gnostique, je trouve la formule assez juste, il s’agit d’un ensemble d’ilots plus ou moins relies entre eux
          un des problemes majeurs concernant leur etude est que la plupart du temps, on ne les connait que par leurs adversaires (le clerge traditionnel) jusqu’a la decouverte de la bibliotheque de Nag Hammadi, le principal texte dont nous disposions etait l’accusatoire redige par Irenee de Lyon, c’est dire, qui me semble t il s’est bien oppose aux gnostiques ds leur ensemble, a son epoque Valentin devait etre a Rome, qq temps apres Marcion, 2 gnostiques notoires que les « peres de l’eglise » s’efforceront de disqualifier ..

          la ou cela devient piquant, c’est de penser que Eckhart etait dominicain, or ce sont bien les Dominicains qui ont mene la repression contre les Cathares (cas unique et tres mysterieux de par son ampleur, manifestement occulte par l’eglise car par trop derangeant) un gnostique representant d’un ordre de l’inquisition, comment comprendre ?

          ecrire un article, il y a 2 possibilites :
          - produire une daube consensuelle et insipide, on ne risque pas gd chose mais on ne fera pas de progres non plus
          - etre entier et parler de ce qui nous tient a coeur, c’est vrai que bcp de reactions sont fatiguantes, mais au global il y a qd m bien qq chose de positif qui affleure

          tres cordialement


        • Gollum Gollum 26 avril 2009 08:50

          @ Hiéronymus.. effectivement on se relance mutuellement à chaque fois... smiley Bon je vais essayer de faire court. Plutôt que des gnostiques je préfère parler de tempérament gnostique ce qui pour moi est déjà une nuance importante. René Guénon lui parle de démarche initiatique en opposition de la démarche mystique (qu’il considère comme inférieure).

          Sur le catharisme, Rome s’est nettement sentie en danger. Ces « purs » de par leur comportement faisait de l’ombre au clergé corrompu d’alors, mais surtout ils apportaient une métaphysique complètement différente de celle de Rome et qui tenait debout. Postuler l’absence de libre-arbitre, la réincarnation des âmes et leur perfection progressive, la défaite totale de Satan sur le long terme, tout cela était de poids. Et surtout présentait une version extraordinairement optimiste des choses, car le fidèle était sûr d’être sauvé sur le long terme. En d’autres mots, la peur du diable, si essentielle pour Rome n’avait plus court. Or cette Église de par sa nature exotérique était clairement focalisée sur le contrôle des âmes, et plus proche de la puissance qu’autre chose.
          Sur Eckhart dominicain : comment savoir l’évolution d’une telle âme au cours de sa vie ? impossible évidemment de le savoir. Mais si Eckhart était de tempérament gnostique, son langage est bien différent de celui des cathares et il n’a jamais parler de réincarnation, etc, il est resté dans une stricte orthodoxie, du moins à ses yeux. Ses censeurs en étaient moins convaincus évidemment.
          Si vous ne connaissez pas Raymond Abellio, vous pouvez lire : « Manifeste de la nouvelle gnose », un bel exemple de gnostique moderne d’une profondeur à couper le souffle.

          Sur l’article : j’ai tendance à être très entier, d’où ma réticence à en faire plus sur Agoravox.
          De toute façon je prépare des notes pour un texte pour une revue d’astrologie, ce qui risque de me prendre du temps.. J’ai beaucoup de choses à dire sur la conjonction Uranus/Pluton de 1965.
          Cordialement.

        • Hieronymus Hieronymus 27 avril 2009 03:40

          cher Gollum
          decidement il va falloir poursuivre ce dialogue sur un autre fil ou par un autre moyen
          curieusement l’auteur de cet article (qui normalement recoit un email a chaque post d’un internaute) ne s’est pas encore une seule fois manifeste,
          pour en revenir au gnosticisme, j’ai evoque Valentin et Marcion precedement, bcp d’auteurs esoteriques considerent meme Paul (de Tarse) comme ayant ete gnostique ds ses epitres, ce qui revient a exprimer que le Christianisme est d’essence gnostique et aurait ensuite ete « trahi » par les « peres de l’eglise » (srt St Augustin),
          je n’ai pas d’opinion absolument arretee sur la question meme si ma conviction est que le christianisme des origines etait qq chose de fondamentalement different de ce qu’il est devenu par la suite sous l’egide de/des eglises ..

          je m’interesse a l’astrologie avec bcp de reserves, je la tiens pour un mode de connaissance reel profond de la creation mais me sens tres en retrait par rapport aux astrologues qui en font la « connaissance » mere de l’univers, la maitrise de son langage permet certes d’affiner l’intuition ds la comprehension des mysteres mais les applications pratiques qui en decoulent demeurent derisoires, je suis ainsi par ex. tres sceptique vis a vis de ttes les predictions qui seraient obtenues par elle ..
          vous parlez transit, l’entree de Pluton definitive fin 2008 ds le Capricorne a sans doute a voir avec la crise financiere majeure qui n’en est certainement qu’a ses debuts ; Pluton - aspect vengeur, destructeur et renovateur ; Capricorne - le pouvoir, la finance ..

          bien a Vous


        • Gollum Gollum 27 avril 2009 09:16

          @ Hiéronymus. Oh ma foi, on est bien ici... ça peut intéresser d’autres aussi. Agoravox est fait pour ça.. Mais si vous préférez en privé je suis disponible à barbillon suivi de la lettre du début de ce texte, suivi par neuf et l’obligatoire fr.

          Le christianisme originel est bien évidemment d’essence gnostique. Il y a suffisamment de phrases évangéliques qui en attestent. Si on rajoute les apocryphes comme l’évangile de Thomas de Nag-hamadi c’est encore plus net. Mais il est clair que la gnose exige une compréhension intellectuelle plus difficile que la « foi » qui est la solution de facilité, une solution qui se paye cher d’ailleurs, car l’homme de foi est souvent rongé par le doute. J’imagine mal un René Guénon exprimer des « doutes » sur sa doctrine. De ce fait, l’homme gnostique a un esprit beaucoup plus en paix que l’homme de foi. Il ne lui reste plus qu’à pacifier son âme.

          Sur l’astrologie, je ne partage pas vos réserves vu que je pratique depuis longtemps déjà. Là non plus, je n’ai aucun doute. Par contre le milieu astrologique est clairement pourri, beaucoup d’astrologues étant clairement incompétents, des guerres de chapelle à n’en plus finir, des excommunications, chacun essayant d’inventer sa martingale infaillible qui permettra de le distinguer de ses collègues, le recours de plus en plus fréquent à des fantaisies sorties on ne sait d’où, au lieu de s’en tenir à la Tradition. Heureusement qu’il y a eu Barbault et Verney.
          Sur la crise financière : carré Uranus/Pluton de 2010, c’est cette année là que la crise va véritablement éclater dans toute son ampleur.
          Bien à vous. 

        • DEEVIN 22 avril 2009 13:50

          Voir la suite chez Schopenhauer



          • DEEVIN 22 avril 2009 15:17

            à Marsupilami, Merci,et pour l’auteur bravo.Un peu d’élévation dans ce monde de brutes fait du bien. Pour combien de temps encore ?


          • fouadraiden fouadraiden 22 avril 2009 18:27

             il manque une personne sur ce fil, le fasciste Abschegruetein


            • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 18:50

              @ Fouad

              T’as pas tort, mais à mon avis la mystique rhénane de maître Eckhart il s’en fout. Il préfère dégoiser à satiété sa haine des juifs, des arabes et de tous les circoncis. Un vrai gland, cet horrible raciste !

            • masuyer masuyer 22 avril 2009 19:02

              Salut Fouad, salut Marsu.

              Marsu, suite à notre différend de ce matin, tu peux aller voir ma réponse.

              Sinon, Alain de Besnoit est à la Une d’Avox, les premiers commentateurs enthousiastes étant, Bois-Guibert, Hyeronimus. On devrait pas tarder à voir Rex (je me fais pas à son nouveau pseudo) et Courouve. smiley

              Remarquez il était temps de faire sortir de l’ombre ce « penseur » trop méconnu, dont l’influence dans la reconstruction idéologique de la Droite est non négligeable.


              • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 19:18

                @ Masuyer

                Pas encore lu l’article sur De Benoist, qui est très adroitement à l’extrême-droite. J’imagine déjà le fil de discussion qui doit s’ensuivre. Ça doit être croquignolet. Je vais aller voir ta réaction sur le fil de Robert Branche. Mais avant même d’en prendre connaissance, j’estime que tu as réagi d’une manière dégueulasse. Dans mon esprit, il y a zéro Le Pen. Et pour être très concret, j’ai failli une fois me faire péter la gueule par des sbires du FN pour avoir sauvé une petite conne gauchiste qui avait hurlé un « Mort à Le Pen » en plein milieu d’un meeting de partisans du borgne et que les gros bras étaient près de lyncher. Alors tes conneries de procès d’intention staliniens, tu te les gardes pour toi, compris ?


              • masuyer masuyer 22 avril 2009 19:45

                Dis Marsu,

                loin de moi l’idée de faire de toi un lepéniste. La lepénisation des esprits c’est un truc plus insidieux que ça, qui fait qu’on fini par juger les choses sur la base de préjugés plutôt que sur une quelconque réalité. De la même façon, un petit tour dans les getthos de l’Europe des années 30 pouvait tout à fait accréditer la thèse que les juifs étaient inassimables. Les propos de Nizon cités par Guibert, je peux te trouver les mêmes sur les Italiens, ou les Polonais. C’est dingue. L’Est Républicain s’en était fait une spécialité notamment. Avec le même ton docte.


              • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 20:18

                @ masuyer

                Blablabla. Tu veux me faire croire que je serais assez con pour être la victime d’une « lepenisation des esprits » à l’insu de mon plein gré ? Tu déconnes complètement. L’extrême-droite, ne sais non seulement intellectuellement, mais physiquement ce que c’est. Tu continues, avec tes schémas idéologiques binaires et simplistes, à me faire de sournois procès d’intention. T’as tout faux. Je suis plus libre et plus aguerri que tu ne crois contre toute forme de propagande, y compris celle que tu distilles à travers ton idéalisme que je respecte mais que j’ai depuis longtemps déserté tant il est naïf et vain. C’est peut-être un des privilèges de l’âge.


              • Hieronymus Hieronymus 22 avril 2009 20:08

                bonjour a tous
                et merci a Agoravox de publier de tels textes, c’est un vrai bonheur
                ds cette sinistrose generale il reste heureusement des sujets passionnants
                on aurait tort de reduire le christianisme a une doctrine rigide depourvue de liberte de pensee, Maitre Eckhart en est un merveilleux exemple, en alliant la force de la tradition chretienne issue du judaisme avec la richesse de la pensee antique greco-latine, il constitue un des summums de la connaissance et de la reflexion de l’epoque medievale qui etait tres loin d’etre un age d’obscurantisme comme on a voulu nous le faire admettre ..
                Eckhart demeure un des piliers de l’esoterisme chretien, admirable !


                • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 20:26

                  @ Laurent

                  Désolé d’avoir contribué à polluer le fil de de discussion de ton article du fait de mes digressions avec Masuyer. Mais c’est comme ça que ça se passe sur Agoravox. Ici, c’est pas une chappelle où on se receuille. Et encore merci pour avoir contribué à cet espace de discussion hors du temps.


                  • Marsupilami Marsupilami 22 avril 2009 21:31

                    @ Abmachinchouette

                    T’as quand même réussi à placer un commentaire sur ce sujet, t’es gonflé... Evidemment, il est lamentable et hors-sujet. Qu’est-ce que tu dois souffrir, guignol, à macérer dans tes haines racistes recuites qui n’ont aucun lien avec la subtilité de la pensée d’Eckhart auquel tu as emprunté ton pseudo comme on viole quelqu’un. Tu es vraiment un pauvre type haineux, éloigné de toute spiritualité authentique. Au fond je te plains d’être aussi petit. Et je te conchie.

                  • paul muadhib 26 avril 2009 17:00

                    @ abgeist..
                    je rejoins votre propos,salutations,pas mieux !!
                    www.kinfonet-fr.org


                  • Hieronymus Hieronymus 23 avril 2009 00:07

                    @ l’auteur
                    encore merci pour cette evocation captivante
                    si je peux me permettre une reflexion, on reste tout de meme un petit peu sur notre faim concernant la biographie de l’auteur, son parcours de vie, ses rapports avec ses contemporains et ses sources d’erudition ..
                    sans vouloir faire ressurgir la querelle « d’Aristote au Mont St Michel » il serait peut etre interessant de savoir par quel canal il a eu acces aux auteurs antiques ?
                    quel sujet pour un prochain article : Jacob Boehme ?
                    cordialement


                    • ernst 23 avril 2009 03:14

                      Il est tout de même à remarquer que Maître Eckhart ne citait son moi qu’en état de grâce, en apesanteur mystique, loin du connais toi toi-même du commun des mortels.


                      D’où le rappel à l’ordre que connaîtront comme lui Savonarole et, un peu plus tard, Pascal et Racine.

                      L’Eglise se méfie des saints. Elle a eu tort. Elle a récolté des socialistes, et en a perdu son latin.

                      Ceux qui, aujourd’hui, sont sujets aux vertiges mystiques sont, de préférence, envoyés chez un psy. Eckhart nous laisse la trace de la clarté de ses extases, en des temps où Dieu aimait bien les poètes....

                      • T. Albert Gamotte T. Albert Gamotte 23 avril 2009 09:25

                        Bravo et merci pour cet article ! Je partage votre admiration pour ce Maître là ! Un petit détail de voccabulaire cependant ; à la place de « Unité » j’emploierai le terme « Unicité » dans le sens d’Advaïta, plus juste d’un point de vue traditionnel (au sens ou nous, vous et moi, l’entendons et en relation avec la Tradition).
                        Je ne vous apprendrais rien de particulier sur le sujet mais je l’ai moi même traité sur le très beau site des Balladins de la Tradition ( http://www.bldt.net/Om/spip.php?rubrique67&var_recherche=ma%EEtre%20eckaert ).
                        A bientôt le nouveau plaisir de vous lire.

                        T. Albert Gamotte

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