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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Marie au paradis des alpinistes chamoniards

Marie au paradis des alpinistes chamoniards

Depuis l’été 2010, une superbe fresque murale en trompe-l’œil – le mur des guides – orne le pignon d’un immeuble de la rue du Docteur Paccard à Chamonix. On y découvre 20 personnages qui ont contribué à faire de la ville savoyarde la capitale mondiale de l’alpinisme. Parmi eux, les deux premières femmes qui ont atteint le sommet du géant d’Europe...

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Le Mont Maudit et le Mont Blanc au crépuscule

Certains des personnages qui figurent sur la fresque sont célèbres dans les milieux de l’alpinisme, mais très peu connus dans le grand public. D’autres en revanche ont acquis une renommée qui dépasse largement le milieu très fermé des « conquérants de l’inutile ».

Tout en bas de la fresque, on reconnaît notamment, au centre du « Bureau des guides », Joseph Ravanel dit « Le Rouge », le guide qui a servi de modèle au héros du célèbre roman Premier de cordée. À droite figure Michel Croz, le guide vainqueur du Cervin en compagnie d’Edward Whymper lors de la tragique « première » de cette conquête qui, en 1865, a coûté la vie au Chamoniard et à trois de ses compagnons dans la descente.

Un peu plus haut, suspendu au balcon du 1er étage, l’écrivain et cinéaste Gaston Rébuffat, marseillais de naissance mais chamoniard d’adoption. Juste au-dessus de lui, en veste de ville, Roger Frison-Roche, l’auteur de Premier de cordée. Un peu plus à gauche, en pull bleu, Louis Lachenal, acteur en 1950 de la très controversée conquête de l’Annapurna, en compagnie de Maurice Herzog. Sac au dos à son côté sur la fresque, Lionel Terray, l’auteur du livre-culte Les conquérants de l’inutile, faisait également partie de cette expédition.

À l’étage supérieur, les pionniers du Mont Blanc. À gauche : le médecin Gabriel Paccard et le cristallier Jacques Balmat, vainqueurs du mythique sommet le 8 août 1786. À droite le physicien Horace-Bénédict de Saussure, membre de la 3e expédition, et l’astronome Joseph Vallot, créateur d’un observatoire sur une arête du géant et lui-même auteur de 34 ascensions du Mont Blanc.

Enfin, tout en haut, une figure féminine, celle d’une humble servante d’auberge, installée là comme une spectatrice au paradis – la place des gens modestes – de ce grand théâtre de la montagne où se sont illustrés tant de guides chevronnés et de « monchus* » de renom. Une place symbolique pour cette femme qui porte un si joli nom : Marie Paradis. Pourtant rien ne prédisposait la native de Saint-Gervais à se trouver un jour en compagnie d’aussi éminents conquérants des cimes. Et force est de reconnaître que sans Jacques Balmat jamais elle n’aurait laissé son nom dans l’histoire de l’alpinisme...

Les avis divergent, entre ceux qui affirment que c’est Marie elle-même qui a tenu à accompagner la cordée conduite par l’ancien cristallier, et ceux qui soutiennent que c’est le guide qui a sollicité la présence de la servante, en lui faisant miroiter une belle notoriété et de futures « étrennes » en rapport avec le statut de pionnière que lui vaudrait son ascension.

De Marie à Henriette

Toujours est-il que Marie Paradis s’est jointe à une cordée de six hommes, dont deux clients britanniques. Deux jours et deux bivouacs plus tard, le 14 juillet 1808**, elle était la première femme à atteindre le sommet du Mont Blanc. Mais à quel prix ! La fin de l’ascension fut en effet un véritable calvaire pour la jeune femme. Et ce n’est qu’après avoir été, de son propre aveu, « poussée », « tirée », et même « portée » par ses compagnons de cordée que Marie Paradis put enfin fouler les neiges immaculées du toit de l’Europe.

30 ans plus tard, le 3 septembre 1838, Henriette d’Angeville, tombée amoureuse des courses en montagne dès son enfance, atteignait à son tour le sommet du Mont Blanc. Et cela avec la bénédiction du curé qui, à titre exceptionnel, l’avait autorisée à manquer la messe du dimanche ! Alors âgée de 44 ans, Henriette devenait la deuxième femme à conquérir le mythique sommet alpin. Elle fut naturellement félicitée par Marie Paradis qui, avec lucidité et panache, salua en elle « la première véritable femme alpiniste » à avoir vaincu le géant des Alpes. C’est au titre de cet exploit qu’Henriette figure sur la fresque, l’œil rivé sur les sommets chamoniards depuis le balcon de gauche du 2e étage, où elle apparaît vêtue de l’habit qu’elle avait fait tout spécialement confectionner pour l’ascension. Un hommage mérité pour cette femme énergique et déterminée.

Incontestablement réussi, ce spectaculaire trompe-l’œil est dû à l’atelier isérois A.FRESCO, réputé pour ses œuvres de ce type. La fresque a été réalisée par trois artistes muralistes en faisant appel à la technique du marouflage  ; elle a été inaugurée le 18 septembre 2010 et fait, depuis cette date, la fierté des Chamoniards. La fresque est visible sur Youtube dans une vidéo qui comporte une petite erreur : les identifications de Louis Lachenal et Lionel Terray y sont inversées. Deux mots encore sur ce trompe-l’œil : outre les personnages, on peut y voir un gypaète barbu, superbe rapace montagnard présent dans l’Himalaya et, dans une moindre mesure, dans les Alpes ; quant au blason de la vénérable Cie des Guides de Chamonix – elle a été fondée en 1821 –, les habitués de la vallée savoyarde y reconnaitront aisément la vue emblématique de La Verte et des Drus tels qu’on peut les admirer depuis la chapelle des Praz.

Il ne reste plus, pour se remettre pleinement dans l’ambiance des courses en montagne et accompagner ces conquérants des cimes, qu’à se replonger dans la lecture de Premier de cordée.

« Monchu » signifie « Monsieur » en savoyard. C’est par ce terme de respect que les guides désignaient autrefois les riches clients qui faisaient appel à leurs services pour escalader les cimes de la vallée.

** À noter : le 14 juillet n’est la date de la Fête nationale française que depuis 1880. Quant au Duché de Savoie, il n’a été rattaché à la France qu’en 1860 (Traité de Turin). Le 14 juillet n’avait donc aucune signification particulière pour les Chamoniards de 1808.

 

 

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Le Mont Blanc vu des Bossons

 

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Les aiguilles et le Mont Blanc vus du Lac Blanc

 

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La Verte et les Drus vus depuis la chapelle des Praz

Moyenne des avis sur cet article :  3.82/5   (17 votes)




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28 réactions à cet article    


  • mmbbb 20 juillet 2017 10:22

    J e reviens de Chamonix Tour du Mont Blanc 8 jours chrono bivouac , j’ai fais un detour a Aoste tres belle ville, Il y a mille et une chose a voir dans cette ville qui par nature represente le « delire » du savoir faire italien il suffit de renter dans certains hall cafe et la ce est l explosion de peinture de trompe oeil . ( lors de cettte promenade dans cette ville et devant le porche d un batiment imposant, un militaire en faction m avait pris par le bras et m autorisa a voir l interieur de son batiment qui est peint a fresque ) . En revenant a Chamonix c’est une belle fresque evidemment , a l instar de celle de Lyon C’est la même technique moderne preparation en atelier et collage par marouflage D’ailleurs si l on observe de pres, les panneaux de calicots peints se fondent avec le decor. Dommage que ce ne soit pas de la veritable fresque mais c’est une autre technique plus épouvante . Seul bemol concernant cette cille c est le parti pris architectural des constructions des années 1970 ; Les architectes ont construit des batiments en rupture avec l architecture traditionnelle et se voulant d avant garde . Mais ces constructions sont devenues tres banales avec le temps et dénaturent vraiment cette ville comme beaucoup de ville en France . C ’est dommage Quant a la nourriture, c’est moins cher a Aoste glace Pizza la les francais se foutent du consommateur.


    • Fergus Fergus 20 juillet 2017 11:40

      Bonjour, mmbbb

      Je ne connais pas Aoste, mais l’on dit en effet que la ville est séduisante.

      Quant à l’architecture de Chamonix postérieure aux années 70, elle est effectivement très discutable. Et l’immonde mur d’escalade qui domine au centre-ville la place du Mont Blanc - déjà défigurée par l’immeuble Alpina - est en quelque sorte la cerise sur le gâteau des choix contestables.


    • mmbbb 20 juillet 2017 13:44

      @RougePomme a pied avec un sac à dos et bivouac simplement et sans free mais avec du fric puisque la vie est assez chere. Dans d ’autres regions du monde j’aurais passe des vacances royales Bien que vous critiquiez le tourisme, c’est son cote positif, les locaux vivent bien. Et sans tourisme, les chamoniards comme dans d autres regions de france seraient obliges de travailler autrement . Quoi qu il en soit j ai passe mon enfance a la campagne, si vous avez une dent envers « les bobos » , les autochtones n ont pas toutes les vertus, loin de la et je reste poli. Et vous devriez vous posez cette question pourquoi existe desormais des deserts ruraux ? Pour finir , je vous trouve neanmoins tres amer, lors de cette ballade, j’ai rencontre des personnes etrangeres qui étaient fort aimables et amenes, ou la discussion etait plaisante et les echanges fructueux Cela change de l esprit francais renfrogne et jamais content un peu comme vous .


    • mmbbb 20 juillet 2017 13:59

      @Fergus Aoste est une région autonome. La montagne presente une configuration tres différente Une grande vallee dont les chateaux sont construits sur les promontoires rocheaux et en son centre la chaine montagneuse C’est par ailleurs le premier parc nauturel cree en europe. Les Aostiens ont impose de respecter le style local, toits en lauze par exemple Les villages presentent une unite architectural et à la vue d un col est tout à fait charmant.. La nous sommes di cote italien, et chaque eglise, entree de maison affichent des particularites architecturales ;peinture, fresque ;menuiserie fer forge . A Aoste il y a deux ans un monsieur m’ a entraine dans son entrée ( les italiens aiment partager ) , cette entree commune d immeuble a ete refaite en stuc et au dernier etage un trompe oeil, magnifique vous n’avez pas cette deco dans votre salon . Quant a Chamonix l ’architecture contemporaine a tres mal vieilli , et c’est vraiment a chier . 


    • Aristide Aristide 20 juillet 2017 13:40
      L’article est anecdotique mais il est plutôt bien fait. Les réactions attendues me font tout de même réagir, cette énumération des méfaits du tourisme en général et sur ce lieu en particulier en devient pathétique ...

      Voilà donc que le touriste breton en goguette dans les montagnes alpines au plus haut de la fréquentation touristique se plaint des conséquences de ses propres turpitudes. Quel besoin à fouler ces lieux ? Les monts d’Arrée ne suffisent donc pas au randonneur breton ? Il ne viendra pas à l’idée de ce touriste que ce qui lui parait être une indigne atteinte aux lieux visités est la simple conséquence de sa venue. Qu’il faut des moyens de transports, d’accueil, d’organisation des randonnées, des lieux de loisirs, des bars, des restaurants, des boutiques, des discothèque et pire des logements pour tous ceux qui travaillent.

      Je passe sur les remarques écolos-bio-climato assez bien placées qui tentent de le dédouaner de sa propre responsabilité. Enfin ...


      PS : Je ne suis ni contre le tourisme, ni contre les touristes, j’en suis un comme tous à un moment. Mais jamais je ne me plaindrai des conséquences de mes choix personnels sur les lieux visités et ne m’exonérerai de ma propre responsabilité. Fergus va surement éviter de répondre au seul prétexte que je ne me joins pas à l’unanimité des réactions.

      • mmbbb 20 juillet 2017 14:11

        @Aristide le tourisme a Chamonix ne date pas d aujourd hui Ce sont les Anglais qui ont ont commence a ouvrir les voies . l aristocratie est venue ensuite Par ailleurs a cette epoque , ces aristo se faisaient porter , et buvaient le champagne sur le glacier. Ils savaient vivre . Les paysans sont devenus par suite guide et paysan D’emblée ils appréciaient cet apport d’argent .Après la guerre ce fut le tourisme de masse et particulièrement etranger Japonais et desormais Coreen Quant a vous, crachez par trop sur ce « tourisme » qui devrait nous rapporter beaucoup plus si nous etions plus accueillant Nous avons deja sacrifie notre industrie notre balance commerciale est déficitaire, donc si vous voulez sacrifier le tourisme, que proposez vous ? 


      • Fergus Fergus 20 juillet 2017 14:13

        Bonjour, Aristide

        Je ne fais pas partie de ceux qui dénigrent sans cesse les touristes et les accusent de tous les maux. Je critique en revanche les excès du tourisme qui peuvent être constatés ici et là, en France comme ailleurs.

        Je suis d’ailleurs, comme vous, un « touriste » occasionnel, ce mot pouvant prendre des significations très différentes. A cet égard, je souligne souvent que les « voyageurs » du 19e siècle n’étaient autres que des touristes avant l’heure à la bourse suffisamment garnie pour pouvoir se payer sur place des services qui ont - vous avez eu raison de le souligner - contribué au développement local et à la sortie de nombreux natifs de la précarité existentielle. C’est d’ailleurs ainsi que les Chamoniards sont passés de la condition paysanne et la quête de cristaux à celle de guides et d’hôteliers-restaurateurs.


      • Aristide Aristide 20 juillet 2017 14:40

        @Fergus


        Votre posture est assez ... étonnante. Vous applaudissez à toutes remarques consistant à désigner les responsables locaux dans ce que vous nommez les excès du tourisme. Mais c’est quoi donc cette invention.

        Le tourisme est une activité économique. Dans certaines régions, elle est la seule activité capable de retenir les locaux et éviter l’émigration vers la grande ville du coin. Ces élus utilisent tous les moyens pour retenir et organiser la vie de leurs administrés. Vous les clouez au pilori au simple fait que ces activités touristiques provoquent des inconvénients. C’est trop facile cette posture d’écolo-bio-... consistant à dénoncer les conséquences du tourisme. 

        Les maisons de Pays reçoivent des artisans locaux, des producteurs, ... Des logements sont créés pour permette à ces populations locales de vivre correctement, Des lieux touristiques sont mis en avant, ...

        Affligeant de vous voir approuver les accusateurs assez primaires, ....



      • Fergus Fergus 20 juillet 2017 15:31

        @ Aristide

        « désigner les responsables locaux dans ce que vous nommez les excès du tourisme. »

        Vous avez interprété ! Je conteste les excès du bétonnage lorsqu’il se font sur des espaces naturels remarquables ou créent des conditions de danger pour les nouveaux habitants.

        « Vous les clouez au pilori »

        N’importe quoi ! Une foi de plus, vous êtes dans la polémique gratuite, et c’est consternant !

        On peut développer des stations de montagne en restant le plus possible dans le respect des lieux et des traditions. C’est ce que savent très bien faire les Suisses auxquels il a été fait alluion plus haut.

        Je ne suis pas du tout dans une « posture d’écolo-bio-... consistant à dénoncer les conséquences du tourisme » 

        Mais le fait est que la vallée de l’Arve a perdu la presque totalité de ses espaces naturels, et les premiers à s’en plaindre sont les locaux  !!!


      • mmbbb 20 juillet 2017 19:23

        @Fergus je vous soutiens c’est du n importe quoi Votre compte rtendu est interessant et instructif Je connais cette fresque et elle belle . Je ne comprends pas que des articles qui ouvrent les esprits, donnent des cles sur la culture et offre du beau prêtent a des commentaires steriles . Quant a votre esprit critique il est recevable , A Chamonix desormais les nouvelles constructions de « grands ensembles » allie architecture contemporaine et bois et c’est reussi Salutations


      • Fergus Fergus 20 juillet 2017 22:52

        Bonsoir, mmbbb

        Merci pour votre soutien.


      • Aristide Aristide 21 juillet 2017 13:31

        @Fergus


        On peut développer des stations de montagne en restant le plus possible dans le respect des lieux et des traditions

        Polémique ? Une confrontation d’idées, il me semble. Allons, vous soutenez une chose et son contraire, comment peut on « respecter » des lieux et accompagner les évolutions et urbanisation indispensable à la vie des habitants et touristes. C’est une ineptie, ils subissent obligatoirement l’influence de l’urbanisme local, de l’usage agricole, du besoin indispensable de loger des gens, accueillir de nouveaux services et commerçants, ...

        Vous ne cessez de parler d’excès, alors qu’il s’agit simplement de la simple transformation de paysages naturels en espaces ruraux puis en espaces urbanisés. Les élus locaux ont le choix, soit laisser la population fuir ces lieux, soit organiser l’urbanisation indispensable. Après qu’il y ait quelques zones peuplées en dépit du bon sens par leur dangerosité, n’implique aucunement que l’urbanisation est une ineptie.

        Pour ce qui est du respect des traditions, je ne vois pas ce qui est en cause. Pour ce qui est du bétonnage, terme générique utilisé pour amalgamer toute construction et lui donner un caractère négatif, je crois que l’on ne peut imiter continuellement le passé et que la création de lieux de séjour à des exigences particulières ... Mais bon, je me rappelle d’avoir eu le même genre de discussion sur le respect des kiosques à Paris, et autres traditions qui n’en sont pas.

        Si vous connaissez Barcelonnette, l’entrée de la ville est caractérisée par un nombre de maison de maîtres assez impressionnant à l’entrée de cette petite ville. Ces constructions ont été financées au début du siècle dernier par les émigrants mexicaines revenus dans la Vallée. Ils avaient réussi, ces édifices ont été décrié par leur esthétique variée, du style basque au style neo-américain, enfin ... certaines d’une excentricité assez remarquable. Aucune ne respectait ni les lieux ni les traditions. Pourtant un siècle après, elles sont classées et sont le reflet de l’histoire de ce pays.

        Un autre exemple remarquable est le bétonnage de Marina Baie des Anges, construction décriée, du saccage, une vraie balafre, ... Ces constructions remarquables sont maintenant référencées par le Ministère de la Culture, et sont classées dans le patrimoine du XXéme siècle. 

        Le respect des lieux et des traditions se nomme le conservatisme, ne pas accepter la moindre transgression est une rigidité intellectuelle qui interdit toute marque du temps sur les paysages urbains et même ruraux. Nos constructions, ce bétonnage dont vous parlez, seront peut être la marque de notre époque pour ceux qui viendront derrière nous. Peut être certains même, voudront respecter ce bétonnage ancien devenu traditionnel et interdire toute nouvelle création.


      • Fergus Fergus 21 juillet 2017 14:36

        Bonjour, Aristide

        « comment peut on « respecter » des lieux et accompagner les évolutions et urbanisation indispensable à la vie des habitants et touristes. C’est une ineptie, ils subissent obligatoirement l’influence de l’urbanisme local, de l’usage agricole, du besoin indispensable de loger des gens, accueillir de nouveaux services et commerçants, »

        Allez visiter les stations de l’Oberland Bernois, du Valais ou de l’Engadine, et vous aurez une idée de ce que l’on peut faire pour concilier dans la mesure du possible tradition et modernité.

        Et lorsque je parle d’excès - ce que vous faites manifestement semblant de ne pas comprendre - c’est principalement quand des élus locaux sacrifient des espaces naturels remarquables aux investisseurs ou mettent en danger des populations relativement aux risques naturels.

        Pour y avoir séjourné à différentes reprises, je connais très bien Barcelonnette (et Jausiers où existent également de ces grandes villas « mexicaines »). On peut comparer ces constructions à celles de Dinard (35) où des gens friqués ont naguère fait surgir de terre de grandes habitations luxueuses et parfois baroques. Dans les deux cas, ces maisons sont classées, et c’est normal.

        Mais je ne vois pas le rapport entre ce qui s’est fait là hors des contraintes urbanistiques modernes et dans le souci de construire du « beau » - même si cette notion est subjective -, pas du rentable pour les investisseurs (parfois de lointains émirats) en matière d’accueil concentrationnaire sans limite de touristes sous la forme de constructions dénuées de toute recherche d’esthétique.

        La Baie des Anges, connais pas ! La Côte d’Azur est d’ailleurs l’une des rares régions que je ne connais pas et qui, d’ailleurs, ne m’attire pas le moins du monde.

        « ne pas accepter la moindre transgression est une rigidité intellectuelle qui interdit toute marque du temps sur les paysages urbains et même ruraux. »

        100 % d’accord avec vous sur ce point. Comme quoi, tout peut arriver ! smiley


      • Aristide Aristide 21 juillet 2017 14:57

        @Fergus

        Je crois visiblement que vous définissez un « excés » comme ce qui ne vous convient pas. Le sommet est atteint quand vous parlez d’accueil concentrationnaires, du rentable pour les promoteurs. 

        Enfin la relativité de son opinion, de son avis, des sa propre vision pourrait mettre un minimum de mesure dans vos jugements. J’ai essayé de vous donner deux exemples de « relativité du jugement », visiblement vous en déduisez le contraire par la certitude de votre jugement. J’ai du échouer. mais bon, expliquer simplement que c’est l’histoire qui fait le tri, que nos jugements sont très peu fiables et que la modestie doit être de règle, m’est visiblement impossible à expliquer.

        Je suis tout de même assez étonné de l’approbation à ma conclusion qui est un « résumé » de cette position.



      • Fergus Fergus 21 juillet 2017 16:00

        @ Aristide

        Vous êtes stupéfiant dans votre genre : ne pas comprendre à ce point ce qu’écrivent vos interlocuteurs laisse pantois !

        Quand je parle d’« accueil concentrationnaire », je fais allusion à des barres de clapiers - style Sarcelles - construites sans le moindre souci d’esthétique au détriment des sites environnants. Mais cela vaut également pour les camps de mobil-homes faits de rangées impeccablement alignées dans la plus pure tradition des stalags en des lieux peu judicieux en termes de nuisance visuelle. Je ne vise évidemment pas des constructions - qu’elles soient de style traditionnel ou de conception plus moderne - que les promoteurs ont cherché à intégrer au mieux dans les sites pour répondre tout à la fois à une demande croissante et à la préservation d’un environnement de qualité.

        En l’occurrence, c’est vous qui avez une « certitude de jugement » : celle que les autres sont des niais incapables de faire preuve du moindre discernement.


      • Aristide Aristide 21 juillet 2017 21:20

        @Fergus

        VOUS écrivez des inepties, vous n’êtes pas les autres mais seulement Fergus, donc Fergus j’adore la mesure dans le jugement, « accueil concentrationnaire » pour des immeubles, quand aux camp de mobil-homes, ils remplacent les campings d’antan. C’est vrai que de l’Hotel avec vue et tout le tsoin-tsoin, le peuple parait bien inutile, et en plus il gâche le paysage. 

        Cet accueil concentrationnaire et ces campings devenus camps de mobil-home ont permis de se loger à des centaines de milliers de vacanciers qui ne pouvaient se payer l’hôtel, et ces immondes campings ou camps de mobil-homes ont encore plus démocratisé ces lieux dont vous seriez le seul garant.

        En 1960, 1970 les mêmes que vous se plaignaient de voir surgir ces barres immondes avec eau courante et toilettes qui remplaçaient les bidons villes qui entouraient toutes les villes. Pas le temps de s’occuper des traditions des lieux, l’urgence était là ..... 

        Vous ne percevez même pas que la démocratisation des vacances a provoqué ce que vous ne cessez de désigner comme la pire des évolutions. Et oui, le peuple doit aussi se loger en vacances et pas qu’à l’hôtel.

        Vous êtes pathétique d’incohérence tels ces bobos qui se plaignent du monde en vacances et de la promiscuité qu’elle entraîne.





      • Fergus Fergus 25 juillet 2017 09:50

        Bonjour, Aristide

        Voilà un commentaire qui m’avait échappé, et c’est bien dommage.

        Votre désir épidermique de polémiquer vous amène à raconter n’importe quoi pour contredire systématiquement vos interlocuteurs sur tous les sujets possibles, et pas seulement moi sur ce site. C’est réellement pathétique de votre part. Mais peut-être souffrez-vous d’un ulcère ? smiley

        Je suis évidemment favorable aux différentes formes d’accueil des touristes dont les moyens sont limités. Encore une fois, ce que je dénonce, ce sont les équipements qui ne respectent pas les sites. Et à cet égard force est de reconnaître que l’on fait souvent mieux chez nos voisins germaniques notamment. 

        Des campings, j’en connais en France qui sont parfaitement intégrés dans un cadre paysager respectueux de l’environnement. Idem pour les mobile-homes qui, fort heureusement, ne sont pas toujours alignés façon stalag mais répartis de manière plus harmonieuse avec, ici et là, des séparations végétales qui rompent l’aspect militaire.

        Autre chose : je n’ai jamais dénoncé les habitats populaires qui ont surgi dans les années 60 et 70, et cela d’autant moins que j’y ai moi-même habité. Cela correspondait à un besoin de l’époque. Le seul reproche : ne pas avoir multiplié les unités de logements plus petites en lieu et place de barres gigantesques comme il en est surgi ici et là, mais fort heureusement pas partout.

        Un mot enfin sur cette phrase : « le peuple doit aussi se loger en vacances et pas qu’à l’hôtel. »

        Sachez que dans de nombreux lieux, une semaine en mobile-home coûte aussi cher, voire plus, qu’une semaine en location dans un appartement géré par un organisme comme Pierre et Vacances.

        Encore une fois, merci de ne pas raconter n’importe quoi, et d’agresser les gens sans chercher à comprendre ce qu’ils disent !!!


      • keiser keiser 21 juillet 2017 06:52

        Salut Fergus

        Là tu éveilles ma nostalgie.
        Nous avons eu la chance d’avoir un chalet à « Cham » comme on disait.
        C’était dans les années 70/80 à l’époque où cette ville était encore vivable et j’y allait travailler à toutes mes vacances scolaires.
        Au Choucas, célèbre restau de la rue Paccard, on y voyait Herzog et d’autres personnes connues, en toute simplicité avec le patron Janin, personnage haut en couleur.
        C’était un peu le point de chute de tous les baroudeurs du monde.
        On avait là une ville sympathique et tout le monde se connaissait un peu.
        J’y suis retourné il y a quelques années et je me suis rapidement enfui.
        Je n’y ai rien retrouvé de ce qui faisait son charme.
        Le béton à tout envahi, cette ville est devenue un monstre au service des promoteurs. 


        • Fergus Fergus 21 juillet 2017 09:36

          Bonjour, keiser

          Un constat sévère, mais réaliste. Chamonix a beaucoup trop cédé aux investisseurs et la vallée a perdu une grande partie de son charme : le bois du Paradis a disparu, et avec lui nombre d’autres mieux sympathiques où, hors la ville, il faisait bon se promener sous les mélèzes et les épicéas entre deux randos en altitude.

          Je n’ai pas fréquenté le Choucas, mais occasionnellement La Calèche dont j’appréciais l’ambiance feutrée. Il est vrai que lors de mes lointains séjours à Chamonix (le premier en 1977), nous étions logés, mon épouse, mon fils et moi, à l’hôtel Beausoleil et des Guides, à deux pas de la statue de Saussure et Balmat, avec une chambre à balcon donnant sur l’Arve : concert garanti de flots torrentueux toute la nuit ! smiley

          Effectivement, l’ambiance était alors toute différente, et l’on vivait au contact des guides locaux, facilement abordables dans les bars du centre.

          Aujourd’hui, si je regrette certains choix immobiliers, je trouve en revanche plutôt sympathique de pouvoir échanger avec des Chinois, des Japonais et des Russes. Mais cela reste superficiel.


        • keiser keiser 21 juillet 2017 12:44

          @Fergus

          En parlant de concert, parfois l’été, Maurice baquet se posait avec son violoncelle dans un coin tranquille et nous faisait un petit concert de rue.
          Je n’habitais pas loin de ton hôtel, après la gare au départ du train du montenvers vers la mer de glace, où ce qu’il en reste.
          Mais c’est une époque révolue, alors arrête de réveiller ma nostalgie.

          Retourner dans des endroits que l’on a beaucoup aimé est très difficile.
          Souvent, en raison des changements, on est souvent déçus.
          C’est certainement pour cela que je suis sévère.
          Mais il est difficile d’empêcher le vent de souffler.
          Et il ne vas pas s’arrêter pour quelques vieux nostalgiques. smiley


        • Fergus Fergus 21 juillet 2017 13:12

          @ keiser

          « Mais il est difficile d’empêcher le vent de souffler. »

          En effet. Et dès lors que l’on est en montagne, au contact des marmottes et des bouquetins, ou au milieu des rhododendrons et des gentianes, les dérives immobilières s’effacent pour le plaisir d’être là, en pleine nature avec, en face de soi - si l’on est sur le versant Aiguilles rouges - le spectacle fabuleux des cimes chamoniardes.

          A cet égard, tout le secteur lac Blanc-lacs des Chésérys-arête de la Remua, est une pure merveille. Mon épouse et moi y étions début juillet, et une fois de plus nous en avons pris plein les yeux, ce qui compensait sans peine nos petites douleurs articulaires et musculaires de randonneurs septuagénaires. 


        • Aristide Aristide 21 juillet 2017 14:14

          @Fergus et keiser


          Le béton ? Peut être pas le plus important dans ce qui est passé.

          De passage dans la ville ou j’ai passé ma jeunesse, je suis allé à la rencontre de mes souvenirs. Un petit bar de banlieue où adolescents, nous nous retrouvions autour d’un diabolo menthe ou d’un Pschitt orange. Le patron râleur de l’Aveyron n’était plus là, un serveur aimable l’avait remplacé, les tables en formica avaient laissé la place à des meubles sans âmes, si si, du genre Ikea. Pire, aucune musique, notre Jukebox qui passait en boucle Beatles et Rolling Stones avait disparu. Aucune trace du baby ou je prenais des tôles par Jojo, un vrai champion, mais bon il y était tous les jours. Disparus aussi, les quelques pépés à casquette ou béret de l’époque qui tapaient le carton, la belote ou la manille sur un tapis Pernod 45 ; ils comptaient les points avec des jetons en plastiques de couleurs vives. De temps en temps, ils râlaient à cette musique de sauvage. Nous faisions vite passer ces petits orages en admirant leur style, assis derrière eux et épiant leur jeu au dessus de leurs épaules, on applaudissait à leur dix de der. 

          Un passé assez commun, nulle notoriété, nul voyageur au long cours ou alpiniste renommé. Et pourtant, un passé ... 


        • Fergus Fergus 21 juillet 2017 14:43

          @Aristide

          @ Aristide

          Des souvenirs de bistrot, on en a tous. J’ai décrits ceux de mon adolescence en Auvergne dans un  article de 2009 intitulé 1965 : un dimanche au village.

          Souvenir...


        • keiser keiser 22 juillet 2017 13:20

          @Aristide

          Un passé assez commun, nulle notoriété, nul voyageur au long cours ou alpiniste renommé. Et pourtant, un passé ...

          Ben oui, un passé en commun et quand à la suite de la phrase.
          J’ai dit qu’à cette époque et justement, c’était plutôt la bonne franquette.
          Tout le monde se moquait royalement de la notoriété.
          Ce n’est pas le statut d’un site où des gens qui le fréquentent qui compte.
          Chamonix n’était juste pas Megève, rien à voir.
          Je serais désolé que tu penses cela de moi.


        • balloo 21 juillet 2017 08:24

          1. Il manque Isabella Straton - celle qui a faite la première hivernale (en concurence avec Coolidge !)
          2. Mont Blanc toit de l’Europe ? NON !
          Cependant c’est le plus haut sommet d’Europe occidentale et le sixième sur le plan continental !


          • Fergus Fergus 21 juillet 2017 09:50

            Bonjour, balloo

            Vous avez parfaitement raison, j’ai oublié d’accoler le mot « occidentale » à Europe, le véritable toit du continent étant évidemment l’Elbrouz.

            J’aurais pu - et peut-être dû - citer Isabelle Straton dans l’article qui a effectivement effectué la première hivernale avec son mari, le guide Jean Charlet. Ces deux-là ont d’ailleurs multiplié les ascensions dans le massif, et une pointe a reçu le nom d’Isabelle en hommage à cette alpiniste. En fait, je m’en suis tenu aux personnages de la fresque. Merci à vous de faire référence à cette femme d’exception.


          • yvesduc 21 juillet 2017 21:09

            Magnifique trompe-l’oeil ! smiley Merci pour ces photos. smiley

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