• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Ne cachez plus ce sexe que je ne saurais voir !

Ne cachez plus ce sexe que je ne saurais voir !

Ironie du sort ou de l’histoire, on vient d’apprendre la mort de Sylvia Kristel, éternelle Emmanuelle (treize ans quand même à l’affiche sur les Champs-Elysées) le jour même ou tous les médias se gaussent du succès attendu de « Cinquante nuances de Grey » (dommage que le titre passe mal dans la langue de Molière) le roman érotico-sado-maso soft qui vient de battre en France un record de vente historique : 40 000 exemplaires en deux jours à peine, heureuse auteur !

JPEG - 59.9 ko

Le record « Twilight » est en passe d’être battu. Pas étonnant : si les aventures vampiresques ne peuvent séduire à priori qu’un cercle restreint d’afficionados de l’hémoglobine (quoique… un certain érotisme torride y ait affleuré en sous-main), le sexe a l’avantage commercial de concerner tout le monde, chacun de nous en possédant au moins un !

(Ca me rappelle mon neveu de 14 ans qui, me demandant des conseils pour créer un compte Facebook, s’est écrié, à la lecture de l’injonction « Afficher votre sexe sur le profil » : « Mais comment je fais ??? »).

Des millions, donc, de lecteurs potentiels. Des millions, également, de détracteurs putatifs : pudibonderie, hypocrisie, religion mal digérée, zapping obligatoire « dans l’intérêt des familles », celles-ci ayant la sale habitude d’oublier d’où elles sont toutes forcément issues, pas le la cuisse de Jupiter ni de la bienheureuse Marie toujours Vierge, mais de la rencontre obligatoire de deux sexes opposés – comme le chantait Béart.

Si le 19ème siècle a inventé le romantisme psychorigide, en mettant en exergue l’amour platonique et la cristallisation Stendhalienne dans le but de contrer les débordements des Fêtes Galantes, l’érotisme redécouvert dans les Années Folles reste l’anti-pornographie : cette dernière, sans états d’âme ni fantaisie, n’est qu’une simple affaire de fric, alors que l’érotisme a contrario représente la grande aventure de toute existence, et l’origine du monde des créations artistiques – quelles qu’elles soient…

Evidemment, les littérateurs puristes ricanent et crient à l’Harlequinade. Evidemment, on est loin de Miller et de son Anaïs, loin aussi d’ « Histoire d’Ô » et de Régine Desforges. Mais on reste quand même largement au-dessus des élucubrations plates et laborieuses de « La Musardine ».

JPEG - 45.7 ko

Il y a une histoire, qui se tient, et un style, simple et sans chichis, qui en vaut bien un autre. L’important, c’est d’aimer… Et l’important, c’est de lire, au lieu de se laver le cerveau avec la télé… Que demande le peuple ? Au moins, pendant ce temps-là, on ne fait pas la guerre à son voisin !

Pour ceux qui se sentiraient coupables de trahison académique, je recommande de redécouvrir, en parallèle, l’exceptionnel ouvrage de Pascal Quignard « Le sexe et l’effroi » qui plonge dans les racines antiques de la sexualité humaine et analyse ce moment où l’érotisme joyeux, anthropomorphe et précis des Grecs se transforma en mélancolie effrayée sous l’Empire Romain, puis en panique et en cauchemar dans la chrétienté, la peur du désir aboutissant aux grandes images de l’Enfer.

L’un dans l’autre, si j’ose dire, chacun y trouvera ainsi son plaisir !


Moyenne des avis sur cet article :  4.38/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

46 réactions à cet article    


  • ARMINIUS ARMINIUS 19 octobre 2012 08:37

    Excellent ! L’histoire de votre neveu est assez drôle et me rappelle les réponses aux formulaires officiels devant la question sexe : on pouvait trouver dans les réponses la couleur : rose, noir, blanc, jaune etc....la forme:fort, faible, mou, dressé etc...comme la célèbre réponse à l’italienne :
    « masculino ma no fanatico ! » Quant à l’érotisme il reste selon moi une spécialité française, le meilleur étant, comme toujours, dans l’escalier...


    • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:12

      Oui, c’est très drôle ! Une petite autre : dans un avion en remplissant sa fiche, mon voisin, en face de la case « sexe » avait simplement répondu : OUI. Très symbolique, et ça m’a fait beaucoup rire !

    • Gabriel Gabriel 19 octobre 2012 09:00

      L’érotisme, le sexe, ne font ils pas partie de ces derniers refuges dans lequel l’être humain peut se libérer sans avoir à se justifier ? L’amour physique, n’est il pas un des seuls échappatoires au quotidien qui, jour après jour, sclérose les optimismes et peint en gris les esprits ? 


      • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:27

        Tout-à-fait, Gabriel !

        Ca doit être une des raisons du succès déjà phénoménal de ce roman : la crise !!!

        C’est son seul côté agréable smiley ...

      • Aldous Aldous 19 octobre 2012 09:25

        Bel article Caroline.

        Vous faites bien ressortir le contre-sens que la religion a bâti sur l’amour dit platonique pour en faire un amour idéalisé et éthéré du soupirant transit, sans la bassesse supposée du « commerce charnel » comme on le nommait.

        Or ce que Platon exprime dans le Banquet c’est que le désir charnel vise bien une idée, celle d’accéder du beau universel (éventuellement au bien) par le plaisirs du corps.

        Cette beauté universelle s’incarne de façon explicite dans le Banquet, le corps androgyne de l’éphèbe, corps encore non atteint par les stigmates du temps et la mue de la virilité, dont les manifestations étaient pour les grecs une rupture avec la beauté universelle.

        Il ne faut pas oublier que ce dont parle Platon c’est qu’il s’agit d’une relation à double sens et donc en retour l’éphèbe était « éduqué » par un homme plus mûr, capable de montrer peu à peu au jeune homme que le désir sensuel peut conduire à l’amour de la vérité. Platon explique que l’amour est un approfondissement de l’échange intellectuel et non le contentement égoïste de soi.

        « L’amour platonique » n’est pas platonicien. C’était un parcours initiatique dans lequel l’érotisme est un chemin vers la philosophie.

        « Qui n’aime pas ne pourra jamais philosopher  », Platon

        A l’extrême opposé de ce qu’est devenu le sexe aujourd’hui, ou la pornographie détruit l’érotisme et autrui est réduit à son utilité copulatoire.


        • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 12:04

          Merci Aldous !

          Si ce n’est déjà fait, lisez « Le sexe et l’effroi » qui explique parfaitement la philosophie des grecs et des romains en rapport avec ce sujet.

          Pascal Quignard y répond bien mieux que je ne pourrais le faire.

          A propos de votre conclusion, la pornographie est le dévoiement de l’érotisme, elle le salit et l’avilit en faisant abstraction de tout désir amoureux, Comme vous dites, il ne reste que le côté mécanique totalement ennuyeux et déconnecté de tout désir.
           Malheureusement, c’est la seule chose qu’on propose actuellement aux adolescents en tant qu"initiation puisqu’il fleurit sur Internet qui est LEUR référence absolue. Dramatique pour la formation de leur personnalité !

        • Aldous Aldous 21 octobre 2012 18:55

          Le sexe et l’effroi est dans ma bibliothèque depuis un bon moment. smiley




        • Aldous Aldous 21 octobre 2012 19:37

          Concernant l’influence d’internet sur les jeunes, l’exemple japonais est affligeant.


          On estime à 50% les 18-30 ans ’’sexless’’, c’est à dire ne pratiquant pas la sexualité avec des partenaires.

          pour les garçons, c’est essentiellement le fait de ne pas vouloir prendre en charge le plaisir de leur partenaire ou ses sentiments. 

          pour les filles, c’est principalement le refus de devoir se plier aux figures techniques désormais imposées comme la norme de la sexualité par l’industrie du sexe que les garçons trouvent normal d’obtenir a chaque rapport.

          Bref, les filles qui n’ont as envie de se plier au programme pipe, coit, sodomie, ejac faciale ealors que les garçons ne veulent pas s’enquiquiner des désirs de leur partenaire.

          Et chacun reste dans son coin...



        • alberto alberto 19 octobre 2012 09:46

          Joli programme Caroline : Lire, faire l’amour, tout le temps, partout, tant qu’on veut !

          Le masque perfide de la pudibonderie anglo-saxonne serait-il en train de s’étioler ?

          P.S. : je vais quand même attendre un peu avant de me jeter sur ces Nuances de Grey...

          Bien à toi


          • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:32

            Bonjour Alberto,

            La lecture de ce roman n’est pas indispensable, c’est loin d’être le chef d’oeuvre du siècle !
            C’est plutôt le phénomène de société que représente son succès que je voulais souligner.

            Reprenez plutôt la Trilogie d’ Henry Miller - une référence en la matière !

          • Georges Yang 19 octobre 2012 16:34

            Caroline

            Ah ! La trilogie, plus de trente pages sur l’histoire de l’art d’Elie Faure ou Sri Aurobindo, et au détour de la page suivante, un médecin obssédé (Kronski) essaye de faire un toucher vaginal à une lesbienne

            J’ai écrit récemment sur le manque d’imagination du porno


          • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 17:38

            Salut Georges !


            J’aimerais bien lire ce texte, dites-moi où je peux le trouver ?

            Ah, le porno, on ne dira jamais assez combien ce déballage industriel a tué l’érotisme. C’est lamentable de tristesse et ça transpire l’angoisse du vide absolu.

            J’ai bien aimé votre texte récent sur les Romains, j’avais écrit un commentaire, mais il a disparu, dommage...

          • Georges Yang 19 octobre 2012 18:02

            Caroline, c’est vers le début de Nexus je crois



          • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 19:32

            Merci Georges, je viens de lire !

            Le porno est un désastre autant culturel que sexuel. C’est à pleurer, et ça dit bien ce que ça veut dire sur notre société, hélas ! Je suis surtout consternée par la pauvreté crasse et vulgaire du vocabulaire ; comment peut-on parler du miracle du plaisir amoureux dans des termes aussi minables ? J’avoue ne pas comprendre ceux qui en font leur choux gras.
            Peut-être par simple ignorance culturelle... Si on leur proposait autre chose,peut-être pourraient-ils voir la différence ???

            Pour Nexus, oui, je sais, je suis une fan absolue d’Henry, c’était votre article que je voulais découvrir...

          • Gollum Gollum 19 octobre 2012 09:47

            Il y a deux ennemis d’Eros : 


            la société marchande issue du matérialisme philosophique des Lumières. Ces gens sont pour la matière et contre l’esprit. 

            Et les diverses confessions religieuses à des degrés divers (il faudrait finasser mais j’ai pas la motivation..) qui sont pour l’esprit mais haïssent la matière plus ou moins consciemment et donc la Femme et le plaisir qui va avec... En effet dans un tel cas, la jouissance extatique des corps entre en compétition avec la jouissance béatifique qui ne devrait être donnée que par Dieu seul..

            D’où les tentatives de contrôle d’Eros par les uns comme par les autres.

            • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:22

              Oui Gollum, Eros est la pulsion de Vie, à l’opposé de Thanatos qui détruit.

              D’où sa tentative d’extinction par les religions monothéistes, la béatitude ne pouvant exister que par l’idée de Dieu. (Quoique, en lisant Les Illuminations de Sainte Thérèse d’Avila, je me sois beaucoup posé la question : en transposant un peu, elle nous a offert là de très belles pages érotiques !).

              Actuellement, Eros est contrôlé par les états, on domine mieux quelqu’un de frustré, on peut l’entraîner dans le sens du pouvoir dominant...

            • lulupipistrelle 19 octobre 2012 15:32

              Il y a deux ennemis d’Eros ...

              Que deux ? moi je peux aussi vous citer la déprime, la fatigue chronique, des maladies auto-immunes, etc...

              Bref des scories de notre époque.


            • Hermes Hermes 19 octobre 2012 15:37

              Bonjour Caroline,

              Eros est contrôlé par les états ? Sans doute mais plus difficlment que Thanatos qui est encore bien plus contrôlé, invoqué, et armé  !

              Par ailleurs vous avez sûrement constaté la connivence de ces comparses : ce sont les deux seules portes de l’irrationnel qui s’ouvrent aux êtres humains dans leur profond sommeil.

              Et s’il y avait d’autres portes ?

              Dans le sommeil c’est l’oscillation entre la crainte et le désir. Eros et Thanatos se jouent de nous comme d’une vulgaire balle de ping pong. Ils ne craignent qu’une seule chose : c’est que nous cessions de nous laisser attirer d’un côté ou de l’autre, que laissions mourrir ce jeu en émergeant dans le présent. Voir que ce ne sont que des fantomes.

              Le désir peut sans doute prendre un autre sens alors. Peut-être parlez vous de aussi de cet autre Eros...

              Merci à vous d’être là  smiley

               


            • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 17:45

              Merci Hermès,

              Je suis zémue et flattée, c’est un immense compliment que vous me faites là !

              Eros et Thanatos n’ont jamais cessé le combat - mais Eros est toujours là, bien vivant.
              On met en lui tout notre espoir...

            • Fergus Fergus 19 octobre 2012 10:28

              Bonjour, Caroline.

              Une chose que l’on oublie de dire : désormais, ce sont très souvent les femmes qui portent l’étendard de l’érotisme (voire de la pornographie) à l’image de Françoise Rey qui nous a naguère enseigné un usage très particulier des crayons de couleur.


              • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 10:59

                Oui, vous avez raison Fergus : l’érotisme littéraire actuel est une spécificité féminine - récente. Peut-être parce que les femmes sont plus créatives, qu’elles n’excluent pas l’amour et donc ne tombent pas dans le porno déshumanisé, et peut-être aussi parce que leur sexualité est plus riche et plus diverse que celle des hommes ?


                Mais non, là, j’exagère ! J’ai oublié, dans mon texte, mais je voulais faire court, de citer les merveilleuses « Chansons de Bilytis », écrites par... un homme !

              • Fergus Fergus 19 octobre 2012 11:14

                @ Caroline.

                Pour sourire en rapport avec le sujet, petit extrait d’un bouquin que j’ai commis naguère. Protagonistes de la scène : l’animatrice (sexuellement vorace) d’une émission télévisée destinée à lancer de jeunes talents de la musique et un vicomte flûtiste désargenté en quête de notoriété :

                « J’aime beaucoup la flûte, avait-elle dit au vicomte lors de sa première apparition, avant d’ajouter sur un ton proche de l’attentat à la pudeur : j’en joue moi-même avec une certaine dextérité. Bien pris en main, cet instrument prend rapidement du volume sans rien perdre de sa douceur. Naturellement cela demande de la technique. En fait, tout est dans le doigté et le jeu des lèvres. Surtout les lèvres : ce sont elles qui modulent, elles qui permettent à l’instrument d’exprimer toute sa puissance. Pour peu que les doigts soient habiles sur le corps de l’objet, celui-ci s’anime, vibre et finalement donne sa pleine mesure pour le plus grand bonheur d’un virtuose inondé de plaisir !... Mais j’aurai très vite l’occasion de vous faire apprécier la qualité de mon jeu, mon jeune ami... »

                Bonne journée.


              • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:25

                Très bon ! Vous attendez quoi pour publier la suite ?

                Et la référence au Vicomte ! C’est à ces petits détails que l’on reconnait le talent...

              • Fergus Fergus 19 octobre 2012 23:01

                Bonsoir, Caroline.

                En fait, la suite (et ce qui précède) existe déjà dans un bouquin, émaillé de scènes de gaudriole et très librement inspiré par le parcours professionnel de l’une de mes cousines qui, appelée en urgence une nuit pour intervenir sur une personnalité, a joué un rôle très particulier durant les premières heures qui ont suivi le décès d’une certaine « Patricia » contre un pilier du tunnel de l’Alma. Une cousine... thanatopractrice et... pilier de rugby ; elle fut même championne de France. Etonnant, non ?


              • Caroline Courson Caroline Courson 20 octobre 2012 09:04

                Vous m’en direz tant !

                Eros et Thanatos réunis dans un même bouquin autobiographique... Ca doit avoir une certaine allure ! Mais je n’en saurai pas plus, je suppose ? Merci déjà de m’avoir mis l’eau à la bouche smiley 

              • Fergus Fergus 20 octobre 2012 09:33

                @ Caroline.

                En fait, il s’agit bel et bien d’un roman, même s’il a été inspiré, pour les grands traits de personnalité de l’héroïne, par cette cousine et agrémenté de quelques anecdotes qui me sont plutôt personnelles. Je n’en dis effectivement pas plus car je ne souhaite pas utiliser AgoraVox pour en faire la promotion. A toutes fins utiles, si vous souhaitez en savoir plus sur « Patricia », je vous invite à lire ce court article, rédigé en septembre 2009 : Quand Lady Di s’appelait... Patricia. Vous y apprendrez l’identité de cette cousine thanatopractrice et pilier de rugby.

                Je vous souhaite une excellente journée.


              • LE CHAT LE CHAT 19 octobre 2012 10:44

                le fauteuil va prendre de la valeur ! est ce considéré comme une oeuvre d’art ?  smiley


                • Fergus Fergus 19 octobre 2012 10:54

                  Bonjour, Le Chat.

                  Curieux, cette popularité du film « Emmanuelle ». Mon épouse et moi avions tenté de la regarder avant de laisser tomber en cours de route tant il était ennuyeux. Je suppose que cette popularité est liée au caractère pionnier du film érotique grand public.


                • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 11:08

                  Encore une fois vous avez raison Fergus !


                  En 74, Emmanuelle a fait l’effet d’une bombe, c’était un tabou qui sautait. 50 millions de spectateurs dans le monde quand même ...(Intouchables et les Ch’tis peuvent s’aligner smiley !)

                  Mais c’était relativement ennuyeux à regarder (et pourtant, j’étais jeune et innocente !).

                  C’est le phénomène de société qui fut intéressant, plus que la valeur de l’oeuvre...

                  Mais l’érotisme étant essentiellement suggestif, puisque tout se passe essentiellement « dans la tête », la littérature y est bien supérieure au cinéma !

                • LE CHAT LE CHAT 19 octobre 2012 11:38

                  Salut Fergus ,
                  Emmanuelle , c’est vraiment mortellement chiant ! je préfèrait nettement l’Empire des sens , ou alors pour se marrer un bon coup les films de Russ Meyer de la m^me époque ! smiley


                • Fergus Fergus 19 octobre 2012 14:14

                  @ Caroline.

                  Vous avez raison, l’érotisme suggéré de la littérature est infiniment supérieur à celui, explicite, du cinéma. Les jeunes, trop tôt exposés au porno cinématographique et malheureusement si peu lecteurs ne savent décidément pas ce qu’ils perdent !


                • Fergus Fergus 19 octobre 2012 14:18

                  @ Le Chat.

                  Confidence : je n’ai jamais pu voir « L’empire de sens » pour cause de blocage sur la fin du film. La cause : une phobie de tout ce qui est couteau, rasoir et même aiguille.


                • Gaetan de Passage Gaetan de Passage 19 octobre 2012 12:32

                  Effectivement, l’amour platonique, c’est de la couille.


                  • alinea Alinea 19 octobre 2012 13:40


                    La fugacité des évocations, la pudeur des expressions de la littérature érotique, n’ont plus lieu d’être dans un monde où chacun parle de sa sexualité de la même manière qu’il parle de ce qu’il mange.

                    Quand il ne l’exhibe pas !

                    La sexualité s’apprend à l’école : on a « libéré » le sexe !

                    Mais on ne trouve jamais la mesure : entre l’étouffoir de la culpabilité et sa cohorte de névroses et l’affichage à tout va, il y a eu des petits moments, plus délicats dans l’expression et où la liberté se vivait dans l’intimité.

                    La pornographie est au sexe ce que le vocabulaire d’aujourd’hui est au langage : appauvrissement compensé par une surenchère de superlatifs ou surenchère d’images crues.

                    La nuance n’est pas dans l’esprit du temps, dans aucun domaine : que les êtres qui l’appréciaient s’adaptent !!


                    • Gabriel Gabriel 19 octobre 2012 14:03

                      Belle analyse Alinea, le sexe est devenu un produit de consommation tout du moins vu comme tel. Le parallèle que vous faites entre la pornographie et le vocabulaire d’aujourd’hui est d’une justesse fort à propos. Quant à s’adapter, pas tout à fait, sans érotisme mais surtout sans amour, le sexe perd beaucoup de son intérêt et n’est que le reflet d’un besoin physique primaire guidé par nos cerveaux reptiliens. Cela dit, j’adhère encore au concept suivant : « Faites l’amour pas la guerre… » 


                    • Fergus Fergus 19 octobre 2012 14:21

                      Bonjour, Alinea.

                      J’aime bien le terme « surenchère » : il va comme un gant (ou plutôt un gros préservatif) à Rocco (Siffredi) et ses frères du porno.


                    • Caroline Courson Caroline Courson 20 octobre 2012 09:18

                      Hello Alinea !

                      C’est dans le porno que le sexe s’exhibe et se dénie (cf les différents commentaires à ce sujet).

                      Mais il n’arrivera jamais à tuer l’érotisme dans lequel, vous le dites si bien, « la liberté se vit dans l’intimité ».

                      On peut se lamenter de la façon dont les ados découvrent aujourd’hui la sexualité prétendument libérée, dans la grossièreté, le vulgarité et la laideur des sentiments annihilés et remplacé par une mécanique sans joie, sans expression..
                      Mais on ne peut pas désespérer. Ca changera, forcément...


                    • Caroline Courson Caroline Courson 20 octobre 2012 09:19

                      remplacés, sorry...


                    • Croa Croa 19 octobre 2012 14:59

                       « chacun de nous en possédant au moins un ! »

                       smiley Heureux êtres qui en ont deux et jouissents des deux faces de l’érotisme ; ! smiley


                      • Georges Yang 19 octobre 2012 16:30

                        Je me souviens d’un caliquot peint avec lettres latines et arabes, rescapé descombats à l’arme lourde autour de la Place des canons à Beyrouth

                        Il ne restait pas un palmier, les maisons étaient en ruine, mais trônait ce caliquotde plusieurs mètres carrés transpercé par les balles, à la gloire du film Emmanuelle

                        C’était suréaliste , en 1977


                        • Caroline Courson Caroline Courson 19 octobre 2012 17:42

                           Merci, très belle et très triste anecdote, en effet surréaliste !


                          Une évocation de la fin d’Electre : « Cela s’appelle l’Aurore », on peut voir cela comme ça, si vous connaissez le texte ? Le pouvoir d’espérance de l’érotisme, ça a de l’allure !

                        • Jean-Marc B 20 octobre 2012 07:44

                          Aurore dernier mot d’« Electre » de Giraudoux.
                          C’est ainsi que le mendiant nomme le jour qui se lève à la femme Narsès (réputée pour ne pas être bien belle). L’aurore serait l’acmé de la lumière portée sur le monde par Electre.
                          Cette lumière, dans le chaos, pourrait-elle aussi évoquer les éblouissements, délices des amours heureuses accessibles à tous... ?...


                        • Caroline Courson Caroline Courson 20 octobre 2012 09:07

                          Bonjour Jean-Marc,

                          Vous avez découvert cette citation qui est une de mes préférées.

                          Je l’ai beaucoup triturée dans tous les sens pour en extraire la réalité de l’espoir caché.

                          Et c’est une des conclusions aux quelles je suis arrivée. Il y en a d’autres possibles évidemment, mais celle-ci est belle, donc je l’ai adoptée (provisoirement !)

                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 21 octobre 2012 10:15

                          Je porte plainte contre cet article que j’ ai lu hier soir .

                          Avec de la colle prévue à cet effet j’ ai affiché mon sexe j’ arrive plus à le décoller .

                          Je ne vous remercie pas .


                          • cyclo 21 octobre 2012 16:50

                            Franchement, y a pas un chat à fouetter, ni de quoi faire un éloge.
                            Je ne sais pas si c’est une harlequinade sm comme on l’a écrit ailleurs, mais l’écriture est plate, insipide, les clichés pulullent, le tout est d’un niaiseux qui ferait passer bien des téléfilms moyens pour des chefs-d’oeuvre immortels.
                            Bien sûr, ça va faire lire au moins un livre ; mais avouez que c’est un peu désolant et pour la littérature et pour la librairie (car la majorité des ventes va se faire dans les hypermarchés, ce « livre » n’étant qu’un produit, comme ils disent).
                            Je ne suis en rien pudibond, mais y en a un peu marre des conneries qui nous arrivent en masse des States...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès