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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Rire au moyen âge... et à tous les temps

Rire au moyen âge... et à tous les temps

Il est complètement erroné de considérer le moyen âge comme une période sombre et inhospitalière. Depuis quelques décennies, des chercheurs ont largement restauré cette vision. Le rire au moyen âge, à travers les fabliaux, les petits contes comiques,aux soties et farces, pièces de théâtre drôles était à l'honneur. On riait de tout et de tous : De la vie, mais aussi de la camarde que l'on illustrait d'une manière ludique, comique et grotesque. Les paysans étaient moqués, mais aussi les bourgeois, les curés, les seigneurs. Tous les sujets et toutes les classes sociales étaient raillés, rien ni personne n'était épargné. Mieux, l'humour fut est restera toujours, l'une des portes qui ouvre sur l'art, les idées, les savoirs...

La première raison de cette méprise est que nous avons des préjugés sur l'essence même de l'humanité. Certes, il existe des modes, les traditions culturelles de surface, les masques de chacune des époques qui dissimulent les insuffisances, les peurs et les failles. Mais la psyché dans son essence est libre et spontanée.

Cette vision comme en amont du sens, elle participe à la vie.


Les hommes dans le moment de leur histoire, font émerger des merveilles, la flexibilité, l’inventivité, la créativité, l’envie de vivre, la foi, l’amour, l'humour « Ce n’était pas mieux hier », selon la formule consacrée...mais «  ce n’est pas mieux aujourd’hui ».

"L’homme au moment de sa propre histoire se construit et invente son univers." Le passage du pèlerin du voyage intérieur (Levi-Strauss ) qui a vécu et qui nous dit (avec Novalis)

« c’est en nous, sinon nulle part, qu’est l’éternité avec ses mondes, le passé et l’avenir ».

L'expression populaire allait par les chemins, les villes et les campagnes, dans les châteaux se concentrait. Ils se nommaient trouvère dans le nord, troubadour dans le sud, ils trouvaient, composaient des histoires, des poésies. Le ménestrel, poète et musicien, allait de château en château. Le ménestrel récitait des vers, les chantait en s'accompagnant d'instruments baroques. Le jongleur exécutait des acrobaties et des tours d'adresse avec des animaux savants.

A partir du XII e siècle se développait, parallèlement à la littérature noble, aristocratique, les exploits des preux chevaliers, une littérature plus populaire, plus réaliste ou le rire s'engouffrait sans retenue. La littérature comique et satirique, jugée plus vulgaire et grossière. Les gens des bourgs, sédentarisés dans le commerce et l'artisanat, les bourgeois, goûtaient les fables et les contes populaires à la moralité pratique. Ils subissaient la pression des nobles puissants et savouraient, juste revanche, la moquerie dans leur dos. Les romans à bestiaire, d'Esope à La Fontaine, traversaient ce temps, illustrant les intrigues et les caractères humains en masquant à peine leurs homonymies originelles.

Le moyen âge peignait des danses macabres ou danses de la mort qui évoluaient entre le comique et le grotesque pour mieux rappeler l'égalité de tous les hommes devant la mort. Le rappel de la mort pour éveiller les consciences.

Danse macabre au moyen âge

Le judéo-christianisme s'était abattu sur le monde comme une hégémonie divine pour les uns, chaînes salvatrices pour les autres...le rire et l'humour naquirent de l'oxymore. De fins politiques veillaient. Les famines, les plaies, les épidémies et les guerres remplissaient en partie l'espace d'ombre médiéval. Il fallut que l'âme exulte pour éviter le chaos et les révoltes.

La fin du millénaire prenait dans les consciences la forme apocalyptique de l'espérance. A la censure, à la puissance de Thanatos, le remède devint l'humour, l'amour, l'artisanat et l'art. La force du vivant, de l'instinct, la belle nature, ses promesses architecturales et l'érection étonnante et miraculeuse de ses flèches de cathédrales pointées vers le ciel comme un appel au divin. Les derniers siècles du moyen âge furent inspirés, grandioses et vraiment inégalés en perfection, finesse et abondance créative. Dans la foi et le savoir faire, l'humanité culmina et triompha. Quel sculpteur, responsable de chantier ou ecclésiastique pourraient tolérer que l'on façonna aujourd'hui, accrochés au parois, dans les coursives des sanctuaires, des scènes lubriques et paillardes. Diabolisation certes, mais représentations osées...l'humour de ce temps, sa liberté d'expression. Quand à l'intérieur des colonnes et murailles majestueuses les chants grégoriens faisaient trembler les voûtes, ajoutant à l'enluminure des vitraux. L'ancrage, visuel, les formes , les perspectives et les couleurs éclatantes, les flammes des cierges. L'ancrage sensoriel par les parfums orientaux, les étoffes veloutées, les voilures douces et enveloppantes, la protection monumentale des arcs tendus au-dessus des têtes fragilisées, abandonnées. L'ancrage auditif par les voix, l'écho ouaté, les résonances colportées, les orgues vibrantes et les cloches retentissantes et joyeuses qui égrenaient les heures et rappelaient le moment des offices et des fêtes. La programmation neuro linguistique 1000 ans avant sa découverte. Les gens du moyen âge ne lisaient et n'écrivaient point majoritairement. Leur esprit était capté par la communication sans parole. Aux cœurs célestes et nobles qui répandaient la musique sacrée, répondaient à l'extérieur, les chansons de gestes qui mimaient les épisodes de la bible, les drames liturgiques. Sur le parvis des cathédrales, les places des églises, les fêtes religieuses étaient entrecoupées de spectacles profanes voire même obscènes. A l'époque de Noël, les églises devenaient aussi le théâtre de débordements, le vin aidant, la fête des fous. Le carnaval inscrivait les passages de l'hiver au printemps dans l'extravagance et l'exubérance théâtrale.

« La turbulence et la folie du monde en toute liberté »

L’irrévérence et les images de comédie : Un âne enseignant les écritures aux évêques,

le pape en renard et messire l’abbé en singe.

Comme le péché » (la pensée est d’Aristote et Rabelais l'a formulée : « Mieux est de ris que de larmes escripre, pour ce que rire est le propre de l'homme. »

Il faut attendre le 13ème siècle pour que l'humour et le rire soient mieux perçus. C'est à un chirurgien, Henri de Mondeville, que l'on doit ce changement d'opinion. Il explique : « ...que le corps se fortifie par la joie et s'affaiblit par la tristesse. » Cette reconnaissance positive du rire va perdurer jusqu'à la fin du 16ème siècle, jusqu'à la renaissance.

L'écrivain français Rabelais, 1494, (l'art gaulois) et un médecin anglais Richard Mulcaster (1553) contribuèrent à cette vision positive de l'humour et du rire.

Les siècles qui suivirent réprimèrent à nouveau le rire. Les principes de la religion catholique de l'époque furent clairs. Dans un ouvrage de Robert Barclay,

L’Apologie de la Vraie Divinité chrétienne (1676), on peut lire : « Il n'est pas permis aux chrétiens de pratiquer les jeux, les comédies, les sports de récréation ; ils ne conviennent pas au silence, à la sobriété et à la gravité catholique. Le rire, le sport et la chasse ne sont pas des activités chrétiennes ».

L'humour et le rire furent est resteront toujours, l'une des portes qui ouvre sur l'art, les idées, les savoirs, le bien être partagé. L'expression harmonieuse de la vie. Puissions nous rester attentifs et vigilants aux systèmes religieux qui critiquent, combattent et bannissent ce mode naturel et culturel de communication et d'expression.

Le nom de la rose d'Umberto Eco, le film de jean-jacques Annaut.

La violence de l'histoire, l'inquisition, sont plutôt postérieures au moyen âge, un rappel historique de la renaissance plus culturellement bridée.

 


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18 réactions à cet article    


  • Furax Furax 13 avril 2013 10:40

    Merci pour cette joyeuse réhabilitation du Moyen Age si piteusement diffamé par vos « historiens » du dix neuvième siècle !
    Il nous faudrait un Jérôme Bosch pour laisser à nos successeurs une représentation valable de notre époque ;
    http://a407.idata.over-blog.com/400x775/0/54/71/27/ARTISTES-ECRIVAINS/La-nef-des-fous-Jheronimus_Bosch_011.jpg
     smiley


    • Gollum Gollum 13 avril 2013 11:17

      Grande époque que le Moyen-Âge. 


      Si l’on veut s’immerger dans la mentalité de l’homme chrétien de cette époque rien de tel que M-M Davy : http://www.amazon.fr/Initiation-médiévale-Marie-Madeleine-Davy/dp/2850768820/ref=sr_1_9?ie=UTF8&qid=1365843683&sr=8-9&keywords=davy+mao-âmadeleine


      La diffamation dont parle Furax fut bien évidemment orchestrée par les Lumières afin de faire de cette époque une époque d’obscurantisme, époque d’obscurantisme qui fut capable d’ériger des Temples d’une beauté prodigieuse, dédiés à la Gloire du Très Haut, ce qu’un moderne ne peut évidemment comprendre, et qui faisait une unification européenne bien supérieure à l’Europe du fric d’aujourd’hui...

      Philippe le Bel, falsificateur de la monnaie, en proie à des difficultés financières considérables, en décrétant la mort de l’Ordre du Temple, et l’assujettissement de la Papauté à la Royauté, cela afin de renflouer ses caisses, mit à mort ce Moyen-Âge lumineux..

      La Renaissance (admirez ici le vocabulaire utilisé par nos modernes.. ) n’était plus très loin.

      Et la progression du matérialisme fit des pas de géants...

      Aujourd’hui, l’Europe du fric est prête à s’écrouler. Quelle résurrection qui surprendra le monde nous est donc promise ?

      • COVADONGA722 COVADONGA722 13 avril 2013 13:45

        bonjour Gollum


        Philippe le Bel, falsificateur de la monnaie, en proie à des difficultés financières considérables, en décrétant la mort de l’Ordre du Temple, et l’assujettissement de la Papauté à la Royauté, cela afin de renflouer ses caisses, mit à mort ce Moyen-Âge lumineux.

        un peu réducteur pour celui qui fut le premier instigateur d’un état régalien .Je ne méconnais 
        pas la «  légende dorée » du temple . Mais quel pouvoir pourrait tolérer sur son sol un ordre
        non féal possédant troupes et forteresse ? La terre sainte perdue plus rien ne justifiait la présence d’une ’ légion étrangère« non inféodée !
        Falsificateur de monnaie comme vous y allait » il la rognait tout au plus" reste que bien avant 
        les pourceaux démocrates actuels il avait comprit que qui contrôle et bat monnaie gouverne réellement .Vous aurez compris que je suis un admirateur du roi de fer !
        cdtl
        Asinus ; ne varietur 

      • Gollum Gollum 13 avril 2013 17:19
        un peu réducteur pour celui qui fut le premier instigateur d’un état régalien .

        Non je suis allé à l’essentiel. Philippe le Bel courait après l’argent. Ci-joint un extrait Wiki : 

        Pour assainir les finances et acheter le Quercy aux Anglais contre une rente de 3 000 livres, il s’attaque à ceux qui ont de l’argent, y compris aux religieux de l’Église catholique, aux Lombards, aux Juifs (« Don de joyeux avènement » en 12853) et aux Templiers.

        Ailleurs le même article Wiki dit que ce Roi s’est mis à dos toute la société française de l’époque...

        Je ne méconnais 
        pas la « légende dorée » du temple . Mais quel pouvoir pourrait tolérer sur son sol un ordre
        non féal possédant troupes et forteresse ? 

        Il s’en est très bien accommodé jusqu’à ce qu’il ait besoin de fric..

        Les autres souverains n’ont pas eu de problèmes avec le Temple et ont tous déclaré que le Temple était innocent des crimes qui lui étaient imputés... Philippe le Bel s’est conduit de façon ignominieuse, en soudard qu’il était (se rappeler sa tentative de mettre la papauté au pas avec l’affaire d’Agnani). Il n’hésita pas à faire élire Bertrand de Got comme Pape et à le maintenir sous sa coupe à Avignon pour avoir la peau du Temple.. Le même Clément V finira par reconnaître l’innocence du Temple. 

        La terre sainte perdue plus rien ne justifiait la présence d’une ’ légion étrangère« non inféodée !

        Ça c’était la couverture officielle et visible. En fait le Temple était beaucoup plus que cela, un ordre initiatique. Les cathédrales gothiques n’auraient jamais vu le jour sans lui.

        Falsificateur de monnaie comme vous y allait » il la rognait tout au plus" reste que bien avant 
        les pourceaux démocrates actuels il avait comprit que qui contrôle et bat monnaie gouverne réellement .

        Oui il avait compris comment falsifier la monnaie, bien d’accord ! Alors quand je vois Pierre Hillard défendre Philippe le Bel contre le Temple sous prétexte que celui-ci était l’oligarchie de l’époque je dis qu’il se fout du monde parce que son poulain se comportait exactement comme les financiers véreux d’aujourd’hui... et que Philippe le Bel a inventé l’absolutisme royal, c’est-à-dire la séparation totale du royal et du sacerdotal au profit du royal... Napoléon s’en inspirera plus tard en essayant de mettre au pas Pie VII...

        Voir un catholique comme Hillard défendre ce genre de personnage est du plus haut comique et contraire aux valeurs qu’il prétend défendre.. Pourquoi le fait-il ? Tout simplement parce que le Temple a été le support d’un ésotérisme chrétien que lui et les siens détestent profondément..

        Vous aurez compris que je suis un admirateur du roi de fer !

        Pas moi. Je crois que nous n’avons pas tout à fait les mêmes valeurs.

      • alex 13 avril 2013 21:36

        Bainville explique dans son Histoire de France que l’origine des tensions entre Boniface VIII et Philippe Le Bel est la Flandre. En effet pour se protéger de la menace anglaise (menace Ô combien réelle et traumatisante de notre histoire), le roi souhaite conquérir ce territoire, ce que le pape Boniface désapprouve.

        S’en suit les luttes entre les deux compères par média interposé avec la bulle du pape et la contre bulle du roi, et c’est de ce combat que découle la destruction de l’ordre du Temple que le roi voyait alors comme une menace potentielle du fait de son internationalisme et de sa dévotion à l’Eglise de Rome.

        Philippe le Bel va même jusqu’à faire enlever le pape qui en mourra malencontreusement.

        J’ai envie de dire que faisant ainsi, Philippe suit la logique laïque du Christ en rendant à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Les méthodes étant malheureusement empruntes de la violence de l’époque.

        Et effectivement, le roi de France établissant ainsi le pouvoir régalien de la monarchie. Ce qui ne la coupe pas forcément des liens qu’elle tisse avec les papes qui siègeront pendant des années à Avignons.


      • louphi 13 avril 2013 11:48

        jack mandon

        « Rire au moyen âge et à tous les temps »

        HI !HI ! HI HI !

        HA ! HA ! HA ! HA !

        HE ! HE ! HE ! HE ! HE !

        HÉ ! HÉ ! HÉ ! HÉ ! HÉ ! HÉ !

        HÊ ! HÊ ! HÊ ! HÊ ! HÊ ! HÊ ! HÊ !

        HU ! HU ! HU ! HU ! HU ! HU ! HU ! HU !

        HO ! HO ! HO ! HO ! HO ! HO ! HO ! HO ! HO !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 13 avril 2013 13:22

          Bon texte,merci .
          Et vrai que la recherche historique des dernières décennies change notre vision de cette période .


          • COVADONGA722 COVADONGA722 13 avril 2013 13:38

            yep , mr Mandon bel introit , Jacque le goff a publié au crh un texte passionnant sur ce sujet


            devinette :
              Dont vient ce que par coustume le plus des femmes ont les cuisses et en amont plus groz que les hommes ? 

              – La raison est telle que l’englume doibt estre plus grosse que les marteaulz. 
              Asinus : ne varietur

            • alinea Alinea 13 avril 2013 14:17

              Jack
              Nous avons peut- être aujourd’hui besoin de ces réminiscences, parce que le socle de nos sociétés peuvent nous paraître plus doux, en même temps que le « virtuel », « l’anonymat », - parce que la non acceptation de nos limites nous rend frustrés et impuissants- nous relèguent à la transparence !
              C’est dommage que l’humain ait évolué en « faisant table rase » ! Si on avait fait ça de manière plus posée, plus intelligente, nous n’aurions rien perdu des bonheurs du passé, tout en gagnant les progrès d’une « bonne vie » ! Mais, ce serait long, je crois qu’il n’y a pas de hasard ; notre fragilité naturelle doit nous inciter à plus de « bonne humeur », que celle, refusée aujourd’hui, que l’on doit à nos semblables !!
              ( Peux-tu me rendre un service : peux-tu me dire « ma note » en modé ?
              Merci !!)


              • jack mandon jack mandon 13 avril 2013 21:10

                alinea

                +6 -4 +2 avec mon + à bientôt ptite soeur

              • alinea Alinea 13 avril 2013 22:48

                Merci Jack ; un peu inquiète sur mon sujet, j’avais peur d’avoir été laminée !
                Tu ne parles pas de la femme ! Il me semble bien qu’elle n’était à cette époque ni objet ni contrainte. n’est-ce pas l’époque de « l’amour courtois » pour les uns, et d’une franche paillardise pour les autres ?
                Désolée de t’avoir dérangé grand frère !


              • alinea Alinea 14 avril 2013 10:53

                Après quelques relectures, succinctes, : l’amour courtois ? Non merci !
                Moi, dès qu’on me dit qu’il y a des poèmes et de la musique, je crois que c’est le paradis !!  smiley


              • travelworld travelworld 13 avril 2013 16:55

                Il faudrait mettre Moyen-âge au pluriel Entre le bas et le haut, il y a de sacrées différences


                • captain beefheart 13 avril 2013 18:43

                  Le plus grand nombre des procès en sorcellerie ont eu lieu après 1500 ,dont pendant la réformation et la contre-réformation ,jusqu’à la fin du 18ème siècle,aussi bien sous pouvoir catholique que protestant.

                  Merci à l’auteur de vouloir réhabiliter notre regard sur ce Moyen-Age . Je considère que notre éducation nous a bien inculqué que nous sommes mieux dans tous les domaines que nos aïeuls ,et que dans l’avenir on fera encore du progrès,ce qui est évidemment faux. Pendant notre histoire humaine nous avons collectivement et individuellement perdus également beaucoup de savoirs ,savoir-faires et autres techniques manuelles,sans nous en rendre compte.


                  • gaijin gaijin 14 avril 2013 11:11

                    oui
                    il faut réhabiliter le moyen âge
                    mais aussi l’antiquité, et la préhistoire .......
                    c’est toute l’histoire qu’il faut réécrire en se basant sur les faits ( au moins ceux connus )
                    il faut en finir avec ces soit disant lumières qui ont plus aveuglé l’homme qu’autre chose
                    et en revenir a « la lumière » celle qui éclaire ....

                    quoi de plus ? :
                    alléluia .....

                    ( mais aussi bien sur om mani padme hum ........ou ce que vous voudrez .....)


                    • Gollum Gollum 14 avril 2013 19:23

                      Oui vous avez raison l’Alchimie est omniprésente à cette époque. On trouve des motifs alchimiques et initiatiques dans toutes les cathédrales gothiques et souvent dans les romanes aussi.. 


                      Philosophie totale de la matière en relation avec l’esprit, difficile d’accès en raison d’un langage symbolique omniprésent sans compter l’utilisation de ce qu’on appelle la langue des oiseaux, l’Alchimie est la discipline initiatique la plus dure en raison des travaux harassants demandant un investissement total, sans compter la formation livresque préalable..

                      L’Alchimiste présuppose que toute matière est vivante, notamment les métaux.. Pour un alchimiste un métal travaillé par la métallurgie est un métal mort. Il n’est donc pas utilisable pour l’œuvre. Seul le minerai directement extrait de la mine peut faire l’affaire..
                      L’Alchimiste doit être élu par le Ciel par l’intermédiaire de rêves ou de visions afin de pouvoir commencer l’Œuvre.. C’est ce que montre la planche 1 du Mutus Liber

                      C’est une œuvre totale qui nécessite l’aide du Cosmos tout entier. On le voit dans la planche 4 du même Mutus Liber où l’on voit un couple d’alchimistes recueillir la rosée sur des draps, ces draps ayant été frappés par les ondes cosmiques toute la nuit..

                      Bien évidemment les rationalistes du début des Lumières jusqu’au XIXème siècle (surtout le XIXème d’ailleurs..) raillèrent cette prétention des alchimistes de pouvoir transmuter un corps dans un autre jusqu’à ce que la théorie atomique finisse par concéder qu’en effet la transmutabilité des corps était un fait...

                      Notons ici que si on prend les métaux dans l’ordre de rapidité des planètes correspondantes, soit de la plus rapide à la plus lente :
                      Lune (Argent), Mercure (Mercure), Vénus (Cuivre), Soleil (Or), Mars, (Fer), Jupiter (Étain), Saturne (Plomb) et que l’on réarrange cet ordre en partant du Fer (cela s’explique plus loin) et cela de 5 en 5 on obtient le nouvel ordre suivant :

                      Fer, Cuivre, Argent, Étain, Or, Mercure, Plomb.

                      Dans cette nouvelle liste issue je le répète de l’ordre traditionnel, moyen-âgeux donc smiley, on se retrouve avec une liste des métaux croissants selon le numéro atomique que je donne ici :

                      Fer (26), Cuivre (29), Argent (47), Étain(50), Or (79), Mercure (80), Plomb (82).

                      Le rationaliste impénitent dira bien évidemment que c’est le hasard..

                      Je laisse le lecteur seul juge.

                    • Corinne Colas Corinne Colas 14 avril 2013 15:13

                      Bel article !


                      • jack mandon jack mandon 15 avril 2013 08:49

                        A tous, n’en déplaise à certains,

                        La puissante papauté, catholique, apostolique et romaine
                        n’a eu de cesse de s’inspirer d’un traitre, colérique et analphabète, Pierre
                        et d’un arriviste, misogyne et dogmatique, Paul.
                        A travers l’histoire et hélas encore aujourd’hui le résultat est consternant.

                        Le royaume de Jésus n’était pas de ce monde.
                        Tout le monde l’avait trouvé trop grand...
                        Et il n’avait pas été prophète en son pays.
                        L’amour qu’il proposait n’était ni le rejet ni la fusion mais la reconnaissance de l’autre.
                        cela ne pouvait intéresser les puissants et leur goût obsessionnel du pouvoir. 

                        Et ce sont souvent les philosophes qui en parlent le mieux.

                        Bon modèle pour tous. À imiter donc ce trait sobre et riche de vraie sagesse, chacun fera sagesse un peu de ce qu’il a. Et sans aucun doute sera mieux lui-même, par la seule attention à copier une belle œuvre. Au lieu qu’à vouloir s’exprimer lui-même sans secours, il se déforme et grimace. Conduit, non conduisant. Esclave, comme sont et restent tant d’autres, parce qu’ils n’ont point voulu imiter.

                        Alain, PSE, XXI

                        Mais alors me direz vous que vient faire le rire au moyen âge
                        là dedans ?
                        Parce que le rire est d’une certaine manière la respiration
                        de l’âme, et qu’il permet, entre autre, à tous ceux que l’on
                        méprise ou que l’on manipule de briser les chaînes.
                        Ainsi vivaient naturellement les gens de bon sens
                        pour échapper à l’ombre envahissante des « seigneurs »

                        C’est l’ombre des puissants qui fut terriblement sombre
                        mais le Moyen âge fut lumineux par son petit peuple,
                        ses artistes, architectes, poètes, artisans, compagnons.
                        C’est tout ce que je voulais dire.
                        Merci de votre écoute

                         

                         

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