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Accueil du site > Tribune Libre > « 12 Years a Slave », le film sur l’esclavage qu’on ne peut (...)

« 12 Years a Slave », le film sur l’esclavage qu’on ne peut oublier

L’histoire :

Solomon Northup est un jeune noir libre de l’Etat de New York. Il gagne sa vie en tant que charpentier et joueur de violon. Il vit avec sa femme et ses deux enfants lorsqu’il est approché par deux artistes qui utilisent ses services puis le saoulent. Il se retrouve enlevé et vendu comme esclave. Sa vie d’homme libre n’est alors plus qu’un lointain souvenir remplacé par les coups de fouets, les humiliations, et le travail dans les plantations de cannes et de coton pendant 12 longues années en Louisiane.

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Il faut le dire, "12 Years A Slave" n’est pas un film facile à regarder, il s’agit d’une fureur qui contamine chaque plan sans jamais s’extérioriser totalement, avec des séquences de torture presque en temps réel.

Ce film est un véritable choc, un véritable uppercut qu’on vous file dans la tronche. Il vous prend à la gorge dès les premières minutes et ne vous lâche plus. Ici l’esclavage nous est montré à l’état brut. Très rapidement on souffre pour Solomon Northup, on souffre avec Solomon Northup, on devient Solomon Northup.

Les coups pleuvent, les plaies saignent, les humiliations s’enchaînent, et les larmes coulent. Toutes les souffrances qu’endurent Solomon sont plus insupportables les unes que les autres, et deviennent celles de chaque être humain.

Lorsqu’on est devant le grand écran, on se dit que Solomon Northup n’est plus seulement cet esclave victime de la barbarie, de la lâcheté, et de la folie de riches propriétaires du Sud des Etats-Unis, mais qu’il devient le symbole de toutes les atrocités présentes et passées faites par l’homme sur l’homme au nom d’une idéologie, d’une religion ou d’un pouvoir.

 

 

Oui, il y a dans "12 Years a slave", des scènes d’une violence insoutenables, et ceci dès le début du film.

Mais la scène la plus forte du film est à mes yeux celle où après s’être opposé à un contremaître blanc qui voulait le tuer, Solomon Northup est laissé pendu à une corde, avec juste un écart suffisant avec le sol pour que, sur la pointe des pieds, dans la boue, il ne meurt pas tout de suite. Au début, Northup occupe seul le centre de l’écran, où il se débat au prix de sautillements insoutenables, puis en arrière plan, on voit apparaître petit à petit les autres esclaves qui vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était, en prenant bien soin de ne pas jeter un regard vers celui qui est devenu l’esclave Platt. A un moment on voit même des enfants jouer et rire, comme pour mieux nous souligner que de telles scènes étaient d’une grande banalité à l’époque de l’esclavagisme. Seule une jeune esclave viendra à un moment lui apporter un peu d’eau.

Tous les enjeux du film sont contenus dans cette scène-clé, qu’il s’agisse de la cruauté des blancs considérant les noirs comme des biens périssables, ou de la passivité d’une population soumise à la pire exploitation de l’homme par l’homme.

Steeve Mac Queen nous fait réfléchir également sur les différents "propriétaires" de Platt.

Ainsi le premier maître de Solomon, William Ford, se révèle être un humanisme. Mais on le voit à plusieurs reprises manquer de courage lorsqu’il faut s’opposer aux pires cruautés des excès de salauds blancs qui l’entourent. Le second est l’horrible Epps, ce malade hyper-violent attirée par sa « meilleure ouvrière », Patsey ?

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Outre les violences physiques, Solomon doit subir les pires humiliations de la part de ce malade d’Epps. Quel pire supplice en effet pour Solomon que de se retrouver obligé de fouetter la pauvre Patsey, tout cela encouragé par la jalousie excessive de l’épouse d’Epps.

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On retiendra, bien sûr, la performance de Chiwetel Ejiofor dans le rôle de Solomon Northup. Avec force et justesse, il réussit une performance étonnante et captivante. Autant dans la maîtrise de silences, la profondeur de son regard que par l’impartialité de son jeu. Et que dire de Michael Fassbender tant la perfection de son jeu dans ce rôle d’esclavagiste fou et sadique est impressionnante.

A signaler également la performance de la jeune Lupita Nyong’o, qui est bouleversante de détresse dans le rôle de Patsey.

On n’oubliera pas les quelques mémorables scènes de gospel et les magnifiques décors naturels de la Louisiane.

Quant à Steve McQueen, il signe ici un film sur l’esclavage comme on n’en a rarement vu. De plus, il nous oblige à regarder en face les atrocités dont l’homme est capable.


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31 réactions à cet article    


  • gruni gruni 27 janvier 2014 09:57

    Bonjour fatizo


    Ton article est vraiment remarquable. Voila le genre de film qui permet de regarder la vérité en face et ce n’est pas toujours facile devant des images aussi dures d’après ton texte. Bien sûr on peut facilement imaginer la misère des esclaves ; lire peut également choquer mais un film est souvent encore plus réaliste et rend l’horreur encore plus difficile à supporter. On peut se demander parfois où sont les limites de la cruauté humaine s’il y en a. 

    Bonne journée

    • Aristoto Aristoto 27 janvier 2014 15:41

      Ha ça il est vrai qu’il est pas très difficile d’imaginer le sort des esclave de l’amérique du mississipi au 19è !!! Tu prende n’immporte quel abbatage industrielle de volaille ( hallal ou non peu ipmporte ) et tu remplace chaque tete de poulet par une tranche de negre esclave !!

      J’ose imagine que dans 200 ans on fera des films dénonciateur des horribles souffrance qu’on fait subit à nos cher animaux d’élevage !!

      Sinon surpris de voir un tel film si bien reçu chez la dissidence agoravoxien quand ’on se rappelle du sort réserve ici du pendant tarnatinesque du même sujet !! Peut etre que le lundi les suprémaciste blanc sont encore en grasse mat a cette heur !? qui sait !

      Enfin tant qu’on parle pas des juif ici tout va bien !


    • fatizo fatizo 27 janvier 2014 17:26

      Bonjour Gruni,

      Des images difficiles c’est vrai, mais au moins pour que certains qui refusent de voir la vérité puissent avoir un peu plus de mal à se regarder dans la glace.
      Et puis ces images sont moins choquantes que ce qu’on peut lire sur certains sites.
      Bonne soirée à toi .

    • George L. ZETER George L. ZETER 27 janvier 2014 22:44

      rare, un commentaire bien + intéressant qu’un article. bravo ! continuez d’être lucide.


    • julius 1ER 27 janvier 2014 11:33

      @musima

      bonne analyse mais comme tu le dis si bien les esclaves modernes, acceptent leur sort avec un grand fatalisme, sinon il y a belle lurette que le chômage aurait été éradiqué et que nous vivrions dans un monde bien plus harmonieux avec des priorités au bon endroit, je crois que le chemin sera encore long avant que les humains remettent les choses à l’endroit . 


      • Fergus Fergus 27 janvier 2014 13:21

        Bonjour, Fatizo.

        Excellent article ! Mais je n’irai pas voir ce film, précisément parce que la violence y est insoutenable et montrée de manière explicite. Ce n’était sans doute pas nécessaire. Dommage, car le thème est important et mérite d’être mis devant les yeux de chacun. Encore faut-il pouvoir supporter les scènes d’ultra-violence, ce qui n’est pas mon cas.


        • fatizo fatizo 27 janvier 2014 17:30

          Bonjour Fergus ;

          Je tiens à préciser que les scènes difficiles de ce film ne sont jamais gratuites, au contraire de ce qu’on peut voir trop souvent dans le cinéma américain d’aujourd’hui . Non, chacune de ces scènes sert à montrer quelque chose, à nous faire comprendre ce qu’était l’esclavage avec ses humiliations de toutes sortes.
          Bonne soirée Fergus

        • Pelmato 27 janvier 2014 14:20

          Je crois que ce n’est pas le lieu et la place de faire des commentaires provoquant et de relancer ce vieux « débat » qui consiste à dire que « les arabes ont été plus méchant que les blancs contre les noir »…(il n’y a pas de concurrence dans l’Histoire et un crime n’en excuse pas un autre) Il sagis la plutôt de rendre hommage a des générations qui ont souffert et de faire l’état des lieux de ce qu’il en est aujourd’hui… je crois profondément que ce n’est pas une question d’arabe, de noir ou de blanc mais plutôt le fait que des êtres humains ont décidés qu’ils valaient plus que certain de leur semblable…


          • fatizo fatizo 27 janvier 2014 17:33
            @Pelmato
            Un commentaire sensé .
            En effet, comment peut-on opposer tous ces crimes les uns aux autres. 

          • legrind legrind 27 janvier 2014 15:11

            Au fait l’esclavage n’a été aboli en Arabie Saoudite qu’en 1962 ? Enfin pas totalement :

            ça serait bien qu’un réalisateur arabe montre, dénonce..

            • tiloo87 tiloo87 27 janvier 2014 15:21

              Et les femmes n’ont eu le droit de vote qu’en 1944, en France ? An nom de quoi, ne l’avaient-elle pas ?


            • Fergus Fergus 27 janvier 2014 16:22

              Bonjour, Legrind.

              Et à en juger par le sort réservé aux travailleurs immigrés venus d’Asie centrale sur les chantiers de la future Coupe du Monde de football du Qatar, avec à la clé des dizaines de décès, on peut là aussi parler d’une forme d’esclavage. Un esclavage sur lequel une partie des caciques politiques français (de droite comme de gauche) et les dirigeants du PSG jettent un voile pudique.


            • Fergus Fergus 27 janvier 2014 16:25

              Bonjour, Tiloo87.

              Le même machisme que celui qui conduit aujourd’hui nombre de Français, en s’abritant derrière la reconnaissance du seul critère de compétence, à s’élever contre les textes paritaires parce tout le monde sait que c’est la voie obligée pour que cela entre dans les mœurs.


            • Pelmato 27 janvier 2014 16:48

              Ce n’est pas à nous de dire aux autres ce qu’ils doivent dénoncer. Nous avons déjà tenté de le faire pour que les Turques reconnaissent le génocide arménien. Et on a vue ce que cela à donné. Balayons déjà devant notre porte on a fort à faire…


            • claude-michel claude-michel 27 janvier 2014 16:57

              Dans le fond..rien n’a changé de l’époque du film et de nos jours...l’esclavage étant toujours d’actualité...Ce film prouve une fois de plus que les hommes sont des barbares voulant faire profit de tout.. !


              • Surya Surya 27 janvier 2014 17:44

                Votre article est magnifique, mais je doute du film lui même. Je précise que je ne l’ai pas encore vu, et ne sait pas si j’irai car après avoir regardé la bande annonce, j’ai l’impression d’une grande fresque hollywoodienne -orchestration conçue pour susciter l’émotion (comme d’habitude, il faut tirer des larmes car sinon il risque de ne pas y en avoir) esthétisme, comme le dit Musima plus haut (« indiscutablement esthétise l’histoire et font pleurer les voyeurs de cette horreur... »)...- que beaucoup de gens risquent de prendre, j’en ai peur, pour une simple fresque hollywoodienne, sans se rendre réellement compte que ce qu’ils voient sur le grand écran, ce n’est pas juste une histoire, ce fut la réalité. Et il n’y avait pas de belle musique et de belles images pour accompagner cette réalité. Alors on montre de la violence, on montre cette réalité de cauchemar, mais je crains que cela ne soit que pour faire plus « vrai ». Je ne comprends pas cette manie de vouloir faire des beaux films avec des sujets aussi dramatiques. Sans parler du fait qu’il faut absolument inclure dans la distribution des stars hollywoodienne, ça fera venir des spectateurs supplémentaires.

                Je crains que beaucoup de gens ne ressortent de ce film en pensant : « oh c’était horrible », puis passent à autre chose la minute d’après, en se dirigeant vers le métro ou ailleurs. Après tout, c’est du passé et on passe à autre chose. Je ne crois pas que ce sont ce genre de spectateurs qui s’intéressent vraiment à la condition des esclaves aux Etats Unis (ou ailleurs, ni au fait que l’esclavage existe toujours à l’heure actuelle). Pourquoi ne pas plutôt lire des témoignages écrits par d’anciens esclaves ? Il me revient en mémoire le nom de Frederick Douglass par exemple, et on peut trouver sur internet des références à ce sujet (études, témoignages...)
                Combien de personnes vont aller se plonger dans de tels documents et vraiment chercher à en savoir plus long sur les faits après avoir vu le film ?


                • fatizo fatizo 27 janvier 2014 17:56

                  Certaines rares critiques reproches à ce film son coté hollywoodien . En ce qui me concerne j’ai trouvé que bien sur, il y avait le soin de l’image que l’on peut reprocher à ce type de cinéma, mais que dans le même temps, il y avait quelque chose de brut, de plus instantané, que dans un pur produit du cinéma américain habituel.

                  Après sur le coté pédagogique, vu la place de moins en moins importante que prend l’histoire dans l’enseignement d’aujourd’hui, il faut peut-être passer par le cinéma pour que certains prennent conscience qu’ils sont passés à coté d’un acquis essentiel .

                • Surya Surya 27 janvier 2014 18:18

                  « Certaines rares critiques reproches à ce film son coté hollywoodien . »

                  Que ce genre de films, qui me semble d’après la bande annonce (une bande annonce est faite pour vendre, ne l’oublions pas) être du domaine du grand spectacle (tous les ingrédients y sont... Visent-ils les Oscars aussi, tant qu’à faire ?), fasse l’unanimité auprès de la majorité des critiques, confirme malheureusement ce que je pense. Qu’une opinion soit minoritaire ne la rend pas moins acceptable ou moins crédible, et parfois, c’est cette opinion là qui vise juste : les abolitionnistes américains étaient complètement minoritaires, au début. Je vais essayer de retrouver les critiques dont vous parlez, et je les lirai avec grand intérêt.

                  Mais je vous rejoins sur le fait que l’enseignement de l’histoire régresse de plus en plus, ce qui est dramatique. La connaissance de l’histoire est primordiale car elle seule garantit d’une part la bonne compréhension du présent, et d’autre part la non reproduction des erreurs (ou des horreurs) passées.

                  Il vaut mieux à la limite, en effet, parler de l’esclavage par l’intermédiaire du cinéma, quand bien même s’agirait-il d’un film à grand spectacle, que pas (ou plus) du tout.


                • RaphN RaphN 27 janvier 2014 18:25

                  Ha, amusant, encore un film sur l’esclavage dans le Deep South, et encore un film qui reprend les images bien senties sur l’esclave qui veut être libre... On n’a pas encore de film pour traiter cette question de la liberté sérieusement ! (sinon Buñuel !)

                  Ce n’est pas vrai que l’homme veuille être libre... On le comprend fort bien ; l’esclave est certes privé de liberté, il est soumis à l’arbitraire du maître (mais celui-ci est généralement beaucoup moins cruel et féroce qu’on ne le montre dans l’imagerie d’Épinal « démocratique », et qu’on ne le montre dans ce film), en échange de quoi l’esclave est nourri, logé, entretenu. Il a la certitude de sa nourriture et surtout, il est libéré de l’initiative de prendre lui-même sa vie en charge, ce qui est pire que d’obéir à quelqu’un. 

                  À deux reprises au moins, au cours de l’Histoire, on a connu la réaction d’esclaves, soudain libérés, effrayés de cette liberté. Lors de la Guerre de Sécession, après la proclamation par les nordistes de la libération des esclaves du Sud, on a de nombreux témoignages qui nous montrent les esclaves non pas heureux et déchainés, mais peureux, tremblant, revenant vers leurs anciens maîtres pour reprendre leur place. Même chose lorsque l’Italie, victorieuse en Éthiopie, a proclamé la liberté des esclaves traditionnellement maintenus dans les tribus. Les esclaves sont brusquement passés au niveau du prolétariat le plus bas, et erraient, affamés, en regrettant leur ancien état. 

                  Voilà pour l’homme... 

                  Maintenant, pour l’Histoire : l’esclavage a toujours existé, partout et sous toutes les latitudes : pas seulement des Blancs envers les Noirs, pas seulement des Arabes envers les Noirs, pas seulement des Noirs envers d’autres Noirs... Ne perdons pas cela de vue ! 


                  • Oceane 28 janvier 2014 13:36

                    RalphN,

                    L’hitlérisme n’était-il donc pas ce que l’on entend, lit et voit à la TV et au cinéma ? L’hitlérisme était-il donc « généralement beaucoup moins cruel et féroce qu’on ne le montre dans l’imagerie d’Epinal »démocratique« pour que »plus jamais ça« n’arrive ? Attention, le Crif et son célèbre avocat pourraient vous attaquer en justice.

                    Les complices de Hitler ont bel et bien existé, pourtant, les »résistants« à cette »bonté« hitlérienne sont donnés en exemple aux nouvelles générations.

                    Par contre, il ne faut surtout pas montrer que des Africains luttèrent pour leur Liberté. Et pour cela on va même jusqu’à montrer la bonté de l’esclavagiste et son descendant colonialiste envers celui qu’il prive de liberté par les attaques italiennes contre l’Ethiopie en omettant de rappeler que Mussolini s’allia ensuite à Hitler pour être »moins cruel« avec les Européens. Même si toute privation de liberté, quelque soit l’endroit du monde, le peuple concerné, appelle à une réaction inverse.

                     

                     »L’esclavage a toujours existé, partout et sous toutes les latitudes« , dites-vous : n’en parlons donc plus. 

                    Ou plutôt, s’il faut en parler, démontrons que les Africains adorent la servitude et ne peuvent s’en passer. Pour ce faire, montrons que « soudain libérés » des camps de concentration, les anciens esclaves de Hitler ne furent pas le moins du monde « effrayés de cette liberté » ou « peureux » et « tremblants », mais « déchaînés » de joie ; montrons qu’à l’inverse et »À deux reprises au moins, au cours de l’Histoire, on a connu la réaction d’esclaves, soudain libérés, effrayés de cette liberté. Lors de la Guerre de Sécession, après la proclamation par les nordistes de la libération des esclaves du Sud, on a de nombreux témoignages qui nous montrent les esclaves non pas heureux et déchainés, mais peureux, tremblant, revenant vers leurs anciens maîtres pour reprendre leur place. Même chose lorsque l’Italie, victorieuse en Éthiopie, a proclamé la liberté des esclaves traditionnellement maintenus dans les tribus. »

                     Ne montrons surtout pas que si l’Ethiopie fut vaincue lors de sa seconde agression par l’un des membre de la SDN, il y eut avant, une humiliante défaite des armées italiennes face aux Éthiopiens du négus Ménélik, à Adoua, le 1er mars 1896. Les Africains ne doivent pas le savoir, cela risquerait de donner des idées à certains mal intentionnés d’entre eux pour tenir tête aux héritiers de Mussolini et Hitler. Car ça conforte les descendants de leurs agresseurs dans leur ego surdimensionné de membre de la « race supérieure » ayant des devoirs envers les « races inférieures ».

                    Aussi, malgré les démentis cinglants de l’Histoire il existera toujours des gens pour affirmer qu’un gouvernement étranger a pour vocation à « proclame[r] la liberté des esclaves traditionnellement maintenus dans [leurs] tribus », à leur apporter la « démocratie », même « au bazooka » en détruisant leur pays.

                    Les Irakiens, les Afghans, les Libyens, les Syriens, ne montrent-ils pas leur reconnaissance à leurs « sauveurs » ? Non, eux, que des ingrats et les Africains reconnaissants, d’où ce besoin vital d’aliéner leur liberté en se soumettant à la « race des Seigneurs »

                    De la servitude volontaire chez les Humains, seuls deux exemples « au moins » émergent de l’esprit et on ne peut les retrouver que chez les Africains comme ailleurs on trouve la répudiation dans le Coran.

                     

                    Prendre les effets pour la cause.

                     

                    Pourquoi ne pas chercher à comprendre le processus observé après cette guerre de Sécession, c’est-à-dire, ce besoin de l’esclave de préférer sa condition servile à sa liberté ? Tous les anciens esclaves préférèrent-ils retourner à leur servitude ou y en eut-il pour la refuser ? Pour les besoins de son idéologie, Ralph pense que non.

                    Quels comportements adopte-t-on après des siècles de soumission d’un peuple à un autre si, seulement après quelques années de soumission l’hitlérisme a eu des complices au sein de ses victimes ? Quel peuple au monde ne présenterait pas le même de désir de servitude volontaire ? Les peuples d’Europe, bien évidemment ! Et avec l’aide des peuples sous leur domination. Comme quoi, il existe des peuples faits pour la soumission et d’autres pour leur domination.

                     

                     

                    Face à l’agression italienne sur un pays membre de la SDN, les autres membres de cette Société restèrent muets. Une entente tacite entre gens de bonne compagnie, partageant la même idée d’eux-mêmes sûrement. « En France, les partis de gauche comme de droite se refusent à sanctionner une violation du droit international pour complaire à « un amalgame de tribus incultes » (sic). » « Une pléiade d’intellectuels et d’académiciens (Thierry Maulnier, Pierre Gaxotte, Marcel Aymé...) dénoncent la « fureur d’égaliser » et des sanctions qui « n’hésiteraient pas à déchaîner une guerre universelle, à coaliser toutes les anarchies, tous les désordres, contre une nation [l’Italie] où se sont affirmées, relevées, organisées, fortifiées depuis quinze ans quelques-unes des vertus essentielles de haute humanité ».

                    "En Italie, la condamnation de la SDN a l’effet paradoxal de souder la population autour du Duce [dans le film selon l’auteur, les autres esclaves sont tellement pénétrés par leur condition servile qu’ils ne s’identifient plus à l’un des leurs, mais à leurs bourreaux. Les enfants jouent comme si de rien n’était -. Le vieux pape Pie XI (78 ans) commet lui-même l’erreur de visiter une exposition consacrée à la conquête et de saluer l’expansion italienne (aux dépens de l’Éthiopie chrétienne !). Son Secrétaire d’État, Eugenio Pacelli, futur Pie XII, tente de minimiser la portée de sa déclaration (*) » Pourtant, les Africains sont l’une des plus importantes communautés chrétiennes au monde. Comme quoi, avoir la servitude héritage a du bon, c’est un placement sûr pour ceux qui bénéficient de cette servitude devenue au fil des siècles volontaire.

                    « Peu après l’occupation de l’Éthiopie, le négus Haïlé Sélassié vient plaider la cause de son pays à Genève, devant les délégués de la SDN. Le 30 juin 1936, le petit homme frêle tout de blanc vêtu fait une grande impression sur les délégués et sur l’opinion publique mais n’entraîne aucune décision en sa faveur. Au contraire, inquiète pour la paix en Europe, la SDN lève les sanctions contre l’Italie le 4 juillet 1936. Trop tard. Mussolini est déjà en voie de se rapprocher de Hitler  »

                    Oui, RalphN, entre gens de bonne compagnie, on pense la même chose d’un « amalgame de tribus » dont on trouve la prétention à défendre sa liberté mal venue. Et entre gens de bonne compagnie toujours, on oublie vite l’Histoire : Jusqu’au jour où cela nous tombe dessus. Avez-vous lu le « Discours sur le colonialisme » ? On dirait une répétition.

                    Je crois que les Africains d’aujourd’hui ont plus que jamais, face aux héritiers idéologiques des Mussolini, Maulnier, Gaxotte, Aymé prêts à leur remettre les chaînes de l’esclavage physique, l’impératif devoir de plonger au plus profond de leur passé pour ne plus se laisser abuser et décident enfin que « plus jamais ça » ne se produise.

                    Ne devriez-vous pas vous demander pourquoi, à chaque fois qu’il s’agit des Africains, certains ne trouvent rien d’autre à faire qu’à minimiser, ridiculiser ?


                  • RaphN RaphN 1er février 2014 23:17

                    essai 321


                  • RaphN RaphN 1er février 2014 23:18

                     » « L’hitlérisme n’était-il donc pas ce que l’on entend, lit et voit à la TV et au cinéma ? »

                    Pourquoi tenez-vous toujours à tout mettre sur un même plan ? N’a-t-on plus le droit de faire de l’histoire ? (Et je vous épargne le point Godwin ^^) 


                     » Par contre, il ne faut surtout pas montrer que des Africains luttèrent pour leur Liberté. 
                    Tsss, sortez du bac à sable, mon petit. En quoi est-ce que je ne veux pas montrer quelque chose ?? Cette majuscule que vous mettez à Liberté est très révélatrice, soit dit en passant. 


                     » Même si toute privation de liberté, quelque soit l’endroit du monde, le peuple concerné, appelle à une réaction inverse. 
                    Ca dépend de ce que vous appelez liberté, cher ami. C’est un peu de cela que je parlais... et vous êtes passé complètement à côté, croyant sans doute que j’étais la réincarnation d’un affreux colonisateur. 
                    Vous devriez lire Je fus, de Bernard Charbonneau. Ca changerait de vos lectures mainstream et tellement bidon. Et ça vous éclairerait peut-être sur ce que j’essaie de dire, si toutefois vous acceptez que le débat s’élève au-delà des querelles de cour de récré qui semblent être les vôtres. 


                     » « L’esclavage a toujours existé, partout et sous toutes les latitudes », dites-vous : n’en parlons donc plus. 
                    mais où ai-je dit ça ??? où ai-je dit qu’il ne fallait pas en parler ? Dites-le moi, au lieu d’extrapoler ! Crime d’arrière-pensée, c’est cela ? 
                    Je vous en prie, tâchez d’élever un peu le niveau de votre débat !! Je n’en suis plus à vos problèmes depuis longtemps... 


                     » Démontrons que les Africains adorent la servitude et ne peuvent s’en passer
                    Pourquoi me faites-vous dire de telles horreurs ? Où ai-je dit que l’esclavage était l’apanage des Africains ? il me semble même avoir insisté pour dire le contraire ! Je parle de l’homme en général, et je me moque pas mal de sa couleur de peau !!!! Pouvez-vous comprendre cela, au lieu d’essayer de me resservir vos querelles refroidies du XIXème siècle et totalement hors-sujet ? 


                     » Il existera toujours des gens pour affirmer qu’un gouvernement étranger a pour vocation à ’proclame[r] la liberté des esclaves traditionnellement maintenus dans [leurs] tribus’, à leur apporter la ’démocratie’, même ’au bazooka’ en détruisant leur pays.
                    Je ne dis pas le contraire [=qu’il n’existe pas de gens comme ça], mais qu’est-ce qui vous permet de me ranger parmi ceux-là ?? 

                    [suite à venir]


                  • RaphN RaphN 1er février 2014 23:19
                    [la suite]

                     » De la servitude volontaire chez les Humains, seuls deux exemples ’au moins’ émergent de l’esprit et on ne peut les retrouver que chez les Africains comme ailleurs on trouve la répudiation dans le Coran.
                    Ah bon ? j’ai quantités d’autres exemples en stock, à commencer par l’homme occidental moderne. Et je ne vois pas bien ce que le Coran vient faire dans cette histoire ?


                     » Pour les besoins de son idéologie, Ralph pense que non.
                    Bon, déjà : moi, c’est RaphN et pas Ralph. Mais alors, dites-moi : où ai-je dit que « non » ? A vrai dire, nulle part. Mais vous l’inventez. Là où je dis DES, vous me faites dire LES. Ca n’est pas sans rappeler les méthodes du CRIF, non ? 
                    J’ai cité les deux exemples les plus voyants que je connaisse : ça allume une lumière, mais ça n’explique pas tout. Si vous voulez aller plus loin, il va falloir élever le débat.... aller au-delà de ce que vous dites pour le moment, qui est terrrrrrrrrrrrriblement conventionnel. 


                     » Oui, RalphN, entre gens de bonne compagnie, on pense la même chose d’un « amalgame de tribus » dont on trouve la prétention à défendre sa liberté mal venue. Et entre gens de bonne compagnie toujours, on oublie vite l’Histoire : Jusqu’au jour où cela nous tombe dessus. Avez-vous lu le « Discours sur le colonialisme » ? On dirait une répétition.

                    C’est dramatique d’être aussi borné, incapable de voir plus loin que ce qu’on répète dans les livres d’histoire, incapable de comprendre que le débat n’est pas là... Je parle de l’homme, pas de certains hommes en particulier. Ce que je dit vaut autant pour un ’maître’ qu’un ’esclave’, autant pour un Chinois qu’un Africain... 

                    Je me moque de vos débats rase-pâquerettes, je les ai dépassés de puis longtemps... 



                     » face aux héritiers idéologiques des Mussolini, Maulnier, Gaxotte, Aymé 
                    J’ose espérer que vous ne me classez pas parmi ceux-là ? Je le prendrais vraiment mal, sachez-le. Surtout pour Gaxotte. Quel outrage à moi, et à mon prof d’histoire de toujours, Monsieur Henri Guillemin ! Non, vous n’oseriez pas. 


                     » Ne devriez-vous pas vous demander pourquoi, à chaque fois qu’il s’agit des Africains, certains ne trouvent rien d’autre à faire qu’à minimiser, ridiculiser ?
                    Je n’en vois pas l’intérêt. Les racistes de tous bords, les colonisateurs, les civilisateurs etc ne sont pas de ma famille. Pas plus que les bonnes âmes, occidentales ou autres, bardées de bonne conscience pas chère... 

                    J’ai dépassé les débats qui vous occupent depuis bien longtemps, mon petit. 
                    « Oui oui, entendu, l’esclavage c’est mal, les chambres à gaz c’est mal... mais maintenant, pourrions-nous dire quelque chose de plus ? »
                    Comprenez-le et renoncez à me lire. Ou bien comprenez-le, et tâchez d’élever votre niveau de débat. Je vous ai indiqué un bouquin, commencez par ça... même si ça risque de vous changer de vos lectures habituelles. 

                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 27 janvier 2014 18:38

                    Tout ce qui va dans le sens d’une meilleure connaissance de l’ histoire est bon à prendre. Les génocides se cumulent et ne se soustraient pas.

                    La colonisation a été aussi appliquée sur les Indiens lors de la découverte des Amériques, la controverse de Valadolid est un bon exemple des idéologies d’une époque où les intérêts économiques ont toujours de bonnes raisons pour avoir raison.


                    • Baarek Baarek 28 janvier 2014 10:47

                      Bonjour,

                      Merci de faire en sorte que ce film gagne en popularité, je suis convaincu qu’il est très bon. Il se distingue des films « basiques » sur le racisme, et ce d’une façon très évasive, que je ne saurais exprimer. N’hésitez pas à le regarder !

                      En complément de cet article, n’hésitez pas à relire les fabuleuses histoires de Malcolm X et Luther King. C’est aussi ça le devoir de mémoire, et la « fabuleuse » histoire des USA.

                      Cordialement.


                      • roujan 29 janvier 2014 03:31

                        7 liens du récit de Solomon Northup
                        http://esclavesenamerique.org/auteurs/solomon-northup/


                        • Surya Surya 29 janvier 2014 10:24

                          Merci pour ce lien vers l’article sur Solomon Northup en particulier, et vers le site en général. Je vais me procurer le livre de Solomon Northup, (il est en vente sur une grande librairie en ligne pour laquelle je ne ferai pas de pub) et je crois que je vais lire son récit plutôt que d’aller voir le film.


                        • legrind legrind 30 janvier 2014 07:38

                          Pourquoi ça doit partir en remarques politicards débiles « à quand un president noir en France ? », si demain on avait un président noir antillais aux couleurs de l’ump ( même socialiste d’ailleurs) je ne crois pas que les « banlieues » ou les associations seraient plus ravis , Rokhaya Diallo continuerait d’éructer sa propagande victimaire..

                          Bref je vais retenir une scène de film : c’est la rencontre des hommes noirs et des indiens..

                          • legrind legrind 30 janvier 2014 07:46

                            PS : tous les acteurs sont remarquables, les interprètes de Solomon Northup et Patsey évidemment mais celui du role d’Epps..

                            *

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