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Accueil du site > Tribune Libre > 1815 : Bi centenaire d’une occupation oubliée

1815 : Bi centenaire d’une occupation oubliée

L'Occupation de la France (1815-1818 ) L'occupation Oubliée ?

Le 18 juin 1815, Napoléon est défait à Waterloo.

La France est occupée par les troupes de la coalition 150 000 hommes en juin 1815, puis 1 250 000 deux mois plus tard ( voir la carte ci après )
 
LOUIS XVIII peut reprendre son trône, la monarchie a des comptes à régler, elle va s'y employer.
Les ultras royalistes se déchaînent contre les Bonapartistes et les anciens révolutionnaires, s'installe alors dans le pays la "terreur blanche".
Exécutions et pillages ravagent les provinces sous les yeux des occupants qui d'ailleurs se payent au passage sur la "bête". 
Les Prussiens ne sont pas les derniers pour piller et incendier des villages dans les territoires qu'ils occupent. 
 
Le Traité de Paris, du 2 août 1815 oblige La France a rembourser 700 millions de francs Or.
Elle doit payer en outre, l'entretien des forces d'occupation ( 130 millions par an ) sur Wikipedia on apprend que "C’est l'indemnité de guerre la plus élevée jamais payée par une nation, par rapport à son PIB, selon l'historien économiste François Crouzet. La France la paya intégralement"
 
La France lèvera auprès des 2 plus grandes Banques étrangères, les Banques Bahring de Londres et Hope d'Amsterdam ( A noter qu'une petite partie fut rétrocédée à la Banque française Rothschild ) un emprunt au taux de 52,6%.
Ainsi la dette de guerre s'éleva à plus 1,5 Mds ( en comparaison c'est plus que "l'horrible" dette que les alliés oseront réclamer à l'Allemagne après le Traité de Versailles, en 1919, ce dont on sait que l'Allemagne, elle ne s'en acquittera jamais.) 
 
On nous bassine régulièrement avec l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises et belges en janvier 1923 mais on ne nous parle jamais de l'occupation de 56 départements français de juin 1815 pendant 3 ans, jusqu'en 1818.
 
 

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25 réactions à cet article    


  • J.MAY MAIBORODA 30 juillet 2015 09:53

    Rappel opportun. Episode rarement évoqué dans l’analyse des campagnes napoléoniennes...... et de leur résultat.


    • Fergus Fergus 30 juillet 2015 16:18

      Bonjour à tous.

      En effet, Maiboroda, rappel opportun. Entre les pertes de territoires, les terribles pertes humaines occasionnées par les campagne de Napoléon*, le moins que l’on puisse dire est que le bilan est loin d’être positif, malgré d’indiscutables avancées administratives et juridiques. Cela n’a pourtant pas empêché les admirateurs de « L’Empereur » de vanter ses mérites lors des commémorations de Waterloo.

      A noter que les derniers territoires de la France actuelle n’ont été intégrés que le... 15 septembre 1947. Il s’agit des communes « sardes » de Tende et La brigue dont le rattachement avait été acté par le Traité de Paris en février de cette même année. J’ai consacré un article à la « Valle Stretta » (Bienvenue dans la Vallée Etroite !), rattachée au Briançonnais par le même traité, non sans causer une situation pour le moins ubuesque.

      * Sans oublier le rétablissement de l’esclavage



    • Le p’tit Charles 30 juillet 2015 10:08

      Water- L’eau...il en faut quand on tire la chasse pour faire partir la merde.. ?


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 juillet 2015 10:50

        En même temps, cela fait 200 ans. Plus personne en vie n’a de parents, de grands parents ou d’arrière grands parents qui a pu lui raconter cela.


        C’est comme l’occupation anglaise de Calais à la fin de la guerre de cent ans.

        Ce sera la même chose dans quelques décennies pour les habitants de la Ruhr.


        • bakerstreet bakerstreet 30 juillet 2015 13:15

          @Mmarvinbear

          Désolé, j’ai vu dernièrement sur arte, un grand père qui se souvenait de son propre aïeul qui se rappelait d’avoir vu enfants les campements de cosaques sur le bord de la seine. Occupation bucolique, d’’ailleurs, et qui donnait matière à promenade de la part des parisiens. Les russes furent à Paris des occupants modèles.
           On pourra remercier le tsar Alexandre d’avoir été francophile ( à cette époque on parlait français à la cour), et d’avoir été un chef éclairé. Il s’opposera par exemple farouchement aux nobles revanchards français qui voulaient restaurer la royauté, pensant que c’était la meilleure façon de recommencer les bases d’’une révolution dévastatrice pour l’Europe. 
          Les gens de cette hauteur de vue, il n’y en a pas beaucoup chez les vainqueurs. La plupart se foutent de l’avenir, tout au présent, et à chercher à abuser de leur positon, sans schéma directeur.
          Saladin fut de même acabit. 

          Quand il reprit Jérusalem aux croisés, il retint ses troupes, laissa la vie aux vaincus, leur permettant de repartir. 
          Par là il se montra plus magnanime que ces derniers qui avaient massacré un siècle avant, soldats, femmes et enfants, et incendié la ville, transformé les mosquées en écurie. Saladin permit même aux chrétiens de conserver leur culte, et respecta les lieux de culte, églises et synagogues. C’est sur ces bases que prospéra une des civilisations les plus brillantes, dont on pourrait se servir comme modèle, en terme de tolérance, et de résultats. 
          Pour dire qu’il y a occupation et occupation, et que cela prédestine. 

        • Fergus Fergus 30 juillet 2015 16:32


          Bonjour, Bakerstreet.

          A propos d’occupations, il en est qui engendrent des situations pour le moins cocasses. Particulièrement lorsque les occupants se partagent un territoire à coups de compas, et peut-être après avoir un peu piccolé.

          C’est ainsi que naquit, en janvier 1919, au cœur de la Rhénanie occupée par les Alliés de la Grande Guerre, L’État libre du Goulot (Freistaat Flaschenhals). Un micro-état qui perdura jusqu’à l’arrivée en 1923 des spahis franco-belges venus mettre un terme à la plaisanterie. Cette étonnante mais véridique histoire, je l’ai racontée avec délectation dans un article de 2010 intitulé  : L’État libre du Goulot : franc et racé comme un bon riesling !


        • bakerstreet bakerstreet 31 juillet 2015 00:43

          @Fergus


          Etonnant. Les habitants sont mieux tombés que ceux qui se sont trouvés coincés dans la république de Salo ; en 43

        • J.MAY MAIBORODA 31 juillet 2015 16:40

          @bakerstreet


          Effectivement

        • lsga lsga 30 juillet 2015 11:15

          C’est tout le 19ème siècle qui est soigneusement occulté des livres d’Histoire. Il permet de comprendre trop clairement ce qu’est l’Impérialisme et ce que sont les luttes ouvrières.


          • Diogène diogène 30 juillet 2015 12:28

            @lsga


            Que je sache, Napoléon 1er pas plus que son neveu Napoléon III ne sont occultés, ni Thiers, ce salaud, ni Gambetta, ni Jules Ferry, ces colonialistes racistes qui ont donné leurs noms aux plus grandes avenues de toutes le préfectures et sous-préfectures. Le XIXème siècle n’est pas occulté, il est travesti !

          • lsga lsga 30 juillet 2015 16:22


            occulté.


          • J.MAY MAIBORODA 31 juillet 2015 16:41

            @lsga

            Sinon occulté, du moins « toiletté ».

          • coinfinger 30 juillet 2015 21:02

            Tout à fait , ces faits histotiques sont à mettre en rapport avec la ’révolution sociale’ en France . Et Napoléon aussi . C’est une constante de l’histoire de France que nos dirigeants ont toujours bavés d’envie d’une domination étrangére pour mater l’intérieur . Ce fut le St Empire autrefois , çà a été un moment les Plantagenets , plus prés de nous c’est l’Allemagne . Et encore plus prés aujourd’hui c’est le cas , çà s’élargit méme aux states depuis Sarkhozy/Hollande . çà se transmet pas dans les générations populaires , mais chez les autres trés bien .


            • J.MAY MAIBORODA 31 juillet 2015 16:52

              @coinfinger


              II n’est pas inutile, en effet, d’établir un lien entre la politique intérieure française et ...... les différentes « interventions » (le mot est faible) étrangères sollicitées, ou à tout le moins acceptées de gaieté de cœur. 

            • smilodon smilodon 30 juillet 2015 21:40

              @ l’auteur : Sans vouloir vous contrarier, vous ne vous sentez pas un tout petit peu « occupé » par ce nouveau « duché » qu’est « l’Europe » ???....... Quand un « Président de la République » ne sait plus quoi faire de ses agriculteurs, non plus que de ses « migrants » ???... Il en réfère à qui donc, notre « Président » ???.... Et en 2017 il faudra encore aller voter pour un mec qui ne peut plus rien à rien ???... C’est quoi donc, ce « cinéma » ????...... Je nous parle pas d’il y a 250 ans !... Je vous parle de dans 1 an et demi ???!!.......C’est quoi la différence ???...... Adishatz.


              • HELIOS HELIOS 2 août 2015 11:57

                @smilodon
                ... merci pour cette petite piqure de rappel car le bons sens se perd !

                Bon dimanche

              • Elliot Elliot 31 juillet 2015 11:59

                L’épopée napoléonienne et je choisis à dessein le terme épopée car il s’agit bien d’une aventure exceptionnelle, menée par un homme d’exception ( qui n’en est pas un pour son valet, c’est bien connu ) dans une période d’exception, l’épopée napoléonnienne n’est pas seulement la série d’images d’ Épinal ou s’égrènent les victoires comme autant de ponts sur la Seine et dont les valeureux protagonistes donnèrent leur nom à des boulevards circulaires ou à des avenues de prestige dans des villes de province.

                Il est bon - quoique peut-être de mauvais aloi dans une période contemporaine où la médiocrité triomphe et où le prestige de la France tient à des galipettes pour tabloïd et aux génuflexions devant la puissance germanique - de rappeler que chaque médaille a son revers et que la France fut divisée en zones d’occupation comme une vulgaire Allemagne au sortir des deux guerres mondiales.

                Ajoutons qu’elle mit du temps à récupérer ses territoires naturels, que ce ne fut pas sans allers et retours et qu’elle a dû faire son deuil de la Belgique, d’abord rétrocédée à la maison d’Orange et ensuite, en raison d’une cohabitation difficile de la langue et de l’esprit français avec la rugosité hollandaise,  créée ex nihilo pour servir d’état tampon.

                Les campagnes napoléoniennes ont coûté des monceaux de vies humaines, les troupes de Napoléon ont semé la terreur avec une cruauté devenue légendaire en Espagne mais elles ont aussi porté bien haut les oriflammes de la révolution : il suffit de noter l’accueil enthousiaste des gens d’esprit dans les pays allemands : Beethoven célébrant la liberté, Goethe et Schiller, l’égalité et la fraternité, et tant d’autres qui ne virent pas seulement dans les armées françaises la bande de soudards qu’elles furent en partie mais aussi les combattants qui signent l’avènement des temps nouveaux.

                Napoléon a façonné l’Europe et l’a sortie de sa gangue moyenâgeuse ; il a apporté, par le fer et le feu, c’est ce qui est paradoxal, les valeurs de la liberté et de l’humanisme : bien qu’il fût lui-même trop petit et mesquin pour les porter et ne le méritât pas, c’est néanmoins lui que la providence a choisi pour les incarner.

                Comme d’autres sont élus aujourd’hui pour contribuer à l’abaissement de la France et à sa disparition en tant que nation qui doit rentrer dans le rang des médiocres : les ténèbres leur vont si bien. 


                • Fergus Fergus 31 juillet 2015 22:25

                  Bonsoir , Elliot

                  Beaucoup de lucidité et de pertinence dans votre commentaire.

                  Vous citez Beethoven à juste titre, mais cet immense compositeur est revenu de son enthousiasme pour le héros révolutionnaire dès lors qu’il a choisi les pompes de la monarchie impériale. J’ai évoqué cela dans un article sur la 3e symphonie  : «  Eroica », ou la révolution symphonique.



                • J.MAY MAIBORODA 31 juillet 2015 17:14

                  Vous semblez, mon cher Elliot, plus indulgent que Roger Caratini, Henri Guillemin, et accessoirement moi-même envers Napoléon.

                  Très cordialement.

                  • Elliot Elliot 31 juillet 2015 17:46

                    @MAIBORODA
                     Mon Dieu ! peut-être suis-je à ce point désespéré de mon époque que je me raccroche à une geste à jamais révolue mais qui reste vivace par ce qu’elle a apporté au monde : le bien comme le pire.


                    Et, c’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher de faire des comparaisons : on parle encore de Napoléon aujourd’hui, duquel de nos contemporains parlera-t-on encore dans vingt ans ?

                    J’ai apprécié in illo tempore ( mais elles sont encore disponibles sur le Net ) les causeries de Henri Guillemin taillant des costards à Napoléon mais aussi à Benjamin Constant, s’il vous en souvient.
                    Pour autant, vous me connaissez assez pour savoir que j’aime la polémique et que l’occasion était trop belle de prétexter la personnalité de l’empereur à seule fin de dénigrer nos politiciens contemporains.

                    Mais nous sommes d’accord : ce fut une belle canaille et au vu des résultats finaux un piètre politique. 

                  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 1er août 2015 02:49

                    @Elliot


                    Je crois qu’il est est cité de Napoleon, au mur des Invalides :  « Il n’est est pas de lieu où mon règne ait passé dont il ne soit sorti quelque bien. »   La citation est approximative, mais je crois que l’idée est vraie : Napoleon, c’est bien des horreurs à la Goya,, mais tout de même, autre a chose aussi.... Un « plus¨qu’on ne retrouve pas dans la plupart des grandes gestes. 

                    Je crois que les peuples, comme les hommes, semblent avoir le choix entre la grandeur et le bonheur.... - »les peuples heureux n’ont pas d’Histoire" - mais que ce choix même leur est le plus souvent imposé. .... Par des Napoleon, Pour le meilleur ou le pire. Le verdict est pour chacun à poser., mais que reste-t-il au lendemain du grand bonheur ? De la grandeur, il y a toujours quelque chose qui perdure. 

                    PJCA




                  • smilodon smilodon 31 juillet 2015 20:28

                    Et le Génocide des Vendéens ???... Qui s’en souvient ??.... Celui des tribus indiennes d’Amérique ??... Qui en parle !... Les Aborigènes en Australie ??... Les peuples « arabes » qui ont inventé l’esclavagisme bien avant les « blancs » !.... Vous en voulez des exemples « d’histoires oubliées » ou carrément « interdites » ??... Les moines de tibhirine, les ukrainiens contre les russes, les palestiniens contre les israëliens, bref tout ce qui se passe sous nos yeux, nous en sommes « contemporains » !.... Et alors ?... On y peut quoi ??... Rien !.... Alors, ok, en 1815 il s’est passé des chose, c’est vrai !.... Oubliées, c’est vrai !... Mais franchement, comment pourrait-on se souvenir de ce qui s’est passé y’a 200 ans, quand on ne sait même pas comment réagir à ce qui ses passe en direct à la télé !... Sous nos yeux !.....Si on veut se projeter dans l’avenir, avant de régler les problèmes du passé, essayons d’abord de régler ceux du présent !..... Et c’est pas si facile, sauf en détournant les yeux !..... S’il nous faut 200 ans pour régler un problème (oublié), y’a peu de chance de régler aujourd’hui nos problèmes « actuels » !.... Pourquoi encore et toujours vouloir accumuler les problèmes passés !..... C’est pas comme ça qu’on laissera un monde « propre » à nos enfants !... L’Histoire c’est ’l’Histoire !.. Le passé est le passé !... Soucions-nous de nos mômes !.... On va leur transmettre le monde !.... Non pas que notre histoire ne soit pas la leur !... Mais si on pouvait faire abstraction de tous nos « boulets » !... Ils se sentiraient plus libres !.... Adishatz.


                    • J.MAY MAIBORODA 1er août 2015 09:37

                      @smilodon


                      Serait-il inopportun de comprendre le présent, voire d’en analyser les drames et les horreurs à la lumière du passé ?
                      Un exemple de « mémoire pérenne » ? 

                      « Mieux vaut voir le turban turc dans la ville que la mitre romaine ! »

                      Cette exclamation fut prêtée au grand amiral byzantin Loukas Notaras au moment où les Turcs assiégeaient Constantinople en 1453. Le souvenir du pillage, de la mise à sac, des exactions, des atrocités commises en 1204 lors de la 4ème croisade par les catholiques latins contre les Chrétiens orthodoxes orientaux était, plus de deux siècles après, assez vivace dans la mémoire des Byzantins, pour légitimer l’exhortation du grand amiral.


                    • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 1er août 2015 15:52

                      Et la France paya les « indemnités de guerre ».


                      Indemnité qu’il conviendrait de rapprocher du montant du butin réalisé par la Grande Armée au cours des années précédentes.........

                      • L’Humaniste Réaliste 3 août 2015 20:00

                        Très intéressant. On nous bassine pourtant avec le fait que certains états ne remboursèrent jamais leurs dettes, Angleterre(au 19è) ou Allemagne (au 20è), on apprend que la France, si ! 

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