1972 - 2017 : USA Chine Russie, Survol au dessus d’un nid de vautours…
En quoi Trump est-il réellement un président "novateur" pour les USA ? Est-il cet espèce d’anar de droite, "anti-système", qu’il promettait d’être pour rendre les USA "great again", selon sa formule… ?
Jusqu’à un certain point, on ne peut pas dire qu’il ait renié ses promesses… Son rapprochement avec la Russie semble se traduire dans les faits, et même au delà de ce qui est "acceptable", selon l’"establishment" et selon une bonne partie des autorités US, même dans son propre camp…
Son attitude critique vis à vis de la Chine a déjà également déclenché des remous diplomatiques dépassant largement les bornes du jeu de rapport de forces habituel, depuis plusieurs décennies, entre ces deux économies fortement interdépendantes…
Pour le reste, pour ce qui est d’une attitude "anti-système" dans la préparation de son gouvernement, en dehors du fait qu’il opère depuis sa tour "privée", mais précisément un symbole du capitalisme le plus agressif, c’est exactement tout le contraire… La très prochaine administration US sera entièrement gérée par des éléments clefs des plus grands lobbys financiers et militaires, d’une manière encore plus ouvertement affichée que d’habitude…
Paradoxe ?
Voyons ce qu’il en est…
La démagogie du personnage, son image de "malappris", tout cela n’était-il pas simplement un écran de fumée pour avancer, précisément, les seuls changements réels qui se sont manifestés ? Voire, et y compris, pour régler des comptes, sans en avoir ouvertement l’air, au sein même de cet "establishment" ? C’est à dire, en fait, pour amorcer une nouvelle stratégie de l’impérialisme US, correspondant désormais à ses intérêts dominants, face à la crise, mais encore difficile à accepter pour tous ceux qui croyaient avoir leurs intérêts protégés dans le statu quo…
Au delà du choix des futurs acteurs du gouvernement US, il est donc clair que les changements essentiels portent sur la politique internationale…
Pour une grande partie de l’administration US actuelle, et probablement sa majorité, ébaucher ne serait-ce qu’un rapprochement diplomatique avec la Russie, c’est quasiment pactiser avec l’"ennemi", avec un pays considéré comme nécessairement "hostile"… ( 2 )
Se "brouiller" avec la Chine, dans le même temps, parait être un risque de perturber la stabilité des échanges économiques majeurs entre les deux pays, et donc présente aussi un risque de remettre en cause les intérêts US en Chine, qui sont considérables… ( 3 )
On en viendrait presque à parler de "renversement d’alliance"…
Jusqu’à un certain point, là encore, cela ne peut pas être tout à fait faux, car il est clair que toute la stratégie US de ces dernières années visait à affaiblir la Russie, tant économiquement, par les sanctions à répétition, que militairement, en multipliant les bases et les contingents à sa périphérie, et en multipliant également les provocations et manipulations politiques dans toute l’ancienne sphère d’influence de l’ex-URSS.
Pour autant, toute cette politique de "containment", digne des plus sombres heures de la guerre froide, n’était déjà pas véritablement une manifestation d’amitié des USA à l’égard de son concurrent chinois…
Au contraire, il s’agissait manifestement de réduire la capacité d’une alliance géostratégique entre Chine et Russie, telle qu’ébauchée depuis quelques années, à travers le cartel des BRICS, notamment. (3**)
En réalité, c’était donc surtout un moyen indirect de mettre un frein à l’ascension de l’économie chinoise, le principal concurrent des USA, sans affrontement direct, et donc sans léser les intérêts US en Chine…
A l’évidence, cette stratégie est un échec, qui aboutit au contraire à rendre la Russie encore plus dépendante de son alliance avec la Chine, et en fait, à terme, à en devenir pratiquement une semi-colonie, tant l’écart de développement entre ces deux pays est grand.
Alors que la Russie survit en exportant ses matières premières, que son industrie n’est plus en mesure d’utiliser depuis la chute de l’URSS, la Chine a fait fortune en exportant des produits finis, et désormais, à forte valeur ajoutée.
Malgré les effets non-négligeables des sanctions occidentales et les effets d’annonce, en retour, du rapprochement Chine-Russie, les échanges économiques entre ces deux pays, eux, n’ont pas évolué dans un sens favorable, contrairement à ce que l’on aurait tendance à supposer, et cela en raison de l’effondrement des cours du pétrole, notamment. ( 4 )
Les échanges Russes avec l’Occident se sont donc maintenu à un niveau relativement élevé, et encore essentiel pour l’économie russe.
De sorte que les capitalistes russes restent d’autant plus réceptifs aux opportunités qui pourraient encore s’ouvrir à l’Ouest, et notamment si la politique des USA évoluait dans ce sens.
Pour les capitalistes US les plus lucides, il apparait stupide de se priver des opportunités russes, alors que la baisse drastique du coût de la main d’œuvre aux USA rend les investissements en Chine beaucoup moins attractifs, et du fait également d’une hausse relative de ce coût là bas, qui tend donc à se rapprocher de celui des USA, à tel point qu’un chroniqueur économique a pu écrire :
"De fait, entre réindustrialisation massive et paupérisation de la main d’œuvre, certains en viendraient presque à se demander si les États-Unis n’ont pas choisi de revenir au XIXe siècle pour mieux aborder le XXIe…" ( 5 )
( A noter par comparaison avec la France et sa "loi travail", que les USA sont toujours à l’"avant-garde" des évolutions du capitalisme, même et surtout lorsqu’il s’agit de régression brutale…)
Et du fait du décalage persistant entre l’économie chinoise et la russe, c’est donc maintenant en Russie que s’ouvre une perspective de développement d’une nouvelle industrie manufacturière. Plutôt que de déserter ce terrain, ou, pire pour les USA, de l’abandonner aux européens ou aux chinois, c’est donc au contraire en y investissant qu’il sont le plus assurés d’y barrer la route à leur concurrents et même de les affaiblir…
En ce qui concerne les intérêts géostratégiques, il n’est donc pas douteux, en dernière analyse, qu’ils coïncident avec les intérêts économiques, et, vu sous cet angle, le "revirement" politique proposé par Donald Trump apparait comme tout à fait cohérent, et non comme la fantaisie provocatrice d’un milliardaire excentrique en mal de reconnaissance…
Donald Trump s’y connait en affaires, et il le prouve. Une éventuelle prédilection de sa part pour la culture slave n’est nullement un facteur à considérer dans cette histoire…
D’aucuns, parmi les critiques occidentaux "progressistes", ont voulu y voir un revirement favorable au retour de la paix dans le monde… Réduire ou mettre un frein à l’agressivité US envers la Russie est bien évidemment un facteur de détente entre ces deux pays, comme aurait dit M de Lapalisse.
Mais comme on l’a vu, si la Russie est un enjeu géostratégique essentiel, c’est d’abord dans la concurrence Chine-USA qu’elle l’est, sinon dans leur confrontation.
Et alors que cette confrontation avait déjà tendance à prendre un tour plus aigu avec l’administration Obama, on voit bien qu’avec les orientations politiques de Trump, c’est carrément une escalade qui s’amorce…
Il ne s’agit plus d’une stratégie indirecte et en quelque sorte "feutrée" d’"assèchement économique" d’un allié important de la Chine, "assèchement" au demeurant relativement inefficace, mais bien au contraire, d’instituer carrément et ouvertement un nouveau rapport de force, un jeu "de bras de fer" direct avec la Chine, en vue d’obtenir des concessions importantes de sa part, notamment en matière monétaire, en vue de prolonger la suprématie du dollar.
Obliger les chinois à maintenir le Yuan à un cours élevé, c’est à la fois garantir la valeur et la rentabilité des capitaux US investis en Chine et mettre un frein relatif à la frénésie exportatrice des industries chinoises.
Pour autant, la Chine subit maintenant les effets de la crise et voit déjà sa croissance ralentir, de même que ses exportations, dont elle dépend encore essentiellement.
Sa seule variable d’ajustement reste son contrôle étatique du taux de change Yuan-Dollar, et en l’occurrence, le pouvoir de dévaluer pour relancer l’exportation.
Répétant formellement l’antienne des économistes occidentaux depuis des lustres, Trump accuse encore les chinois de maintenir ce taux de change trop bas…
Pourtant, les évènements économiques et les secousses financières de ces deux dernières années ont montré que non seulement il n’en était rien ( 6 ), mais bien au contraire que les chinois maintiennent ce cours à un taux artificiellement élevé pour continuer d’attirer des capitaux, en leur assurant un taux de profit relativement sauvegardé.( 7 )
Là encore, ce qui pouvait passer pour une ignorance crasse de la part du candidat Trump s’avère aujourd’hui l’expression d’un revirement de stratégie en réalité murement réfléchi de la part de la fraction capitaliste US la plus offensive en matière d’impérialisme.
En utilisant tous les moyens de pression, y compris la menace de soutenir à nouveau ouvertement et concrètement Taïwan contre le continent, Trump signifie qu’il ne plaisante pas réellement, et qu’il est prêt à mettre la barre très haut pour le maintien des relations avec Pékin. D’entrée de jeu, il commence à la relever au maximum, en limite de rupture… ( 8 )
Cette limite de rupture avait pourtant déjà été frôlée, sous l’administration Obama, autour du conflit pour les Iles Spratleys, ainsi que d’autres ilots en Mer de Chine, dérisoires en eux-même, mais géostratégiquement essentiels en ce qu’ils constituent une extension considérable de l’emprise marine de la puissance chinoise, tant en terme de contrôle de voies commerciales que de ressources naturelles encore sous-exploitées, mais également convoitées par les autres pays limitrophes, en fait manifestement plus légitimes, géographiquement, pour cette revendication. ( 9 )
La réalité de ce conflit, peu spectaculaire et fort heureusement sans effusion de sang actuelle, et donc mal connu du public occidental, n’en était déjà pas moins révélatrice de ce que le risque majeur de conflit à grande échelle réside dans la confrontation inéluctable de ces deux géants économiques que sont la Chine et les USA. .
Sur ce plan la voie politique mise en avant sous les facéties apparentes de Trump est bien tout le contraire d’un pas en avant pour le retour de la paix mondiale…
Le retour en force des lobbys militaires avec l’administration Trump ne sont donc pas non plus l’effet du hasard… ( 10 )
Pour faire face à la crise, pour tenter de maintenir et de prolonger la suprématie économique et financière US, les capitalistes US les plus réalistes sont conscient de la nécessité d’un "containment" désormais prioritairement et directement orienté contre la Chine, et non plus contre la Russie. C’est là que l’on comprend qu’ils ont également retenu les leçons de l’histoire, telle qu’écrite en 1972 par leur prédécesseur Nixon, sous l’influence, magistrale en la matière, du Dr Harry Kissinger…
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Au moment le plus défavorable pour les USA du rapport de forces dans la Guerre Froide, mais alors littéralement brûlante au Vietnam, Kissinger avait eu l’idée audacieuse de jouer le renouveau du capitalisme bureaucratique chinois contre l’économie encore résistante, mais déjà déclinante, de l’URSS.
En ouvrant, via Hong Kong, le robinet des dollars pour irriguer le marais asséché de la "révolution maoïste" ( 7 ), il s’assurait d’un allié politique durablement indéfectible contre la Russie et l’URSS, et consolidait, en la creusant encore davantage, la faille béante ouverte dans ce qui restait du camp socialiste par le social-chauvinisme des uns et des autres.
En réalité, il s’agissait d’un travail de sape en profondeur qui minait irrémédiablement toute possibilité d’unité anti-impérialiste et préparait déjà le renversement du rapport de forces à l’échelle mondiale.
Mais surtout, et à très court terme, il donnait un moyen de pression considérable aux USA pour obtenir des concessions de la part de l’URSS dans les négociations en cours.
C’est ce que nous rappelle et souligne cette très courte vidéo…
Bref survol au dessus d’un nid de vautours…
Quand on mesure, avec le recul du temps, les effets encore actuels de cette stratégie, on est donc en droit de s’interroger sur le fait que la "stratégie Trump", en dépit de son apparence improvisée, pourrait en quelque sorte être le reflet inversé de la stratégie Kissinger…
En effet, les américains, en "boostant" à coups de dollars le développement du capitalisme chinois, n’étaient sans doute pas inconscients du challenger qu’ils étaient en train de faire naitre pour leur propre puissance. C’était certainement un risque calculé, même si de manière approximative, dans le style "cow-boy", qui leur est si familier : "tirer d’abord, discuter après, avec les survivants…"
Au fil des conflits "secondaires", victoires ou défaites militaires, ils ont eu jusqu’à présent l’art de tirer les marrons du feu.
En ce qui concerne le rapport de force plus fondamental, avec la Chine, ils en ont d’abord, et encore aujourd’hui, tiré un maximum de profits, notamment par leurs investissements. En devenant l’"atelier du monde", l’économie chinoise était surtout devenue le poumon de la finance US, sa "bouteille d’oxygène", même si l’image semble aujourd’hui ironique à plus d’un titre… ( 10**)
Mais depuis quelques années déjà, avec une nouvelle accumulation du capital financier sur les places chinoises, intégrant définitivement Hong Kong, le processus est arrivé à un point de retournement où c’est la puissance financière chinoise qui commence à s’exprimer par l’exportation de capitaux et à menacer d’empiéter sur la suprématie US dans ce domaine essentiel.
En ce sens, il n’y a évidemment pas un parallèle strict à faire entre la situation en 1972 et celle d’aujourd’hui.
En 1972 l’URSS ne représentait pas du tout une puissance financière. Sa force venait de ce qu’elle avait su conserver le leadership des mouvements de résistance anti-impérialistes à travers le monde, leadership que seule la Chine avait tenté de lui contester sérieusement, sans y parvenir. La force de l’URSS venait essentiellement de l’appui qu’elle était capable de fournir aux bourgeoisies nationales-bureaucratiques du tiers-monde qui refusaient le néocolonialisme, US ou autre, mais principalement US. Elle n’hésitait pas à soutenir, à l’occasion, des révolutions à caractère réellement populaire, comme celle de Cuba.
Cette capacité résidait en partie dans un développement maintenu, depuis la seconde guerre mondiale, de son industrie militaire, l’un des rares points réellement similaires, en ce qui concerne la Russie, avec la situation actuelle.
En 1972, les bourgeoisies nationales-bureaucratiques soviétiques et chinoises se croisaient, en quelque sorte, sur des trajectoires opposées, en ce sens que la soviétique avait déjà amorcé son déclin, en dépit de sa puissance militaire relative, alors que la bourgeoisie nationale maoïste venait au contraire de concentrer son pouvoir d’État, suite à sa pseudo "révolution culturelle"…
Ce fut donc le trait de "génie", au sens impérialiste du terme, de la part du machiavélique et très pragmatique Dr Kissinger, de tenter de transformer définitivement ce "noyau dur", avec Mao à sa tête, en embryon d’une réelle bourgeoisie monopoliste d’État, via son financement en dollars sur la place de Hong Kong. ( 7 )
C’est à partir de ce noyau qu’a pu se développer également le ferment d’une autre strate de bourgeoisie, encore plus rentable pour les USA, une bourgeoisie "compradore", de type tout à fait néocolonial, qui allait livrer la main d’œuvre prolétarienne ultra-rentable aux investisseurs financiers US.
Mais il est bien évident que le lien dialectique d’interdépendance entre ces deux bourgeoisies, tel que nous l’avions étudié dans
De la structuration « maoïste » de la bulle chinoise…
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/
n’a jamais été rompu, et qu’il dure encore, même si désormais c’est l’aspect "comprador" de l’économie chinoise qui semble précisément poser problème.
En Russie, avec l’effondrement de l’URSS, le projet "Eltsinien" était carrément de favoriser une telle "compradorisation" à outrance de l’économie soviétique en voie de liquidation totale, sans même la sauvegarde d’un noyau étatique significatif, notamment à travers l’entente frauduleuse du "Conseil des Sept Banquiers" ou "Семибанкирщина" ( 11 ), ainsi nommé par analogie satirique avec le "Conseil des Septs Boyards", où "Семибоярщина", (1610-1613)( 12 ), qui se termina par la naissance de la dynastie des Romanov…
Cette politique a lamentablement échoué, plongeant la Russie dans une de ses crises les plus noires, d’où elle n’a commencé de sortir qu’avec un nouveau sursaut de la bourgeoisie nationale-bureaucratique représentée par Poutine.
Toutefois, si la "compradorisation" a pu être provisoirement enrayée, la formation d’une véritable bourgeoisie monopoliste d’État, s’appuyant sur un capitalisme financier fort, en lien avec les flux internationaux "mondialisés", n’a pas été achevée, étant encore bridée par ce "retour de flamme" du nationalisme russe. Elle est donc évidemment très loin d’avoir connu le même essor qu’en Chine et actuellement la puissance du capital financier russe est sensiblement équivalente à celle de l’Espagne…
La différence, sur ce plan, avec la Chine, est de l’ordre d’un facteur x30… ( 13 )
Autrement dit, avant que le renouveau éventuel du capitalisme russe ne menace la suprématie financière US, à l’instar de la Chine, il y a encore beaucoup de marge, et les avantages de pouvoir y développer une économie compradore concurrente à celle de la Chine sont immenses, en comparaison des risques, extrêmement minimes, à court terme.
A plus long terme, étant donné le contexte de crise mondiale actuelle de la "croissance", facteur encore très secondaire en 1972, où la "crise pétrolière" n’était encore qu’en gestation, la perspective est également très différente, même si hautement imprévisible, en raison même de la tournure prise par l’affrontement Chine-USA.
A priori elle porterait davantage sur un "rééquilibrage", plutôt que sur un "boom", tel qu’en a connu la Chine des années 80-90 et débuts 2000.
Mais sur le plan géostratégique, il suffit de regarder une mappemonde pour comprendre qu’il s’agit éventuellement d’un bouleversement des rapports de forces d’une très grande importance, et quasiment de la fin d’une ère fondée sur le duo USA-Chine, couplant la finance US avec l’exploitation des prolétaires chinois dans l’"atelier du monde"…
La sauvegarde ultime de la suprématie US, via une relance d’un capitalisme russe inféodé, avant la confrontation totale avec le nouvel impérialisme chinois, tel était donc l’enjeu maintenant bien visible des gesticulations "électorales" de Donald Trump telles qu’elles se traduisent en actes.
Il ne s’agit pas, ici, de prendre parti pour l’un ou l’autre de ces "joueurs" géostratégiques, car c’est bien avec le feu qu’ils sont en train de jouer, et avec la vie des simples citoyens et prolétaires "sans dents" du monde entier, nos vies et celles de nos enfants !
Former des organisations de résistance prolétarienne parait être une montagne infranchissable, une tâche insurmontable, mais n’oublions pas que cela paraissait également ainsi à nos grands parents, face à la barbarie nazie, ce qui n’a pas empêché son effondrement et sa défaite.
Aujourd’hui, les forces politiques organisées du prolétariat varient, selon les endroits, de dérisoires à totalement inexistantes.
Mais les conditions actuelles des luttes sociales sont également tout à fait différentes, et aussi bien par rapport aux années 60-70.
Les capitalistes savent très bien, eux, comme on vient de le voir, comment tirer les leçons de l’histoire pour tenter de surmonter leur crise par de nouvelles voies, et imposer leurs processus impérialistes aux peuples du monde.
En tirant les leçons des luttes prolétariennes dans cette histoire, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas trouver également une voie de résistance aux manœuvres guerrières des impérialistes.
Luniterre
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Notes :
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( 3_ " Revoir la relation avec la Chine
Mettant en avant son sens des affaires et ses talents commerciaux, Donald Trump a annonce son intention de renégocier un a un tous les accords économiques avec les partenaires étrangers, et notamment la Chine, avec laqeulle il se lancerait dans une véritable guerre commerciale. "Ils ont pris nos emplois, ils ont pris notre argent. Ils ont tous pris, a-t-il ainsi lancé en parlant du gouvernement chinois. Ce qu’ils nous ont fait est la plus grande escroquerie de l’Histoire de l’Humanité". Un discours qui, semble-t-il, porte ses fruits auprès des électeurs américains, et dont Donald Trump a donc fait une priorité. Le milliardaire clame en effet que Pékin manipule les taux de change, maintenant sa monnaie (le Yuan) artificiellement bas, et que l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 a coûté leur emploi à 10 millions d’Américains.
Donald Trump a ainsi exigé de la Chine qu’elle ouvre son marché aux produits américains et quelle cesse ce qu’il estime être une concurrence déloyale, menaçant de prendre des mesures radicales. Le candidat a ainsi affirmé le mois dernier lors d’une réunion avec des représentants du New York Times qu’il imposerait une taxe de 45% sur tous les produits provenant de Chine. Une mesure qui s’avérerait être contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce, et qui pourrait entraîner une plainte légitime de la part de Pékin. De plus, cela entraînerait une forte augmentation des prix des produits chinois pour les consommateurs américains, qui se verraient donc pénalisés."
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_" Après l’échange téléphonique entre Donald Trump et Tsai Ing-wen, The New York Times avait souligné que la démarche du président élu n’était pas anodine, en ce qu’elle rompt avec la ligne fixée (et tenue) depuis des décennies. « Jamais, depuis la rencontre entre Richard Nixon et Mao, en 1972 – à l’issue de laquelle fut publié le communiqué de Shanghaï clarifiant le statut de Taïwan –, un dirigeant américain n’avait bouleversé à ce point le statu quo sur cette question », avait observé le quotidien américain.
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( 3**_ "cartel" signifie alliance d’intérêts, mais aussi rapports d’inféodation. Les BRICS, contrôlés par la Chine, sont un cartel comparable plutôt à l’UE, dominée par l’Allemagne, et non à une ébauche de "front anti-impérialiste", et pas même à ce qu’était l’URSS dans sa dernière époque, en matière de résistance. A ce sujet, relire
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/08/04/1391_en_reponse_a_danielle_bleitrach_/
Largement confirmé par l’évolution ultérieure du capitalisme chinois :
https://tribunemlreypa.wordpress.com/chine-capitalisme-ou-socialisme-aux-racines-du-maoisme/ )
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( 4_ http://fr.rbth.com/opinions/2015/09/04/un-virage-premature-vers-la-chine_394759
http://fr.rbth.com/economie/2016/01/18/quels-pays-asiatiques-investissent-en-russie_560243 )
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( 5_ http://www.loretlargent.info/mondialisation/made-in-usa-bientot-plus-rentable-made-in-china/17514/ )
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( 6_ Surévaluation du Yuan déjà décryptée sur TML, dès 2014,
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/07/29/1385_chine_yuan_dollar_/
alors que tout lemonde affirmait encore que le Yuan était « sous-évalué » !!
Extrait :
…les actions chinoises, prisonnières d’un marché fermé, sont probablement très largement surévaluées par les chinois eux-mêmes, car ils n’ont, pour la plupart des épargnants et investisseurs locaux, pas le choix d’aller voir ailleurs…
A savoir que contrairement à la France, par exemple, l’épargne, même populaire, joue un rôle de base dans les flux financiers intérieurs.
L’ouverture des marchés provoquera vraisemblablement une baisse des cours des valeurs chinoises, un appauvrissement des épargnants, et une ruée sur les valeurs étrangères. En somme, tous les ingrédients d’une crise sévère…
On comprend donc la prudence des réformateurs « libéraux », qui voudraient faire du Yuan une monnaie de réserve…
Officiellement, ils ont plutôt le soutien de leurs homologues américains et européens, mais je pense que c’est, de la part de ces hypocrites, un moyen de faire pression sur les « conservateurs » pour qu’ils réévaluent autoritairement le yuan à la hausse…
Le yuan convertible, lié à l’ouverture des marchés financiers chinois, et à leur « réajustement » brutal conséquent, aura plutôt tendance à dévisser carrément, dans un premier temps, qui peut être assez long, et en réalité, causer du tort à la finance US.
C’est pourquoi je pense qu’il y a une complicité objective entre les « conservateurs » chinois, protectionnistes, et les financiers US importants.
Le statuquo est leur intérêt commun :
_Pouvoir prolongé du dollar côté impérialistes US.
_Superprofits du « shadow-banking » côté bureaucrates chinois.
Bon, et la « voie chinoise au socialisme » là-dedans ?
…pour ceux qui veulent bien y croire !
(Dont je ne suis pas… !)
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( 7_ https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/ )
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( 9_ https://solydairinfo.wordpress.com/2016/08/04/mais-ou-nous-emmenent-ils/
__La Chine mène des exercices militaires pour se préparer à une guerre moderne « courte et cruelle »
Source : Reuters 2 août 2016, 16:37
https://francais.rt.com/international/24671-chine-mene-exercices-militaires-pour
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__Mer de Chine méridionale:Pékin hausse le ton face à Washington
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__Pékin tente d’entraîner la Russie dans le conflit en Mer de Chine…
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( 10**_ https://solydairinfo.wordpress.com/2015/12/10/cop21-le-poumon-et-la-main/ )
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( 11_ https://ru.wikipedia.org/wiki/Семибанкирщина
( 12_ https://ru.wikipedia.org/wiki/Семибоярщина )
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( 13_ Il est clair que si les USA restent largement devant, en termes de capitalisation financière, avec 25 935 Milliards de Dollars (NYSE + Nasdaq, Nov 2015), c’est désormais la Chine qui arrive nettement en second, avec 11 050 MD, ( Shanghai + Shenzhen + Hong Kong, Nov 2015 ), loin devant la première place européenne, Londres, qui, peu avant le « Brexit » et la dévaluation de fait de la Livre, pesait encore 6187 MD, incluant Milan, rachetée en 2007. (A noter que le rachat prévu de Francfort ( 1738 MD en Nov 2015) se trouve désormais remis en cause.).
Derrière, Tokyo, avec 4910 MD (Nov 2015), devance encore Euronext (Paris + Amsterdam + Bruxelles + Lisbonne, 3379 MD, Nov 2015)
A noter également que Moscou, qui pesait encore près de 950 MD en 2010, est passé de 770 à 385 entre 2013 et 2014. Après les sanctions relatives au conflit ukrainien, la capitalisation boursière de la Russie est encore descendue. Aujourd’hui même, elle est à 279 MD, soit une capitalisation inférieure à celle estimée pour l’Espagne en 2011, à 350 MD ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibex_35 )
Ce qui relativise, et à vrai dire anéanti, l’argumentation des pseudos »marxistes révolutionnaires » qui y voient une « nouvelle puissance impérialiste » !
Note remise à jour à partir de https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/10/03/entree-historique-du-yuan-aux-dts-du-fmi-ou-le-bal-des-diables-boiteux/
Autres sources sur le sujet :
https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2016/12/stats-bourses-insee-2013-2014.pdf
https://www.binck.fr/formations/espace-bourse-pratique/les-principales-bourses-mondiales )
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