8 heures : lesson d’anglofolie à France Info
France Info va-t-elle bientôt devenir une station de radio bilingue angalis-français ? Cela pourrait devenir le cas à en croire un reportage ahurissant entendu ce matin à huit heures.
Mais papa, ces gens-là, est-ce qu’ils ne parlent pas une langue qui ressemble beaucoup à celle des British ? Silence, Pierrot ! Et écoute la suite sans faire de sottes objections ! Devant l’anglais tous naissent égaux en droits et en voix.
Lesdits examens sont en fait le TOEFL, dont le nom sonne comme comme le coup de massue des Nouveaux Maîtres de la boule ronde. Précision importante, celui-ci est entièrement informatisé et se déroule au pas de course, comme le rythme de la vie, là-bas. Du coup, voilà nos pauvres petits Gaulois, nourris du proverbe qui dit "Dans tout ce que tu fais, hâte-toi lentement" perdus, la cervelle paralysée par l’angoisse de la performance, sans parler de leur manque de familiarité avec le "support". C’est entendu, la France, comparée à l’Amérique, vit encore à l’âge des cavernes—et vite, une nouvelle commande de l’Education nationale à Micromou !
Suit le témoignage d’une jeune étudiante qui, pour exercer le métier d’avocate, affirme, crie qu’il lui faut connaître à fond la langue de Bill Gates—plus sans doute que le Code de Justinien ou les oeuvres de Montesquieu. Plus que le français ? Avec un brin d’imagination compassionnelle, on perçoit dans ce cri de détresse singulier la rumeur immense des laissés pour compte de l’Indispensable linguistique, des jeunes techniciens de surface de Charles de Gaulle aux Immortels pâles et décatis de la Coupole.
Comme à Waterloo, le mot le meilleur est pour la fin : si les jeunes Français sont si nuls en anglais, si la France est la lanterne bleu-blanc-rouge des tests "made in USA", c’est parce qu’ils n’ont pas assez de contacts avec la langue d’Obama "au quotidien". Tous ces noms de magasins, toutes ces étiquettes, toutes ces publicités, toutes ces initiatives publiques et privées formant une interminable incantation de monosyllabes en -ey et en -y, ce n’est décidément pas assez. Et une professeure de dénoncer tout le mal terrible que font à ses protégé(e)s ces affreux films doublés en français. Et que dire aussi de toutes ces im-pertinentes communications quotidiennes, des voeux du Président de la République aux annonces des trains dans les gares ?
Là-dessus—de grâce restons là-bas—la mort de Ted Kennedy nous est commentée.
Surprise : le politicologue américain qui nous explique la carrière du frère cadet de l’Assassiné de Dallas parle un français presqu’impeccable. La journaliste n’a pas relevé la chose.
Ce devait être une aberration sans doute. La prochaine fois il nous le dira en anglais, promesse de la rédaction.
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