très d’accord monsieur Villach pour votre regard sur cette photo ignoble.
Et on ne peut que acquiéscer avec easy sur la multiplicité des regards sur un même objet, c’est l’évidence.
Mais en tant que peintre j’ai justement appris que chaque trait compte et doit contenir un sens sinon il n’a pas de raison d’être et ne doit pas être dessiné. C’est ainsi qu’en peinture vos ferez la différence entre une œuvre vide et une œuvre de maître.
“la montre molle de Dali sur un magazine ayant pour sujet la perte de temps”
vous voyez bien que vous lui donnez le sens qu’elle a. Les montres de Dali ne sont pas molles, elles fondent, le dire ainsi est juste un peu plus précis vu le thème récurent chez Dali. Les montres, donc le temps qui fond et les béquilles. Sur quoi nous appuyons-nous quand le temps s’éternise et que nous perdons pied ? C’est un thème tellement récurent chez Dali que quelqu’un qui aurait demandé au maître ce que cela signifie l’aurait certainement beaucoup énervé. lol
Lui, un peintre des symboles par excellence.
L’art n’est pas un jeu vide de sens. Non, l’art est vital. Sans art il n’y a pas de civilisation, car si une société ne cherche pas le sens pour lequel elle vit elle est vouée à disparaitre. Le parfum d’une fleur est fait pour assurer la génération suivante, car si aucun insecte ne la butine son espèce s’éteindra, vous comprenez le parallèle ?
Le parfum d’une fleur est comme l’art contenu dans une oeuvre, son sens justement.
L’art est donc un enjeu de vie ou de mort, car le rôle des artistes a toujours été de décortiquer la vie humaine et justement essayer d’en discerner des sens possibles et potentiels sinon exprimés.
Je ne pensais pas écrire un tel pavé, excusez-moi et ne le prenez pas personnellement non plus. Mais votre réflexion m’amène tout droit sur ce que je perçois comme une des plaies de notre temps.
L’absence de sens ou carrément de bon sens quand on demande aux gens de recevoir un poison stérilisant et du mercure débilitant dans la tronche et en double dose s’il vous plait (! !) et qu’on SAIT comme c’est destructeur pour le système immunitaire de quelqu’un et qu’on ose appeler cela de la médecine !!
Ici on a une fille belle come le jour dont on cache le visage et toute trace de féminité pourne laisser qu’un trou entre les jambes et cette pose de ballerine dont on ne laisse plus dviner aucun aspect personnel, elle est réduite pire qu’à l’état d’objet, elle et complètement à la merci du photographe. Presque un symbole de la déshumanisation en cours, oui !!
L’art comme la civilisation est pleine de sens sinon elles n’ont pas de raison d’être, comme les traits eux-mêmes qui constituent l’œuvre, ils sont l’expression du sens, à son service, pas le fond. Leur fond est le sens contenu et lisible d’une œuvre. Une civilisation insensée devient quoi d’après vous ?
Les deux sont ainsi irrémédiablement liés et une œuvre n’a de sens que dans la mesure où l’artiste a une recherche particulière concernant l’être humain ou l’existence en général. Ici le jeu de bourreau-vicitme, assez loin d’ête culturel et je me joins àau questionnement de Paul Vilach sur la crédibilité d’une telle « œuvre » pour représenter toute la culture d’une ville.
Ce que vous dites, esy, est un peu comme si on écrivait un livre en disant qu’on s’en fout de ce qui est écrit dedans… ou qu’on se mit à construire un puits en faisant tout pour être certain de ne jamais y trouver de l’eau.
Je ne peux vous suivre sur cette ligne.
Pour moi cette photo est très dans l’air du temps.
d’abord pour le côté kafkaïen de la scène qui rappelle quand même furieusement Métamorphose qui montrait un pauvre jeune homme se transformer en insecte. Mais plus simplement cette photo me fait penser à Abou Graïb et Guantanamo et les prisons secrètes où des gens sont torturés à l’heure où nous écrivons.
Cette photo est une scène de torture très dans les grands mystères d’Eleusis et du culte secret d’Isis. Torture, sexe et barbarie. Je m’explique.
Un photographe, comme un peintre, utilise des modèles ou emprunte les visages des êtres pour son œuvre, il doit donc impérativement RESPECTER ses sujets photographiques.
Nous sommes aux antipodes ici. Cette photographie montre un abus complet du photographe sur son modèle. Une vraie scène de boucherie. Vous trouvez que je vais trop loin ? Je m’imagine la scène voilà tout. Et pour le soin méticuleux d’effectivement former ce vase inversé avec le sexe de la fille elle a surement eu beaucoup de plaisir à tenir cette pose durant des heures et qu’on lui tire le slip et caresser sa foufoune sans arrêt.
Combien d’heures de pose pour arriver à la photo terminale ? « Attends, encore un projo, merde plus de pellicule, ah dis donc faut qu’on recommence… » bref vous voyez le tableau, il est là devant nous, nu et dévoilé. En ce sens c’est une œuvre, mais cela ne fait pas d’elle de l’art.
Cette photo est sadique et pour le modèle et pour le spectateur, si elle est danseuse comme easy le pense ici il n’y a pas trace de mouvement…ce serait alors une négation volontaire de la danse qui est justement l’expression du mouvement, non ? On aura toujours vu les ballets raconter des histoires, les histoires ne sont pas insensées. C’est pour cela que je parlais de l’air du temps wall-streetien, car le sens que dégage cette photo fait vomir.
Un appel sexuel dans le sens le plus sordide alors, parce que nous y entrons vraiment dans le caractère SM qui prive cette femme de toute humanité pour la maintenir dans une pose absolument douloureuse.
et la déshumanisation ne pourra jamais être appelée de l’art.
Cette photo n’est pas de l’art mais le fruit d’un photographe s’adonnant à ses penchants sadiques. C’est ce que la photo dit. On peut bien y rajouter tout ce qu’on veut, mais la déshumanisation de cette femme fait mal à voir.
L’art doit nourrir, pas être inutilement douloureux et une image n’est jamais vide de sens. Que son auteur veuille l’y mettre ou non, un sens se dégagera toujours d’une œuvre, c’est bien le danger d’en créer une. Car l’artiste s’expose toujours lui-même dans ce qu’il montre, voudrait ou croit montrer.