Quand je prends le temps de refaire le film de tant de désastres, je réalise que j’ai vu beaucoup de jeunes gens autour de moi devenir fous ou se suicider. Beaucoup trop au point que j’ai fini à un moment par me demander si je ne sympathisais qu’avec des gens ayant ce profil. Avec le temps et une petite expérience de la vie, je les revois toutes et tous et je réalise qu’ils avaient le même profil : trop sensibles comme on dit. Ce serait donc un handicap en ce monde mais ce n’est pas tout…
Bien sûr, on imagine quel genre d’adultes deviendraient dans notre monde des gens rêveurs qui ne mentiraient absolument jamais, diraient toujours la vérité, voudraient le bien d’autrui, penseraient aux autres avant eux-mêmes, généreux à toute épreuve, transparents, polis, corrects, ne voulant le moindre mal à personne, incapables de jalousie, reconnaissants, serviables, désintéressés, aimants, loyaux, fidèles, constants ; en un mot : trop bons !
Pourtant des gens comme ça existent, j’en ai rencontrés, Dieu merci, quelques-uns dont le premier malheur fut de se sentir seuls au monde au milieu d’un entourage où ce genre de différence se paye cash à moins d’un miracle…
Ce qui les a rendus fous, ce qui les a fait sombrer dans la drogue, l’alcool ou le suicide ce n’est pas seulement l’incapacité à supporter ce monde tel qu’il est comme si on demandait à des gens carrés de devenir ronds mais c’est surtout qu’il existe des gens qui ont besoin d’une réponse globale.
Quand ils ont la chance d’atterrir dans un milieu qui favorise leur soif de recherches et de découvertes, ils deviennent chercheurs, aventuriers ou tout ce qu’on veut qui occupe l’esprit en allant de l’avant. Ce sont ces gens qui font avancer le monde et lui donnent ses pas de géant. Jadis, ce sont ceux qui inventaient des trucs qui ne furent utiles à l’humanité que bien après leur mort mais quand ils ne trouvent rien, ils mènent une vie de dingue un peu à la marge du monde, l’esprit occupé à chercher en vain…
Ceux-là s’en sortent.
Le malheur, c’est les autres dont l’esprit est tout aussi disposé à être occupé à trouver des réponses à tout, au monde, à la vie… Le malheur, c’est le commun des mortels qui seul dans son coin veut des réponses mais sans avoir les moyens intellectuels de se créer une représentation du monde qui puisse calmer la furie de soif de réponse.
Ces gens existent et existeront toujours.
Aucun cynisme ne pourra jamais prendre sur eux, aucune réponse à la con non plus. N’ayant pas le bagage intellectuel qui leur permette de savoir que leurs questions ont été posées par d’autres qui ont pu se donner telle ou telle réponse, ils doivent seuls affronter le chaos et la mécanique du monde sans pouvoir s’empêcher d’être hantés par la réponse suprême ou du moins un faisceau convergeant de réponses qui puissent tranquilliser.
Inversement, le malheur pour certains étant qu’à force d’avaler sans digérer, ils finissent par avoir aussi une indigestion intellectuelle aussi fatale que l’ignorance totale de l’héritage philosophique ou même métaphysique disponible.
Toujours est-il que la mécanique de leur enfer se ressemble : souvent ils commencent par être émerveillés par le monde et ses merveilles, puis avec l’âge, les soucis, l’expérience de la nature humaine qu’ils découvrent souvent trop tôt les voilà qui tombent dans les coulisses du monde : c’est alors le début de la fin.
Essayant alors de faire l’expérience du cynisme après un long parcours d’émerveillement, de doute et de désespoir, ils finissent par essayer l’humour, puis parlent de moins en moins comme s’ils voulaient se faire discrets certains de voir la puissance des choses sans avoir la force de les encaisser, puis un jour sans qu’on sache pourquoi après mille petits signes qu’on ne réalise que trop tard, les voilà qui pètent les plombs sérieusement, se tuent ou se perdent dans des substances qui leur fond supporter l’absence de réponses ou l’excès de vision qui déséquilibre les innocents.
Je les revois un à un, une à une perdus entre ciel et terre, nés pour être différents mais n’ayant jamais eu la chance de dépasser le doute ou la mécanique du chaos. Cela se joue à si peu de choses la force de tenir jusqu’à ce que passe la tempête. Un rien qui manque peut tuer la personne. Une enfance sans amour ou avec le manque d’un amour parental et voilà une faille qui peut exploser à tout moment et qui finit par exploser à l’heure d’affronter le monde.
Une naissance ici et pas là, une rencontre bonne ou mauvaise, une tentation de trop ou une folie de moins et voilà tout prêt pour le désastre.
Je les revois un à un, une à une, ces êtres d’exception nés pour subir la face hideuse du monde.
Impossible à ces gens-là de leur dire : « le monde est ainsi fait ! Marche ou crève ! »
Ils aimeraient bien comprendre Dieu mais ne voient partout que le mal !
Une pensée à eux !
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Après 1 seule lecture de votre article vlane j’en ai les larmes aux yeux, même si je suis un grand gaillard de presque 40 ans. Je me reconnais complètement dans chaque syllabe de votre article, et ce que je vis depuis + d’1 an maintenant n’a jamais été aussi bien décrit.
Découvertes, emerveillements, boulimie de connaissance et d’expériences, puis (profond) cynisme et maintenant dépression, voilà le film de ma vie que vous décrivez parfaitement, série en cours...
Mon psy depuis 1 an, le premier de ma vie, n’a pas d’autre phrase que « le monde est ainsi fait » en effet, le pauvre homme je ne le blâme pas il fait ce qu’il peut, il semble impuissant face à cette « pathologie »...
Ce que je viens de décrire brièvement n’a pas pour but d’ennuyer les lecteurs, mais simplement de rendre une espèce d’hommage à l’auteur de l’article.
Je me reconnais également dans ce profil, mais heuresement, je ne me suis pas arrêté au cynisme et à la depression. Plutot que de subir le monde des loups et des requins, j’avais choisi l’exil, je m’était replié sur moi et j’observais le spectacle de la comédie humaine. Jusqu’au jour ou je me suis rendu compte que le monde n’était ni tout noir ni tout blanc, et qu’il était de ma responsabilité de proteger ce qui m’était cher. Et la, mon premier combat a été contre moi même, contre ma nature et j’ai du trouver le courage de me battre à la fois pour moi (puisque personne le ferai à ma place) et pour mes idéaux. J’ai cru au départ que cette attitude était egoiste, et que l’égoisme, c’était mal. Je me suis appercu qu’il était en fait bien plus égoiste d’attendre des autres de s’occuper de moi.
Si vous n’arrivez pas à trouver la paix interieur, c’est parceque (je me base sur mon experience personnelle) vous vous sentez coupable de l’état du monde, coupable d’etre humain (« le monde est ainsi fait »). Mais il n’est jamais trop tard pour réagir, pour construire le monde tel que vous voudriez qu’il soit. En réagissant de la sorte et en vous battant pour vos idées, le sentiment de culpabilité disparaitra, et vous ne vous direz plus « le monde est ainsi fait » mais « le monde devrait etre ainsi et je ferai tout pour qu’il le soit ».
J’écris tout ca (j’espère ne pas vous ennuyer) pour vous dire de ne pas vous laisser abbatre par vos démons, parceque le mal n’est pas que chez les autres, il est aussi en nous, et obscurcit notre vision du monde afin de nous « convertir » (le cynisme et la depression sont la première étape). Essayez de trouver des chose qui vous donnent du courage et de l’espoir pour ne pas vous laisser influencer. Ici, chacun ses gout et ses idée, à titre d’exemple je me plonge souvent dans la philosphie boudhiste (notamment le bushido) ou dans des ouvrages culturels particuliers (livres, films, musique,...).
J’espère que ce message vous aidera, autant qu’il m’aide moi.
même chemin moins le psy ( j’ai été amené très tôt a décider que ce n’ était pas moi qui avait un problème ) « la folie c’est de voir le monde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être » jacques brel la seule clef est de se battre pour changer le monde ( a la mesure de nos moyens ) vous n’avez pas besoin d’un psy pour vous rendre « normal » c’est lui qui a probablement besoin de vous ..... pour devenir humain bien sur il est difficile de trouver son propre chemin mais ça vaut la peine de persévérer
Les caractéristiques que vous décrivez sont typiques des surdoués. Si vous voulez en savoir plus sur ces curieuses personnes, creusez du côté des enfants surdoués et des adultes à haut potentiel.
mais chez beaucoup il est profondément enterré en fait chez la majorité des « adultes » c’est a dire de ceux qui ont décidé d’accepter l’ innaceptable au nom de la « réalité » qui ont accepté de consacrer leur vie a devenir statistiquement moyens, petits êtres gris désespérés et désespérant
Merci pour votre article, ça me rapelle de faire gaffe en cette periode pas terrible. Le mal s’insinue tellement vite et subtilement, c’est une vigilance de tous les instant qu’il faut avoir.
La vie est dure, mais c’est un cadeau précieux, il faut profiter de chaque instant ici bas.
Une pensée pour ceux qui sont partis avant l’heure...
Il est probable que des carences affectives aient une forme d’influence dans la construction d’une certaine forme de mal être. Cependant, je crains fort qu’elles ne soient plus le vecteur essentiel des passages a l’acte. Étrangement, plus un pays ce dit développé, ou, plus il se développe au sein de notre modèle de suicide collectif, et plus la courbe du nombre des suicides grimpe.
Le monde est tel qu’il est nous dit on ? Que neni, le monde est tel que l’on le rêve. Nos civilisations post normal ont simplement à mon sens tuées le rêve. Il est remplacé par l’inutile concept de l’avoir, laisse en jachère l’Être, et pousse vers toujours plus.
Plus de quoi et pourquoi ??? Nul ne sait vraiment, mais au bout de la route il n’y a que néant......
Ce battre, pour qui ? pour quoi ? pour croire être vivant ? C’est peut être ici que le bas blesse, il n’est peut être plus temps de ce battre, il est plus que temps de simplement vivre ici et maintenant, loin des illusions et des chimères.....
Il est, à n’en pas douter un monde au delà nos visions restreintes, monde qui régi la tendance de nos illusions quotidiennes. Syndrome de Peter Pan diront les biens pensants....
En tous les cas de figure lorsqu’un individu va mal dans un groupe, ce n’est pas l’individu qui est malade, mais le groupe entier.......
Il est peut être temps de cesser de toujours renvoyer « le sensible » à son passé, à son histoire, à son malheur et accepter enfin qu’il n’est que le signe, le signal d’alarme, d’un grave et terrible dysfonctionnement dans les chemins sociétaux que nous empruntons tous....
Article très émouvant super ,comme a dit MUSIMA "qu’il faut etre bon ,généreux enpatique et créatif,perso c’est ce que j’essaye d’etre dans la vie quotidienne c’est pas évident surtout après 50 ans .
Il est très difficile d’aborder ce sujet apophatique alors que notre grammaire est cataphatique. Vous avez bien du mérite et vous en êtes fort bien sorti.
Je propose à mon tour quelques pistes de réflexion en pas japonais
A mon sens, ce que notre conscience dit cultiver en raisonnant sous le contrôle de notre nomos, notre inconscient cherche à l’hystériser en résonnant avec les inconscients d’autres personnes en toute anomie. Nous communiquons en conscience en procédant de dialectique et inconsciemment en procédant de frénésie qui vire à l’hystérie lorsque que la raison capitule. Le conscient raisonne seul, l’inconscient résonne avec les autres. Une réunion organisée sous le sceau de l’organisation sollicite la conscience de chacun. Un chahut sollicite les inconscients. Le respect de l’histoire intégrale incite à la sagesse, la compilation ou mise en avant de morceaux choisis incite à la résonnance.
Exemple :
Cinq amis conviennent de se réunir pour une plongée nocturne ou pour un casse. Chacun va à la réunion n considérant qu’il n’y sera question que de raisonnements. Que l’entreprise soit légale ou pas n’y change rien, chacun n’est attendu qu’en production de sang-froid, de méthode. Pas de résonnance, pas d’hystérie.
Une semaine plus tard, ces cinq amis conviennent de se réunir pour aller voir un match de foot, un opéra, un concert de Johnny, pour aller en discothèque, pour draguer sur les champs. Alors qu’ils se connaissent pour leur capacité à raisonner, ils se sentent invités sur ce coup là à résonner, à vivre une frénésie, voire une hystérie. Et on les verra s’emporter, s’enflammer, s’échauffer, perdre le sens de la mesure.
Pendant le casse, si tout se passe comme ils l’avaient hyper calculé, ils restent dans le pur raisonnement. Mais comme il plane sur eux une menace importante, dès que ça part en couille, l’inconscient de chacun jusque là bridé explose. Les 5 inconscients vont se parler dans la grammaire des inconscients et vont résonner entre eux pour former une ambiance sans nomos, sans loi, complètement folle. Il va se passer du n’importe quoi.
Après coup, les 5 consciences vont essayer de reprendre le dessus sur les 5 inconscients et les 5 amis vont sembler parler avec un minimum de sens pour justifier leur comportement hystérique précédent mais ils ne parviendront jamais à le justifier correctement.
A force, le raisonnement calme de chacun ressortira à leurs yeux mutuels et croisés comme peu fiable, peu sûr. Ils sauront désormais que l’hystérie l’emporte.
Un enfant démarre sa vie en constatant le raisonnement de ses parents et s’aligne dessus. Tout ça lui semble sûr. Si le père dit qu’en roulant deux heures on arrivera à la mer, c’est effectivement ce qui se produit. Il a confiance. Puis un jour, les parents hystérisent devant l’enfant. Ils ne raisonnent plus, ils résonnent. Ils font n’importe quoi. Une fois calmés, ils tentent d’expliquer à leur enfant pourquoi ils ont cassé toute la vaisselle. Ce qu’ils disent avec un air raisonnable ne tient pas la route d’autant qu’ils n’admettent pas avoir résonné et même hystérisé (raison débordée, capitulée). L’enfant perd confiance même en ce qui semble être du raisonnement.
L’enfant vient donc de découvrir qu’il y a les raisonnements et aussi les mises en résonnances de pensées bizarres, surgies des prodondeurs du cerveau, qui ne sont pas sages du tout et qui aboutissent à des violences. Il voit bien qu’il existe des résonnances joyeuses. Il voit bien qu’à Noël, au départ des vacances, il existe une fièvre, une frénésie, une hystérie joyeuse. Ca aboutit à quelque dévoration tout de même mais bon, c’est considéré comme étant heureux. Hélas, il voit aussi qu’à l’occasion de ces hystéries joyeuses, plein de diables surgissent de la boîte à Pandore et qu’il y a des gifles qui volent pour un oui ou pour un non, surtout à Noël, surtout pendant les vacances.
Certains enfants auront connu les hystéries joyeuses avant les hystéries violentes et seront donc des déçus de la résonnance. Ils éviteront les messes et les foules.
D’autres auront connu d’abord les résonnances violentes et en auront fait leur pain ordinaire, leur normalité. Pas du tout choqués, ils ne seront jamais déçus du Monde. Ils vont pratiquer eux-mêmes et très tôt ces frénésies en piquant des colères dans les magasins, les avions. Ils n’apprécient pas les ambiances calmes et foutent le boxon en classe. Un enfant qui hurle sait très bien, surtout à notre époque puériliste, que tous les tambours de ceux qui sont autour se mettent à vibrer à la même cadence que lui. Il sait qu’il aliène tout le monde à sa colère, à son anomie.
Grandissant en ne voyant que des avantages à frénétiser leur entourage, les enfants grands résonateurs seront comblés par le monde actuel. Jeux vidéos, soldes, concerts, championnats de foot, seront leurs utilitaires idéaux. Ils ne déprimeront pas car échoués sur un Amplificateur, ils en trouveront un autre où s’accomplir. Ils peuvent évidemment devenir bandits et finir pendus mais ils ne seront jamais dépressifs. Il est très dommage qu’aucune espitémologie n’ait remarqué ce fait.
Raisonnements et résonnances ne relèvent pas que du foyer parental.
J’ai vécu quelque chose de spécial et de suffisamment spécial pour avoir été lisible (Bien d’autres situations sont spéciales mais pas suffisamment pour qu’on puisse s’en apercevoir)
Ma mère est Française, mon père Viet. Ils se sont connus à Paris en 1950. Ma mère était une citoyenne française, mon père un sujet indochinois. Je nais donc au sein d’un couple qui transgresse les deux doctrines endogamiques de leur peuple respectif. Ils s’aiment par-dessus les lois. Nous arrivons à Saigon en 56, deux ans après la défaite française de Dien Bien Phu A l’école, dans la rue, parce que ça se voyait sur mon visage que j’étais eurasien, j’ai subi des frénésies en « sale fils de traître ». J’ai été lapidé par les petits Viets. A la maison, je vivais la résonnance amoureuse exceptionnellement forte ou impertinente de mes parents, mais dehors, je subissais de la violence à cause d’elle.
Je peux donc apprécier la frénésie amoureuse mais je ne peux que redouter la frénésie de la rue. Le tout sans jamais savoir quelle est celle de ces deux frénésies qui a raison.
Les enfants des Pussy Riots pourraient se retrouver dans une situation similaire. Leurs mères vivaient entre elles, à la maison, une frénésie joyeuse, impertinente mais la rue réagit par une frénésie allant à les tuer. Leurs enfants se retrouveront à avoir toujours peur des grandes fêtes et se sentiront seuls.
Le rayon vert de Rohmer essaye de nous montrer le cas de gens qui semblent se méfier des fêtes. Ces timides qui ne peuvent envisager de tenir un microphone, ont besoin, comme tout le monde, de libérer leur inconscient constamment bridé par la raison et son nomos en lui permettant de résonner avec un miroir. Mais ils visent alors à ne résonner qu’en duo et dans un petit coin isolé. Ce sont des petits résonateurs, des bi-résonateurs
Si les di-résonateurs ne trouvent pas leur moitié, ils se sentent mal dans le monde actuel. Ils se sentent dépassés par les gamins qui font les pitres sur scène en enflammant les salles.
Les plus importants outils de mise en résonnance c’est l’amour (mais c’est faible en puissance puisque ça ne rassemble que deux personnes) ; c’est la musique ; c’est l’iconographie et c’est bien entendu la possibilité de se rassembler en masse (Manifs, concerts, bals...) Or notre époque se caractérise par un développement inédit des outils produisant de la mise en résonnance de masse. Tam-tam vidéo réseaux
Les réseaux Net semblent une bonne opportunité pour ceux qui ont peur des foules de résonner avec du monde sans danger, a priori. Hélas, il y a des dangers, même sur le Net. Il y a des violences, même sur le Net. Il est probable que les intimidés essayent le Net mais il est tout aussi probable qu’ils finissent par comprendre que ce n’est pas avec cet utilitaire qu’ils pourront vivre une bi-résonance tendre.
La résonance tendre, qui ne peut se réaliser qu’à deux, est la seule qui aurait pu échapper aux Systèmes d’Amplification. Mais ces systèmes, les media donc, vont dénicher les résonances tendres dans leurs planques, ce qui fait le paparazzi. Et quand des amoureux voient leur résonance intime étalée, utilisée par la masse et en toute violence « Pffff, t’as vu le tas qu’il se traîne », ils sont ruinés.
Utiliser les réseaux, la scène ou les projecteurs, pour trouver sa moitié avec qui résoner tendrement aboutit trop souvent à la ruine de cette frénésie amoureuse qui fait la vitalité, le feu, la libido du couple.
Les intimidés se voient bien moins de solutions qu’autrefois
Le film La chèvre avec Pierre Richard, sous ses allures légères, montre les difficultés qu’ont les sensibles pour se rencontrer
La problématique des sensibles est extrême. Si un sensible rencontre un autre sensible, il supportera très mal de le voir un jour, pratiquer ne serait-ce que Facebook. Deux sensibles ensemble seront très jaloux des réseaux, des contacts.
Or, à moins de vivre en autarcie sur une île déserte, quel couple peut de nos jours se passer des Amplificateurs ? Comment le couple du Rayon vert peut-il contourner la SMSite ?
Arrivent alors les solutions paradoxales. Celles où le couple, se voyant cerné par un contexte tout en Amplifications, essaye de s’en servir en miroir de lui-même, en s’exhibant (pipolisation, partouzes, échangisme...) Ca finit encore en ouroboros puisque ce couple doit finir par admettre que son propre ampli naturel ne fait pas le poids et que c’est encore et toujours le grand Tambour, le même qui hystérise autour d’un feu d’artifice un jour, autour d’un massacre le lendemain, qui est le plus fort, qui fait la loi.
C’est l’hystérie collective qui par sa puissance fait la raison absolue. Plus rien ne semble possible au niveau individuel ou conjugal. Le couple est ridiculisé
" Les plus importants outils de mise en résonance c’est l’amour (mais
c’est faible en puissance puisque ça ne rassemble que deux personnes) « ben non justement ! on n’est pas obligé de le limiter a deux personnes mais il faut pour cela accepter de sortir des sentiers battus et regarder sa propre souffrance dans les yeux sans essayer de la fuir. l’amour qui provient de l’ouverture de ce que certains on appelé le coeur conscient englobe y compris la pelouse .....la difficulté étant alors de constater que les hommes tout en étant tous désespérément a la recherche de cela font aussi tout ce qu’ils peuvent pour s’y soustraire. Dans le meilleur des cas .....il y en a aussi qui font tout ce qu’ils peuvent pour empêcher les autres d’ y parvenir.
» Le tout sans jamais savoir quelle est celle de ces deux frénésies qui a raison." mais c’est la même .....c’est la même pulsion qui anime une horde de hooligans et une église une division de panzer et un monastère bouddhiste. cette pulsion que vous nommez recherche de la résonance cherche son chemin a toute force et quand on lui interdit de le faire par le haut elle le fait par le bas .....et devient destructrice et / ou auto destructrice ce qui au final est la même chose ....... alors bien sur les masses en folie c’est comme un taureau qui charge : il vaut mieux ne pas se trouver sur leur chemin
Est-ce que la bi-résonance du couple suffirait à chacun ou lui faut-il également vivre une résonance de groupe pour se sentir comblé d’excitation (le comblement me semblant associé à l’excitation) ?
Il me semble que la véritable vedette est la résonance et que la grande résonance collective, par sa puissance fait donc sa valeur.
J’imagine sans peine que dans le monde très ancien sans résonances collectives colossales, les couples résonnaient peu. J’imagine mal un attachement à la Héloïse Abelard il y a 10 000 ans. Encore que lors d’une émission avec Zazie, j’ai vu un Papou se mettre à pleurer à l’évocation de sa compagne disparue.
L’attachement est certainement une très vieille histoire mais il me semble que ça ne fait que 5000 ans que l’homme fait une grande histoire de son attachement (amoureux, territorial, politique, religieux), qu’il résonne beaucoup, qu’il fabrique des tambours, des gongs, des cloches, des tam-tam, des trompettes, des flûtes, des marches au pas, du rythme, de la musique, des uniformes, des dessins ou motifs répétitifs (Une entrée de maison avec deux colonnes c’est une résonance, toute construction symétrique est une résonance).
En somme bien plus de reconnaissance (d’identique et de contraire) que de connaissance (de vraiment nouveau, a-référentiel).
J’imagine qu’un couple né sur une île déserte s’aimera assez platement sans trop résonner. Chacun pleurant abondamment l’autre mais en cas de décès seulement car se retrouvant seul. C’est à la fin du couple, au moment de la solitude, que chacun ressentirait le plus fortement le manque de résonance. Ce serait donc par apprentissage des anciens, des veufs et veuves, que les jeunes seraient initiés à l’importance de la résonance conjugale. C’est peut-être cette initiation au futur dramatique qui aura fondé la culture et notre grand sens du temps.
Un couple qui assiste à des résonances collectives peut être tenté d’amplifier ses tambours conjugaux pour réaliser ce spectacle en privé, en lui-seul. C’est donc la résonance collective qui incite à la bi-résonance.
Mais constatation faite de toutes les Grandes résonances, ne pourrions-nous pas nous satisfaire de ressentir du tambourinage rien qu’à deux, à l’instar du couple du Rayon vert ?
Si l’on a été échaudé par les Résonances, tout en prenant acte de leur puissance, n’est-on pas tenté de se contenter d’une bi-résonance ?
Je suis content de cet article, comme s’il tombait à pic, alors j’en profites pour m’épencher, j’en ai besoin. Voilà j’ai 51 ans, j’ai passé mes 20 premières années d’adulte(20 à 40 ans) à essayer de m’insérer dans cette société. 10 ans de psychotérapie intensive à mes frais sur les résultats de laquelle je me pose encore des questions. Arrivé dans la vie avec un CAP et un cerveau vide de toute connaisance sociale, politique, humaine j’ai enchainé les réussites dans mon boulot, en parallèle j’ai voyagé sac au dos, puis yoga, astrologie spiritualité puis psycho. Hanté par toutes ces barrières invisibles qui me barraient la route sans arrêt, je me battais avec acharnement contre moi même...j’avais forcément un problème. A 38 ans je demissione enfin de mon boulot, je comprends rien à ces gens qui m’entourent, mes je les juge malssains et me sentant impuissant décide de ne plus leur donner mon travail, en interim je bosserais à mnima. Mais fin de non recevoir, aucune d’entre elles ne veullent de moi... J’enchaîne alors stages, dépression alcool et vagabondage dans ma banlieue. En psycho on appel ça un lâcher prise. Et bien vous savez quoi j’en ai plus appris sur moi même et les autres en côtoyant les poivraux et les « canailles » des banlieues qu’en 10 ans de psychotérapie. J’ai arrêté mes derniers cachetons l’année dernière . J’ ai décider de m’atteler à la politique serieusement depuis 2 ans. Et là maintenant je comprends toutes ces barrieres invisibles qui m’ont fait tant de croches pattes. Je comprends aussi que ma vie m’a été volée. Que faut pas rêver on est en guerre et que l’être humain a encore un sacré bout de chemin à faire avant de prétendre ne plus être un singe. Aujourd’hui je lutte pour ne pas mettre fin à mes jour, il y en a à qui ça rendrait trop service. Voilà où j’en suis aujourd’hui, et je m’attelle encore à chercher. Plus pour moi, mon avenir est derrière mais pour ceux qui arrivent, après tout d’autres l’ont fait avant moi et pour moi. L’ancien (le vieux qu’on aimerait bien qui ferme sa gueule et qu’il reste un bon jeune) a un rôle à jouer... En tout cas merci pour cet article plein de sensibilité.
@ Eric P ,mais vous avez mon age 51 ans vous êtes jeune et vous avez toute la vie devant vous.
Je pense qu’il faut savoir retomber sur ses pattes.
Il faut surtout éviter de trop saturer son cerveau de questions inutiles ,moi je pars du principe que tant qu’il y a de la vie ya de l’espoir.
J’ai une société dans le bâtiment et je suis très passionnée par mon boulot et ma femme .
,
En faite j’ai un seul problème si on peut appeler ça un problème bref, je me travestie en cachette de ma femme ,et je sais qu’elle acceptera jamais et parfois ça me mine donc je fais avec, sinon ça va malgré les coups dur j’arrive toujours à retomber sur mes pattes .
Et je sais qu’avec l’age c’est de plus en plus difficile,dans la vie il faut rire de tout !
Je ne trouve pas que l’auteur s’élève contre le suicide Il est survivant d’amis suicidés auxquels il tenait. Ça lui fait des vides, ça ne l’arrange pas, il se sent inutile, non sauveur, non motiveur, il ressent de la tristesse et tente d’expliquer que ces suicides sont la conséquence de déceptions
A partir du moment où il existe des gens qui tiennent à d’autres, parfois pour les caresser, parfois pour les voir danser, parfois pour les pendre ou les fusiller, il existe automatiquement un reproche au suicide.
Un caneton qui suit sa mère, s’il la voit se suicider, il ne peut qu’en souffrir et lui en faire reproche.
Une société qui ne reprocherait pas le suicide, mais alors pas du tout, serait une société dans laquelle aucun enfant ne ressentirait une moindre perte à la mort de ses parents et où aucun parent ne ressentirait la moindre perte à la mort de ses enfants.
Etre précautionneux revient à faire en sorte de ne jamais coincer un parent / enfant au point où il en viendrait à préférer se suicider en dépit des attachements qu’il a avec ses enfants / parents
Or on torture des parents, on décapite des parents, on incarcère des parents, des enfants, des amis, des conjoints. On n’est donc pas précautionneux des attachements qui sont le seul remède au suicide.
Je vous recommande de lire « les passions tristes » de Michel Benasayag ; il fait réfléchir sur le sujet et comprendre certaines choses du fonctionnement bancal de notre société.
La fragilité est une composante de l’être humain, on ne doit ni la nier (et étouffer), ni la considérer comme une tare (et s’en sentir coupable).
« l’être humain a encore un sacré bout de chemin à faire avant de prétendre ne plus être un singe ». (C’est faire injure aux singes, je pense) C’est hélas bien vrai. On en voit tous les jours au supermarché, à la télé... des néanderthal, des pitécanthropes. Je n’ose pas dire des « cromagons » car je pense que cromagnon savait faire plein de choses que nous ne savons plus faire et penser comme nous ne savons plus penser.
Baise et gagne du fric ... Ca ira mieux, tu verras...
« Ils aimeraient bien comprendre Dieu mais ne voient partout que le mal ! »
« En faite j’ai un seul problème si on peut appeler ça un problème bref, je me travestie en cachette de ma femme ,et je sais qu’elle acceptera jamais »