N’en déplaise aux croyants de l’apocalypse et de la thèse du réchauffement irréversible si l’homme, les gouvernements, ne parviennent pas à un accord dans quelques semaines sur les émissions de GES, la question de fond est loin d’être tranchée.
A savoir : l’homme (les activités humaines depuis l’ère industrielle) est-il le principal responsable des changements climatiques et, par conséquent, peut-il être devenu le facteur essentiel qui détermine le climat ?
Malgré le matraquage médiatique qui prétend nous en convaincre en affirmant qu’il y aurait consensus des scientifiques –à part quelques originaux peu crédibles– des voix se font entendre, de plus en plus nombreuses, des sites se font les relais de milliers de chercheurs des disciplines concernées à travers le monde, qui présentent, non pas des certitudes absolues et définitives, mais simplement le fruit de leurs travaux qui n’aboutit pas aux mêmes conclusions que ce qui nous est présenté comme un postulat.
Le site
http://www.pensé ;e-unique.fr/> ; fait également un travail de vulgarisation remarquable des recherches et des divergences en présence, concernant les causes des changements climatiques et la fiabilité des données et des modélisations ignorant de trop nombreux paramètres s’agissant de phénomènes aussi complexes.
A moins de nous convaincre que le nombre des croyants de la nouvelle religion ferait la vérité, il n’est pas interdit de s’interroger sur la confusion entretenue entre, d’une part, la nécessaire reconversion des activités polluantes -dont la responsabilité historique incombe aux sociétés industrielles qui ont dominé le monde depuis des siècles- aujourd’hui contraintes, pour des raisons d’épuisement des ressources en énergies fossiles et d’atteintes graves à notre environnement, d’opérer une transition dans leur mode de production à partir de nouvelles énergies…pour faire court.
Et d’autre part, d’associer le climat à cette mutation économique, écologique et politique, comme s’il en dépendait fondamentalement !
Là est toute la question. Il ne s’agit pas de nier toute incidence des activités humaines sur l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les forêts que nous détruisons, les sols que nous polluons, les mers que nous souillons…Simplement d’en mesurer l’impact réel et non supposé sur le climat de la terre dont l’homme serait censé pouvoir réguler la température globale !
En revanche, on voit très bien l’utilisation politique qu’on peut faire d’une reconversion imposée par le climat, donc à toute la planète : c’est ainsi, on n’y peut rien ! Ainsi se trouve évacuée, du même coup, la question du type de rapport des dominants aux dominés, pour en faire des partenaires embarqués sur la même galère du réchauffement climatique.
Il y a bien des discours de compassion envers les PMA (pays les moins avancés distingués des PED, pays en développement et des PE, pays émergents), « les plus vulnérables aux bouleversements climatiques » qu’il faut aider en amorçant à Copenhague un nouveau dialogue Nord-Sud, concède-t-on chez les gouverneurs du monde.
Justement c’est sur cette aide technique et financière que butent les négociateurs, sur les engagements fermes des pays riches en termes de réduction des pollutions et de financement de la reconversion pour que les pays les plus pauvres ne restent pas au bord du chemin.
C’est ce sentiment qu’exprimait récemment à la radio Nicolas Hulot, à l’origine de
la taxe carbone, « d’un devoir des pays riches envers le Sud » mettant en garde contre « le risque de condamner ceux que le système oublie à une double peine, être exclus et en plus condamnés à rester les bras croisés, si possible avec le sourire »
Si je cite Nicolas Hulot –qui participe avec YAB entre autres– au conditionnement de l’opinion publique que je dénonce par ailleurs, c’est qu’il évite, depuis un certain temps, d’utiliser la notion de réchauffement climatique, lui préférant celle, moins fataliste, de changements climatiques infiniment plus consensuelle.
J’avais été frappé par le mot de conclusion de Drucker qui le recevait il y a deux dimanches : « et si le salut, une partie du salut, venait du soleil ? »
Suis-je trop naïf ? J’y ai vu une amorce de distance avec le matraquage sur « la culpabilisation des hommes, avec leurs émissions de CO2, responsables de la montée des océans, de la fonte des glaciers, de l’élévation irréversible de la température, des famines, de la pauvreté, des catastrophes naturelles… » qui nous sont promises ! A moins qu’il ne s’agisse de prudence à la veille de la sortie de son film, pour ne pas trop se mêler à la querelle des scientifiques qu’il sait plus intense qu’on ne veut bien le dire ?
Si le sommet de Copenhague pouvait contribuer à faire baisser toutes les pollutions et à remettre en question les modes de production et de consommation, c’est-à-dire la domination de quelques puissances à travers un système économico politique en crise profonde, qui porte la responsabilité historique de la crise sociale et écologique qui secoue la planète, alors tout espoir ne serait pas perdu.
On entend dire de plus en plus, que le monde est devenu multipolaire, qu’il va falloir s’y habituer. Cela suppose de changer quelques règles et de s’attaquer à quelques privilèges…et non des moindres.
La réponse appartient aux peuples.
René Fredon