Air France /Alitalia : une disparition programmée
Le vote sollicité auprès du personnel par le management d’Air France sur sa politique salariale et dont le résultat a conduit à la démission de son patron Mr Jean-Marc Janaillac est une très mauvaise nouvelle car elle annonce de fait la disparition inéluctable de la compagnie nationale.
Le ver était dans le fruit depuis très longtemps. Cette compagnie n’a jamais été gérée avec la vision et la tenue de cap qui s’imposent aux structures de cette taille. Ouverte à tous les transfuges des cabinets ministériels et autres hauts fonctionnaires de l’État français, gérée comme une administration de l’ancien temps avec des strates hiérarchiques pléthoriques, Air France n’a jamais eu, sauf dans de rares exceptions, de gouvernance avec une vision.
Les conflits sociaux y ont toujours été très durs. Ils se terminaient toujours par une victoire syndicale sur instruction -ou forte suggestion- de l’État actionnaire. Ces capitulations répétées ont naturellement encouragé les syndicats à durcir leurs positions en demandant toujours plus pour finalement être complètement hors-sol, déconnectés des réalités économiques et faire montre d’un corporatisme forcené.
Pourquoi Air France va mal alors que le besoin en transport aérien explose littéralement dans le monde ? Les compagnies « low cost », jusque là cantonnées au segment des moyens courriers à partir de plates-formes déportées par rapport à Paris, s’attaquent maintenant aux services réguliers à partir des aéroports d’Orly et Charles De Gaulle. Elles se lancent dans le créneau emblématique des vols longs courriers.
Nous assistons au naufrage qui s’accélère d’une compagnie emblématique qui s’accroche a un « business model » vieillissant et qui, n’arrivant pas à s’adapter, va disparaître dans sa forme actuelle.
Quelle va être la réaction de KLM compagnie sœur sauvée en son temps par Air France ? Une solution pourrait être qu’elle « rachète » Air France pour ses actifs mais sans ses syndicats.
Sans un changement drastique, Air France va rejoindre son ancienne associée, la compagnie Italienne ALITALIA, aujourd’hui dans le coma et toujours à la recherche d’un repreneur. Aux mêmes maux les mêmes conséquences....
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