Alexandra Skotchilenko : Seule dans Saint-Pétersbourg
Au delà de l’histoire de cette jeune femme détenue en Russie, pour avoir osé critiquer la guerre, j’ai voulu montrer comment des rebellions analogues, et leur punition hors norme, ont surligné l’essence des pires régimes totalitaires. Et comment, au-delà de la célébrité ou non de ces révoltés, la guerre peut précipiter chacun d’entre nous, dans l’obscurité ou la lumière, la connivence avec le pire, ou l’engagement dans la lutte.
"Seule dans Saint-Pétersbourg" raisonne ici comme le titre du roman de Hans Fellada. « Seul dans Berlin ». Un livre qui raconte la prise de conscience d’un couple de quadragénaires Berlinois ordinaire, tentant d’alerter leurs semblables de l’horreur nazie. Pendant deux ans les époux vont disséminer dans Berlin des messages anti national-socialisme, dans les boites aux lettres des immeubles. Un acte à priori banal, et facile, mais qui devient terriblement dangereux dans ce Berlin plein de dénonciateurs zélés, surinterprétant le moindre signe de trahison, et où l’on croise les flics en faisant le salut nazi.
Alexandra Skotchilenko, surnommée Sasha, a 32 ans. Artiste et féministe, a décidé d'éveiller les consciences et de contrecarrer le récit officiel. « Non à la guerre » sera son mot d’ordre. Le 31 mars 2022, dans un supermarché de Saint-Pétersbourg, elle commence son action : remplacer les prix des produits par de petites étiquettes en papier donnant des informations sur l’invasion russe en Ukraine. « L’armée russe a bombardé une école d’art à Marioupol où environ 400 personnes se cachaient pour se protéger des bombardements »
Une action symbolique, face à une horreur sans nom, Marioupol étant la ville Européenne qui depuis la dernière guerre a eu le plus grand nombre de morts civils.
https://www.youtube.com/watch?v=kw7sXGoGBlw (Une action de l'artiste russe Alexandra Skotchilenko pour dénoncer la guerre en Ukraine lui a valu de gros problèmes.)
Le régime d’Hitler et de Poutine ont intensifié tous deux la propagande, interdit ou muselé les médias, et bien sûr interdit toute manifestation critique au régime.
La grande différence, cependant, c'est que, d'une époque à l'autre les moyens de communication ne sont plus les mêmes. Il servent le régime Russe dans sa propagande, mais le déservent autant quand des militants pour la paix s'en emparent.
Telle la fameuse intervention d'une journaliste, Marina Ovsiannikova , brandissant une pancarte dénonçant la guerre, pendant un journal de la télévision Russe, et dont les images vont faire le tour du monde en quelques heures.
De « Seul dans Berlin », Primo Levi, l'auteur de "Si c'est un homme", disait qu'il était un des plus beaux livres sur la résistance antinazie. "Aucun autre roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens Allemands, juifs ou pas, sous le troisième reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité.
En 1940 les époux Quangel Otto et Anna apprennent la mort de leur fils unique, mort à la guerre.
" Otto fabrique des cercueils, et le Reich les remplient ". La mort de leur fils va changer de tout au tout l’univers mental de ce couple vieillissant, apolitique, et jusqu’alors suiviste.
« - Pourquoi lirais-tu ces ordures, ces mensonges ignobles, qu'ils écrivent tous ?... Que [notre fils] est tombé en héros "pour son Führer et pour son peuple" ?... Qu'il a été un soldat et un camarade exemplaire ?... Voilà ce que tu te laisserais conter par ces gens, alors que nous savons si bien tous les deux que notre petit ne vivait que pour ses bricolages de radio, et qu'il a pleuré quand il a dû rejoindre l'armée !... Combien de fois ne m'a-t-il pas dit, pendant son service militaire, qu'il aurait volontiers sacrifié sa main droite pour être délivré de ces gens-là !... Et maintenant, un soldat modèle et un mort exemplaire !... Mensonges, mensonges, rien que mensonges !... Mais, tout ça, c'est vous qui l'avez préparé, avec votre misérable guerre, toi et ton Führer ! »
Il est des ouvrages qui ont la capacité de vous immerger totalement dans un univers, même daté, quand l'histoire ramène les même plats au présent. Ce roman prodigieux, écrit en quatre semaines, dans l’immédiat après guerre, curieusement censuré en partie à sa sortie, pour dire qu’il dérangeait encore, en fait indéniablement parti. C'est une plongée au cœur de l'Allemagne nazie à son apogée, ou la vie quotidienne est marquée par une allégeance, forcée ou non, au régime totalitaire en place.
Le régime se montra impitoyable envers ceux qui osèrent se lever, ne serait ce qu’avec une rose à la main. Sophie Scholl, son frère Hans, deux étudiants furent guillotinés en 43, avec quelques autres. Leur tort, d’avoir diffusé des tracts, signés « la rose blanche » faisant référence à d'éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu,ou Aristote) et citent parfois la Bible. Les lecteurs sont invités à participer à une « chaîne de résistance de la pensée » en les reproduisant et en les envoyant à leur tour au plus grand nombre possible de gens.
"Seul dans Berlin", est tiré d'une histoire vraie. Celle de Otto et Elise Hampel, exécutés le 8 avril 1943 à la prison de Plötzensee pour actes de résistance, et dont le romancier a récupéré le dossier au lendemain de la guerre.
Le coup de maître de l’écrivain est d’avoir basé son intrigue sur la prise de conscience et l’action minuscule, mais décisive, de deux personnes tout à fait anodines. Un simple couple d’Allemands vivant dans un immeuble où cohabitent plusieurs familles, permettant de dresser plusieurs profils, à la façon de Georges Perec qui écrivit « La vie mode d’emploi », faisant la description de tous les appartements d’un immeuble Parisien, et des personnes qui y vivent.
Mais l’ambiance en temps de paix, est bien différente à tous les étages, de celle qu’elle peut être en temps de guerre. La force du livre de Hans Fellada, repose sur le fait que tout citoyen lambda peut s’identifier aux protagonistes.
L'immeuble apparait comme une mosaïque représentative de la société Allemande : Un mouchard, une femme juive terrorisée, un membre de la gestapo, une postière dépressive, un ancien magistrat à la retraite, la fiancée du fils parti à la guerre...
Monsieur et Madame Quangel se meuvent comme ils le peuvent dans ce monde incertain. Tout d’abord emportés par la norme rigoureusement prescrite par ces temps de ferveur triomphale du troisième Reich, ils se désengagent, discrètement. Désintégrés à suite à la mort de leur fils, ils s’unissent par un lien indéfectible, et trouvent dans la transgression une raison de vivre qui les maintient debout au sens physique comme au sens moral, et retrouvent leur libre arbitre. En 2016, un film est réalisé sur cet acte de résistance Seul dans Berlin, Bande-annonce
« Il prit la plume et dit doucement, mais avec une certaine emphase :
- La première phrase de notre première carte sera : "Mère, le Führer m'a tué mon fils."
De nouveau, elle frissonna : il y avait quelque chose de décidé et de sinistre dans ces paroles ! Elle comprit à cet instant que, par cette première phrase, il avait déclaré la guerre, aujourd'hui et à jamais. Confusément, elle comprit ce que cela signifiait. D'un côté, eux deux, les pauvres petits travailleurs insignifiants, qui pour un mot pouvaient être anéantis pour toujours. Et de l'autre côté, le Führer et le Parti, cet appareil monstrueux, avec toute sa puissance, tout son éclat, avec derrière lui les trois quarts, oui, les quatre cinquièmes de tout le peuple allemand. Et eux deux, seuls ici, dans cette petite chambre de la rue Jablonski !.. »
Ce sentiment de solitude dans la mêlée, et la certitude d’avoir raison, envers et contre presque tous fait penser à ce très beau passage du roman de Céline, ce fameux « Voyage au bout de la nuit ».
« Je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans. Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi...Je la refuse tout net avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient ils 995 même et moi tout seul, c'est eux qui ont tort et c'est moi qui ai raison car je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »
Plus d’un d’entre nous après avoir lu ce chef d’œuvre, semblant sorti d’un révolté, d’un humaniste mettant le principe de vie, au dessus de tout, sera surpris d’apprendre que Céline tombera dans l’abjection, et aboiera plus tard avec les chiens, préparant les esprits à l’holocauste, avec ses « bagatelles pour un massacre ». Il ne suffit pas d’écrire « le voyage au bout de la nuit, pour éviter d’y entrer dedans, de son plein gré, et de participer au pire, en encourageant les bourreaux à frapper.
La soi disant intelligence, celle des « intellectuels », et des politiques ne semble servir parfois qu'à pousser les autres vers la fosse commune.. On peut se demander si alors, elle ne corrompt ces soit disant élites par des sophismes, les coupant du monde sensible des émotions, pour les rallier au pire. Heidegger, éminent philosophe, adhérera ainsi au parti nazi, et se compromettra à jamais dans ses « carnets noirs ».
Il y a quelque chose de pire que de se voiler les yeux, c’est de refuser de les croire, et de se mentir en pleine conscience, en adhérant au pire. La meilleure censure, est celle que les gens s’imposent à eux mêmes.
30 ans de propagande nationaliste en Russie, ont un peu plus formaté un peuple, persuadé par son président à vie, que l’effondrement des années 90 n’est du qu’à un complot d'un occident diabolique, dont l’intention belliqueuse resterait intacte.
Parallèlement, à l'intérieur de la Russie, on a assisté à une intensification de la violence. La Police et l'armée ressemblent de plus en plus à des structures ayant toute liberté de manœuvre, avec comme dans l'Allemagne nazi, l'émergence de la Rosgvardia, que l’on pourrait comparer aux SS, et bien sûr, des milices Wagner. La dérive fasciste est de plus en plus évidente. On le voit d’abord dans les mots qui justifient et accompagnent la guerre, difficiles à distinguer de la rhétorique simpliste des années 20 et 30, des aboyeurs en tribune. Il est dit que la volonté est plus forte que la raison.
Dans cette propagande, l’attaque du voisin Ukrainien devient légitime, et nécessaire. Son annexion serait même indispensable à la sauvegarde d’un monde slave menacé aux frontières de ce monde "Russe", dont Poutine ne précise pas plus les limites qu'Hitler le faisait à propos de son "grand reich". Car la nation Ukrainienne n'a jamais existé pour Poutine. L'ukrainien est transformé en Ukronazi et en dégénéré, afin de le salir, de le dégrader, et de le tuer. Mais l'occident, ne vaut guère mieux, et est affublé des même adjectifs dégradants, à visée d'amplifier une haine systémique.
La même technique qu'employèrent les nazis précisément pour se déculpabiliser, transformant les juifs en sous hommes, animalisés, avant de passer à l'acte génocidaire. La gesticulation rhétorique, s'est amplifiée au cours des années, et s'est transformée en "opération spéciale", révélant à une europe qui refusait d'ouvrir les yeux, l'ampleur de sa faiblesse, et de ses erreurs, pour ne pas parler de sa compromission.
Prenons Poutine au mot. Oui, il s'agit bien d'une "opération spéciale". Un euphémisme qui sonne comme celle de "la solution finale". Dans les deux cas, la qualification de "guerre" semble bien dépassé. Il est trop petit et banal pour qualifier l'horreur de l'exaction en cours. Car L'éxécution des élites locales dans les territoires occupés, la déportation d'enfants Ukrainiens par dizaines de milliers en Russie, les fosses communes et les exécutions sommaires de civils, le mépris des conventions internationales sur la guerre, le vol des biens et des matières premières du pays, la vulgate fachisante des leaders, ont clairement un sens et une direction. Tout cela bien rappelle trop bien les pratiques de l'Allemagne nazie, ne perdant jamais de vue l'objectif purement économique, pour que les Ukrainiens n'aient aucun doute sur leur avenir, s'ils étaient vaincus.
Tous ces faits relèvent bien de la définition du génocide, donnée par la convention sur le génocide de 1948. Le premier qui dit la vérité, est accueilli dans cet univers de mensonge, ou la complicité est le marqueur obligé, comme un chien dans un jeu de quilles. Mais on n'a pas transformé tout le peuple Russe, en une armée de soudards, ou de pleutres.
Des voix divergeantes s'élèvent, parmi ceux qui n'ont pas fui le pays par centaines de milliers, se rendant trop bien compte que Poutine envoie leur pays en enfer. Des milliers de Russes refusent d'être complices de l'horreur. Beaucoup ont fui leur pays, comme le firent les opposants Allemands dans les années 30. D'autres, même s'ils sont terrifiés, ne peuvent s'empécher de crier au fou, et passent à l'acte comme les héros de Hans Fellada !
« Seul dans Berlin » est redevenu tout à coup moderne, comme ont pu l’être « La peste » d’Albert Camus, ou « Le hussard sur le toit », de Jean Giono, à l’époque du covid. Ces œuvres existentielles parlent en fait de la même chose, du combat contre le retour du mal absolu, de la désintégration possible de la vie, mais aussi de l'espoir entretenu. Pandémie et guerre totale, sont les deux malédictions historiques, qui nous ont poursuivi depuis la nuit des temps.
Mais on les pensait appartenir au passé révolu. Elles avaient déserté nos consciences naïves. Les lire de façon détachés, sans être impliqués, ou sous la menace d'un virus ou des bombes, n’est pas tout à fait la même chose. L’irruption d’un pandémie mondiale, ou d’un guerre totale, avec leur parfum d’hécatombe et de folie, redonnent à ces grands récits leur place de guide, utiles à nous interroger sur nous mêmes, et sur l'époque que nous traversons. Sommes nous capables de garder notre libre arbitre, par temps de tempête ?
« La campagne avec Thucydide » C'est le nom de l'ouvrage que Marcel Thibaudet écrivit, au cœur de la guerre de 14, quand il était simple poilu. Thucydide , c’est l’auteur antique de « La guerre du Péloponnèse » un petit livre corné que Thibaudet a toujours dans la poche de sa vareuse. Il en vient à comparer cette guerre oubliée, vieille de 2300 ans, à celle qu’il a sous les yeux. Son récit, dense et sobre, exclut tout merveilleux : Les raisons des guerres sont toutes humaines et le monde n'est pas guidé par le destin, mais par la volonté de puissance.
Si Thucydide célèbre la grandeur d'Athènes sous Périclès, il n'échappe pas a son constat amer, qu'un tel moment d'équilibre est un instant de grâce éphémère, ne survivant pas aux passions égoïstes et à la ruée des appétits qui s’aiguisent. Sa leçon n'a cessé d'être méditée, de Xénophon à Tacite, de Machiavel à Nietzsche.
Marcel Thibaudet remplit carnet sur carnet, fiévreusement, interrogeant le passé antique, pour mieux comprendre le présent :
Extraits :« Les deux guerres paraissent dès le début aux esprits clairvoyants se comporter comme des forces de la nature, qu’il est impossible d’arrêter avant qu’elles aient donné leur plein effet, occupé et épuisé une totalité d’espace et de temps. La situation de 404 avant J.C et celle de 1918 présentent bien des analogies . L’épuisement d’Athènes, les ressources et le génie de Lysandre ont permis une victoire toute militaire, la force d’Athènes est abattue, Lacédémone et ses alliés délibèrent en pleine souveraineté sur le sort de leur ennemie. Achèvera-t-on sa défaite par sa destruction ? »
Sommes-nous condamnés à répéter toujours le même motif de haine et de destruction entre les peuples ? Il est bien tard à l’horloge de l'apocalypse, et les régressions totalitaires, sont maintenant une forme de suicide, à l’heure où la catastrophe climatique, exige la mobilisation de tous.
Comme Marcel Thibaudet en 14, Marc Bloch, autre historien envoyé en 1940 au combat, écrira sur le vif « L’étrange défaite », où il tente d’expertiser, les raisons de la débâcle Française, mettant à profit son expérience d’officier de réserve sur le terrain. Bloch sera torturé puis fusillé en 44 pour fait de résistance par les Allemands…
Des gens les plus simples, aux intellectuels qui bénéficiaient déjà d'un certains prestige, combien sont-ils, d’un camp à l’autre, à avoir rejeté les positions de confort, en refusant de se taire, face à l’indicible, faisant le choix du risque, à l’image de ces « justes » qui aidèrent les Juifs, face à l’horreur nazie ?... Même s'ils ne sont pas nombreux, leur voix pourtant porte énormément, et nous renvoie à cette question brûlante : Qu'aurions nous fait à leur place ?.
Vassili Grossman, apparatchik protégé jusqu’alors par le régime, fera un travail similaire d’expertise, sur le front Russe, où il est journaliste, présent à la bataille de Stalingrad, en écrivant nombre d’articles, réunis maintenant dans ses « carnets du front ». Ce qui l’amènera à rentrer peu à peu en dissidence avec la version officielle du parti….Dans son livre « Vie et destin », il fait le parallèle entre les totalitarismes Nazi, et soviétique, pour en conclure qu’ils sont tous deux de même nature. Un chef d'oeuvre, qu'on pensait détruit par le KGB, et qui ne sera édité que bien longtemps après la mort de l'auteur . https://bit.ly/3SsV7zc
Écrire a été pour ces hommes sans doute un acte thérapeutique. La possibilité à la fois de sortir d’un état de sidération, voire d'abrutissement général, et de continuer envers et contre tout, à rester ce qu’ils étaient. Des hommes investis dans la compréhension, tentant de rester fidèles à une éthique, et des valeurs morales. Les hommes révoltés sont partout. Il n’y pas d’action minuscule. Écrire, peut être plus utile parfois que de prendre un fusil.
Ainsi, Lord Casement : Connu pour le rapport qui porte son nom sur les atrocités commises au Congo durant le règne de Léopold II, l’Irlandais dénonça aussi l’exploitation de la gomme d’hévéa au Pérou et, après des années de service aux ordres de la couronne britannique, se battit pour l’indépendance de son pays. https://bit.ly/3kr0T7Y
Mario Vargas Llosa, le prix nobel de littérature Péruvien, fera sa biographie, dans un livre magnifique : « Le rêve du celte ». https://bit.ly/3kwisnd
« Je me révolte, donc nous sommes !. » dira Albert Camus, dans « l’homme révolté » face à l’absurdité apparente de la vie. Formule géniale, donnant le sens du combat dans la cohésion identitaire, apportée en synergie. C’est celle qui soude tout un peuple en Ukraine. Le sort des Russes qui refusent le totalitarisme est moins heureux, dans cette société en voie de fragmentation, ne tenant que par le vernis d’un nationalisme torve, et le même mensonge, lié à la compromission, qui rigidifia la société Allemande.
Comment ne pas se sentir seul, alors, à Moscou, ou à Saint-Pétersbourg, quand on est dissident ? Pourtant, il sont nombreux, ces Russes, malgré leur peur, ou à cause de cela même, à oser défier le régime. Leur voix minuscule compte pourtant énormément, et redonne confiance en la société humaine. Non, Alexandra Skotchillenko n’est pas seule dans son combat. https://www.amnesty.fr/personnes/alexandra-skotchilenko-russie
Extrait : france-info »a rencontré une femme qui vient en aide à des réfugiés ukrainiens. https://bit.ly/3EvR9A4
"Je vis constamment dans la peur que tôt ou tard ils viendront. Des volontaires ont déjà été convoqués pour des interrogatoires. Mais je ne peux pas me taire. Si vous ouvrez ma page Facebook, je ne peux pas appeler la guerre une 'opération spéciale', je ne suis pas ce genre de personne."….. Au poignet, Youlia porte deux bracelets : un bleu et au jaune, les couleurs de l'Ukraine. Sur sa voiture il y a deux autocollants "Non à la guerre", elle sait qu'ils peuvent lui causer des ennuis, mais de temps en temps, un automobiliste lui fait un signe amical. Alors Youlia garde l'espoir que les choses s'arrangeront.
"Dans mon frigo, il y a deux bouteilles de champagne. La première pour la mort de qui vous savez et la deuxième pour la fin de la guerre."
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Personne ne sait en fait combien de gens sont morts à Marioupol. Dans les rues, ou sous les décombres des immeubles effondrés. On parle de 25000.
Les Survivants de Marioupol, de Robin Barnwell (R.-U., 2022, 90 min). A la demande sur Arte.tv
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