« AMERICA FIRST » ? : les priorités géostratégiques de Trump

I - RAPPEL DE LA POLITIQUE DES TENSIONS DES USA
Les sanctions que le président Trump a signées, en 2017, font partie d'un scénario de pression contre la Russie, l'Iran, la Corée du Nord et la Chine.
Les justificatifs invoqués par Trump accusent l'Iran de soutien au terrorisme, la Russie de s'être ingérée dans les élections présidentielles américaines de 2016 et la Corée du Nord d'avoir tiré des missiles intercontinentaux.
Les sanctions coordonnées qui frappent l'Iran, la Russie, la Corée du Nord , sont certes des prétextes gratuits, mais est-ce un prélude à une action militaire ? À vrai dire la diplomatie américaine voit les pays comme l'Iran, la Chine et la Corée du Nord dans un seul et même bloc géopolitique. D'autant plus que Pékin et Moscou sont membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai soit des partenaires militaires, commerciaux et énergétiques à part entière tandis que l'Iran s'apprête à adhérer à cette organisation qui représente plus de la moitié de la population du globe.
D'ailleurs, ces sanctions méprisantes du droit international, sont à considérer comme étant un acte de guerre.
Nous allons examiner les quatre régions où peut surgir un conflit majeur ou généralisé : Syrie, Irak, Corée du Nord et Yémen. Les deux premiers pays ont sur leur sol des bases américaines imposées par la force, les deux autres pays sont encerclés par l'armée US .
II - SYRIE : la partition annoncée !!!
1 - LA SITUATION ACTUELLE :
L’année 2017 a vu l’armée syrienne et ses alliés reconquérir la presque totalité du territoire occupé par Daesh. Toutefois, l’armée US s’est solidement implantée à l’est de la Syrie (entre l’Euphrate et la frontière irakienne) grâce à des accords avec Daesh.
L’armée US contrôle ainsi 80% du pétrole syrien ( Cf : Les USA vainqueurs en Syrie !? - https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-usa-vainqueurs-en-syrie-198825)..
Légende des deux cartes : -Zone grise occupée par Daech
-Zone rose sous contrôle du gouvernement syrien ou irakien
-Zone verte, zone de désescalade depuis mi-2017 occupée par Al-Qaïda, Daech ou l'ASL
- zone jaune sous contrôle des USA avec les Forces Démocratiques Syriennes FDS
La guerre en Syrie est loin d’être terminée. En effet, il reste au moins trois zones importantes à libérer :
- La zone de désescalade de la province d’Idlib où Al-Qaïda est très fortement retranché avec des conseillers militaires US.
- La zone frontalière du Golan avec Israël où cohabitent Al-Qaïda et Daesh fortement armée et protégé par Israël.
- La zone jaune entre l’Euphrate et la frontière irakienne qui regorge de pétrole. Cette zone est occupée par les Forces Démocratique Syrienne (FDS) composées majoritairement de Kurdes et de terroristes recyclés de Daesh sous commandement US.
L'élément le plus important est que l'armée US refuse de quitter le territoire syrien (zone jaune) qu'elle occupe avec l'aide de ses milices FDS. Notons que les USA disposent de 13 bases militaires dans cette zone stratégique, ils refusent donc de quitter cette zone stratégique qui regorge de pétrole.
L’année 2018 verra la libération de la province d’Idlib par l'armée syrienne. Mais la libération des deux autres zones sera très difficile, surtout si la Russie ne veut pas de confrontation avec Israël et les USA. Ces deux derniers États qui ignorent toute solution diplomatique ont notamment pour alliés l’Arabie Saoudite dont le prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS) rêve que d’une guerre contre l’Iran.
En résumé, la libération de la Syrie risque de passer par une guerre encore plus étendue que l’actuelle.
En effet, le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a déclaré, mercredi 17 janvier 2018, que la défaite de Daech ne mettra pas fin à la présence militaire américaine en Syrie.
Ainsi, les USA et Israël feront tout pour que la Syrie ne retrouve pas son intégrité.
2 - LA PARTITION DE LA SYRIE EST EN MARCHE
Aujourd’hui, les Américains font tout leur possible pour diviser le pays en zones d’influence, les Russes d’un côté, eux de l’autre, tentant pour cela de s’accrocher à toute partie du territoire qu’ils pourraient grignoter, oubliant vite que la Syrie n’est pas un pays vaincu et qu’elle a encore le choix et les moyens de refuser de se faire coloniser.
Pour arriver à leurs fins, les États-Unis multiplient leurs bases (ils en seraient déjà à 14), en parlent comme de territoires conquis et prétendent en interdire l’accès à quiconque n’est pas de leur bloc, y compris à ceux qui en sont les propriétaires légitimes.
Les Etats-Unis ont entrepris d’occuper pied à pied une partie de la Syrie. Sur leur lancée, il se pourrait bien qu’ils arrivent à conquérir un large pan du territoire syrien sans être vraiment entrés en guerre de manière directe contre la Syrie, ayant simplement profité du fait que le monde entier, sauf eux, veut absolument éviter tout risque de guerre de grande ampleur.
En effet, il apparaît de plus en plus que toute leur stratégie consiste à faire monter les tensions et à alimenter la peur d’une guerre imminente de telle sorte que la principale préoccupation du reste du monde responsable consiste à désamorcer les crises qu’ils créent pendant que, eux, continuent tranquillement leurs projets.
Ainsi la coalition militaire dite "anti-Daech" sous le commandement des États-Unis (2800 GI + 1300 membres de l'OTAN) travaille avec les groupes rebelles en Syrie à la formation d’une nouvelle « Force de sécurité aux frontières », forte de 30 000 miliciens kurdes syriens qui appartiennent aux FDS.
Force kurde avec du matériel US
Selon la chaîne d'information saoudienne Al-Arabiya,cette nouvelle force sera déployée au nord-est de la Syrie, à ses frontières avec la Turquie, l’Irak et le fleuve Euphrate, zones contrôlées par les miliciens kurdes syriens.
La milice kurde syrienne est une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le mouvement séparatiste kurde de Turquie. Elle est financée par les États-Unis qui lui ont récemment fourni plus de 4000 camions d'armement. !!
Or, les combattants kurdes de la « Force de sécurité aux frontières » contrôleront principalement la frontière avec la Turquie, tandis que les soldats arabes seront plutôt déployés dans la vallée de l’Euphrate, territoire dont ils sont originaires, indique la coalition selon Reuters.
La constitution de cette force militaire est le début d'un processus de partition d'un Etat souverain par l'occupation illégitime d'une partie de son territoire.
En effet, le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat a rapporté lundi que l’administration Trump prévoyait d’accorder une reconnaissance diplomatique à l’enclave du Kurdistan dans le nord de la Syrie (qui est de la taille du Liban).
L’idée est de créer un ancrage permanent pour les États-Unis et Israël dans un Kurdistan indépendant stratégique, économiquement autosuffisant, où se rejoignent les frontières de la Turquie, de l’Irak et de la Syrie, et qui pourrait éventuellement aller jusqu’à la frontière occidentale de l’Iran avec le nord de l’Irak.
3 - LA SITUATION EST DEVENUE EXPLOSIVE
Cette situation est inacceptable aussi bien par le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, soutenu par la Russie et l’Iran que par la Turquie qui voit un danger à son intégrité .
En effet, la Turquie est farouchement opposée aux efforts américains pour créer un Kurdistan dans le nord de la Syrie. Le président turc, Recep Erdogan a ouvertement menacé début janvier 2018 que Washington « ne pourra jamais transformer le nord de la Syrie en un corridor pour les terroristes », promettant de « les frapper très durement ». Ils devraient savoir que nous sommes déterminés à ce sujet. Les zones qu’ils considèrent comme faisant partie du corridor terroriste pourraient s’avérer être leurs tombes.
Comment le gouvernement syrien pourra-t-il conserver l'intégrité de son pays ? le problème principal est que les États-Unis mènent une « guerre hybride », intégrée à la milice kurde et ne peuvent pas être ciblés facilement. Le Pentagone a également inséré des « sous-traitants privés » (des mercenaires américains) afin de minimiser les risques politiques.
De plus, ils ont équipé ces mercenaires de missiles sol-air portatifs MANPADS pour abattre les avions Russes ou syriens, au risque d'un embrasement incontrôlé.
Conseiller US installé dans la zone Jaune en Syrie avec un mercenaire FDS
Le peuple syrien n'a pas finir de souffrir de l'agression états-unienne par milices interposées : comment reconstruire un pays si ses richesses sont spoliées par une puissance étrangère occupantes ?
II - IRAK : le péril Barzani
1 - LE TOUR DE PASSE-PASSE DE MASSOUD BARZANI
Après le référendum sur l'indépendance du Kurdistan d'Irak, organisé 25 septembre 2017 qui a tourné au fiasco, le 28 octobre 2017, Massoud Barzani, a annoncé qu’il se retirait de la présidence à compter du 1er novembre, date à laquelle étaient initialement prévues des élections.
Alors que des élections parlementaires et présidentielle devaient se tenir le 1er novembre dernier, la Haute commission électorale a suspendu ces préparatifs pour des raisons politiques, de sécurité, mais aussi techniques… du fait de l’absence de candidat !!. A ce jour aucune date n'est fixée : c'est bizarre !!!!!!
Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui Massoud Barzani est toujours le président du PDK (qui détient les deux tiers du Kurdistan irakien) et qu’il est aussi dirigeant du Haut conseil politique, une sorte d’assemblée parallèle qui tire toutes les ficelles du pays. Son objectif est de transmettre le pouvoir au sein de la famille Barzani, en l’occurrence à son neveu, le premier ministre Nerchivan Barzani. La dynastie Barzani n’est pas prête de s’arrêter…
La dictature des Barzani, c'est :
des assassinats politiques de leurs opposants,
de l’impossibilité de tenir des élections mais de la possibilité d’organiser un référendum,
de leur accord avec Israël,
de leur accord avec Daesh,
de leur responsabilité dans le génocide des Kurdes yézidis,
de l’annexion de 80% de leur territoire en quelques années,
source : http://www.voltairenet.org/article198457.html
Massoud Barzani, en compagnie de Netanyahu,
2 - BARZANI VEUT FAIRE DU KURDISTAN INDÉPENDANT UN SECOND ISRAËL
Maintenent Masoud Barzani tend de plus à plus à s'aligner sur les positions hostiles à l'unité et à l'intégrité territoriale irakienne.
En effet, Masoud Barzani a mis sur pieds un quartier général militaire conjoint en collaboration avec les hauts gradés israéliens, américains et saoudiens. Le QG emploierait une milice terroriste du nom de "Drapeaux blancs" ainsi que des résidus de Daech.
Ainsi depuis quelque temps, les attaques des séparatistes kurdes qui ont jusqu’à présent coûté la vie à des dizaines de civils, deviennent quotidiennes. Même la ville chiite de Touz Khormatou, à majorité turkmène qui est située dans la province de Salah ad-Din au centre de l’Irak a fait l'objet d'attaques meurtrières.
À l'approche de l'élection irakienne, le maximalisme de Barzani pourrait effectivement déstabiliser l'Irak par des actions de guerrillas dans le but d'obtenir l'indépendance de la province autonome du Kurdistan.
Le projet US-Israëlien est de réunir dans un grand Kurdistan indépendant la zone occupée par les FDS (Kurdes plus Daech) en Syrie avec le Kurdistan irakien. Cet État serait viable grâce au pétrole volé à la Syrie et serait une excellente place militaire pour attaquer l'Iran qui aura une frontière commune. Ainsi l'Iran serait pris en tenaille entre le nouvel Kurdistan et l'Afghanistan contrôlé par les USA.
L'Irak après avoir vaincu Daech, voit ressurgir une autre menace pilotée par les USA et Israël pour son intégrité.
III - CORÉE DU NORD : coups de maître !!!
Ce pays a été rasé par les bombes américaines pendant la période 1950-1953, des villages entiers détruits : plus de 4 millions de civils tués : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-coree-du-nord-un-etat-198961
Kim Jon-un a réalisé deux coups de maître : l'un économique, l'autre militaire :
1 - COUP DE MAÎTRE ÉCONOMIQUE :
Aujourd’hui, la Corée du Nord est en autosuffisance alimentaire et un pays industriellement moderne. Ainsi, depuis 2010-2011, surtout dans la capitale, mais aussi dans les autres villes, les signes de ce changement et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens, commencent à devenir très nets : nouveaux commerces et restaurants, rayons remplis, automobiles et bicyclettes électriques, portables, toutes sortes de marchandises jamais vues auparavant.
Aujourd’hui, 80% de l’approvisionnement en biens de première nécessité passe par les marchés privés. Les petits marchés périodiques (Golmikiang) sont désormais tolérés et discrètement encouragés. Les investissements extérieurs augmentent aussi (il y a désormais des dizaines d’entreprises européennes qui ont investi en Corée du Nord ces dernières années).
Autres exemples :
- Le nombre de médecins et de lits hospitaliers pour mille habitants en 2003 était de respectivement 3,29 et 13,2 (en Corée du Sud, il était de 1,96 et 12,3 en 2008), chiffres comparables et même, dans certains cas, supérieurs, à ceux de certains pays occidentaux (en Allemagne, ils sont respectivement de 3,53 et 8,17).
- L’espérance de vie à la naissance (70 ans) est plus basse que dans les principaux pays occidentaux, mais analogue et, dans certains cas, supérieure à celle de quelques pays asiatiques, et des pays importants ( Indes, Russie, Cambodge, Indonésie, Birmanie....).
- La dépense pour l’éducation et la culture (et les arts) se monte, respectivement, à 9,2 et 6,8% du budget de l’État (en Italie, en 2014, c’était 7,9 et 1,4%), ce qui témoigne d’une attention particulière à l’égard des futures générations
Ainsi, on a assisté, dans les trois dernières années, à une augmentation importante des dépenses de l’État pour de nouvelles infrastructures, qui va de + 4,3% en 2014 à + 13,7% en 2016. Ces chiffres sont à lire avec ceux de l’augmentation du PIB (+3,9% en 2016, le plus élevé des 17 dernières années (Source : Bank of Korea)) et de la balance commerciale, plus dynamique que dans le passé. Les échanges avec la Chine – principal partenaire économique du pays – se montaient à peine à 0,37 milliards de dollars en 1999, maintenant, ils atteignent 6 milliards.
Toutefois, le blocus qu’impose Trump, ce grand humaniste, à la Corée du Nord risque de remettre en question les acquis de ces dernières années.
Source économique : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=21646#_ftnref21
2 - COUP DE MAÎTRE MILITAIRE :
Le Renseignement US a été très surpris de l'avancée militaire de la Corée du Nord.. En effet, la Corée du Nord atteindra son objectif d’armement courant 2018 – alors que les services de renseignement US le prévoyaient à l'horizon 2020-2021.
Kim Jong-un a atteint son objectif stratégique. Il a une ogive nucléaire (bombe H), et maintenant il a aussi un missile avec une portée globale de 13 000 kilomètres, qui peut atteindre presque n’importe quelle partie du globe, du moins sur le territoire de son adversaire potentiel. La Corée est en passe de devenir une puissance nucléaire.
Maintenant très habilement le Président Nord-Coréen veut éclaircir et calmer la situation en dialoguant avec le gouvernement Sud Coréen.
Ainsi, il a isolé Trump et désormais, la dénucléarisation de la Corée du Nord ne peut être possible que si les Etats-Unis et la Corée du Nord « deviennent convaincus que leur sécurité peut également être garantie sans armes nucléaires ».
En conclusion, il n’y a vraiment aucune option militaire ouverte aux États-Unis, à l’exception des options comportant un risque énorme de destruction de ses propres ressources et vies humaines.
IV - YÉMEN : sous embargo, le génocide continue
Depuis plus de deux ans, une guerre menée par les plus riches pays du Proche-Orient — voire du monde — contre le plus pauvre se poursuit, dans une large indifférence politique et médiatique. Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite suivie de dix pays lance une opération militaire aérienne au Yémen contre les houthistes qui représentent environ 40% du pays.
1 - RAPPEL HISTORIQUE
Les Houthis tirent leur nom de leur guide spirituel, le chef religieux Badreddine al-Houthi et de son fils, Hussein, un influent prédicateur tué par l'armée yéménite en 2004 Ce mouvement, dont la branche politique porte le nom d’Ansarullah, appartient à la communauté zaïdite, issue du chiisme et concentrée dans les montagnes du nord-ouest du pays, à la frontière de l’Arabie saoudite.
Après avoir été la cible de six campagnes de répression, orchestrées par le pouvoir central entre 2004 et 2010, à la suite de soulèvements populaires, les Houthis ont joué un rôle actif dans la révolte de 2011 qui a conduit au départ négocié, en février 2012, du président Ali Abdallah Saleh..
Les Houthis de nouveau persécutés par le pouvoir sunnite ont poussé à la démission,en janvier 2015,le président de la transition Abd Rabbo Mansour Hadi en s’alliant avec leur ancien opposant , Ali Abdallah Saleh.
Le 26 mars 2015, l'Arabie Saoudite qui lorgnait depuis un certain temps sur le pétrole au nord du Yémen a profité de cette situation pour attaquer le Yémen.
Le Prince héritier Mohamed Ben Salmane (MSB) avait besoin de cette guerre pour sa conquête du pouvoir en Arabie Saoudite. Il a donc personnellement engagé son pays dans la guerre malgré les réserves d'une partie de la famille royale.
Aussitôt la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont fournit les armements nécessaires pour cette nouvelle croisade du pétrole yéménite. Israël a fourni des pilotes supplétifs pour bombarder le Yémen ainsi qu'un armement !!!
Puis, un blocus fut imposé par l'Arabie Saoudite et ses alliés occidentaux au Yémen pour affamer sa population. Ainsi en 2015, les avions de combat de la coalition saoudienne ont anéanti les grues du port d’al-Hudaydah pour interdire tout déchargement.
Situation au Yémen en décembre 2017, d'après une carte de Mark Monmonier :
En vert zone contrôlée par les Houthis et les loyalistes de Saleh - En rose zone contrôlée par les loyalistes de Hadi. - En gris pale zone contrôlée par AQPA (Al-Qaïda) ou par l'État islamique
Il est à noter la présence de AQPA (Al-Qaïda) et de Daech dont une partie des terroristes ont été transporté de Syrie ou de Libye par l'armée US !!!
2 - LE GENOCIDE YEMENITE : Le Yémen traverse la crise la plus tragique de l’histoire récente, selon l’ONU
En deux ans de bombardements journaliers par l'Arabie Saoudite et de combats, l'ONU estime que le conflit a causé la mort de près de 7700 personnes, principalement des civils, et a fait plus de 40000 blessées.
La communauté internationale s'inquiète aussi du nombre de bavures ou d'attaques intentionnelles de la part de la coalition contre des civils. Fin 2015, au moins 131 personnes, dont des femmes et des enfants, sont tuées dans le bombardement d'une salle où était célébré un mariage. En octobre 2016, c'est une cérémonie funéraire qui est visée. Bilan : plus de 140 morts.
De plus, l'ONU pointe le risque de famine. Selon l'organisation, 14 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire, dont sept millions d'insécurité alimentaire sévère. Dans certains gouvernorats, 70% de la population luttent pour se nourrir. Les enfants sont particulièrement touchés.
Selon les chiffres des sources yéménites, plus de 200.000 enfants yéménites ont perdu la vie en raison de la malnutrition due au blocus imposé depuis 3 ans par l’Arabie saoudite au Yémen.
Dans un rapport sur la situation humanitaire au Yémen, les Nations Unies accusent l’Arabie saoudite et la coalition militaire qu’elle dirige de violer les droits de l’homme dans ce pays.
Suite à l’examen de dix frappes aériennes qui ont fait au total 170 morts parmi les civils, il s’est avéré que les avions de la coalition saoudienne avaient volontairement tiré sur des cibles civiles, à savoir des bateaux de pêche ou de transport, le marché des poissonniers, cinq bâtiments résidentiels, un hôtel et deux véhicules particuliers, indique le rapport.
Ces recherches sont basées sur des preuves avérées et des documents irréfutables, ajoute le rapport. L’ONU a envoyé une lettre au gouvernement saoudien, lui demandant de fournir des explications aux résultats de cette enquête.
Riyad n’a toujours pas répondu à la requête onusienne. !!!!!!!!
3 - LE SOUTIEN SANS RÉSERVE DES ETATS-UNIS ET D'ISRAËL A L'AGRESSION SAOUDIENNE
Le 21 mai dernier, le président US était en visite à Ryad, il a exprimé avec cynisme un soutien sans réserve à son allié Saoudien dans la guerre qu’il mène contre les houthistes.
Ainsi, un drone américain a mené des opérations, le 15 janvier 2018, au sud du Yémen dans la ville de Zanzibar, plusieurs personnes ont été tuées et quelques autres blessées dans cette attaque.
Les USA mènent aujourd'hui des opérations de plus en plus meurtrières sous prétexte de la lutte contre le terrorisme comme ils l'ont fait en Syrie en détruisant systématiquement les infra-structures du pays.
Par ailleurs, on assiste non seulement à la normalisation des relations entre Israël et les Saoudiens, mais aussi à une alliance politique et militaires avec des réunions et des contacts plus fréquents. La preuve de ce rapprochement entre les deux pays est liée, par exemple, à l’annonce du début des travaux de construction de l’ambassade saoudienne en Israël, probablement la plus grande et la plus importante du pays !!!!!
L'axe USA-ISRAËL-ARABIE SAOUDITE est devenue une triste réalité pour le peuple yéménite.
V - CONCLUSION
Le pétrole est-il la cause suffisante des guerres par procurations menées par les USA au Proche Orient ? Bien sûr que non. Mais la richesse pétrolière permet aussi d'alimenter la guerre financière contre la Russie et la Chine.
Deux conclusions s'imposent :
1 - Les conflits d’aujourd’hui sont principalement géo-financiers.
La crainte principale des USA est de voir leur monnaie n'être plus l'unique monnaie de réserve pour les échanges internationaux notamment pour les hydrocarbures qui représente une masse monétaire très importante (pétrodollar). Le statut global du dollar permet aux USA non seulement de s'enrichir continuellement, mais de l'utiliser comme l'arme fatale avec laquelle ils tiennent le monde. Par exemple : TOUTE entreprise ou TOUT pays utilisant le dollar est soumis au droit américain.
Il est intéressant de s'attarder sur ce qu'a déclaré, le 1 juin 2015, le général Hayden, ancien directeur de la NSA puis de la CIA :
« la guerre financière est le principal moyen de la guerre au XXIe siècle. Et les sanctions sont ses munitions à guidage de précision ». ( cf : https://dailyreckoning.com/financial-war-conversation-americas-top-spy/) |
Or les USA sont au bord de l'implosion avec une dette dépassant les 20 000 milliards de dollars.
Les USA misent sur le statut global de monnaie de réserve du dollar, car sans lui, les objectifs du président Trump ne seront probablement pas atteints. Le statut du dollar est crucial, précisément à cause de ce qui s’est passé à la suite de la Grande crise financière de 2008 : l’explosion de la dette.
La nouvelle stratégie de sécurité nationale « America First » des USA n'est donc pas ce que l'on veut nous faire croire, un repli sur la politique intérieure du pays mais l’accélération et l'intensification des opérations militaires extérieures.
Les États-Unis se sont donc lancés dans un projet visant à restaurer leur primauté économique. Pour cela ils intensifient l'attaque contre leurs principaux concurrents commerciaux : Chine, Russie, Iran,....
La Chine et la Russie sont les adversaires principaux des États-Unis, et les États-Unis doivent et ont l’intention de gagner cette compétition à tout prix. (cf : https://www.strategic-culture.org/news/2017/12/21/president-trump-announces-new-us-national-security-strategy.html)
Au Proche-Orient en particulier, tout doit être mis en œuvre pour contrecarrer la puissance financière de la Chine en déstabilisant la puissance encore debout, l'Iran. Pour cela un axe USA-Israël-Arabie Saoudite vient d'être constitué à l'occasion du dernier voyage de Trump au Proche-Orient pour contrer l'Iran.
Le soutien appuyé des US au génocide de la famille saoudienne perprété au Yémen fait partie de cet axe.
Par ailleurs, la pression sur la Corée du Nord par les USA sert de chantage auprès de la Chine dans le cadre de sa guerre commerciale.
2 - La domination du dollar est devenu économiquement et politiquement insupportable notamment pour les pays émergents.
La fin de l'ère du dollar se préciserait-elle ? Dans une interview, le 11 octobre 2017, au média étasunien CNBC l'économiste Carl Weinberg a détaillé plusieurs facteurs qui iraient dans ce sens :
La fin de l'ère dollar se préciserait-elle ? Dans une interview accordée au média américain CNBC le 11 octobre 2017, l'économiste Carl Weinberg a détaillé plusieurs facteurs qui feraient selon lui pencher la balance en ce sens.
Il précise notamment que l'émergence de la Chine en tant que premier importateur de pétrole au monde est de nature à bouleverser la donne concernant le pétrodollar. Carl Weinberg estime en effet que dans un futur proche, Pékin cherchera à acheter l'or noir avec sa propre devise, sans devoir passer par la monnaie américaine, se libérant ainsi du chantage des US.
Une volonté que l'Arabie saoudite, l'un des principaux exportateurs de pétrole au monde, pourra difficilement ignorer, et qui pourrait créer un effet domino. « Je pense que la tarification du pétrole en yuans va arriver, et dès que les Saoudiens l'accepteront – ce que les Chinois les contraindront à faire –, le reste du marché pétrolier suivra », analyse l'économiste.
Mais, depuis quelques années, une nouvelle dynamique se dessine. Dès 2012, l'Iran a commencé à accepter de vendre son gaz et son pétrole en yuans, suivi par la Russie en 2015. En réponse aux sanctions financières décrétées par Washington contre Caracas, le Venezuela a fait de même le 15 septembre dernier. Quelques jours auparavant, c'est Pékin qui avait annoncé lancer des contrats à terme pour des ventes de pétrole brut libellés en yuans chinois et convertibles en or. En attendant l'Arabie saoudite ?
« La transition du dollar vers le yuan retirera du système dollar les transactions dont le montant se situe entre 600 et 800 milliards de dollars… Ce qui signifie une demande plus forte en Chine sur tout, que ce soient les valeurs mobilières ou les biens et les services. Cette croissance est un grand avantage pour la Chine, et c'est pourquoi ils veulent que cela se produise », a conclu Carl Weinberg. Tout ceci est inacceptable pour les USA
En conséquence, la Chine, la Russie et l’Iran partagent un intérêt stratégique commun pour établir une zone monétaire pour fonctionner indépendamment de la sphère du dollar. Ces États ont clairement indiqué qu’ils s’engageaient dans une stratégie à long terme visant à cesser d’utiliser le dollar américain comme monnaie principale dans le commerce mondial. Ils ont été rejoints par le Vénézuéla.v ( Cf : http://www.kitco.com/news/2017-11-27/Gold-Is-Russian-Answer-To-U-S-Dollar-Dominance-CPM-Group.html)
L’impératif pour les USA est donc de maintenir, coûte que coûte, le statut global du dollar pour pouvoir reconquérir sa prééminence en dépit de son surendettement colossal. |
RÉFÉRENCES :
- Éléments de politique : L’influence de l’argent dans les affaires étrangères américaines - le cas de l’Irak, de la Libye, de la Syrie et de l’Iran : http://reseauinternational.net/elements-de-politique-linfluence-de-largent-dans-les-affaires-etrangeres-americaines-le-cas-de-lirak-de-la-libye-de-la-syrie-et-de-liran/
- Derrière les tensions en Corée, en Iran et en Russie : la guerre financière qui se cache : http://lesakerfrancophone.fr/derriere-les-tensions-en-coree-en-iran-et-en-russie-la-guerre-financiere-qui-se-cache
- Les raids saoudiens pulvérisent le patrimoine du Yémen : https://www.investigaction.net/fr/les-raids-saoudiens-pulverisent-le-patrimoine-du-yemen/
- Israël aime la guerre : https://arretsurinfo.ch/israel-aime-et-veut-la-guerre/
- Israël-Arabie Saoudite : une alliance solide : https://www.investigaction.net/fr/israel-arabie-saoudite-une-alliance-solide/
- Agence : PRESSTV : http://www.presstv.com/French/
- Révolution yéménite : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_y%C3%A9m%C3%A9nite
- Le Commandement central étasunien déclare la guerre à la Russie :https: //www.legrandsoir.info/syrie-le-commandement-central-etasunien-declare-la-guerre-a-la-russie.html
- CHALLENGE : https://www.challenges.fr/monde/les-fds-s-emparent-d-un-gisement-petrolier-majeur-dans-l-est-syrien_508078
ANNEXE I : le problème kurde
L'une des premières caractéristiques de l'organisation sociale des Kurdes est sa grande variété de formes, mais c'est la répartition en « tribus », qui domine toute la société kurde, car même les « non-tribalisés » en subissent les règles. En effet, la tribu est chez les Kurdes une unité économique et sociale qui est territorialement fixée, fondée sur des liens de parenté, imaginaires ou réels, lesquels structurent la société kurde. La tribu se subdivise en sous-ensembles jusqu'au niveau du clan, qui demeure la base fondamentale de l'organisation sociale.
La tribu a surtout favorisé la multiplication des conflits entre les Kurdes eux-mêmes. N'oublions pas que les Kurdes sont un peuple des montagnes anciennement nomade, ce qui ne favorise pas l’unification. Bref, chaque Kurde est le roi de sa montagne et les rivalités sont fréquentes. Au cours de leur histoire, les Kurdes se sont soulevés les uns contre les autres pour des questions de vengeance entre les clans.
Les Kurdes sont actuellement répartis sur quatre pays et ne sont pas politiquement unifiés.
I - 1 - les kurdes irakiens
Il existe quatre langues kurdes qui ne se comprennent pas les unes les autres. De même existent des conglomérats tribaux ou des clans comme les Barzani et les Talibani qui ont leurs propres partis politiques et sont dirigés par des clans patriarcaux familiaux. Parmi eux, les Kurdes salafistes ont rejoint Daech participant avec eux aux massacres de Kurdes Yézidi.
A l'heure actuelle les Kurdes ne constituent pas un peuple suffisamment homogène pour fonder un État souverain.
Le pétrole au Kurdistan
I - 2 - Qui est Massoud Barzani ??
Le mandat de Barzani en tant que Président du Kurdistan autonome a expiré depuis 2 ans. Il n'a pas organisé de nouvelle élection !!!
Depuis l'acte non-constitutionnel commis par Barzani, les révélations sur le personnage se multiplient. Le journal turc Yeni Shefeq déchire ainsi le voile sur "la grosse fortune personnelle" de Barzani qui posséderait "quelques 400 entreprises actives dans les domaines de l'agroalimentaire, du logement, de l'agriculture, du logistique et du pétrole". Selon le journal, "Barzani bénéficie de surcroît des mesures incitatives proposées par le gouvernement turc dans les zones de libre échange".
Les Barzani, l’une des deux familles au pouvoir dans le Kurdistan irakien, dépensent des sommes considérables et disproportionnées compte tenu de leurs revenus officiels.
Depuis des dizaines d’années, sous le régime de Saddam Hussein mais aussi en raison de l’embargo des Nations Unies contre l’Irak, le Kurdistan irakien servait de zone de compensation en hébergeant trafics et contrebandes en tous genres.
Les ressources générées ne justifient cependant pas le train de vie des Barzani. Au début de l’été, Barzani, le patriarche et Président du gouvernement autonome, a coupé court à un voyage au Émirats pour venir à l’aide de son fils Mansour qui avait perdu 3,2 millions de dollars dans un casino. Barzani a payé en liquide sans préciser, comme on s’en doute, l’origine de l’argent.
Source : http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/Documentsterrorisme/kurdistan-barzani-corruption.html
ANNEXE II : Mohammad Ben Salmane (MBS).
Hier, un prince bouffon de la famille al-Saud a remplacé un autre prince bouffon de la famille al-Saoud pour prendre la succession du vieux roi de la famille al-Saoud qui va bientôt être débarqué. Ceci, dans un pays qui porte le nom de la famille al-Saoud. On est quasiment certain que cela va se passer ainsi.
Le prochain dictateur-roi Mouhammad Ben Salmane ben Abdulaziz Al Saoud, le gars qui a une dette publique, est porté aux nues dans les médias américains. Ce n’est pas étonnant. Il a beaucoup d’argent et aucune idée de sa valeur. Il a payé 500 millions d’euros un navire usagé qui n’avait coûté, neuf, que 300 millions d’euros, il y a six ans. Il va distribuer son argent ici ou là chaque fois qu’un journaliste écrira un bel article sur lui. Si le ou la journaliste est vraiment bon(ne), il ou elle touchera un pot de vin à la faveur d’un contrat d’armement garanti par la CIA avec les cheiks du Golfe. Ben Salmane n’est pas très intelligent. Il est allé en Israël et est en contact permanent avec les responsables israéliens. Son programme de développement pour l’Arabie saoudite, basé sur l’austérité, a été élaboré par des consultants de McKinsey et a donc de grandes chances d’échouer. Avec son positionnement anti-iranien extrémiste, il fait l’effet d’une simple marionnette américano-israélienne.
Les 26 millions de personnes sur lesquelles il règne n’apprécieront pas non plus. Beaucoup de citoyens de la péninsule arabe voudront voir sa tête au bout d’une pique. La Maison Saoud n’est plus qu’un château de cartes qui va s’écrouler.......
Les dirigeants saoudiens ont encouragé et financé, avec le Qatar, la prise de contrôle de l’État Islamique sur l’Irak et des pans de la Syrie. Ils ont également contribué au financement de la campagne de Clinton. Les terroristes d’État islamique viennent de faire exploser, à Mossoul, la mosquée d’al-Nuri vieille de 845 ans.
Source : http://lesakerfrancophone.fr/la-torture-etasunienne-le-coup-saoudien-et-les-crimes-de-lei
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