Archéologie ? Y a un problème ! Ne faudrait-il pas commencer par mieux traduire les textes ?
Mme la Ministre de la Culture, qu'en pensez-vous ?...
... de la reconstitution d'un " murus gallicus" par les archéologues du mont Beuvray...
...qui ne correspond pas à la description qu'en donne César ...
On place sur le sol de grandes poutres droites mises bout à bout dans la longueur. Entre deux poutres, il y a un intervalle de deux pieds, ce qui correspond à une épaisseur de mur de 60 cm augmentée de la largeur de deux poutres, soit environ 1m20. Ensuite, après avoir relié, l’une à l’autre, les deux poutres à l’intérieur du mur, on bourre (entre elles) du tout venant. Les intervalles dont nous venons de parler sont remplis en façade de grosses pierres. Ces grosses pierres ayant été bien disposées et cimentées, on ajoute au-dessus un autre rang. On fait attention de garder cet intervalle et de pas faire se rapprocher les poutres. C’est ainsi que ces poutres disposées à égale distance l’une de l’autre sont solidement maintenues. On continue ainsi l’ouvrage jusqu’à la hauteur du mur qui convient. Par son aspect et sa variété, cet ouvrage n’est pas laid du fait de l’alternance des poutres et des pierres dont les rangs offrent à la vue des lignes droites. En outre, il est très utile et très approprié pour la défense des villes car la pierre le défend contre le feu et le bâti du bélier. En effet, grâce à ses longues poutres (mises bout à bout) qui se continuent, cet assemblage lié de l’intérieur sur des longueurs de plus de quarante pieds (11m,84, longueur normale d'une poutre), ne peut être ni rompu, ni disjoint. (César, DBG, VII, XXIII).
... laquelle description correspond mieux à l'image des remparts actuels de Bourges...
... mais aussi au mur des Sarrasins de Clermont-Ferrand/Augustonemetum...
... ainsi qu'aux remparts du vieux Mans...
Que pensez-vous de Cabillodunum/Taisey/Nuerax, illustre Orbandale...
Les trois cercles de briques dorées desquels les murailles étaient bandées se montraient encore dans les murs que le vulgaire appelle sarrazins... et afin de perpétuer honorablement ces trois cercles d'or, la Ville a encore aujourd'hui conservé ces trois cercles d'or dans ses armoiries, qui sont comme le glorieux langage de son antiquité... (Extraits de "L'illustre Orbandale ou l'histoire ancienne et moderne de la Ville et Cité de Chalon-sur-Saône" par le père Berthaut,1662).
... du fameux temple de Vasso Galate que les archéologues cherchent en vain à Corent ou au sommet du Puy de Dôme...
Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, nous a donné, au VI ème siècle, un texte étonnant et mystérieux concernant le sanctuaire de Vasso Galate que le Franc Chrorus aurait détruit…
La construction (factum) et les contreforts (firmamentum) étaient d'un ouvrage remarquable, (et non pas : le temple et sa voûte étaient d'un ouvrage remarquable). Il y avait une muraille double, l'intérieur était en petit appareil, l'extérieur en grosses pierres carrées et taillées. Cette muraille avait une épaisseur de trente pieds (dix mètres). Du côté intérieur, elle était décorée de statues en marbre (en pierre polie) et d'étonnantes mosaïques.
Cette description correspond très exactement au Crest. Je continue : Le sol du temple (aedes) était également (pavé) de pierres polies et au-dessus, le toit était garni de plomb.
Cette description correspond à l’actuelle église du Crest, effectivement pavée et aujourd’hui couverte de tuiles.
Chrorus arrivant chez les Arvernes, dévasta ce sanctuaire (delubrum) qu'ils appelaient en langue gauloise "Vasso galate".
Ce sanctuaire est donc Le Crest et pas seulement le temple.
C'est une erreur de traduire le mot "firmamentum" par voûte d'un temple alors qu'il signifie dans son sens premier : ce qui consolide. C'est une erreur de croire que les mots “delubrum” (sanctuaire) et “aedes (temple) désignent un seul et même édifice. Enfin, un mur de dix mètres d'épaisseur est une chose jamais vue et insensée pour un temple gaulois. En revanche, si nous identifions le sanctuaire (delubrum) dont parle Grégoire de Tours à Gergovie même, tout devient clair et compréhensible : cette muraille de dix mètres d'épaisseur ne peut être, à l'évidence, que la muraille de l'oppidum au pied de laquelle les légionnaires de César ont mordu la poussière.
Laissons maintenant aller notre imagination vers les niches encore aujourd'hui vénérées, qui, en ce temps-là, se trouvaient adossées à la muraille. C'est là qu'on pouvait y admirer les merveilleuses statues dont parle Grégoire de Tours, côté intérieur, et d'étonnantes mosaïques. Quelle cité ! Quel contraste avec la triste Gergovie de Napoléon III ! Ce lieu sacré, les Gaulois l'avaient placé sous la protection de Vasso, c'est-à-dire du dieu Mercure.
Enfin, ce temple (aedes) pavé de pierres polies et au toit décoré de plomb, comment était-il ? Il faut être raisonnable ; ce ne pouvait être qu'un temple modeste, à la mesure de la population qui vivait sur la hauteur, un bâtiment simple mais beau... comme une église romane. (Je traduis le mot latin "marmor" par "pierres polies" et non par "marbre", ce qui conduirait à voir du marbre partout, ce qui est tout à fait déraisonnable).
Sanctuaire Nemosos pour Strabon, sanctuaire pour Grégoire de Tours, Gergovie pour César, et enfin Avitacum et Augustonemetum pour Sidoïne Apollinaire, tout redevient clair et logique. Tel était Le Crest... d'une simplicité biblique.
MM. les archéologues, revenez sur terre ! Augnemetum, c'est Gergovie, le sanctuaire dédié au dieu auguste du ciel. C'est Gergovie/Le Crest et si Clermont Ferrand s'appelle de même, c'est pour la simple raison que les deux formaient une seule et même cité. Que vient faire l'empereur Auguste dans cette affaire ? Strabon est extrêmement précis sur ce qu'a fait cet empereur en Gaule et il ne dit nulle part qu'il soit venu jusque là.
Il y a une logique dans l'histoire et l'évolution des peuples. Depuis les temps les plus reculés, Le Crest fut, en Auvergne, avec sa source abondante, le point fort du terrain par excellence, et il l'était encore à l'arrivée de César en Gaule.
De tout cela et j'en passe, Mme la Ministre, qu'en pensez-vous ?
Emile Mourey, 13 mai 2018.
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