• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Au nom de la loi

Au nom de la loi

Ou l’arrière-cuisine de la haute finance.

Il ne s’agit pas ici d’un énième commentaire dithyrambique sur Rachida Dati et la politique du gouvernement Sarkozy, bien qu’il y ait beaucoup à dire et à écrire, la volonté affichée par la droite de dépénaliser le droit des affaires n’étant pas le moindre pavé dans la marre.

Non, ce qui me préoccupe maintenant, c’est la façon irresponsable dont la société moderne se laisse peu ou prou piloter par un nombre de "lois" qui s’approprient (ou tentent de le faire) notre réel.

Au risque de le conduire au chaos !

En premier lieu, j’entends ici "décomplexifier" à défaut de "décomplexer", autant que faire se peut, ce que d’autres se plaisent à rendre parfaitement abscons au plus grand nombre d’entre nous.

Je vais essayer de vous parler d’algorithmes, ces fameux modèles mathématiques très à la mode dont se servent avec délectations les "grosses têtes" des salles de marchés boursiers.

Je sais que pour beaucoup d’entre vous, les mathématiques ne représentent pas vraiment de fameux souvenirs du temps passé à l’école... Et je n’ai pour ma part aucune compétence particulière en la matière, si ce n’est quelques souvenirs de ma période scolaire avec un bac scientifique et une année en classe préparatoire à des études commerciales.

Soyez donc rassurés, je ne vais pas rentrer dans des détails très compliqués, mais néanmoins tenter de soulever le couvercle de la marmite !

ALGORITHMES ou les recettes miracles de la haute finance mondiale

Pour faire le plus simple possible, un algorithme correspond grosso modo à une série d’instructions (des lignes de programme) qui permettent à une machine de "traiter" des données (par exemple les trier) et de produire à volonté des états synthétiques (faciles à lire), analytiques (classement des individus=les données, selon leur âge, leur sexe, leur taille, etc.) ou prospectifs (quelle sera la population féminine de plus de 1,80 m dans cinq ans par exemple).

Là où le système mis en place devient cocasse, c’est quand la haute finance a jugé intéressant d’investir en "grosses têtes" et en systèmes informatiques surpuissants pour mettre la vie (économique) en équations. L’enjeu n’est banal puisqu’à défaut de pouvoir transformer le plomb en or, il serait possible de se faire de l’or sur le marché du... plomb (ou du blé, du pétrole, de l’indice bousier des valeurs sud-coréennes de la fabrication d’horloges francomtoises ou que sais-je encore).

Le hic (et ce n’est pas le moindre), c’est que les mathématiques manient couramment la notion d’infini (vous vous souvenez certainement du petit signe qui ressemble à un poisson horizontal), mais un algorithme qui se respecte a tendance à ne pas bien les aimer les infinis, aussi bien l’infiniment petit que l’infiniment grand car le programme tournerait "indéfiniment" sans donner de résultats.

Nous entrons dans le paradoxe de toutes les lois "mathématiques" dont se servent nos élites pour prédire le réel : à un moment ou un autre pour mettre le réel en équation, il faut opérer une simplification et l’infini qui n’existe pas sur terre fait alors l’objet d’approximation, et devient parfois une constante, ou bien parfois est jugé négligeable.

Bien que tout soit fait aujourd’hui pour recadrer les individus, formater leurs consciences et leurs désirs, standardiser leurs envies et leurs comportements et, par là même, faire disparaître, autant que se peut, les comportements "déviants" (par rapport à la moyenne), nous ne serons jamais tous dans la "cloche" de la loi de Gauss.

N’importe quelle personne douée d’un minimum de bon sens sent bien que prévoir la hausse ou la baisse d’une valeur boursière, ou bien calculer l’heure le jour et le créneau horaire au cours duquel il faut passer des ordres boursiers est une gageure.

Pourtant ce système est celui qui prévaut aujourd’hui et l’économie virtuelle, sorte de casino géant pour ados shootés à l’adrénaline, est un cauchemar dont nous sommes les spectateurs effarés.

L’économie de grand-papa, c’est dépassé.

Les grands projets industriels et commerciaux, c’est également dépassé.

Le truc aujourd’hui c’est s’octroyer du crédit (sans avoir de richesse tangible à laquelle l’adosser) et jouer avec d’autres bénéficiaires de crédit à l’algorithme "qui tue". Jackpot pour certains tant que les crédits continuent et que l’on peut encore rembourser ses crédits avec... du crédit.

Mais, au bout du compte, lorsqu’il y a évidemment plantage, que les pertes affichées sont colossales et que le crédit n’est plus possible, alors il faut bien se rendre compte qu’il n’y a plus rien et certainement pas d’autres richesses que d’hommes, ceux-là mêmes qui se lèvent (le matin), suent leur labeur de la journée et rentrent (tard le soir) s’occuper (un peu) de leur famille.

Faut-il comme certains tenter de rechercher le "bug" dans la machine, ou bien ne savons-nous pas très bien que le "bug", c’est eux ?

Documents joints à cet article

Au nom de la loi

Moyenne des avis sur cet article :  3.4/5   (15 votes)




Réagissez à l'article

12 réactions à cet article    


  • Proto Proto 2 avril 2008 16:26

     

    A mon sens, votre approche mathématique ne fournit pas de conclusions très probantes dans l’analyse, car dire :

     

    « à un moment ou un autre pour mettre le réel en équation, il faut opérer une simplication (sic) et l’infini qui n’existe pas sur terre fait alors l’objet d’approximation, et devient parfois une constante »

     

    C’est dire :

     

    -Toute mise en équation du réel implique une simplification

    -L’infini faisant alors objet d’approximations parce qu’il n’existe pas sur terre.

    -L’infini devient parfois une constante ( ?)

     

    C’est assez confus pour exprimer le fait que l’infini métaphysique n’est pas l’infini mathématique, et que l’infini n’est pas du tout la même chose qu’ « indéfini », ce que vous dites de la « constante » devient alors compréhensible.

     

    J’aurai compris pour ma part que vous vouliez signifier que nos élites politiques interprètent la réalité socio-économique sur bases de règles qui excluent le facteur humain, dans sa diversité, comme élément de réflexion.

     

    Ce que vous dites de la prédiction des valeurs boursières est intéressant, mais les lois mathématiques de la finance sont une chose, les délits d’initiés et manœuvres qui vont contre l’intérêt commun en sont une autre, ce qui est sûr c’est que comme vous dites au terme du crash il ne restera que la force active pour payer les pots cassés.

     


    • k2pal k2pal 2 avril 2008 19:23

      @proto

      merci pour votre réaction.

      Votre point de vue se défend, au reste indéfini et infini sont deux notions qui inter-agissent :

      - l’indéfini que vous évoquez , je le comprends dans le cas qui m’interesse des algorithmes comme l’inconnue qui peut prendre une infinité de valeurs . Ces valeurs peuvent "tendrent" vers une valeur limite qui peut alors éventuellement être simplifiée pour permettre au programme de ne pas tourner "en boucle", la variable devenant invariable (constante)

      -l’infini (mathématique et physique) étant par essence quelque chose d’indéfini(ssable), et là on est dans le domaine de la métaphysique et du "divin". L’infiniment petit et l’infiniment grand ne peuvent avoir de réponse scientifique (cf par exemple la théorie du big bang, on pourra toujours diminuer d’une fraction de temps le compte à rebours sans atteindre le moment 0 de l’explosion qui n’est qu’un axiome)

      Je ne suis peut-être pas clair car je dois avouer que ma compétence en mathématiques (appliquées à la finance) tend également vers une limite ! (et les mauvais esprits diront zéro !!!)

      Je veux, par cet article, interpeler sur le "délire" de modéliser le réel lorsqu’il s’agit de spéculations mettant en jeu des sommes colossales jouées sur des marchés de valeurs virtuelles sans qu’il ne puisse exister ni garanties, ni contrôles.

      Et ces contrôles ne peuvent pas être le fait de systèmes d’information, si sophistiqués soient ils.

      Et je suis aussi effaré que les polytechniciens et consorts des salles de marché puissent être ainsi "déconnectés du réel". Pourtant leurs compétences pourraient être astucieusement utilisées à d’autres fins, notamment pour plancher sur les grands défis de notre époque.

      Mais je peux faire fausse route....

      Je crois néanmoins que vous avez compris le sens que je voulais donner à mon article et c’est l’essentiel pour moi.

       


    • spartacus1 spartacus1 2 avril 2008 18:29

      L’auteur écrit :

      Pour faire le plus simple possible, un algorithme correspond grosso modo à une série d’instructions (des lignes de programme) qui permettent à une machine de "traiter" des données (par exemple les trier) et de produire à volonté des états synthétiques (faciles à lire), analytiques (classement des individus=les données, selon leur âge, leur sexe, leur taille, etc.) ou prospectifs (quelle sera la population féminine de plus de 1,80 m dans cinq ans par exemple).

      J’aimerais ajouter une précision importante. Un algorithme est, et doit être, totalement indépendant d’une quelconque machine. Un algorithme est un invariant par rapport à son implantation sur une machine ou un système donné. Il ne doit donc pas s’exprimer en terme d’instructions machine. On utilise pour exprimer un algorithme, selon les cas, soit des langages artificiels, tels des pseudo-codes, des langages naturels (le français par exemple), des approches graphiques, structogramme ou ordinogrammes, des tables logiques, etc.

      C’est une implémentation donnée d’un algorithme sur un système bien déterminé qui s’exprime en lignes de programmes, pas l’algorithme lui-même. Pour reprendre l’un de vos exemples, le classement, un algorithme de tri rapide est strictement le même sur n’importe quel système. Par contre les instructions qui servent à le mettre en oeuvre varient d’une machine et d’un système à l’autre.

      Pour faire une analogie avec la cuisine, une recette est un algorithme, par exemple le cassoulet toulousain (que nos amis de Castelnaudary me pardonne , mais je suis, la semaine prochaine, en déplacement à Toulouse), la réalisation de cette recette dépend des conditions : ingrédients à disposition, cuisson par gaz, feu de bois ou électricité, nombre de convives, etc.

      C’est une nuance qui me parait extrèmement importante : si, à la trés trés grande rigueur ont peut envisager de breveter l’implémentation d’un algorithme sur un système tout à fait défini, il me semble que c’est une totale absurdité de vouloir breveter les algorithmes. Par exemple, qui soutiendrait le projet de vouloir breveter la recette du cassoulet toulousain ? Passe encore, de nouveau avec de fortes réticences, qu’un cuisinier fasse breveter un tour de main particulier, et encore.

      Aurait-on l’idée de breveter le théorème de Phytagore ou le principe d’Archimède ?


      • geko 2 avril 2008 18:42

        "Aurait-on l’idée de breveter le théorème de Phytagore ou le principe d’Archimède ?" Il y a bien des salopards qui veulent brevèter le vivant !

        De même certaines entreprises veulent interdire l’open source pour breveter in fine un ensemble de fonctionnalités......


      • k2pal k2pal 2 avril 2008 19:36

        @spartacus

        merci pour votre commentaire

        Vous évoquez l’impossibilité de breveter un algorithme mais apparemment chaque investisseur fait sa cuisine en testant ses recettes sans chercher à gouter celle de son voisin, puisqu’il y a une infinité de possibilités (marchés, produits existants et nouveaux produits etc)

        Un brevet est-il pertinent ?

        Je n’ai pas évoqué cette problématique dans mon billet


      • Bigre Bigre 2 avril 2008 22:10

        La dire réalité, c’est que l’Office Européen des Brevets enregistre des logiciels, donc la transcriptions d’idées ou d’algorythmes, ... en catimini, sans débat sur la brevetabilité des logiciels. (Argumentaire et informations sur

        www.nosoftwarepatents.com/fr/m/intro/index.html

        Le lobby de Redmont doit être à la hauteur du chiffre d’affaire.

        Ce qui n’empeche pas (encore) les logiciels libres (Linux en autres) de grignoter une part de marché de plus en plus conséquente.

        Pour le plus grand bonheur des utilisateurs et des sociétés européennes (entre autres) de logiciels.

        Et malgré la léthargie de la DGCCRF. (voir www.racketiciel.info)


      • Forest Ent Forest Ent 2 avril 2008 19:31

        Si l’on entre dans des considérations mathématiques, on va être obligés de faire un peu technique.

        Le biais dont nous constatons aujourd’hui les dégâts ne repose pas sur la notion d’infini, mais sur deux postulats faux : les volatilités suivent des lois normales et leurs corrélations sont mesurables. A un ou deux écarts-types, on peut effectivement modéliser par Gauss. Pour les événements rares, ce n’est plus du tout vrai. Et ces événements rares ne sont par définition pas très mesurables.

        Je ne sais pas dans quelle mesure cela a déjà été étudié et publié, mais il y a probablement des variables globales d’aversion au risque, probablement liées à la quantité de crédit en circulation, qui influent simultanément sur toutes les anticipations à des moments particuliers, et réduisent à zéro l’utilité à long terme des matrices de corrélation.

        Ca, c’était pour les maths. Sinon, sur le fond, je suis bien d’accord que l’on a créé un gigantesque casino qui ne sert à rien. L’impression d’utilité qu’il a donnée pendant un moment provenait tout simplement de la création monétaire. Si l’on accepte l’idée que l’on peut en moyenne placer à long terme au taux de croissance et pas plus, l’ingénierie financière ne sert pas à grand chose. Il est plus utile pour elle de faire croire le contraire pendant un certain temps, se goinfrer de primes, puis laisser la bulle éclater et les contribuables éponger.


        • k2pal k2pal 2 avril 2008 19:49

          @Forest

          Merci beaucoup d’avoir jeté votre oeil sur mon billet.

          Quelques remarques/précisions :

          -l’infini au sens où je l’entends dans ce billet étant l’un des postulats qui sous-tend le raisonnement faussé de l’ingénierie financière dans sa modélisation des risques du crédit : infinité de nouveaux souscripteurs par exemple qui permet de toujours repousser le moment où certains devront forcément "passer à la caisse", infini des sources d’obtention de nouveaux crédit de financement et "infini" des sommes jouées etc.

          Sinon je suis d’accord avec l’impossibilité de prévoir les comportements "extrèmes" et qui sont moins rares qu’il n’y parait


        • Forest Ent Forest Ent 2 avril 2008 22:23

          Effectivement, "les arbres ne montent pas au ciel".

          Ces deux approches sont liées. L’idée que la hausse puisse durer toujours encourage la surévaluation, le gonflement de la bulle, de la masse monétaire, jusqu’au moment où la demande s’épuise. A ce moment, l’aversion au risque explose, et tous les spreads qui étaient décorrelés depuis 5 ans vont brutalement s’aligner au rouge.

          C’est le vieux jeu de la "pyramide". On peut en effet considérer qu’il s’agit de l’hypothèse d’une demande infinie, ou bien du fait que l’on ne regarde pas assez en arrière.


        • Francis, agnotologue JL 3 avril 2008 10:48

           

          Bonjour, j’ai lu cet article en modération et je n’ai voté ni pour ni contre, parce qu’il aborde un sujet complexe par plusieurs cotés à la fois. Pour ma part j’en vois au moins deux : une question technique, et une question disons, anthropologique.

          Le véritable péché de l’informatique c’est le manichéisme : tout ou rien, 0 ou 1. L’auteur évoque l’infini, il aurait pu aussi bien évoquer l’impossibilité de représenter les nombres réels. Des solutions existent pour remédier à cette tare, la logique floue, notamment, mais cela n’intéresse pas les comptables ni aucun de ceux qui voient le monde de cette manière c’est-à-dire ceux qui possèdent les ordinateurs (je ne parle pas des PC), par opposition à ceux qui ne les possèdent pas.

          Sur la question anthropologique, peut-on dire que les outils mis en œuvre sont faux, dès lors qu’on ne peut dire qu’un marteau, une épée, un fusil sont faux : ce sont les outils et les armes des financiers qui vivent de cette économie spéculative, armes ou outils que ne possèdent pas les autres qui vivent de l’économie réelle. Les financiers se mesurent entre eux, mais les perdants ce sont les autres. Pour les financiers, d’un point de vue pragmatique, les outils sont parfaits.

          Ps. Si l’on souhaite évoquer l’infini, c’est je pense, ici que c’est pertinent : Michel Fitoussi disait au sujet de la crise des subprimes, que l’on était en présence du "dilemme proie / prédateur". Les positions stratégiques des financiers dans notre économie monde sont si puissants qu’il n’y a pas de limite à leur croissance, mais ils sont en passe d’exterminer leurs proies qui elles, ne sont pas infinies. Et c’est là que ça coince.


          • k2pal k2pal 4 avril 2008 07:55

            @JL

            Merci pour votre commentaire qui élargit le débat

            Quelques remarques :

            - la complexité technique du problème renforce mon sentiment qu’il est aussi à l’origine de sérieuses inqiétudes( quant à la maitrise en "interne" de l’application des algoritmes par les structures qui y ont recours).

            Comment un contrôle peut-il être garanti par des ressources humaines qui ne sont pas (forcément) des techniciens en mathématiques (rôle de l’encadrement, de l’audit interne qui ne peut pas être uniquement un contrôle machine)

            - je ne partage pas votre point de vue sur la question de savoir si l’outil est vrai ou faux "en soi". La philosophie du problème ce sont des conséquences sur la vie humaine par une atteinte massive sur la vie (économique et sociale) de millions d’individus ! L’outil peut-être faux, je m’en moque à condition que son usage n’impacte pas le vivant dans sa (sur)vie !.

            - le réflexion sur le rapport entre prédateurs proies laisse entrevoir qu’après disparition des proies de premier degré, ce sont bel et bien les prédateurs les plus faibles qui seront chassés ! Jusqu’à extinction ?

            Pour ma part ne considérant pas l’économie comme intinsèquement amorale, car n’étant qu’une composante de la vie humaine, elle est à l’image de l’homme qui est maître de ses choix (ou de ses "valeurs"). Comme l’homme "grandit " par l’éducation, je ne désespère pas que l’économie puisse prendre figure humaine.


            • Francis, agnotologue JL 4 avril 2008 09:35

               

              Bonjour K2pal, merci de votre réponse circonstanciée qui appelle une réponse.

              Vous écrivez : ""je ne partage pas votre point de vue sur la question de savoir si l’outil est vrai ou faux "en soi"….L’outil peut-être faux, je m’en moque à condition que son usage n’impacte pas le vivant dans sa (sur)vie !""

              Je ne dis pas autre chose, et j’affirme que l’outil impacte le vivant. Mais vous aussi, il me semble. Bien entendu, il n’y a pas d’un coté les prédateurs de l’autre les proies. Je vous rappelle que c’est Michel Fitoussi qui est l’auteur de cette comparaison, il faudrait lui demander, je ne voudrais pas trahir sa pensée.

              Vous écrivez : "" Pour ma part ne considérant pas l’économie comme intrinsèquement amorall’économie est à l’image de l’homme"".

              Laissez moi vous dire ceci : Un ordinateur est une machine spécialement adaptée à la logique binaire, même la plus complexe : une UAL, des canaux de transmission reliés à des mémoires et des interfaces d’entrée sortie ; c’est typiquement la machine adaptée au capitalisme, ce système réducteur des valeurs humaines : le danger de l’ordinateur n’est pas qu’il est comme l’homme, mais bien que l’homme devienne comme lui !

              Pour conclure relisons André Comte-Sponville :

              "Si l’éthique était source de profit, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin de travailler, plus besoin d’entreprises, plus besoin du capitalisme – les bons sentiments suffiraient. Si l’économie était morale, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin ni d’Etat ni de vertu – le marché suffirait. Mais cela n’est pas…. C’est parce que l’économie (notamment capitaliste) n’est pas plus morale que la morale n’est lucrative – distinction des ordres – que nous avons besoin des deux. Et c’est parce qu’elles ne suffisent ni l’une ni l’autre que nous avons besoin, tous, de politique. " (dernier paragraphe de son excellent ouvrage : "Le Capitalisme est-il moral ?’ édité en 2006 au Livre de Poche, 6 euros).

               

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès