Autodestruction ou insurrection constructive ?
Voici un article un petit peu provocateur, mais on en est à un tel stade de coma dépassé que seuls des électrochocs répétés et violents sont susceptibles de réveiller quelques personnes.
A présent, vu les premiers effets et les rapports convergents (GIEC et autres) qui s'accumulent, nous sommes largement et suffisamment informés des catastrophes écologico-climatiques présentes et à venir, ainsi que des catastrophes économiques et sociales qui viendront dans leur sillage. Déjà que ce n'est pas terrible pour beaucoup d'humains...
Impossible de nier.
Impossible de compter sur nos prétendus responsables politiques ou économiques pour faire quoi que ce soit de consistant et allant dans l'intérêt des peuples. Ils ne font que rivaliser d'inconscience criminelle et de négation stupide, comme d'habitude.
Jusqu'à présent, la majorité des peuples n'ont rien su faire pour créer de véritables alternatives, se contentant de râler, de manifester, d'être apathiques ou découragés, ou le plus souvent de participer pleinement à leur niveau au système de pensée et d'organisation qui a créé cette situation épouvantable.
A présent, on n'a plus le temps de se chamailler indéfiniment pour savoir quel système clé en main serait le mieux pour nous sortir de là où on s'est mis : anarchisme individualiste, communisme libertaire, écologie profonde, socialisme scientifique, écosocialisme, marxisme, écologisme apolitique, extrême gauche, autonomisme, capitalisme social, anarchisme spirituel, "grand chef providentiel qui va nous sauver", etc.
Tout ça semble vain et dépassé. On n'a plus trop le temps ni les moyens de se payer le luxe des querelles intellectuelles et d'égo !
Les humains sont vraiment face à eux-mêmes. Plus d'échappatoire dans des illusions ou la conquête d'un autre continent. Une autre Terre n'existe que dans la science fiction et serait de toute façon inaccessible !
Sous l'impératif de la survie, réussira t-on un grand sursaut, une énorme mutation intérieure et structurelle, ou va t-on continuer le délire jusqu'à l'autodestruction complète ?
L'immense majorité de l'humanité est-elle quelque part suicidaire ?
Si ce n'est pas le cas et qu'on veut vraiment tout changer, voici quelques idées.
Il faut abandonner les micro-luttes pour garder les avantages sociaux résiduels qui avaient été accordés par les Etats pour que l'économie capitaliste puisse croître.
Inutile de passer tout son temps à se battre contre une énième décharge polluante ou des emballages plus toxiques que les autres.
Ce n'est pas le tri des déchets produits en masse par les emballages nécessaires au commerce et à la croissance qui arrêtera les catastrophes climatiques.
Il faut changer complètement d'échelle, arrêter cette quête délirante de la croissance, du profit égoïste, de la consommation sans limites, de la concurrence et de la puissance individuelle ou collective.
Inutile de s'époumoner contre le nucléaire tant qu'il n'y a pas de réelles alternatives et tant qu'on n'a pas tout reconstruit depuis la base. Ca fait plus de 40 ans qu'on lutte contre le nucléaire, l'Etat français et ses lobbies associés s'en contrefout. Le système capitaliste de croissance en a besoin et de l'abandonnera pas.
Inutile de réclamer plus d'emplois et moins d'impôts, plus de retraite et d'éducation, puisqu'il faut abandonner l'économie capitalisme et le centralisme d'Etat, et aussi sortir d'une école qui formate et prépare à être soumis aux autorités et au marché de l'emploi.
A présent, il devient ridicule de se préoccuper de ses intérêts catégoriels, de réclamer une baisse des quotas de pêche, une légère augmentation de l'agriculture bio ou raisonnée.
Tout ça est insignifiant par rapport à l'énormité des transformations à mettre en oeuvre si on veut limiter l'ampleur des catastrophes à venir et amortir l'impact de leurs dégâts.
Les partis politiques et leurs luttes de clans sont obsolètes, néfastes et inutiles depuis longtemps.
Il n'y a jamais eu de véritable démocratie en france ni ailleurs, juste des systèmes plus ou moins autoritaires et centralisés, qui gèrent tout ce bazar au gré des courants dominants, et toujours en défaveur des plus pauvres et des sans voix. Et pratiquement tout le monde qui laisse faire, bien content de rester dans son coin, de déléguer aux autres et de se préoccuper de sa réussite sociale et de son nombril.
C'est aux humains de prendre leurs vies en main depuis la base, et d'éjecter sans violences toute la classe politique, économique, juridique et médiatique au pouvoir.
Qu'ils partent tous !
Avant ça, c'est à nous d'être capables de nous auto-organiser, de tout autogérer par démocratie directe, dans la paix et l'efficacité, l'égalité et la bienveillance.
C'est fini le temps où chaque classe sociale défendait son bout de gras, où chaque commune ou association essayait d'avoir plus de subventions. De toute façon, les caisses seront vides.
On n'a même plus le temps de pratiquer la lutte des classes, il faut abolir directement les classes sociales.
L'égoïsme, qu'il soit individuel, communal, national ou continental, n'est plus possible, nous sommes condamnés à la solidarité, au partage et à la coopération si nous voulons simplement survivre.
Désertez les syndicats, les partis, les associations de défense de l'environnement, les organismes humanitaires et les services sociaux. Tout ça est obsolète et vain. C'est une perte de temps qui ne retardera en rien les catastrophes et ne fait que mettre des rustines.
Mieux vaut dès à présent faire naître une grand alliance pour TOUT reconstruire depuis le bas TOUS ensemble, ...à moins que vous préfériez les émeutes, les famines, les pillages, les guerres civiles et les guerres tout court, les ouragans et les inondations, les sécheresses et les froids polaires ?
Faites dès à présent une croix sur vos propriétés immobilières chèrement payées, quand viendra le temps de la survie, tout devra être à tous.
Les riches n'ont plus beaucoup de temps pour se branler dans leurs draps de soie dans leur yacht ou leur énième villa de luxe, quand la catastrophe sera installée et que les pauvres auront été éradiqués, ce sera leur tour, car il n'y aura plus personne pour les servir et les ressources planétaires auront été épuisées pour leurs banquets inutiles. A ce moment là, leurs hauts murs et leurs caméras de surveillance ne seront plus d'aucune utilité, ils crèveront de faim comme les autres.
Que les plus riches donnent dès à présent leurs fortunes et leurs propriétés s'ils veulent survivre, qu'ils démantèlent leurs cartels et sociétés opaques, qu'ils arrêtent toutes leurs entreprises inutiles et/ou dangereuses.
Les pauvres n'ont plus le temps de chercher un meilleur emploi au service des riches pour eux ou leurs enfants, pour protester et réclamer plus d'argent et moins d'impôt, pour rêver à la richesse en regardant les stars à la TV ou en jouant au Bingo, quand la catastrophe sera là ils seront comme d'habitude en première ligne pour la souffrance, la famine et la misère, pire qu'au 19ème siècle. La deuxième guerre mondiale était de la gnognotte à côté de ce qui nous attend.
Que les pauvres renoncent au rêve illusoire de s'enrichir dans ce système, qu'ils ne croient plus au grand chef providentiel qui va les sauver, et qu'ils entrent en insurrection pacifique et solidaire avec tous les révoltés pour tout reconstruire depuis le bas.
Inutile de passer notre temps à faire des enfants. Avec les catastrophes à venir, inutile d'ajouter des bouches à nourrir et des candidats à la souffrance. Il y aura bien assez de réfugiés affamés provenant des pays les plus touchés pour satisfaire nos désirs de parentalité. Il ne faut plus fermer les frontières, mais les ouvrir, dans tous les sens.
Les jeunes n'ont plus le temps de dormir devant des jeux vidéos ou dans les fumées de cannabis, s'ils veulent avoir une chance de survivre plus tard, ils doivent se révolter dès aujourd'hui et retrousser leurs manches avec les autres pour tout reconstruire autrement.
Inutile que les plus diplômés d'entre eux fuient à l'étranger pour avoir un bon emploi rémunérateur, les catastrophes seront planétaires et n'épargneront aucun pays, mondialisation oblige.
On n'a plus le temps de s'émerveiller devant des coupes de monde de foot ou des JO, ni de sauver les grands singes de l'extinction.
Il y a des choses plus importantes que le shopping, les soldes de fringues fabriquées à bas coûts dans des conditions criminelles au Bangladesh, les matinées boudin ou l'évasion dans les séries TV.
Les stratégies individuelles de survie seront dérisoires si tout s'écroule. Les petits îlots de résistance ou de survivalistes seront emportés comme le reste.
Il est suicidaire de continuer à faire de l'argent avec de l'argent, la finance ne nourrit pas son homme, quand la pyramide de Ponzi de l'endettement mondial arrivera à son terme, hâtée par les cataclysmes climatiques, les algorithmes sophistiqués de la spéculation boursière hyperfréquence ne serviront plus qu'à compter les morts, si tant est qu'on puisse encore les dénombrer. On aura d'ailleurs plus le temps de les compter, il faudra trouver à bouffer en creusant avec les ongles sous les ruines de béton, à moins qu'on mange les cadavres comme dans le film prophétique de 1973 "Soleil Vert" ?, ou qu'on se batte pour les dernières gouttes de pétrole comme dans Mad Max (1979) ?
Nous n'avons plus le temps de critiquer l'absurdité et la violence de ce système (et ses causes dans nos pensées archaïques) qui ravage la planète et les humains depuis des lustres. Les dégâts passés, présents et à venir suffisent à le condamner définitivement, et à l'enterrer au plus vite avant qu'il ne referme sur nous nos tombes déjà creusées.
Nous sommes prostrés au fond de nos tombes, mais peut-être avons-nous encore la force de bondir ? A moins qu'on préfère se transformer en zombie cherchant quelques dollars à manger parmi les ruines ?
Souhaitons-nous que les seules choses que nous partagerons seront les fosses communes ?
Nous n'avons plus le temps d'expliquer l'archaïsme de ce système et la nécessité de tout reprendre depuis et par la base. Que ceux qui ne comprennent toujours pas s'achètent un deuxième cerveau, Google va bientôt en proposer en solde sur e-bay ;-)
Les premières catastrophes climatiques devraient commencer vers 2025, il ne reste que 11 ans environ pour s'activer avant qu'il ne soit encore plus trop tard et que ce soit encore plus difficile et coûteux de tout changer.
Voici quelque pistes complémentaires pour commencer le travail :
- de manière générale : sortir des mentalités d'appropriation, de concurrence, de peur de l'étranger, pour construire le partage, la sécurité matérielle dans la solidarité... Construire un cercle vertueux "collectif/individuel" où les personnes, par leurs évolutions/actions positives font avancer le collectif, et où le collectif met en place des structures qui aident les personnes à vivre bien.
- Faire en sorte de maîtriser/transformer un minimum nos peurs et problèmes personnels pour être plus aptes à travailler dans l'intérêt collectif sans s'enliser
- Apprendre à s'exprimer et à communiquer (s'aider de technique telle que la CNV ?)
- Apprendre à décider ensemble de manière efficace et égalitaire (consensus, consentement) au lieu de déléguer à des représentants non contrôlés ou de laisser faire des chefs
- Pratiquer la démocratie directe partout, de manière fédérée, pour agir et décider dans l'intérêt de notre survie et de notre émancipation
- Créer des alliances d'alternatives radicales et globales dans chaque territoire ou quartier
- Apprendre la permaculture et autres techniques productives et écologiques, pour se nourrir un maximum localement et à bas coût
- Diminuer très fortement notre consommation de viandes, poissons et produits laitiers, le mieux étant de devenir végétaliens, en plus c'est bon pour les animaux
- Abandonner l'agriculture productiviste, pour des productions locales (bio ou quasi-bio) à petite échelle
- Orienter vraiment les recherches vers des productions d'énergie efficaces, durables et écologiques
- Isoler mieux nos bâtiments, les reconstruire si nécessaire
- Discuter, écouter, se rencontrer, débattre, lire, réfléchir, s'informer..., tout ça dans le but d'affiner les alternatives radicales et surtout de les mettre en place
- Partager partout nos ressources matérielles et savoirs
- En attendant d'être suffisamment nombreux et organisés pour virer la classe politique et autogérer les territoires à leur place, créer diverses structures en réseaux similaires aux coopératives intégrales en Catalogne, ce qui permet aussi de commencer à se passer du capitalisme et des riches.
- En attendant d'être suffisamment nombreux et organisés pour virer les patrons, financiers et banquiers, et autogérer autrement toute l'économie à leur place, créer diverses structures en réseaux similaires aux coopératives intégrales en Catalogne,
- Autogérer partout dans notre intérêt diverses structures (qu'elles soient déjà existantes ou à créer de toute pièce) : monnaie (tant qu'on en a besoin), crédits, logements, entreprises de plus en plus coopératives, centre de santé, centres socio-culturels, écoles très alternatives, espaces de libre expression organisés partout (internet, murs, lieux, revues...)
- Pour se donner du courage, et il en faudra, recenser toutes les activités inutiles ou dangereuses qui pourraient disparaître si on abandonnait la croissance et la compétition générale, ce qui libérait énormément de temps, de créativité et d'énergie pour faire autre chose, ...ou ne rien faire.
Il ne reste qu'à compléter-préciser tout ça et à agir.
Bref, on a de quoi faire !, et c'est plus exaltant que de calculer ses points de retraite ou chercher où placer au mieux ses économies non ?
Inutile de relire cet article, ce serait une perte de temps.
Avril 2014
Anonyme
texte en copylelft, tout le monde peut se l'approprier, le modifier le diffuser
34 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON