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Accueil du site > Tribune Libre > Bayrou ni diviseur, ni illusionniste

Bayrou ni diviseur, ni illusionniste

Excellente prestation du candidat François Bayrou dans sa dernière grande émission télévisée avant le début de la campagne officielle. Son débat des plus policés avec Manuel Valls l’a néanmoins rendu un peu moins combatif.

Crayon (français) à la main, François Bayrou était l’invité de la longue émission "Des Paroles et des actes" animée par David Pujadas ce jeudi 8 mars 2012 sur France 2. La longueur a cet avantage, au risque de l’ennui des téléspectateurs, de donner aux candidats invités l’occasion de présenter en détail leur programme présidentiel.


Des idées concrètes et originales

Le candidat centriste a eu ainsi la possibilité d’exposer quelques mesures concrètes qu’il entend faire appliquer dès son élection à la Présidence de la République. Et François Bayrou ne manque pas d’idées pour réduire les dépenses de l’État sans imposer un régime d’austérité. Par exemple, il compte réorganiser le service d’urgences des hôpitaux en installant un sas avec des médecins pour filtrer ceux qui ont besoin d’être hospitalisés des autres malades qui viennent aux urgences par facilité.

L’invité du centre a également souligné qu’il était le seul candidat à prôner une politique européenne ambitieuse pour relancer la construction européenne après avoir fait une véritable déclaration d’amour à l’Europe. Et ce n’est pas en remettant à plat un traité déjà négocié par vingt-sept pays. Pour mettre enfin de la démocratie, il veut l’élection par tous les Européens d’un véritable Président de l’Union Européenne qui doit aussi présider la Commission Européenne. Il veut surtout une identification des responsables européens par les citoyens européens.

yartiBayrou20120308A02

François Bayrou a voulu dramatiser avec raison la situation budgétaire de la France. Il a ainsi expliqué que 2012 serait la dernière chance d’éviter l’effondrement financier que connaissent aujourd’hui d’autres pays comme la Grèce. Il est encore possible d’éviter les mesures d’austérité extrême qui ont été adoptées tant en Grèce qu’en Espagne ou même en Grande-Bretagne, comme la baisse des pensions de retraite, des salaires de fonctionnaires etc.


Contre la bipolarisation

Pour cela, il faut un pouvoir raisonnable, capable de refuser la démagogie et la division. C’est en cela que le positionnement de François Bayrou est tout à fait convaincant : rejetant le manichéisme de la bipolarité UMP/PS, il a expliqué que l’affrontement stérile entre la droite et la gauche crée artificiellement des excès à droite et à gauche pour cliver le débat, or, la résultante de cela n’est pas la modération mais au contraire un double excès. Lui propose le contraire.

Pour lui, la bipolarisation a empêché stupidement à des personnalités comme Jacques Delors, Michel Rocard, Raymond Barre et Valéry Giscard d’Estaing de gouverner ensemble alors qu’ils étaient sur la même longueur d’onde sur ce qu’était l’intérêt du pays. Il a également cité Pierre Mendès France.

C’est là que ses chances présidentielles sont encore intactes : en refusant le choix entre la division et l’illusion, François Bayrou permet à de nombreux électeurs de s’y retrouver.

Division par les stigmatisations outrageantes du candidat Nicolas Sarkozy contre les étrangers et les immigrés. François Bayrou s’est d’ailleurs plu à demander comment on pouvait réduire l’immigration légale, actuellement d’environ 180 000 par an, dont 70 000 provenant de nos pays voisins, 65 000 qui sont des étudiants venant en France pour suivre des formations attractives, et une grande part sont simplement issus des mariages mixtes, et a pose simplement la question : comment peut-on interdire à quelqu’un de se marier à un Allemand ? et de quel droit ?

François Bayrou a même cité Alain Juppé, choqué par le discours de Nicolas Sarkozy dans sa ville de Bordeaux le 3 mars 2012 (il a parlé de "c*nnerie" !), ou encore d’autres centristes de l’UMP un peu plus timorés dans leur expression qui demandent un peu plus de signes d’humanité (je pense qu’il faisait référence à une déclaration de Marc-Philippe Daubresse ou de Jean Léonetti). Alors, le leader centriste a asséné martialement : il ne faut pas qu’on demande au Président de la République des signes d’humanité. Cela devrait venir de lui-même.

Illusion par les surenchères électoralistes du candidat François Hollande, prêt à multiplier les dépenses publiques pour satisfaire sa base socialiste et sans aucune crédibilité pour réduire les déficits publics car se basant sur une croissance aussi fantaisiste (+2,5% au lieu de 1,5%) que le programme de l’UMP. Même Michel Rocard et la Cour des Comptes (dirigée par le socialiste Didier Migaud) l’ont affirmé, d’ailleurs.


Sa majorité centrale

Sur le plan de ses soutiens politiques, François Bayrou a expliqué assez clairement qu’il ne compterait ni sur Pierre Méhaignerie, qui abandonne la vie politique, ni sur Jean-Louis Borloo qui était lié à l’UMP pour d’autres raisons que politiques (François Bayrou a suggéré avec malice de lire les journaux économiques récents), mais a en revanche considéré que les propos de Dominique de Villepin sur l’unité nationale et sur un gouvernement resserré étaient tout à fait compatible avec sa démarche (crudité de l’instantané, Dominique de Villepin a aussitôt tweeté pour dire qu’il n’était pas question de se rallier à lui !).

Quelle serait sa position pour le second tour ? Être présent ! Et il l’a indiqué clairement : il est l’adversaire résolu de François Hollande, et aussi l’adversaire résolu de Nicolas Sarkozy. Il battra l’un au premier tour et l’autre au second tour.

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Sûr de sa présence au second tour, donc, et persuadé qu’il sera élu (l’excellente journaliste Hélène Jouan a souligné d’ailleurs qu’il ne parlait jamais au conditionnel mais au futur), François Bayrou n’a pas hésité à revenir à l’origine de la Ve République qui veut que le Président de la République nomme un gouvernement et que ce gouvernement cherche ensuite une majorité à l’Assemblée Nationale, rappelant que De Gaulle n’avait pas de majorité évidente en 1959, la preuve, c’est qu’il a dû dissoudre en 1962.

C’est d’ailleurs peut-être la clef de la "magie" Bayrou : en plus de l’effet d’entraînement du référendum qu’il propose au premier tour des élections législatives et de l’éclatement de l’UMP à la suite de son élection (car il faut rappeler que c’est cette hypothèse), il est convaincu que les électeurs lui donneront une majorité et surtout, que cette majorité sera assez "sage" pour ne pas provoquer de dissolution (qui entraînerait également la disparition de nombreux députés puisque le référendum aura décidé de la diminution du nombre de parlementaires, mesure que je trouve personnellement peu pertinente si on veut renforcer le pouvoir de contrôle du Parlement).

François Bayrou a précisé aussi le portrait-robot de son futur Premier Ministre : pas quelqu’un issu du paysage politique (précisant en leur présence : ni Philippe Douste-Blazy ni Marielle de Sarnez) mais ayant une très grande expérience. Alors qu’on a lancé deux noms sans qu’il les ait relevés (Jean Peyrelevade et Jean-Claude Trichet), François Bayrou a eu le tort, à mon sens, de prendre l’image d’un super-Mario Monti, le Premier Ministre italien, alors que je pense que cette image est plutôt répulsive : dans une démocratie, il serait cohérent de prendre au contraire un politique à la tête du gouvernement. François Bayrou, en fait, souhaiterait la nomination d’une personnalité de la même stature qu’un Raymond Barre, par exemple. J’y reviendrai certainement.


Débat Bayrou versus Valls

Le débat de trente-huit minutes entre François Bayrou et Manuel Valls a été de bonne tenue et plutôt constructif.

Première remarque : au contraire d’Alain Juppé (face à François Hollande) et de Laurent Fabius (face à Nicolas Sarkozy), Manuel Valls a montré de très bonnes qualités de débatteur, probablement est-ce la conséquence d’un début de carrière et pas d’une fin de carrière…

Deuxième remarque : François Bayrou a eu une faiblesse tactique en laissant dévier le débat sur le programme socialiste et pas le sien. Son but était de rassembler, mais il aurait dû plus insister sur son référendum sur la moralisation de la vie politique, par exemple (même s’il a constaté que le PS est assez hypocrite sur le non cumul des mandats par exemple).

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Manuel Valls a dû s’expliquer à plusieurs reprises sur sa casquette actuelle, directeur de la communication de François Hollande, et son ancienne casquette de l’automne 2011, candidat à la primaire socialiste. François Bayrou a eu beau jeu d’insister sur le manque cohérence de Manuel Valls à propos des dépenses publiques (Manuel Valls avait écrit dans son récent livre : « On ne pourra pas dépenser un euro de plus ! »), de la règle d’or, de l’augmentation de la TVA, de la retraite à 60 ans, des 60 000 fonctionnaires en plus, des 300 000 emplois aidés etc. François Bayrou préférait le Manuel Valls de l’automne dernier qui était économiquement un peu plus sérieux qu’aujourd’hui.

François Bayrou a même annoncé un scoop, que certains de ses soutiens (pas lui !) ont participé à la primaire socialiste : « Un certain nombre de mes amis sont allés voter pour vous à la primaire. ». Il a indiqué notamment son ami Jean Peyrelevade (Manuel Valls est cependant convaincu que l’ancien patron du Crédit Lyonnais aurait plutôt voté pour François Hollande).

Fort pertinemment, Manuel Valls a rappelé que François Bayrou s’était opposé en 2007 à Nicolas Sarkozy sur ses valeurs et à Ségolène Royal sur son programme. Par astuce de sophiste, le lieutenant socialiste a donc demandé au candidat centriste quel critère est le plus important à ses yeux. François Bayrou a répondu évidemment que les valeurs primaient sur le programme… mais que parmi ces valeurs, il y a la vérité sur le redressement financier.

Manuel Valls a trouvé un angle d’attaque qui pourrait être valable en considérant que François Bayrou ne proposait rien pour doper la croissance. Mais ce dernier lui a répondu que les dépenses publiques supplémentaires ne renforceraient pas la croissance alors que l’assainissement des comptes publics remettra le pays dans un cercle vertueux qui redonnera confiance aux investisseurs privés.

C’est d’ailleurs l’une des réflexions essentielle de François Bayrou, celle qui consiste à redéployer une stratégie industrielle, pas par des financements publics (comme dans les années 1960) mais par un rôle de coordination nationale en créant un Commissariat à la stratégie industrielle.

Par ailleurs, Manuel Valls ne rend pas crédible le programme socialiste en lâchant du bout des lèvres : « Si la croissance n’est pas là, on s’adaptera. ».

Dernière pique de Manuel Valls, sans trop de conviction, il a traité François Bayrou de candidat de la stagnation. Étrange, ce type d’attaque provenant d’une défenseur d’un candidat qui a fait de l’immobilisme (« L’immobilisme est en marche, rien ne pourra l’arrêter ! » disait Edgar Faure !) lorsqu’il était à la tête du PS son credo prioritaire.

Peu de conviction donc dans les attaques car en fait, il y a peu d’écart de vue entre François Bayrou et Manuel Valls (mis à part leur choix à cette élection), ce dernier faisant partie des personnalités que François Bayrou appellera sans aucun doute après son élection.


Une nouvelle alternative en dehors de la division et de l’illusion

Alors que François Hollande multiple les meetings électoralistes (le dernier à Reims le 8 mars 2012) et que Nicolas Sarkozy joue pleinement son va-tout personnel en faisant du préJospin (il quitterait la vie politique en cas d’échec électoral, ce qui doit réjouir Jean-François Copé), François Bayrou apporte aux Français une véritable alternative, visant à prendre des décisions budgétaires raisonnables et socialement juste tout en refondant l’unité nationale autour des valeurs de l’honnêteté et de la réconciliation.

De plus en plus d’électeurs lui reconnaissent d’ailleurs sa stature présidentielle. Même les journalistes commencent leur petit jeu d’allégeance (on ne sait jamais). Tenant sa route avec une force de conviction peu commune (seul Jacques Chirac en 1995 l’a égalé), François Bayrou est curieusement souriant et joyeux depuis le début de sa campagne : ce n’est pas parce que la situation est grave qu’il faut perdre espoir. François Bayrou veut redonner cet espoir d’un avenir qui irait mieux et pas seulement se résigner à gérer dans l’immédiateté les multiples crises qui émailleront sans doute encore les années prochaines.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (9 mars 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Un référendum pour moraliser la vie politique dès juin 2012.
L’État impartial.
Le vote utile.
L’unité nationale.
Sarkozy diviseur.
Hollande illusionniste.
Manuel Valls.

yartiBayrou20120308A04


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39 réactions à cet article    


  • Yvance77 9 mars 2012 12:43

    Il y a moins de 10 minutes ce billet était à zéro. Aussi comment peut-il être en ligne ?

    Passe droit pour la groupie de Bayrou !

    Je suis désolé mais il y a d’autres billets qui mériteraient de passer devant ce tissu d’ânerie partial


    • volpa volpa 9 mars 2012 12:52

      L’apologie de Merluchon par exemple, n’est ce pas ?.


    • Agerate Agerate 9 mars 2012 22:17

      Amis de la paranoïa, bonjour.


    • Tall 9 mars 2012 12:56

      A l’UE, le 1er parti est démocrate-chrétien ( PPE )

      Van Rompuy y est président et c’est un démocrate-chrétien flamand ( CD&V )
      Et Merkel est démocrate-chrétienne ( CDU )

      On peut donc compter sur le démocrate-chrétien Bayrou pour changer tout ça smiley



      • Agerate Agerate 9 mars 2012 15:02

        Pas de chance, le MoDem n’est pas au PPE mais à l’ADLE.

        C’est à dire le centre, au parlement européen.


      • Tall 9 mars 2012 19:17

        des libéraux-démocrates... c’est encore + à droite que le PPE ça alors ... la belle affaire !


      • Agerate Agerate 9 mars 2012 22:22

        @Tall, oui bien sûr, François Bayrou est à la droite du PPE. A la droite de Le Pen, même, n’ayons pas peur des mots.

        D’ailleurs tenez-vous bien : il parait qu’il mange des enfants. Si si.

        Sérieusement Tall, nous ne sommes pas dans une cours d’école...


      • Robert GIL ROBERT GIL 9 mars 2012 15:14

        Bayrou, est un politique que l’on voit depuis 30 ans, il a été ministre, il a soutenu des gouvernements qui attaquaient les travailleurs, Bayrou est un notable qui a de grandes idées pour la France mais pas pour les français, du moins pas pour les modestes. Le «  projet humaniste  » du Modem et de Bayrou est un vrai programme de droite. Et par petites touches, François essaie de le vendre aux électeurs…..........
        http://2ccr.unblog.fr/2011/12/09/bayrou-president/


        • Agerate Agerate 9 mars 2012 15:39

          - Proposer une hausse d’impôt pour les riches plus importante que celle de Hollande, c’est de droite ?
          - Rétablir la démocratie en France, c’est de droite
          - Relancer la production, donc défendre les travailleurs plus que les consommateurs, c’est de droite ?
          - Faire sauter les monopoles politiques qui sclérose notre démocratie, c’est de droite ?
          - Etre absolument rigoureux sur la laïcité, c’est de droite ?
          - Redonner une existence indépendante aux différents courants d’opinion (écolo, communistes, nationnalistes, centriste....) c’est de droite ?
          - Garantir l’indépendance des média par rapport à l’Etat et aux puissances politico-financières, c’est de droite ?
          - Supprimer le lien incestueux entre puissance privé et la politique, c’est de droite ?
          - Ne pas mettre nos dépense d’aujourd’hui sur le dos des générations futures, c’est de droite ?


        • Marianne Marianne 9 mars 2012 15:36

          Bayrou a parfaitement raison sur l’incohérence évidente de Valls, entre ses convictions affirmées à la primaire et ce qu’il dit maintenant en tant que porte-parole de Hollande. On voit bien que Valls est sur la même ligne que Bayrou !

          Bayrou voit juste en qualifiant Sarkozy de candidat de la division et Hollande de candidat de l’illusion.

          Je pense que Bayrou a été très bon dans ce débat, se montre très crédible et constant dans ses convictions. Il est dans une posture difficile dans l’étau droite-gauche, cette bipolarité écrasante où les journalistes cherchent à toute force à le faire pencher d’un côté, mais si les gens lui donnent une majorité centrale, tout peut basculer, il peut renverser la table.


          • Palinurus Palinurus 9 mars 2012 15:47

            Bayrou voit juste en qualifiant Sarkozy de candidat de la division et Hollande de candidat de l’illusion ! . Entre les deux le Néant


          • musashi 9 mars 2012 16:38

            J’aurais voté Valls à la primaire socialiste car il était le seul à parler de réduction de dépenses...malheureusement le PS semble « drogué » à la dépense publique...


            • Ptetmai 9 mars 2012 17:19

              La question majeure est :


              Les médias nous ont-il tout dit de ce qu"ils savent sur François Bayrou centriste catholique bon époux et bon père de famille, puisque c’est l’image qui veut avoir ? 



              • Agerate Agerate 9 mars 2012 17:35

                La question majeur, c’est ce qu’il fait :

                - dans ses responsabilités politiques ?
                Ou
                - dans son lit et à l’église ?

                Soyons sérieux, s’il vous plait...


              • Leo Le Sage 9 mars 2012 18:02

                La stratégie de Bayrou c’est d’éviter de parler de son programme...
                S’il voulait vraiement en parler, il se serait imposé comme toujours...

                Sa stratégie est une mauvaise stratégie.


                • Taverne Taverne 9 mars 2012 22:05

                  Non, je crois qu’en 2012, la stratégie de Bayrou est de dévoiler son programme peu à peu pour essayer de ne pas subir la même mésaventure qu’en 2007. En garder sous la semelle pour le suspense.


                • Michel DROUET Michel DROUET 9 mars 2012 18:13

                  La « magie Bayrou » !!!


                  • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 9 mars 2012 18:40

                    Bravo vous avez passé la nuit pour soutenir votre candidat, qui en a bien besoin. nul électeur de Bayrou croisé dans les rues depuis bien longtemps !


                    Mais prendre une demie-heure pour lire ce que vous pensez d’un débat qui fut d’un ennui total de 3 h, non !

                    • Agerate Agerate 9 mars 2012 21:32

                      Souvent, la rigueur est ennuyeuse. Inversement le mensonge sait être très sympa.

                      Le devoir de citoyen, ce n’est pas passer des moments « fun ». Le devoir de citoyen c’est prendre ses responsabilités et choisir le programme le plus rationnel.

                      Bayrou s’adresse aux gens responsables.

                      Légalement vous avez le droit de voter pour le plus « sympa », le plus « joli » ou celui qui fait le plus de promesses. Mais est-ce cela la citoyenneté ?


                    • musashi 9 mars 2012 22:20

                      C’est sûr que quand on parle des problèmes de fond de manière sérieuse c’est plus ennuyeux que la star académie...


                    • Roubachoff 9 mars 2012 20:07

                      Bayrou est européiste et il rêve de fédéralisme. Bayrou pense qu’on peut rembourser une dette incontrolable et odieuse en remplissant puis en vidant son bas de laine (pendant quelque chose comme 150 ans, peut-être). Bayrou multiplie les âneries bien pensantes qui ne conduisent à rien. Ce type est un cauchemar doublé d’un bénet. Quelle consigne de vote donnera-t-il, puisqu’il a promis de le faire ? L’abstention ? On parie ?

                       

                       


                      • Agerate Agerate 9 mars 2012 21:40

                        « ânerie », « bien pensantes », « ce type », « cauchemar », « bénet »....

                        On ne vous a pas appris, à l’école, que la démocratie ce n’est pas insulter tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ?

                        La courtoisie, le respect des opinions diverses, vous connaissez ?

                        Personnellement, je ne suis pas d’accord avec vous mais je suis prêt à mourir pour que vous ayez le droit de vous exprimer (comme disait Voltaire). Alors j’en attends de même de votre part.


                      • musashi 9 mars 2012 22:18

                        Roubachoff comment allez vous rembourser note dette ? Svp pas la réponse classique de dire qu’il ne sert à rien de la rembourser ou alors faire marcher la planche à billet...

                        J’ai toujours pas compris l’intérêt des gens aux consignes de votes...Bayrou est centriste il n’a pas de consigne à donner et même s’il donnait une consigne de vote ça ne changerait rien car les électeurs votent pour qui ils veulent (enfin j’espère pour eux...)


                      • Roubachoff 10 mars 2012 04:53

                        @musashi

                        1) Si j’avais, à moi tout seul, la solution de ce problème, je ne serais sûrement pas en train d’échanger des amabilités avec vous sur ce forum.

                        2) La dette des pays occidentaux est impossible à rembourser et les conduira tous au « dépôt de bilan » un jour ou l’autre. Ca, c’est la réalité qu’il convient de regarder en face. L’accumulation des intérêts et la nécessité de créer sans cesse de la nouvelle dette pour rembourser l’ancienne (souvent en la payant plus cher) siphonne et siphonnera les créances publiques. Pour faire le premier pas, il conviendrait que certains chefs d’Etat posent au moins le problème, au lieu d’ânoner les mêmes platitudes.

                        A) Qui détient la dette ?

                        Là, nous pourrions avoir des surprises. Par exemple en découvrant la liste des banques qui détiennent une filialle domiciliée aux îles Caïman ou dans d’autres paradis fiscaux. Un moyen commode d’échapper à l’impôt et aux contrôle des gouvernements-emprunteurs.

                        B) Quelle est sa légitimité ?

                        Inutile de revenir là-dessus, quelqu’un comme Jacques Généreux a largement développé le sujet.

                        C) Comment organiser le désangagement ?

                        Gel des intérêts ? Annulation pure et simple du principal en totalité ou en partie ? Dans ce cas, en lésant qui et dans quelle mesure ? Un chantier d’une telle ampleur qu’il faudrait mobiliser tous les experts de bonne volonté disponibles, plus des politiques honnêtes et courageux (point de Bayrou, donc...)

                        Demander à un seul quidam de fournir la solution, c’est faire de la polémique de cours de récréation, celle que Sarkozy aime tant et qu’il est en train de pratiquer comme un art majeur. Une technique qui vise simplement à faire mine d’avoir le dernier mot et qui ne grandit en aucun cas son utilisateur.

                        Un dernier point : Bayrou devient insupportable parce qu’il adopte la posture de « conscience universelle du monde » et distribue les coups et les bons points comme s’il était Dieu le Père. Je sais bien que les voix d’un candidat ne lui appartiennent pas, mais ça ne l’empêche pas de s’engager sur un plan personnel. En 2007, Bayrou s’est défaussé. Que fera-t-il en 2012, alors qu’un deuxième quinquenat de Sarkozy serait une catastrophe ? 


                      • Roubachoff 10 mars 2012 04:55

                        Rectification : les « finances » publiques. Il se fait un peu tard... Ou tôt, c’est selon.


                      • Agerate Agerate 10 mars 2012 06:07

                        Roubachoff ne fait pas de polémique de cours de récréation. Non... Il se contente d’insulter ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Formidable.

                        Votre solution à vous (gel ou annulation de la dette) signifie en clair : provoquer immédiatement un défaut de paiment. Dégrader volontairement la note de la France sur les marchés. C’est à dire supprimer toute possibilité de refinancement sur les marchés + éclatement de la zone euro.

                        Vous avez le droit de le penser.

                        Mais en quoi cela vous autorise-t-il à dire que Bayrou n’est pas honnête, pas courageux et que c’est un benêt ?

                        Un benêt qui avait prévu la crise depuis longtemps (contrairement au PS et à l’UMP) ? Un « pas courageux » qui refuse tout poste de ministre depuis dix ans pour protéger le centre qu’on voulait faire disparaître ?


                      • Roubachoff 10 mars 2012 07:01

                        @Agerate

                        Ce ne serait pas le pseudo de Bayrou, par hasard ? Combien de fois faudra-t-il vous dire que je n’ai pas de solution miracle ? L’homme providentiel en chambre, c’est votre fantasme, pas le mien. Au cas où ça vous aurait échappé, je parle d’un problème qui se pose à tout le monde occidental, donc votre remarque sur la situation de la France par rapport aux marchés et aux agences de notation est à peu près aussi pertinente qu’une des « fulgurances paysannes » de votre (présumé) héros. Le monde occidental est devant un cruel dilemme : changer ou mourir. C’est aussi simple que ça. Vous croyez qu’il est impossible de changer à ce point ? Si vous n’aviez pas été distrait à l’époque (sans doute parce que ce coup-là, Bayrou Bouche d’Or ne l’avait pas prévu) vous auriez remarqué que l’URSS, l’ennemie incontournable du monde « libre », s’est auto-dissoute en quelques années et pratiquement dans le calme. Tout est possible, cher adlmirateur du solide bon sens terrien, c’est bien cela qui rend le monde si intéressant... et tellement dangereux. 


                      • Agerate Agerate 10 mars 2012 19:49

                        Cher @Roubachoff,

                        J’entends très bien ce que vous dites. Et figurez vous, même, que je suis tout à fait d’accord avec une bonne partie de votre analyse. Sur la vision large du problème et sur le fait qu’il n’y a pas d’homme providentiel (Nota Bene : Bayrou a toujours dit qu’il n’y a pas d’homme providentiel, et c’ets justement pour cela qu’il faut faire sauter la concentration des pouvoirs en France...)

                        Ma remarque ne porte pas sur le fond de ce que vous dites. Elle porte sur la façon que vous avez de jeter des anathèmes sur Bayrou.

                        En quoi jeter des anathèmes sur ceux qui ne pensent pas comme vous est-il un comportement civique ?

                        C’est là-dessus que j’aimerais entendre votre avis.

                        (PS : non, je ne suis pas Bayrou, mais merci pour la comparaison)


                      • Roubachoff 11 mars 2012 02:54

                        @Agerate

                        Un peu de vivacité fait circuler le sang et ouvre les poumons, non moins cher Agerate. Votre question étant fort gracieusement posée, elle appelle une réponse courtoise (un réflexe plutôt dans mes habitudes, 80% du temps). En 2007, j’ai eu la faiblesse de penser que Bayrou pouvait représenter une alternative à l’infernal duo Sarkozy/Royal. Une fois battu au premier tour, il me semblait que son discours sur Sarko (le plus critique et alarmiste de tous, car venant d’un homme qui le connaissait bien) impliquait qu’il s’engage à fond pour éviter cinq ans de régression et d’intolérables rodomontades à la France. Dans un autre post, je disais qu’un homme politique, lorsqu’il a peur pour son pays, doit en tirer les conséquences. (Imaginez-vous de Gaulle, en 1940, faire l’analyse qui fut la sienne puis aller proposer ses services à Pétain ? Ou décider de couler des jours paisibles à Colombey ?) Aujourd’hui, alors que l’UMP nous accable d’une campagne honteuse (importation des méthodes Bush 2004, recours permanent à l’ignominie) je sens notre grand Béarnais tout disposé à se défausser de nouveau. Son souci de taper équitablement sur les deux camps (alors que l’un reste républicain tandis que l’autre se vautre dans la fange) me semble préparer une forfaiture qui serait cette fois à jamais impardonnable. Et sa soudaine passion pour le vote blanc, vous vous en doutez, n’a rien pour me rassurer. Dans ces conditions, je préfère prévenir que guérir, et ma virulence contre Bayrou n’est pas près de se tarir. Ne serait-ce que pour réveiller (avec mes modestes moyens) les consciences assoupies par ce prédicateur de mauvaise foi. Car de mon point de vue, c’est lui qui insulte ses électeurs potentiels...

                        Cordialement 


                      • soubise 9 mars 2012 20:44

                        Voter Bayrou, et puis quoi...
                        Avec qui gouvernera t il, pas avec son petit bout de parti politique, avec quelle chambre fera t il passer ces lois, avec les juppés, les coppés et autres margoulins du même jus.
                        Je vois vraiment pas l’intérêt d’un vote stérile.


                        • Taverne Taverne 9 mars 2012 22:10

                          « l’intérêt d’un vote stérile » : ah bon ? N’avez-vous pas l’impression que c’est justement l’UMP et le PS qui rendent le vote stérile ? En effet, il ne peut rien en sortir de plus que ce nous avons déjà connu avec ces partis. De plus, les leaders de ces partis manient le mensonge et l’illusion avec exagération, ce qui stérilise encore davantage votre vote.


                        • Pie 3,14 9 mars 2012 22:31

                          Vote stérile pour une raison simple : Bayrou ne peut pas avoir de majorité parlementaire sans le soutien de la droite UMP.

                          Il ne pèse rien au parlement, la gauche ne participera pas à son gouvernement, seule la droite classique à laquelle il appartient peut le soutenir.

                          Il est dans la position de l’UDF époque Giscard, avec une différence de taille : l’UDF pesait plus alors que le RPR, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec l’UMP.

                          En somme, c’est un poor lonesome cowboy.


                        • Agerate Agerate 9 mars 2012 22:51

                          L’intérêt de ce vote est de faire voler en éclat ce bipartisme obligatoire qui lui, pour le coup, est vraiment stérile.

                          Dans chaque élection l’électeur n’a plus d’autre choix que de voter pour un candidat de droit ou un de gauche.... Ou alors pour un satellite des deux monopole. On se croirait en pleine guerre froide. La France est le seul pays européen a fonctionner ainsi !

                          Alors oui, ça nous donne des super majorités tous les cinq ans. Deux immenses groupes de députés godillots qui ne représentent pas du tout les français. Et qui, par le fait, sont impuissants.

                          C’est ainsi que les majorités se succèdent, toutes plus impuissantes les une les autres à avoir la moindre capacité d’influer sur les choses.

                          Alors oui, le vote Bayrou est utile car il provoquera l’apparition d’une majorité « centrale » (qui existe déjà dans l’opinion : un homme du centre-gauche est beaucoup plus proche d’un centre-droit que de quelqu’un d’extrème-gauche). L’élection de François Bayrou provoquera mécaniquement la naissance officielle de ce courant officieux.

                          Par ailleurs, cela provoquera l’explosion salutaire de l’UMP et du PS, qui se recomposeront en une vraie gauche, et une vraie droite (et non ces deux partis fourre-tout où on ne sait jamais pour quoi on vote exactement !)

                          Conclusion : qu’on soit de gauche ou de droite, on ne peut que souhaiter l’élection de Bayrou car il provoquera la création d’une vraie gauche, et d’une vraie droite.

                          Et accessoirement, redonnera une indépendance réelle aux centristes, écologistes, communistes, et autres grands courants d’opinion.

                          Enfin, cela redonnera la liberté aux citoyens. La liberté de choisir.


                        • musashi 9 mars 2012 23:17

                          Oui on disait ça également au Général de Gaulle à l’époque et à Mitterrand ensuite....et si on parlait plutôt des programmes ??


                        • musashi 9 mars 2012 23:21

                          @Agerate a raison
                          La solution Bayrou et son référendum sur la moralisation de la vie politique est une chance pour notre démocratie j’espère que les français ne la laisseront pas passer....


                        • musashi 9 mars 2012 22:23

                          J’ai vu l’émission en redif aujourd’hui ça fait un bien fou de parler enfin des vrais sujets et problèmes de la France. Un débat plus ou moins constructif entre Valls et Bayrou ça change des combats stériles habituels gauche droite habituel...ça laisse espérer ce que pourrait être un gouvernement d’unité nationale...


                          • fcpgismo fcpgismo 10 mars 2012 09:55

                            François Bayrou est un Homme bien,son parcours plaide pour lui, cependant aujourd’hui il faut aller plus loin et mieux partager les richesses produites et seul le programme du Front de Gauche y répond, sans lutte des classes mais un réajustement en faveur du plus grand nombre.


                            • bernard29 bernard29 10 mars 2012 12:15

                              « mais il aurait dû plus insister sur son référendum sur la moralisation de la vie politique, par exemple (même s’il a constaté que le PS est assez hypocrite sur le non cumul des mandats par exemple). »

                              Tout à fait d’accord. Il aurait du y consacrer une bonne partie de son intervention, parce qu’en fait le problème de son positionnement politique, les possibilités d’un renouvellement du personnel politique, un chambardement éventuel du paysage politique, l’ouverture au débat démocratique aux citoyens, sont toutes des conditions de sa réussite politique lors de la présidentielle. 


                              • Roubachoff 11 mars 2012 17:34

                                Bayrou est un éternel premier communiant. En face, il y a un fou furieux. Voir le meeting de Villepinte...

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