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Bayrou sauvé des eaux

Mercredi 16 avril 2008 a eu lieu au siège du MoDem une réunion qui vaut son pesant de cacahuètes et qui ne va pas plaire à Sarkozy. Tout péquin moyen un tant soit peu objectif et pas assez désinformé sait que Sarkozy veut la mort (politique s’entend) de Bayrou et du MoDem. Bayrou en premier lieu avec sa cellule à l’Elysée dirigée par Alain Merleix comme l’a révélé Le Monde du 14 mars. Le MoDem ensuite comme l’a également révélé Le Monde du 10 avril ce qui a enclenché une riposte du benêt du Béarn lors d’une conférence de presse musclée que je vous mettrai en fin d’article.

Ce n’est pas le lieu de cet article de m’étendre sur les velléités destructrices du Magnat de la magouille, mais de démontrer que, si le chemin de Bayrou est difficile, il n’est pas si proche du précipice que l’on veut bien le dire.

Le MoDem évidemment dérange. Tant l’UMP que le PS, mais également il dérange le confort électoral de certains élus, et ce qui est pire le confort intellectuel des professionnels de la politique. Quelques amis bien intentionnés nous disent que c’est Bayrou son propre ennemi, trop cassant, trop sûr de lui, trop orgueilleux, trop focalisé par les élections présidentielles de 2012. En fait d’ennemis, le perdant de Pau, n’en est pas dépourvu, surtout quand la bise fut venue.

Parmi les ennemis du leader du MoDem, on compte bien sûr les piliers politiques que sont les deux partis dominants. Ce qui est de bonne guerre dans une démocratie. Ce qui l’est moins, c’est quand l’Elysée utilise les locaux, les personnels et le temps de l’Etat au service de la démolition d’un mouvement de l’opposition et donc bafoue allègrement, dirait Claude, la démocratie.

En revanche, Bayrou a aussi des ennemis de l’intérieur.

  • il y a les volontaires : ceux qui aiment les maroquins et les directions de commission sénatoriale, ceux qui ont peur pour leur poste et qui penchent vers un accord plutôt que de croire que leur compétence et leur charisme mérite une réélection (prônant pourtant la méritocratie - mais pour les autres, pour eux ils appliquent un proverbe bien chrétien : charité bien ordonnée commence par soi-même). Parmi les volontaires, il y a aussi les derviches tourneurs de la démocratie qui n’ont pas compris ce qu’était une démocratie avec délégation - ce qui est la forme la plus performante et la plus éthique pour un mouvement politique - et qui veulent que, pour un besoin urgent urinien, on mette au vote pour qu’ils puissent pendant de longues heures expliquer leur point de vue quitte à ce que l’on mouille son pantalon. Ceux-là sont des monomaniaques égocentrés et, en fin de compte, assez orgueilleux. Alors ils contestent. Tout et surtout n’importe quoi ;
  • il y a les involontaires. Ceux-là agissent car ils sont troublés, car ils espéraient beaucoup et croyaient au Père Noël. Alors les victoires ne sont pas assez rapides. Ils se vengent un petit peu de leur déception en noircissant le trait et en participant au concert destructeur qui serinent les oreilles de Français. On peut le lire même ici à Agoravox où des défenseurs du MoDem colportent - en toute innocence ? - les ragots habituels propagés par les journalistes.

Enfin il y a un autre ennemi, assez puissant, sournois et qui sera un obstacle bien difficile à surmonter. Cet ennemi est l’information. Cette information est un poison à la fois violent et à la fois lent, tant dans son contenu que dans sa propagation. C’est un poison violent à chaque défection, et lent par l’accumulation et la répétition des mêmes faits.

La réalité est la suivante. Il y a eu 21 défections de député avant les législatives. A celles-ci se sont ajoutées celle de Bourlanges, du maire de Saint-Denis qui a eu le grand courage de se présenter contre Morin à la présidence du Nouveau Centre puis de se retirer la queue entre les jambes (à ce propos, il argue que c’est pour ne pas diviser, mais si Bayrou n’a pas de concurrent alors c’est un gourou. Il y a des vérités cis-alpines et des vérités trans-alpines, n’est-ce pas ?) de Cavada qui s’est gaufré royalement (ahah) et enfin d’Arthuis. Le gros et faux mou Mercier restant en fin de compte dans l’expectative, ne voulant plus participer à ce comité de liaison de la majorité. Faites le compte vous-même. Cela est très loin d’un barrage qui se rompt. Ce sont des pertes, certes, mais ni l’armée n’a déserté ni ces pertes ne sont irremplaçables. Au passage, Arthuis veut conserver sa présidence sénatoriale, Mercier voulait être ministre, les députés être élus. Cependant, on a étalé cela dans le temps et surtout à longueur de jours et de colonnes. C’est l’effet de l’écho : un cri, mais milles répétitions. On croit à une foule alors qu’il n’y a qu’un petit minet braillard. On utilise aussi ce genre de technique dans le cinéma. Avec 10 quidams, on fait une armée de dix mille hommes. Mais regardez bien : combien de divisions ? avait dit Staline en parlant du pape. Combien depuis l’après-législatives ? Une centaine ? Une dizaine ? Non quatre ou cinq. Mais la presse a servi d’amplificateur et de répétiteur. On a assené ces nouvelles d’innombrables fois et on a posé toujours les mêmes questions toujours aux mêmes avec toujours les mêmes réponses. Il n’y avait pas de nouveauté, mais une information qui devenait une vérité. Tout le monde quittait le navire en perdition. Cette même information à objectif destructeur s’est poursuivie lors des municipales. Alors que le score du MoDem avoisine les 16 % là où il y a des listes, score très honorable, on nous rétorque 4 %. C’est faux bien sûr. Mais cela marque et laisse des traces.

Je terminerai par cette réunion du Bureau politique de l’UDF/MoDem. Cette réunion a fait suite à une conférence de presse de François Bayrou qui avait décidé de ne pas se laisser écraser les orteils sans rien dire. Il a donc décidé de réagir à la suite de l’article du Monde révélant une note de Dominique paillé adressée à Sarkochef. Il serait bon que vous regardiez cette conférence de presse. En effet, car les journalistes ont voulu faire passer Bayrou se prenant pour un martyr, en adjoignant les commentaires des fuitards qui ricanaient en disant qu’il était paranoïaque. Or, ceci est en parfaite contradiction avec les deux faits suivants : aucun démenti contre cet article et, surtout, confirmation des dires par Devedjian justifiant cette attaque en règle contre le MoDem car Bayrou attaquait Sarkozy. Notez au passage la belle pratique démocratique du secrétaire général de l’UMP. La presse connote très négativement l’intervention de Bayrou pour en diminuer la portée. Du reste, elle feint d’ignorer les affirmations du Monde. Je veux en venir à cette information que nous livre la presse, une information biaisée en quantité et en qualité. Prenons l’exemple d’Arthuis. Il avait déjà parlé de secte en septembre 2007. Ce n’était donc pas nouveau. Cette fois-ci, il quitte le MoDem et parle à nouveau de secte. Faites l’expérience dans Google. Mettez "Arthuis secte". Vous aurez un nombre hallucinant d’occurrences. Cela c’est la quantité. La presse dans son ensemble joue à la grosse caisse et amplifie de façon démesurée l’importance d’un homme qui finalement ne représente que peu de chose. Donc cette presse donne de la voix. Mais pas tout le temps. Très peu en comparaison pour Bayrou et sa conférence de presse. Et même rien du tout pour son communiqué de presse à la suite de la réunion de mercredi soir. Impair que je réparerai à la fin de cet article.

Cela concernait la quantité : beaucoup, énorme quand c’est pour descendre le MoDem, et peu ou rien quand cela lui est favorable, car ce Bureau politique est éminemment favorable au MoDem et à Bayrou. Venons-en à la qualité. Ces bons journalistes prennent pour argent comptant les bavasserie d’Arthuis sans lui poser les questions que je vais poser ici car, en plus de quitter le MoDem, il annonçait fièrement qu’il ferait renaître l’UDF de ses cendres. Robien avait indiqué en son temps qu’il prendrait l’UDF. Qu’en est-il advenu ? Et, s’il n’a pas réussi, comment comptez-vous vous-même réussir là où il a échoué ? Charette avait annoncé à grand renfort de médias qu’il récupérerait le sigle UDF. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il se disait propriétaire du sigle, il ne l’a pas récupéré et vous, qui n’êtes pas propriétaire de ce sigle, comment allez-vous faire pour pouvoir l’utiliser ? Morin et sa bande de fuyards avaient clamé fort qu’ils allaient rebâtir l’UDF et que tout le monde allait suivre la queue de cheval du leader du Nouveau Centre. Rien de tout cela ne s’est réalisé, quelle sera votre méthode pour y arriver ? Lors d’un conseil national, l’UDF par la voix de ses élus, de ses représentants d’adhérents, dans la plus parfaite légalité et la plus parfaite démocratie, avec une écrasante majorité sur plus de 2 000 votants (38 voix contre), ce conseil a voté le statut temporaire de l’UDF et a confié à un bureau politique la mission de défendre les intérêts de l’UDF pendant une période de trois ans avec au final une fusion dans le MoDem, les adhérents de l’UDF devenant de facto adhérents en décembre 2007 du MoDem. Dans ces conditions légales, comment comptez-vous faire pour contourner la légalité du vote, la volonté démocratique afin de faire revivre l’UDF ? Quels moyens juridiques allez-vous utiliser ? Voilà les questions qui auraient anéanti le discours d’Arthuis. On aurait pu aussi lui demander s’il ne se sentait pas lié pour sa présidence sénatoriale des finances au vote des sénateurs UMP. En d’autres termes, si les journalistes qui l’ont interrogé, ceux qui ont répété ses paroles, n’ont pas posé ces questions, c’est que soit ils ignoraient complètement les conditions légales de la fusion UDF-MoDem - ce qui est gênant pour un journaliste politique, soit étaient parfaitement ignares en matière juridique car ce qu’annonçait Arthuis était tout simplement illégal, soit paresseux, soit tout simplement de mauvaise foi. De toute manière, cela procède de la désinformation et donne des coups rudes au MoDem, coups dont il est très difficile de se défendre. Arthuis a eu son heure de gloire. J’espère que certains MoDem ou même UDF de son département sauront s’en souvenir aux plus prochaines sénatoriales afin de lui rappeler ses positions.

Ce qui est grave c’est qu’en contrepartie - et faites l’expérience - aucune information (ni au Monde ni au Figaro ni à Libération ni au Nouvel Obs ni à Marianne ni à Rue89 - je parle des sites internet) ne retranscrit ni le résultat du Bureau politique ni le communiqué de presse de François Bayrou. Or, il apparaît deux choses : 1- Arthuis et compères ont perdu lamentablement à 19 voix pour et 6 contre, l’UDF est confirmée dans sa transformation en MoDem, financement compris ; et 2- cela prouve que Bayrou n’est pas seul contrairement à tout ce qu’annonce la presse. Ce BP a une importance primordiale car il va montrer d’abord aux militants - ce qui va les remotiver - puis après aux Français que le MoDem est loin d’être mort, que l’UDF s’est transformée et que les Arthuis et cie seront partis, mais bien seuls et feront leurs petits caprices tout seuls dans leur coin et ne représenteront bientôt vraiment plus grand-chose.

Communiqué de presse

"Il n’y a plus aucune ambiguïté", a déclaré François Bayrou à l’issue de la réunion du bureau directeur de l’UDF mercredi 16 avril. Le vote qui s’y est déroulé a obtenu une majorité très large de 19 voix contre 6. "Par ce vote, nous avons décidé que le Mouvement Démocrate allait continuer à se développer et qu’il n’y aurait pas de retour à l’UDF historique", a déclaré François Bayrou. Le bureau de l’UDF (26 membres au total) a été constitué lors de la fondation du MoDem, en décembre 2007, pour veiller aux intérêts "juridiques, matériels et moraux" de l’UDF pendant une période transitoire de trois ans. Il y avait ces derniers temps une campagne autour de l’idée que le MoDem pourrait voir un certain nombre de ses membres recréer l’UDF, et même on racontait que le MoDem pourrait se voir dépossédé par cette manœuvre de son siège et de son financement. "Là aussi, nous avons fait voter, et à une majorité plus large encore avons décidé qu’il n’y avait pas de problème de patrimoine et de financement public. "Le financement public ira au Mouvement Démocrate" et, en ce qui concerne le siège, qui "appartient à l’UDF dont je suis président, il y aura une convention qui va édicter les règles", a-t-il souligné, précisant qu’il y aurait "d’autres réunions" concernant ces questions de patrimoine.

Conférence de presse



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27 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 18 avril 2008 11:28

    dans deux ans , lorsqu’il sera tous seul après la defection de son dernier militant , voilà bayrou sauvé des eaux http://www.memo.fr/Media/Simon_Boudu.jpg

     


    • Vieux Sachem 18 avril 2008 11:31

      Adhérents du Mouvement Démocrate :

      Par les temps qui courent, il faut avoir le cuir épais pour être un adhérent du MoDem ; car, comme je l’ai cité par ailleurs, "Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage". L’air de la Calomnie est de plus en plus d’actualité.

      Quant à tous les Caïn de la politique qui veulent descendre Abel Bayrou, l’oeil est dans la tombe pour leur rappeler leur mauvaise conscience et leur turpitude. Il n’est forfait qui ne trouve une juste récompense.


      • Forest Ent Forest Ent 18 avril 2008 12:45

        Les réunions des petites familles chez le notaire pour se partager une succession, c’est souvent croquignolet.


        • Imhotep Imhotep 18 avril 2008 13:05

           S’il y a un notaire c’est qu’il y a un héritage à se partager et un testament. Ce testament signé par l’UDF devant des témoins sains d’esprit a confié sa cassette et sa dépouille au Modem. Arthuis est un des soi-disants héritiers, mais exclus du précieux document, a écouté avec effroi qu’il n’y avait rien pour lui et donc que ces belles déclarations avant ouverture du parchemin n’étaient que des rodomontades et du sarkozysme imité : que de la gueule, et rien derrière.


        • MagicBuster 18 avril 2008 13:06

          Mais bon sang, c’est qui ce "Bayrou" ?!


          • Soleil2B Soleil2B 18 avril 2008 21:08

            C’est pas Bayrou qu’il s’appelle, idiot !

            - C’est Beyrouth !


          • tvargentine.com lerma 18 avril 2008 13:27

            Décidement la démagogie tourne de plus en plus au guignol avec BAYROU

            Combien lui reste t-il de bataillon dans ses "équipes" qu’il a LUI MEME CHOISI et qui vont ensuite se vendre (en bon centriste) au plus offrant

            Le centre sera toujours une voie sans issue car ces gens n’ont aucunes idées et défendent un conservatisme vieille france qui pue

            Au revoir monsieur le Chef de secte ,l’histoire se termine pour votre mauvais plan de carrière et allez donc aidez un de vos amis (Léotard) à construire une nouvelle piscine

             


            • aquad69 18 avril 2008 13:35

              Bonjour Imhotep,

              Votre article est intéressant car il rétabli des vérités que le public comprend mal, du fait qu’elle vont à contre-courant des apparences.

              Mais d’abord, vous posez la question qui compte, je crois : qui le Modem et Mr Bayrou gênent-t-ils ?

              Quand vous dites que c’est par exemple le confort électoral de certains élus, c’est peut-être vrai, mais ce n’est pas à mon avis l’essentiel, car les questions de personnes et des intérêts individuels, s’ils sont très réels bien sûr, restent de l’ordre du détail.

              Le plus important, c’est d’abord de savoir ce que chacun représente, donc de quel bord, de quel camp il est .

              Que sont censés représenter alors Mr Bayrou et son Modem ? A mon avis -mais je peux me tromper, évidemment-, ce serait une "troisième" voie, centriste si on veut, mais surtout franco-française, héritière du gaullisme et du modèle social et économique français d’après-guerre ; ce serait de renover la fameuse particularité française, et en particulier d’essayer d’équilibrer les abus du capitalisme par le pouvoir de l’Etat.

              Une telle idée serait violemment en contradiction avec un certain projet porté par tout un milieu ultra-libéral qui imprègne, pour ne pas dire qui noyaute, les sphères du pouvoir de l’ancien monde "libre", en particulier européen et américain, et qui est la construction d’un nouveau champion, d’un nouveau pôle de puissance et d’économie ultra-libérale : l’Europe telle que l’on voudrait nous la faire avaler aujourd’hui.

              La simple idée d’aller à contre-sens de ce projet, de vouloir préserver un peu les français de ses conséquences, et de chercher une alternative qui puisse même faire tache d’huile en Europe, est absolument intolérable pour ces milieux ultra-libéraux.

              C’est une idée qui ne peut que leur paraître littéralement subversive, paradoxalement "gauchiste" (sic !), et contre laquelle tous les moyens seront bons, et en particulier les médias d’informations qu’ils possèdent presqu’intégralement.

              Or, s’il paraît normal qu’une UMP dirigée par un Mr Sarkozy souscrive au projet libéral, aille dans son sens, et veuille détruire tous les vestiges de l’ancienne construction sociale et économique, il est remarquable d’observer que la prétendue "gauche" incarnée par le parti socialistes ne va pas du tout contre ce libéralisme, et a d’ailleurs dans le passé peut-être plus privatisé que la droite elle-même.

              Malgrès les apparences, le parti socialiste et l’UMP ne sont pas deux alternatives différentes, mais deux sauces pour un même plat, deux manières différentes d’arriver au même but : en vérité, ils servent le même maître, et on comprend mieux alors leur complicité pour tenter "d’avoir la peau" d’un Mr Bayrou... 

              Le Modem et Mr Bayrou représentent-il réellement l’alternative, une autre voie bien française qui puisse nous éviter autant que possible de nous précipiter dans la gueule de ce loup qu’est l’ultra-libéralisme, et de son champion américain ? C’était, je crois, l’enjeu des dernières élections, ce sera celui des prochaines, et ce serait déjà un succès de pouvoir se faire entendre pour l’expliquer aux Français.

              Evidemment, Mr Bayrou un petit peu dans le rôle de Mr Chavez, c’est une chose qui prêterait à sourire, mais quand on nous raconte qu’il ne représenterait que la bourgeoisie, je ne le crois pas : le général De Gaulle n’était pas un prolétaire, et pourtant il avait un réel sens de la responsabilité vis à vis de chaque Français...

              Quoiqu’il en soit, si le Modem devait enregistrer des succès, il faudrait s’attendre à des réactions et à des pressions politiques et internationales extrêmement violentes de la part de certains "partenaires"... 

              Cordialement Thierry


              • Soleil2B Soleil2B 18 avril 2008 21:12

                "Quoiqu’il en soit, si le Modem devait enregistrer des succès, il faudrait s’attendre à des réactions et à des pressions politiques et internationales extrêmement violentes de la part de certains "partenaires"..."

                - Ouah ! le monde en tremblerait !


              • agoraphobe 19 avril 2008 18:42

                Je crois que vous devriez réaliser que tout le monde ne s’oppose pas au libéralisme, en particulier ceux qui en comprennent les principes. Si le Modem était en mesure d’incarner cette mouvance, il y aurait de nouveau un choix politique possible. Les 2 autres partis devraient alors se positionner autrement, c’est à dire dans leurs idéologies respectives, réduisant ainsi la confusion des genres.


              • Voltaire Voltaire 18 avril 2008 13:45

                On peut évidemment discuter de l’interprétation des faits, mais effectivement, la réalité de la situation est assez bien dépeinte. je me permettrai juste quelques commentaires :

                - sur la note de l’Elysée, parue dans Le Monde : j’ai trouvé ce papier assez normal. Sachant que le président de la république considère F. Bayrou comme un rival dangereux, il est assez logique qu’il demande à être informé des éventuelles faiblesses du MoDem et de ses troupes. Contrairement à l’auteur, je n’ai donc pas trouvé scandaleuse cette note, juste le reflêt de la politique ordinaire. Quant à essayer de débaucher ses élus, là aussi, il s’agit de manoeuvres classiques.

                - sur les "ennemis" de l’intérieur : la réaction de certains élus n’est pas illogique. D’abord parce que ceux-ci souhaitent conserver leur poste, réflexe assez humain, ensuite parce que même les convaincus sont prêts à aller au combat si on leur en donne les moyens. Or ces moyens, en terme d’organisation et de projet, semblent faire défaut. On peut donc comprendre un certain mouvement d’humeur de ceux-ci, même si pour certains on est aussi sans doute là dans un petit jeu politicien de pouvoir. En revanche, je partage assez votre point de vue sur un certain nombre d’adhérents de ce parti, qui semblent plus concernés par se tirer une balle dans le pieds par une critique publique et exacerbée, plutôt qu’à construire leur mouvement.

                - sur les défection : vous avez raison en nombre absolu, mais en proportion, la situation est plus inquiétante pour le MoDem. Son principal problème est l’émergence d’un certain nombre de personnalités crédibles et d’envergure, qui puissent montrer que le leader du MoDem n’est pas un homme seul mais bien représente une alternative au PS et à l’UMP. Force est de constater que cette équpe lui fait actuellement défaut, et la perte de personnalités comme JL Bourlanges (Europe), Christian Saint-Etienne (économiste), ou Jean Arthuis (finances) est bien plus difficile à compenser que celle d’opportunistes comme JM Cavada.

                - sur l’UDF : votre analyse est ici très juste. De toute façon, ce parti ne répondait plus aux attentes de la société actuelle, et son positionnement systématique à droite lui retirait tout attrait pour l’électeur puisque l’UMP existe. Je ne connais pas le détail juridique, mais il semblait bien improbable que l’UDF puisse renaitre de ses cendres. Est-ce une victoire pour Bayrou ? Oui à court terme, puisque cela prive d’une porte de sortie ceux des contestataires qui se refusent à aller au Nouveau Centre ou à l’UMP. Mais la véritable victoire eût été de convaincre les dissidents de rester au MoDem, en leur assurant un fonctionnement plus efficace de ce parti... 

                - sur les media enfin : là, votre analyse est entièrement justifiée. Même l’article qui reprenait la nouvelle de l’AFP sur le résultat de ce bureau a disparu du site yahoo actualités... IL faudra vous y faire, les media ne laisseront rien passer à Bayrou et au MoDem, il gène trop l’établissement politique actuel. Le succès de Bayrou en 2007 avait en parti été fondé sur un bouche à oreille sur internet. Mais pour que cela fonctionne, encore faut-il que le MoDem ait quelque chose de concret à proposer au français, un message constructif d’espoir, qui sorte de la critique systématique. On en est encore assez éloigné, mais il reste un peu de temps pour cela. C’est là le vrai défi de ce parti : apparaitre comme le vecteur d’un changement positif. Les prochaines élections européennes diront si ce parti est à la hauteur.


                • Imhotep Imhotep 18 avril 2008 14:18

                   Ce n’est pas de se tenir informé qui est condamnable en soi, quoique ce n’est pas le rôle du chef de l’Etat de s’en préoccuper. C’est ce qui est écrit entre les lignes et qui en ressort :

                   

                  - Mercier a été reçu par Sarkozy pour un poste de ministre en catimini

                   

                  - Cornillet, qui ne s’en est pas vanté et ce qu’aucune presse n’a relaté, a rencontré Sarkozy et par hasard il descend Bayrou dans la presse

                   

                  - Arthuis veut rester président de la commission des finances sous entendu il a besoin des votes UMP

                   

                  - les élus du nouveau centre ont " redoublé " d’activité pour convaincre les sénateurs de les rejoindre

                   

                  - la création du comité de liaison a pour objet d’isoler encore plus le Modem

                   

                  - la création d’un troisième centre après l’échec de la fusion des deux partis radicaux à l’initiative de Sarkozy

                   

                  Enfin Dominique Paillé est à la fois nouveau porte parole, secrétaire de l’UMP, payé par l’Etat. C’est la première fois depuis l’existence de la 5é république (ce que j’ai vérifié) qu’il y a une telle collusion entre le haut de l’Etat et un parti dominant. Les responsabilités sont croisées à l’Elysée et à l’UMP. C’est la première fois depuis la 5é république qu’un chef d’Etat s’implique autant dans un parti, le dirige en sous-main et organise une cellule contre un autre mouvement.

                   

                   


                • Marianne Marianne 18 avril 2008 15:38

                  Concernant l’Europe, Marielle de Sarnez , Bernard Lehideux, le Général Morillon sont encore là pour leur expertise en la matière au MoDem.

                  Quant à C. Saint-Etienne et Jean Arthuis, ils sont largement remplacés tous les deux par Jean Peyrelevade.

                  Ce qui me choque le plus dans cette histoire, c’est en effet la réaction de la presse et des médias, qui sont visiblement des consignes ou s’autocensurent. Ce n’est pas de la paranoä, vos observations et celle de Imhotep le prouvent. Il faut absolument le dénoncer en écrivant à ces journaux (étrange pour Marianne...alors que JF Kahn soutient Bayrou !). Le pire, c’est la chronique de JM Colombani (quel enfoiré !) dans Challenges, dont il faut lire également les commentaires qui je l’espère, ne seront pas volontairement effacés par le journal. Sinon j’attaque !

                   

                   


                • Marianne Marianne 18 avril 2008 16:14

                  Alors que l’on observe manifestement une autocensure de la presse comme le souligne l’auteur, commence à poindre une prise de conscience de certains journalistes. Voir extrait du post de Luc Mandret :

                  Le président du Mouvement Démocrate affrontait hier le bureau exécutif de l’UDF. C’est l’occasion pour le journaliste Pierre-Luc Séguillon (rédacteur en chef de TF1 et aujourd’hui chroniqueur de LCI) de rédiger sur son blog une longue note sur le leader du MoDem. Le titre annonce la suite : "François Bayrou, touché... mais pas coulé !" Séguillon revient sur l’actualité, la volonté de l’Elysée de tuer Bayrou. Mais plus encore, Séguillon décrypte François Bayrou et explique pour François Bayrou ne doit être politiquement enterré : "en premier lieu, parce que le personnage possède une force de caractère peu commune. Loin de l’affaiblir, l’épreuve et les difficultés paraissent fortifier plus encore sa détermination et son ambition".

                  Séguillon revient ensuite sur le capital dont pourra bénéficier Bayrou pour l’avenir : "il possède surtout la légitimé de celui qui, à l’inverse de ses deux compétiteurs de la campagne présidentielle, s’est refusé l’an passé à promettre la lune et a proposé un projet à la mesure des moyens réels du pays et compte tenu de sa situation financière délicate. Rendons à César ce qui revient à César ! François Bayrou avait annoncé que les engagements inconsidérés de Nicolas Sarkozy conduiraient à la banqueroute. Les faits lui ont malheureusement donné raison".

                  Enfin, Pierre-Luc Séguillon développe ce qu’il appelle l’identité politique originale de Bayrou : "il se veut libéral et social. Il refuse à la fois l’Etat à tout faire des socialistes et la remise en cause du modèle social français opérée par la droite. Il est profondément européen et ne connaît sur le sujet ni la fracture qui traverse le PS ni les désaccords qui habitent l’UMP. Il a pris pour intitulé la démocratie et prône un mode de scrutin qui permette à l’ensemble des composantes et sensibilités politiques d’être représentées au parlement. Il se targue de progressisme, adversaire de tous les conservatismes qu’ils soient de droite ou de gauche mais hostile au changement pour le changement et à la perte des valeurs qui font la spécificité d’une nation".
                   

                   


                • Voltaire Voltaire 18 avril 2008 17:14

                  Une excellente analyse de PL Seguillon, que je partage en effet largement. Atouts et handicaps y sont bien définis, ainsi que les nécessaires mesures pour Bayrou rebondisse. Rare de voir une telle analyse chez les journalistes politiques...


                • Soleil2B Soleil2B 18 avril 2008 13:45

                  Le Baillerou dérange ?

                  - Surtout lorsqu’il s’abstient de voter la motion de censure sur l’Afghanistan et la dérive Atlantiste du hongrois !

                  - Il est mort Baillerou !

                  - Il lui reste les Guignols pour exister !


                  • Eve 18 avril 2008 14:59

                    Bayrou n’a pas fait ce que vous vouliez donc il est mort. C’est noté.


                  • Gzorg 18 avril 2008 17:03

                    Heu une question comme ça....

                    Il y a des ingenieurs du son au modem ?

                    Parce que la vidéo est vraiment pénible à écouter, dommage d’autant plus que moi qui ne suis pas bayrouphile, je trouvais que ce qu’il disait était interressant.

                    Mais franchement j’ai pas pu aller jusqu’au bout...trop pénible.

                    @soleil2B

                    Justement dans la vidéo il s’en prend a l’alignement atlantiste de Sarkozy, critiquer est un droit , encore faut il ecouter ce que dit l’autre.

                     


                    • Imhotep Imhotep 18 avril 2008 17:19

                       d’accord avec vous. Il faudrait que le Modem poste une autre vidéo. Quand on est plutôt pro Bayrou c’est déjà pénible d’aller au bout, alors si on est peu fan du Modem on doit vite se lasser. Pourtant cette vidéo démontre objectivement que bayrou n’est pas qu’un victimaire. 


                    • Soleil2B Soleil2B 18 avril 2008 21:02

                      S’il s’en prenait à l’alignement atlantiste du malade, il aurait voté la motion.

                      - Tu sais pas lire ?

                      Même Dupont-Aignan l’a votée !

                       - Votre idole est un comique ! Qu’il s’occupe de ses chevaux ! (et encore.........)


                    • CAMBRONNE CAMBRONNE 18 avril 2008 17:48

                      Imhotep

                       

                      Bonjour

                       

                      Je vais vous faire une confidence : On se fout du MODEM et de son chef qui est vraiment le roi des paranos .

                       


                      • Imhotep Imhotep 18 avril 2008 19:16

                         Ave ! Morituri te salutant !


                      • Soleil2B Soleil2B 18 avril 2008 21:03

                        Bien vu Cambronne !

                        - On va l’envoyer au musée Grevin !


                      • Soleil2B Soleil2B 19 avril 2008 11:53

                        22 réactions.............................12 intervenants.........................................

                        - Et 138 votes !

                        - Revelli, Imothep,MoDem, Agora Vox....................Il n’y a pas assez de Zozos pour faire exploser cette escroquerie intellectuelle !


                        • Imhotep Imhotep 19 avril 2008 13:21

                           Ce n’est pas mon genre de répondre à des attaques ni de les refuser, en revanche je ne peux laisser passer que je trafiquerais les votes. Je n’ai aucun logiciel magouilleur, je n’ai aucune ip cachée, et je n’aime pas vraiment ces insinuations. S’il y a peu de commentaires et beaucoup de vote c’est que nombre de lecteurs n’ont pas forcément de commentaires à faire mais qu’ils veulent s’exprimer sur le bien fondé de ce que je relève des inepties de la presse. Il y a également en comparaison plus de 30 000 rédacteurs et pourtant il n’y a pas 30 000 articles par jour. C’est ici un faux procès.


                        • Soleil2B Soleil2B 19 avril 2008 17:06

                          Mais bien sûr !

                          - Et les 138 votants sont tous des supporters du MoDem........................................

                          - Puisque tous les contradicteurs sont moinssés et que l’article est intéressant à.............85% !

                          - Pas d’anti MoDem pour inverser les scores ?

                          - Bokassàrközy prend suffisamment les français pour des cons. Pas la peine d’en rajouter Revelli et toute la bande !

                          - Donc, aucun respect !


                        • Lisa SION 2 Lisa SION 19 avril 2008 13:44

                          Bayrou devrait, s’il ne l’a pas fait, mettre à l’honneur 68. Il emporterait des millions d’électeurs...

                          La défection de jm Cavada est très révélatrice. Cet homme, qui a défendu les valeurs reconnues par des millions de français, spectateurs attentifs de ces nombreuses émissions télévisées, est gagné par l’opportunisme. C’est bien la preuve que la politique corromp.

                          Bayrou n’est malheureusement pas un grand orateur. sa voix est détimbrée, peu sûre, son ton hésitant semble en recherche, c’est à dire pas très affirmée et presque désagréable. Il lui manque tous les atouts du dictateur convaincu et tyrannique. Il n’a donc rien du sec gourou. Juste la rime qu’utilisent se détracteurs.

                          Son grand avantage, est ce nom génial choisi pour son parti, le Modem. Cela sonne très moderne et après tout, la démocratie...n’est ce pas la plus grande valeur à défendre à tous les prix, la règle de notre base réellement mise en danger, à sauver de toute urgence.

                          Hésitons, nous aussi, mais allons-y dans le mouvement !

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