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Béatification de Raoul Follereau : Lettre ouverte aux évêques de France

En 2009 était fondé le Mouvement pour la glorification de Raoul et Madeleine Follereau dans le but d'obtenir la béatification, puis la canonisation de Raoul et Madeleine Follereau.

Or, en fait de modèle à suivre, Raoul Follereau fut un maurrassien, mussolinien et pétainiste.

Cette lettre ouverte demande à l'Eglise de France si une telle procédure de béatification mérite d'être suivie, a fortiori lorsque l'on apprend qu'André Récipon, actuel président d'honneur de la Fondation Raoul Follereau, n'hésite pas à professer dans divers livres et articles récents, sa fidélité aux idéaux de la Révolution Nationale du régime de Vichy.

LETTRE OUVERTE 
AUX CARDINAUX, ARCHEVÊQUES ET ÉVÊQUES DE FRANCE

Nous signalons que cette lettre a préalablement été adressée par mail, à titre d’information, 
aux principaux responsables de la Fondation Raoul Follereau le 29 août 2011.


Éminences, Messeigneurs,

Si nous nous permettons de vous écrire cette lettre, c'est afin d'attirer votre attention et votre vigilance sur un dossier qui revêt, pour les catholiques romains que nous sommes et pour l'Église en général, la plus haute importance.

Sans doute connaissez-vous Raoul Follereau.

Sans doute avez-vous entendu parler de ses nombreuses actions en faveur des lépreux.

Sans doute avez-vous appris l'existence d'une association intitulée Mouvement pour la glorification de Raoul et Madeleine Follereau créée dans le but de « promouvoir et donner en exemple la vie, l’œuvre et la pensée de Raoul et Madeleine Follereau » et, à cet effet, d’entreprendre «  les démarches nécessaires à l’ouverture d’une enquête en vue d’une procédure en canonisation de Raoul et Madeleine Follereau ».

Vous n’êtes pas sans savoir ce qu’une telle procédure impliquerait pour l’Église et pour les fidèles si elle devait aboutir favorablement.

C’est pourquoi, convaincus d’obéir à notre devoir de catholique et à notre conscience, habités par le souci de préserver la crédibilité de notre Église et de contribuer à sa défense contre toutes les agressions, d’où qu’elles proviennent, y compris de ses propres rangs, nous portons devant vous nos réserves les plus vives quant à la légitimité d’une béatification ou d’une canonisation de Raoul et Madeleine Follereau.

Il est certain et nous en convenons aisément que Raoul Follereau a marqué la période de 1950 jusqu’à sa mort, en 1977, par ses initiatives en faveur des lépreux. Cependant, entre reconnaître à Raoul Follereau certains mérites précisément énoncés et délimités dans le temps et considérer son couple comme vertueux aux yeux de l’Église catholique, il existe un fossé qui nous semble dépasser très largement les limites de ce qui peut être accepté. Car la recherche de la reconnaissance des vertus du couple Follereau n’échappera pas à l’examen attentif et impartial de la vie, de la pensée et de l’œuvre Raoul Follereau.

Pour Raoul Follereau, l’Église est au service de la Patrie, héritière de l’esprit latin

Pour bien saisir la pensée, la doctrine et l’œuvre de Raoul Follereau, il convient de remonter au milieu des années 1920 lorsqu’il fonde La Ligue d’Union latine, et son journal, L’Œuvre latine. Cette doctrine et pensée, conceptualisée dans deux conférences qu’il réitérera à de très nombreuses reprises, Faudra-t-il arracher les cordes de la lyre ?, Le sourire de la France et dans un livre La Trahison de l’intelligence, doctrine jamais reniée par la suite, s’inspire très largement des conceptions politiques développées sous l’égide de l’école de L’Action française de Charles Maurras, le « nationalisme intégral ». Or, vous n’êtes pas sans savoir que cette doctrine qui vise à se servir d’une « Église vidée de l’Évangile » (la formule est de Mgr Ricard, Évêque de Nice, La Croix, 23 septembre 1927) fut condamnée par le Vatican dès 1914 puis, plus formellement, en 1926 par un décret du Saint-Siège.

Ouvrons une parenthèse pour rappeler que Raoul Follereau refusa de se soumettre aux interdictions pontificales de l’époque, ce qui signifie, nous semble-t-il, qu’il encourait de ce fait l’excommunication latae sententiae. Par conséquent, béatifier Raoul Follereau ne reviendrait-il pas à désavouer Pie XI ainsi que la plupart de vos prédécesseurs de l’époque qui, obéissant au Saint-Siège, ont relayé et expliqué aux fidèles catholiques la décision du successeur de Saint Pierre ? Rappelons également que la doctrine de L’Action française de Charles Maurras est toujours officiellement condamnée car si Charles Maurras et ses comparses obtinrent en 1939 la levée de leur excommunication, ce ne fut qu’en contrepartie de la reconnaissance formelle de leurs fautes, de leur entière soumission et de leur engagement solennel de ne plus réitérer leurs erreurs passées. Or, les similitudes sont nombreuses entre la doctrine maurrassienne condamnée par Rome et celle développée par Raoul Follereau.

Ainsi, Raoul Follereau procédait-il abondamment, dans ses écrits et ses conférences, à l’apologie de l'institution ecclésiale française et des religieux catholiques français. Néanmoins, derrière ces éloquents et flamboyants discours, la finalité véritablement poursuivie par Raoul Follereau était la promotion d’une organisation sociale et politique de la Patrie, organisation fondée sur une interprétation toute maurrassienne de la culture gréco-latine dont les principales caractéristiques étaient, selon Raoul Follereau, «  l'ordre, la discipline et la clarté ».

Ainsi, lorsque Raoul Follereau partit en croisade, au début des années trente, contre les lois de laïcité et de séparation avec ses conférences «  Les lois antireligieuses de 1904 trahissent la France  », c’était avant tout pour défendre une vision de l’État dans laquelle le catholicisme, en tant que religion d’État, joue un rôle de ciment social, garant d’une cohésion nationale.

Ainsi, chez Raoul Follereau, Dieu n’est pas une vérité surnaturelle mais un outil mis au service d’une idéologie politique. Cette position doctrinale est le fruit direct du positivisme maurrassien. Ainsi, affirmait-il, par exemple, que « Dieu est une nécessité philosophique » sans le secours duquel « la société est incapable de maitriser l’individu » : en soutenant l’Église de France et la religion catholique, Raoul Follereau ne professe pas sa Foi personnelle, il recherche un régulateur des masses populaires.

Autrement dit, dans sa doctrine, Raoul Follereau instrumentalise la Foi catholique et l’Église de France à des fins partisanes. Ses initiatives apparemment altruistes consistent en réalité à monétiser la pratique de la Charité chrétienne par les fidèles catholiques et à la détourner au profit d’un idéal nationaliste hypertrophié marqué par son ethnocentrisme, ce qui fera dire en 1945 à Louis Massignon, le célèbre islamologue, que Raoul Follereau est un « marchand du temple » de la mémoire de Charles de Foucauld.

Dans ce cadre, Raoul Follereau mena un véritable « combat politico-chrétien » (dixit André Récipon) d’une grande violence intellectuelle dans lequel se multiplient les anathèmes à l'égard de tout ce qui ne correspond pas à sa définition du « pays réel  » et de sa perception de ce que devrait être «  la vraie France  » : si les bolcheviques et les francs-maçons constituaient la cible principale de ses attaques, les étrangers, les protestants, les socialistes, les libéraux, les catholiques modérés ou ralliés à la République n’étaient guère épargnés : « admettre Luther, c’est attendre Lénine » ou « Les bien-pensants sont devenus des rien-pensants. Au lieu d’être charitables, ils sont devenus modérés, libéraux, comme si la vérité supportait un marchandage, un compromis ou une atténuation. Sous prétexte de concilier, ils ont déserté, ils ont renié.  » ou encore, à propos de Freud, «  il est étranger et dangereux en tant que tel ».

Et c’est seulement pour mémoire que nous ne faisons que mentionner le mépris de Raoul Follereau pour les autres formes d’expression artistique ou culturelle que la sienne : il rejette catégoriquement tout ce qu’il estime être étranger au « génie français » et donc dangereux pour la suprématie de «  l’esprit latin  ».

Cette doctrine de Raoul Follereau, que nous n’hésitons pas à qualifier d'extrême droite nationale-catholique, l’amena à consacrer toute la période 1926 – 1939 à la promotion d'un projet nationaliste aux forts relents fascistoïdes. Et c’est donc en toute logique que Raoul Follereau soutint ou adhéra à la plupart des mouvements dits nationaux d’Europe et d’Amérique du sud de l’époque : activisme intensif au profit du régime fasciste italien et du franquisme espagnol, convergences avec le salazarisme portugais et l’austro-fascisme de l’autrichien Dolfuss, participation au Comitati d’Azione per l’Universalita di Roma dite Internationale fasciste et bien d’autres encore.

Signalons en outre que Raoul Follereau n'échappa pas à l'hystérie antisémite qui caractérisa une importante partie de l'extrême droite française de l'entre-deux-guerres. Ainsi avons-nous démontré que Raoul Follereau écrivit et tint des propos antisémites qui s’inscrivaient dans le droit fil du complot judéo-bolchevique de l’époque : « Lénine, ce Moïse rouge  », « ces oiseaux de proie venus s’abattre sur la France, (…) ces financiers internationaux qui sont de partout et de nulle part et dont le porte-monnaie remplace le cœur et qui forment la Société Le Komintern », « [les juifs] race toute puissante », « Le bolchevisme n’est que la hyène qui achève l’agonisant pour se repaître du cadavre. Les assassins de l’Homme sont de plus ancienne lignée ». En outre, il côtoya sans scrupules ni gêne les pires références de l'antisémitisme radical : article élogieux sur Henri Béraud, conférences organisées par ou avec le soutien des mouvements dits nationaux au cours desquelles il partage la tribune avec Philippe Henriot, Roger de Saivres, Henry Coston, Henri-Robert Petit, Jacques Ditte, Louis Darquier de Pellepoix, ou les milieux antisémites et fascisants des départements d'Algérie, et bien d’autres.

Enfin, et nous nous arrêterons là, nous rappelons que Raoul Follereau fut et demeura un fervent pétainiste, sillonnant la France pour y tenir des conférences de soutien à la politique de « redressement national » du Maréchal entre 1940 et 1944 (notamment Ce que le monde doit à la France) et faire la promotion des « principes moraux de la Révolution Nationale  » du régime de Vichy.

À partir de 1945, Raoul Follereau assiste à la déroute de ses idées politiques. Il prendra soin, dorénavant, de ne plus en faire part publiquement et ne se montrera plus que sous son jour le plus favorable, quitte à travestir son passé en se faisant passer pour l’homme qui a consacré toute sa vie pour les lépreux (cf. son livre 1927 – 1977, Cinquante années au service des lépreux, cinquante souvenirs) alors que sa première action effective pour les lépreux ne remonte qu’au 15 avril 1943 et qu’il n’embrasse réellement cette cause qu’au début des années 1950.

En 1977, tel un ultime clin d’œil donnant le sens réel de ce que fut sa vie, c’est une citation de Charles Maurras que Raoul Follereau fit graver sur sa tombe.

Telle est, entre autres caractéristiques nauséabondes, une facette des vérités sur « la vie, l’œuvre et la pensée » de Raoul Follereau que certains voudront dissimuler ou réinterpréter à leur façon.

Le 30 août 1997, les évêques de France faisaient courageusement acte de repentance et confessaient les fautes de l'Église sous le régime de Vichy. Il serait paradoxal, et pour le moins déconcertant, que, quelques années plus tard, les mêmes princes de l’Église laissassent prospérer une démarche de canonisation d'un homme qui fut le promoteur hyperactif du Maréchal Pétain, du régime de Vichy et de leurs sous-jacents idéologiques maurrassiens et fascisants.

Un risque d’instrumentalisation de l’Église.

Notre exposé serait incomplet si nous omettions de dire que le successeur choisi par Raoul Follereau, André Récipon, actuel président d'honneur du Conseil de Surveillance de la Fondation Raoul Follereau dont dépend l’association dont nous parlons, professa, il y a une dizaine d'années, des convictions marquées par l'antisémitisme, la xénophobie, la tentation du révisionnisme ou la hantise du complot judéo-bolchevique, sans compter quelques marques d'allégeance ou de courtoisie au pétainisme et à la Révolution Nationale. Il est malheureusement à noter que Michel Récipon, son fils, président du Directoire de cette même Fondation Raoul Follereau, n'a jamais pris de distance avec ces propos.

Nous vous invitons à la plus grande prudence et à réfléchir sereinement pour débusquer quelle pourrait être, pour des disciples de Charles Maurras selon lequel l’adage « Politique d’abord !  » rimait avec « Par tous les moyens ! », la ou plutôt les significations exactes d’un dossier de béatification pour une vie conjugale supposée exemplaire du couple Follereau.

Il serait incomplet également de ne pas souligner que le libellé même des statuts de l’association Mouvement pour la glorification de Raoul et Madeleine Follereau n’est pas sans rappeler le mercantilisme que nous reprochons à Raoul Follereau puisque la démarche de canonisation est explicitement présentée comme le moyen de promouvoir « les œuvres dont il a suscité la création  », autrement dit la Fondation Raoul Follereau qu’André Récipon revendique comme un héritage familial.

Dans ce contexte, il nous revient en tête les paroles du cardinal Andrieu qui, parlant de Charles Maurras et de l’Action française, écrivait en 1926 : « Catholiques par calcul et non par conviction, les dirigeants de l’Action française se servent de l’Église, ou du moins ils espèrent s’en servir  ».

Cardinaux, archevêques, évêques, éclairez vos fidèles !

Pour l’ensemble de ces raisons, et toutes celles, non exposées dans cette présente lettre mais que nous exposons dans notre contre-enquête disponible sur internet, il est grand temps, nous semble-t-il, d’amener la lumière sur une entreprise de glorification qui se prétend catholique, notamment auprès de certains bénévoles et donateurs, mais qui prétend, en réalité, promouvoir un homme dont toute une partie de la vie, de la pensée et de la doctrine fut consacrée à des idéaux plus que contestables.

C'est pourquoi nous vous implorons humblement d’apporter une réponse claire à nos réserves et à nos interrogations : si nos arguments devaient être publiquement désavoués par l’Église, qu’ils le soient formellement et nous nous inclinerons.

Dans le cas contraire, énoncez-le tout aussi clairement afin que cesse ce qu’il conviendrait alors d’appeler une imposture.

Dans cette espérance, et vous souhaitant bonne réception des présentes, nous vous remercions pour votre attention et vous prions d'agréer, Éminences, Messeigneurs, l'expression de nos sentiments filiaux les plus respectueux.


Romain Gallaud
http://follereau-entre-ombre-et-lumiere.over-blog.com/

Plus d’information et tous les détails 
dans notre livre Fondation Raoul Follereau, la contre-enquête 
disponible gratuitement sur internet à l’adresse suivante :
http://fr.calameo.com/read/0006650043623cd491ca7


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13 réactions à cet article    


  • Jean Eymard-Descons 15 septembre 2011 14:15

    Désolé, je ne suis ni cardinal, ni archevêque, ni même évêque de France (je ne dois pas être le seul dans ce cas ici...).

    Mais c’est promis, dès que je recroise le pape, je lui en parle.


    • Entre Ombre et Lumiere Entre Ombre et Lumiere 15 septembre 2011 15:01


      Il ne vous aura pas échappé que le principe d’une lettre ouverte est qu’elle est rendue publique afin de tous, vous compris, puissent en avoir connaissance.

      A partir de là, si vous ne vous sentez pas concerné, c’est votre droit le plus absolu.


    • Jean Eymard-Descons 15 septembre 2011 18:24

      Certes, mais le processus peut être assimilé à du Spam : si tout représentant d’une cause collective met en copie Agoravox de sa correspondance militante, vous imaginez les conséquences...

      On peut avoir des intérêts particuliers (commerciaux ou pas) et vouloir les défendre par tous les moyens, mais si on ne se fixe aucune limite en inondant de sa prose tous les espaces ouverts, on risque d’anéantir les espaces en question.

      D’autant que ce faisant, vous faites votre com’, vous n’appelez pas au débat.


    • beneolentia beneolentia 15 septembre 2011 19:22

      Moi, j’en ai rien a foutre que Raoul Follereau soit béatifié ou non, j’en ai rien a foutre non plus de ses idées politiques, on a plus le droit d’avoir d’idées politiques qui ne plaisent pas a l’auteur ?

      La seule chose qui est importante a mes yeux c’est : (comme l’auteur le dit lui même), je cite :

      "Il est certain et nous en convenons aisément que Raoul Follereau a marqué la période de 1950 jusqu’à sa mort, en 1977, par ses initiatives en faveur des lépreux.« 

      C’est bien que l’auteur, le reconnaisse, alors qu’il »lui a cassé du sucre sur le dos" dans cet article et ses précédents articles.

      Qu’est ce qui vous déplait tant Monsieur pour occulter tout le bien commis, par Raoul Follereau, et vous en prendre a lui alors qui n’est plus là pour se défendre de ses idées politiques ?

      Je n’arrive pas a comprendre un tel acharnement envers une personne qui a fait plus de bien durant toute sa vie, que n’en feras surement jamais l’auteur dans toute la sienne.


      • tiloo87 tiloo87 16 septembre 2011 12:01

        Peut être a-t’il « fait du bien » aux lépreux à partir de 1943, mais n’oubliez pas que le pire tyran a aussi ses bonnes œuvres, et qu’une béatification doit prendre en compte tous les aspects de la vie. Or il semble bien que ce monsieur ait eu la charité sélective !
        Je connais en grand nombre de personnes dont la vie est entièrement consacrée aux autres : pas seulement telle ou telle population défavorisée, et qui ne seront jamais béatifiées, encore moins canonisées.


      • misajour 15 septembre 2011 20:19

        Eminences, Messeigneurs,
        Avec des titres pareils on se croirait au moyen âge, on s’en fout que les Follereau soient béatifiés ou non. Il faudrait déjà quelques centaines de calendriers pour loger ces saints en tous genres, suppliciés de préférence, sacrifiés c’est pas mal, etc, etc.........Alors n’en rejouttez pas.
        Au fait, ça va faire doublon, il y a déjà saint Raoul et sainte Madeleine et je me demande s’ils n’ont pas plus souffert que les Follereaux, mais on s’en fout
        Eminences, Messeigneurs, le noble gueux que je suis vous donne carte blanche


        • eric 15 septembre 2011 21:07

          C’est peut être parce que je ne suis pas moi même catholique que j’ai du mal a percevoir ce texte comme d’origine chrétienne. Il y a la me semble-t-il, tous les attributs habituel des procès de gauche parfaitement étrangers à la pensée chrétienne. Qee ce type ait pensé une chose ou l’autre dans un contexte historique précis, puis qu’il ait consacré sa vie a soigner avec succès des malades me semble très bien. Ici, on le sentiment d’une exigence de procès, de différentes idéologie, de différentes époques, et au final, très accessoirement, d’un homme. Le tout sur un ton très comminatoire et qui fait bon marché de « a tout pêcheur miséricorde » et surtout du précédent historique. Parce que parès tout Zaché, non seulement était un collabo, mais de la pire espèce puisqu’il était collecteur d’imôt....Tous cela c’est un peu comme si on critiquait Le Pasteur Schweitzer parce qu’il tenait les propos de son temps sur l’Afrique en oubliant qu’il a consacré sa vie à soigner les gens, ce qui n’était pas le cas de tous ceux qui tenaient ces discours.

          Ce genre de trucs est d’ailleurs dénoncé par le Christ quand des tas de bien pensant viennent le voir en lui disant, nos pères étaient des salauds qui ont tué les prophètes, mais nous on est vachement bien et on leur a construit des monuments. Il leur explique qu’ils sont en pratique au même niveau voir pires que les dits pères mais il n’est pas sur qu’ils aient compris.

          D’un autre côté je connais mal les critères objectif de la sainteté dans le catholicisme et peut être qu’effectivment ce monsieur ne correspond pas au moule.


          • TSS 16 septembre 2011 00:07

            Ce genre de trucs est d’ailleurs dénoncé par le Christ

             Le Christ ,qui d’ailleurs,n’etait lui même qu’un chef de bande qui chassa « les marchands du

             temple »  parce qu’ils refusaient de payer pour être protégés !!

             il etait même ,peut être, un peu souteneur(?) et les femmes de sa fratrie

             un peu prostituées(?) ... des humains donc... !!.

             En ce qui concerne Raoul Follereau ,le vatican essaie bien,actuellement,de

             beatifier PieXII le pape qui aida Mengele(entre autre) à passer en Uruguay...alors

             un de plus un de moins... !!
            ..


          • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 16 septembre 2011 12:02

            @ TSS
            Vous avez bien raison de médire, il en reste toujours quelque chose.

            Concernant les marchands du temple, votre remarque inverse très précisément la réalité. C’est le clergé qui encaissait les loyers et le Christ s’est élevé contre cette pratique (« vous faites de la maison de mon Père un repère de brigands ») ce qui lui vaut depuis ce jour une haine farouche des financiers de haut vol. Soit vous le savez et vous êtes de parfaite mauvaise foi (jeux de mots compris), soit vous l’ignorez et vous agissez comme n’importe quel obscurantiste qui condamne l’hérétique.

            La phrase suivante est tout simplement méprisable.

            Concernant les réseaux d’évasion dont ont bénéficié les SS, vous attribuez à Pie XII ce qui revient à Mgr Hudal, qui "se rappelle d’ailleurs avec amertume le manque de soutien de la part du Saint Siège dans la lutte contre le Bolchevisme athée à l’Est".
            Le Vatican, sous l’impulsion de Pie XII, a créé des réseaux d’évasion pour les juifs d’Europe centrale.Juifs hébergés à Castelgandolfo et jusqu’au Vatican lui-même, sur instruction de Pie XII. Ces réseaux ont été noyautés pendant la débâcle allemande par les pro-nazi et par la CIA pour leurs propres intérêts. Il est politiquement correct de ne retenir que le nom des fachos qui en ont bénéficié de mettre le nom du pape la-dessus pour refermer le couvercle.

            Les lumières de la pensée unique semblent vous aveugler.


          • Entre Ombre et Lumiere Entre Ombre et Lumiere 15 septembre 2011 21:53


            Merci pour vos messages précédents qui nous inspirent les réflexions suivantes :

            1. un acte objectivement bon le reste-t-il lorsqu’il est fait pour une mauvaise raison ?
            Exemple récent : la soupe de cochon pour les SDF
            => Un acte objectivement bon mais dont la finalité réelle est mauvaise
            Raoul Follereau a fait beaucoup de choses objectivement bonnes mais, trop souvent, pas toujours, mais trop souvent, la finalité réelle de ses actions est mauvaise
            C’est cela le piège du mythe Follereau.

            2. Sous prétexte qu’un homme a fait quelque chose de bien dans sa vie, faut-il en conclure que toute sa vie fut digne de louanges ?
            Raoul Follereau inventa la Journée Mondiale des Lépreux. Très bien.
            Mais il ne fut aussi fervent partisan des régimes fascistes et pétainistes.
            Honorons Follereau pour ce qu’il fit de bien sans faire croire que tout ce qu’il fit était bien.
            Une canonisation consiste justement à faire passer Follereau pour ce qu’il n’est pas.

            3. la tentative de canonisation concerne bien plus que le monde des catholiques : c’est l’humanité toute entière que l’on insulte en faisant croire qu’un homme comme Follereau est un exemple à suivre. C’est donc une erreur de s’en laver les mains et de se désintéresser de l’issue qui sera donnée à cette démarche.


            • Akwa Akwa 16 septembre 2011 12:06

              De toute façon, une procédure de canonisation entraine une enquête poussée, avec un « avocat du diable », afin de peser le pour et le contre de façon circonstanciée.
              Il est évident que si la procédure devait être lancée, ce qu’il a fait avant 1950 serait soigneusement étudié.


              • Entre Ombre et Lumiere Entre Ombre et Lumiere 16 septembre 2011 15:50

                Vous avez tout à fait raison, mais le petit bémol que nous apportons à votre commentaire, c’est qu’en attendant que l’Eglise prenne position sur le sujet (et cela peut prendre des années, voire plus : cf. la canonisation de Jeannae d’Arc qui a pris quatre siècles !), les délégués régionaux de la Fondation Raoul Follereau se répandent dans les milieux humanistes et cathos en exposant combien le grand homme est admirable puisqu’un dossier de béatification est en cours d’instruction.

                Autrement dit, la Fondation Raoul Follereau vend la peau de l’ours avant de l’avoir tué et cherche à séduire donateurs et bénévoles en extrapolant dès aujourd’hui une procédure canonique qui mettra des années avant d’boutir ...


              • Entre Ombre et Lumiere Entre Ombre et Lumiere 16 septembre 2011 15:44

                Nous ne donnons pas de leçon à l’Eglise. Au contraire. Nous l’appelons à la vigilance en nous engageant, en fin de lettre, à nous soumettre à la décision qu’elle prendra.

                Notre lettre ouverte s’inscrit pleinement dans l’Eglise catholique et romaine. Le Vatican a condamné l’Action française en 1926, l’antisémitisme en 1938, de même que le nazisme ou le communisme. Ce qui rend Raoul Follereau dangereux pour l’Eglise, plus encore que le communisme, c’est qu’il affuble de catholicisme ses convictions politiques nauséabondes.
                Et il faudrait, en plus, le canoniser ? Soyons sérieux.

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