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Accueil du site > Tribune Libre > Big Brother et fichage génétique

Big Brother et fichage génétique

Paris manque de caméras de surveillance, l’Europe se met d’accord pour s’échanger les casiers judiciaires, et le nombre de fichiers génétiques augmente de manière exponentielle... Chronique d’une société policière en devenir...

Il y a comme une ambiance Big Brother en France ces derniers temps...
Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, estime que Paris manque de caméras de surveillance et doit « rattraper son retard »... C’est vrai, il n’y a que 30 800 caméras (publiques et privées), c’est deux fois moins qu’à Londres, paraît-il.

Selon Le Figaro, les 1 000 caméras qui doivent être installées très prochainement coûteront 44 millions d’euros et les services de « la Place Beauvau évaluent le tarif d’un système moderne qui numérise, transporte et enregistre l’image à 25 000, voire 35 000 euros d’investissement par caméra. Un coût auquel il faut ajouter 10 % par an pour le fonctionnement et la maintenance ».

A Londres, les caméras de surveillance sont installées depuis les attentats de l’IRA dans les années 70. En Grande-Bretagne, on compte aujourd’hui plus de quatre millions de caméras dans les lieux publics, et même si la population a été un peu réticente au début, les attentats terroristes ont été l’occasion pour le gouvernement de légitimer leur installation massive. A côté de cela, la Ligue des droits de l’homme de Toulon a mis le doigt sur une circulaire (texte purement administratif qui n’est soumis à aucun vote) du ministère de la Justice datée du 31 mai dernier, censée simplifier la gestion du FNAEG (le fichier national automatisé des empreintes génétiques), mis en place en 1998 après l’arrestation du tueur en série Guy Georges. Cette réforme est justifiée, selon ladite circulaire, par « un accroissement exponentiel du nombre d’analyses génétiques à réaliser sur des prélèvements biologiques recueillis sur des individus aux fins d’enregistrement au FNAEG ou aux fins de rapprochement avec les traces biologiques enregistrées dans ce fichier », et par les coûts (prise « en considération [du] coût humain et financier engendré par la constitution et l’envoi des rapports d’analyse »).

 

En effet, à l’origine les fichages génétiques étaient destinés uniquement à recenser les personnes coupables de crimes sexuels. Mais depuis les lois n° 2001-1062 sur la sécurité quotidienne de 2001, et n° 2003-239 du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure, presque tous les crimes et délits peuvent entraîner l’inscription au FNAEG. Avec ces lois, ce sont d’abord les atteintes volontaires à la vie de la personne, les actes de terrorisme et les atteintes aux biens accompagnées de violence qui mènent au fichage génétique (de plus la loi prévoit six mois de prison et au moins 7 500 euros d’amende en cas de refus de se faire ficher), puis avec la loi de mars 2003, ce sont de simples infractions qui entrent dans ce cadre, comme le vol, les graffitis, l’arrachage d’OGM... Enfin, la loi Perben II de 2004 impose à toutes les personnes ayant été condamnées à plus de dix ans de prison de se plier au fichage génétique. Selon Le Monde, qui reprend les propos d’Olivier Joulin, membre du Syndicat de la magistrature, les trois-quarts des affaires traitées dans les tribunaux sont susceptibles d’occasionner un fichage génétique (on se rappelle de l’exemple de ces deux enfants de 8 et 11 ans que les gendarmes voulaient convoquer pour un fichage génétique, à la suite d’un vol de tamagotchi, ou des coupeurs d’OGM qu’on essaie systématiquement de ficher...). Finalement, les délits financiers et l’alcoolisme au volant sont presque les seuls types de délits qui ne sont pas susceptibles de faire ficher génétiquement leurs auteurs.

En quatre ans, le FNAEG est ainsi passé de moins de 6 000 profils génétiques recensés et étudiés, à presque 500 000 cette année. Cette circulaire, au nom de la « simplification », réduit les contrôles qui pèsent encore sur les fichiers génétiques :

- l’accès aux FNAEG est beaucoup plus large et beaucoup moins contrôlé, du fait de la « simplification » du serment fait par les personnes habilitées à analyser les empreintes génétiques ;

- une fois que quelqu’un est inscrit dans le FNAEG, il n’y a pas d’obligation de confirmer à celui qui a demandé le fichage que la personne est bien fichée ; 

- les policiers qui demandent un fichage génétique n’auront plus à faire de rapport pour expliquer leur démarche. Il ne restera donc pas de trace des fichages génétiques effectués, hors du FNAEG lui-même.

Ainsi, un fichier créé à la base pour recenser les auteurs de crimes sexuels, qui avait une utilisation marginale au vu de l’ensemble des crimes et délits, est devenu la norme. Aujourd’hui, pour presque n’importe quelle infraction (excepté la fraude fiscale, les délits d’initiés, les abus de biens sociaux et tutti quanti, bien sûr), nous sommes susceptibles, même les enfants, de devoir nous plier à un prélèvement d’ADN si nous voulons éviter un séjour en prison... Le Syndicat de la magistrature a même dénoncé, dans un communiqué de presse du 22 août 2006, le fait que de simples suspects d’infractions soient soumis à ce fichage, et risquent des poursuites s’ils refusent.

Par ailleurs, au niveau européen, les lois « sécuritaires » sont en bonne voie... le 13 juin les ministres réunis à Luxembourg se sont mis d’accord pour une « interconnexion » des casiers judiciaires des vingt-sept Etats membres. Cela implique l’échange des fichiers génétiques ainsi que les empreintes digitales.

Mais rassurons-nous, c’est vrai que grâce au fichage génétique, les coupables de crimes aussi terribles que le vol du scooter (garé sans anti-vol) du fils de notre président ont pu être arrêtés...


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20 réactions à cet article    


  • NPM 11 juillet 2007 11:28

    « Mais rassurons-nous, c’est vrai que grâce au fichage génétique, les coupables de crimes aussi terribles que le vol du scooter (garé sans anti vol) du fils de notre Président ont pu être arrêtés... »

    S’il n’y avait pas de voleur, il n’y aurai pas besoin de fichier génétique. Ni de caméra. (D’ailleur, je vois pas pourquoi le vole d’un scooter serait quantité négligeable. Pour toi, qui es milliardaire ou voleur, ce n’est rien ; pour le propriétaire, c’est important. Je suis pour la peine de mort dans le cas de vol).


    • kingofshifumi 11 juillet 2007 11:35

      NPM, tu plaisantes ? Je penses que couper la main, c’est beaucoup plus raisonnable.


    • NPM 11 juillet 2007 11:42

      Voler, ce n’est pas grâve ? Si, ca l’est ! La propriéte est le premier des droit de l’homme, celui qui conditionne tous les autres. Donc peine de mort. D’ailleur, ce fut la peine normal pendant des siécles. Seul le laxisme actuelle et l’amour des racailles l’on fait disparaitre.


    • Bouli Bouli 11 juillet 2007 11:59

      Moi je suis pour la peine de mort pour les fautes d’orthographe, parce que ça c’est intolérable ! smiley


    • kingofshifumi 11 juillet 2007 12:05

      Mais dis moi tu es un sacré radical toi, un dur de chez dur. Pour commencer, la propriété n’est pas le premier des droits de l’Homme, d’ailleurs certains courants idéologiques veulent abolir cette notion (le communisme par exemple). Et puis si on te vole ton Carambar quand tu sors du métro, c’est pas grave, tu en rachètes un autre et puis c’est tout. Réjouis-toi plutôt d’avoir rendu service au pauvre malheureux qui dû être poussé à ce délit pour manger. Et puis si tu punis le vol par la mort, tu fais quoi des vrais crimes graves tels que l’agression physique, le meurtre, le viol, etc ? La mort lente et douloureuse c’est ça ? Mais oui, bien sûr, la voilà la solution !


    • NPM 12 juillet 2007 07:10

      « Pour commencer, la propriété n’est pas le premier des droits de l’Homme, d’ailleurs certains courants idéologiques veulent abolir cette notion (le communisme par exemple). »

      Oui, les antidémocrates facistes. Et ? La propriété est le premier des droits de l’homme.

      « Et puis si on te vole ton Carambar quand tu sors du métro, c’est pas grave, tu en rachètes un autre et puis c’est tout. »

      Bein, si je tue le voleur, ce n’est pas grâve non plus.

      « Réjouis-toi plutôt d’avoir rendu service au pauvre malheureux qui dû être poussé à ce délit pour manger. »

      Argument ridicule, alors que jamais il n’y a eut autant de redistribution (et d’imposition !). Au reste, lui devra se réjouir de mourrir pour m’avoir fait plaisir à le tuer. J’y ait été poussé par la société. Ce n’est donc pas ma faute non plus.

      « Et puis si tu punis le vol par la mort, tu fais quoi des vrais crimes graves tels que l’agression physique, le meurtre, le viol, etc ? La mort lente et douloureuse c’est ça ? »

      Peine de mort. Il n’y a que ca que ces chiens comprennent.


    • kingofshifumi 12 juillet 2007 10:00

      Tu es trop drôle NPM, mais franchement, ça ne te fatigues pas de jouer à l’extremiste ? Tu essaies d’avoir le plus de « moins » possible, c’est ça ?

      Au fait, voici le premier des droits de l’Homme : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. »


    • tvargentine.com lerma 11 juillet 2007 11:47

      La vision réductrice de l’article vise plus (+) à porter préjudice sur la politique de sécurité public du nouveau gouvernement en France ,qu’à apporter des informations objectives.

      Au regard des pédophiles,criminels,tueurs en séries,ce fichage est une nécessité pour notre sécurité,car bien souvent il permet de retrouver des multi-récidivistes ,comme les faits divers ont pu le démontrer par la suite.

      Si ce fichier avait existait depuis longtemps,nous aurions pu sauver la vie d’innoncents,victimes de ces multi-récidivistes.

      C’est une tres bonne chose


      • C’est drôle, d’ailleurs : tout le monde a le droit de nous filmer, la plupart du temps à notre insu, mais, nous, les photographes, quand on prend des photos de ces caméras qui nous filment, on se fait repérer et engueuler, parce que « c’est interdit » (!)

        Alors, pendant qu’on a encore un peu de Liberté, je me dépêche : comme Big Brother nous regarde, alors, moi, j’ai photographié Big Brother (désolé...).

        Même que c’est là :

        http://www.wmaker.net/fximageswebzine/index.php?action=galerie&subaction=album&id_album=8143

        François-Xavier Prévot, Marcheur-Photographe Marseille.

        « Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité ». Proverbe chinois.


        • Big Brother est un exemple éclatant d’un mécanisme triangulaire vieux comme le monde dans lequel nous nous trouvons tous, mécanisme de « mafia » généralisée à tous les pays et à tous les domaines  :

          - 1 : je te fais peur (facile...),

          - 2 : je te protège (le 1 et le 2 sont une seule et même personne ou groupe de personnes : quand on comprend déjà ça, ça donne le vertige),

          - 3 : mais la protection a un prix, il faut que tu (me) paies.

          Et le pire prix que nous payons de plus en plus, c’est celui de la réduction (grandissante) de notre liberté individuelle et collective.

          Il manque le n° 4 , qui est, justement, pour ne pas se limiter à cette simple étape du constat, mais pour passer à l’action :

          A nous de reprendre les rennes de nos vies.

          A nous de nous libérer de la peur et de nous éveiller.

          « Le Monde est aveugle. Rares sont ceux qui voient vraiment ». Le Bouddha.

          François-Xavier Prévot, Marcheur-Photographe Marseille.

          « Il vaut mieux allumer une bougie que maudire l’obscurité ». Proverbe chinois.


        • NPM 11 juillet 2007 12:35

          Bel argumentaire contre la sécurité social et autres conneries étatiques..


        • Ceri Ceri 11 juillet 2007 12:38

          oui le je te fais peur et je te protège, ca rappelle un peu l’incendie du Reichstag, la bonne vieille technique !

          En attendantil faut être vigilants, essaye de se tenir au courant des nombreux textes votés ou non, qui vont dans le sens d’une surveillance générale des citoyens...

          Les fiches génatiques pour les agresseurs sexuels ou les meurtriers, je suis a priori d’accord que c’est utile (quoi qu’après il faut voir l’utilisation, car dans le cas de prélèvements génétiques dans un village entier sur la population masculine, comme à Pleine Fougères en Ille et Vilaine, ceux qui sont innocentés restent bel et bien dans les fichiers). Mais il faut surveiller les dérives liées à cette multuplication des fichiers... Déjà pour éviter les erruers qui vont se multiplier, ensuite pour savoir comment ces fichiers seront utilisés...


          • NPM 11 juillet 2007 12:43

            On a la preuve que les Nazi ne furent pour rien dans l’incendie du Reichstag..

            Certes, ils l’ont utilisé, et c’est de bonne guerre.


          • Adama Adama 11 juillet 2007 12:53

            NMP, voici un texte sur ce fameux incendie :

            Qui a incendié le Reichstag ? Texte du Nouvel Observateur Le 27 février 1933, Marinus van der Lubbe, un chômeur d’origine néerlandaise, mettait le feu aux poudres de l’Histoire. Ses « Carnets » lèvent le voile sur sa mystérieuse personnalité.

            En marge du cinquantenaire de la mort de Staline, l’une des grandes manipulations de l’Histoire trouve son explication avec la parution de ce livre captivant dû à Yves Pagès et Charles Reeve. Il s’agit ni plus ni moins de rétablir la vérité sur un événement crucial de la montée du nazisme : l’incendie du Reichstag.

            Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, le palais est en feu. Le pyromane est vite découvert. Torse nu, sortant des flammes tel un diable, il se livre à la police. L’homme, d’origine néerlandaise, a 24 ans et se nomme Marinus van der Lubbe (1909-1934). Il est chômeur et déclare avoir agi seul pour des motifs politiques. Bien sûr, on ne le croit pas. Les nazis comme les communistes vont tenter de récupérer politiquement le forfait de l’incendiaire.

            Pour les premiers, van der Lubbe est un agent des Soviétiques qui voulait déstabiliser l’Allemagne. Pour les seconds, le prétendu illuminé en rupture de parti est un simple d’esprit utilisé par les nazis qui ont monté cet incendie de toutes pièces pour faire porter le chapeau à Moscou. Bref, d’un côté comme de l’autre on se renvoie van der Lubbe, et, aux élections du 5 mars 1933, les nazis obtiennent 44% des voix et 288 députés.

            En août, le « Comité international d’aide aux victimes du fascisme hitlérien » publie en quinze langues le « Livre brun sur l’incendie du Reichstag et la terreur hitlérienne », où Marinus est présenté comme « un jeune pédéraste à moitié aveugle ».

            Au procès qui se déroule en septembre 1933, les deux systèmes de propagande s’accusent de menées putschistes. Marinus, l’un des cinq suspects, n’obtient que le rôle de bouc émissaire. Le 10 janvier 1934, il est décapité dans une prison de Leipzig.

            Avec Brecht et « la Résistible Ascension d’Arturo Ui », Marinus entre dans la légende. Le dramaturge reprend sans aucune distanciation la version du Komintern qui fait de l’incendiaire un débile manipulé par Goering. En 1962, Fritz Tobias, fonctionnaire allemand et membre du Parti social-démocrate, publie « l’Incendie du Reichstag, légende et vérité ». L’historien amateur démonte les approximations et les montages grossiers du « Livre brun ». Au terme de son enquête, il accrédite l’idée que Marinus van der Lubbe fut le seul incendiaire, poussé par des motivations antinazies. L’ouvrage fait scandale. Via l’Allemagne de l’Est, Tobias est accusé d’être un allié des révisionnistes néonazis. Un homme, et non des moindres, le soutient cependant, Hans Mommsen, l’un des grands historiens du national-socialisme. Grâce à lui l’ouvrage paraît en langue anglaise en 1963. Pour la France, ce n’est toujours pas fait...

            On appréciera donc encore plus l’initiative des éditions Verticales de nous proposer soixante-dix ans après les faits bien mieux que l’enquête de Fritz Tobias, à savoir la correspondance et les carnets inédits de Marinus van der Lubbe qui invalident la thèse du simple d’esprit, et surtout le texte intégral de sa déposition, où se manifeste son anarchisme. « Je tiens à dire que mes actes se fondent sur des motivations politiques. »

            Aujourd’hui encore la thèse du complot est la plus couramment admise. Dans sa dernière édition, à l’article « Reichstag », le très sérieux Petit Robert indique : « Incendie allumé par un jeune exalté, Van der Lubbe, très probablement à l’instigation des nazis et avec leur aide . »

            Texte de Laurent Lemire, LE NOUVEL OBSERVATEUR, semaine du jeudi 24 avril 2003 - n°2007 - Livres.

            Photo : Marinus van der Lubbe


          • NPM 11 juillet 2007 12:57

            Bon, moi j’ai lu que l’un des incendiares présumé était allait faire « son rapport » à Staline, aprés avoir été relaché..


          • Adama Adama 11 juillet 2007 13:02

            Oui, c’est une des pistes également, rien n’est encore tranché !


          • TSS 12 juillet 2007 00:06

            je viens d’apphrandre une chause se soire

            NPM sé lyre !!


            • NPM 12 juillet 2007 07:11

              « NPM sé lyre !! »

              Effectivemtn, j’ai plusieurs cordes à mon arc !


            • Leonard 12 juillet 2007 11:20

              NPM a en grande parti raison avec sa possession comme un droit de l’homme premier. C’est pour ca depuis toujours les gents ont proteges leur possessions avec des chiens, des gardes, des milices, des armees.

              Les religions qui tentent d’organiser une vie sociale y vont de meme comme avec les douze commandements ou chez les muzz avec la main coupee.

              Avoir des cameras partout c’est tres bien. Pour habiter a Dublin je peux dire que je suis en permanence filme dans la rue ou dans les magazins par je ne sais quelle camera mais j’en osef. J’espere simplement que lorsque j’en aurai besoin le film montrera qui m’a vole, aggresse toussa.

              Quant a ma restriction de liberte, ha ha ha. Je n’ai pas encore experimenter une telle chose par ces dites cameras. C’est du flan. Ceux qui braillent contre seront bien les premiers a pleurer qu’il n’y avait pas de camera quand ils se sont fait agresser.


            • Cyrrus Smith 12 juillet 2007 10:57

              Une petite nouvelle inspirée du monde de Harry Potter pour illustrer le monde que nous prépare Nicolas Sharozy, et ses séïdes NPM et lerma.

              La dame d’opale sanglant

              La lune pleine se lève sur la lande solitaire. Immobilité de l’instant et des vies, souffle silencieux du vent effrayé. Car c’est maintenant le soir du drame, la nuit du meurtre sanglant. Une vie sera bouleversée pour l’éternité. Au sommet de la colline une forme mouvante, presque humaine sans toutefois l’être, observe l’astre sélénite, son amante d’opale. Incapable d’éprouver le moindre amour, il conçoit cependant une certaine forme d’affection pour la belle dame d’argent, un attachement stomacale rongeait par la haine et le désir de sang. Il l’attend tout le mois durant, impatient de déchiqueter les chairs et les âmes, de laisser sortir sa folie animale pour en oublier ses reliques de raisons humaine. En a-t-il seulement jamais eu ? La compassion n’a toujours été qu’une notion abstraite, un mot dont son esprit cruel ne parviendrait à saisir le sens. Lorsqu’il était encore enfant et homme, il prenait déjà un malin plaisir à la souffrance d’autrui. Aujourd’hui, elle est sa vocation, son obsession, sa finalité. Le Seigneur des Ténèbres, homme-serpent dont la cruauté n’a d’égale que son avidité, exige de lui la destruction. Le lycanthrope l’exécute avec joie car c’est là la seul chose qu’il sait construire. Il a bâti son existence sur la mort.

              Fenrir Greyback hume l’air à la recherche de sa proie. Il est l’ombre noir, vecteur de la souffrance et de la peine. Aujourd’hui Lord Voldemort lui a ordonné de tuer, mais c’est aux pulsions lunaires qu’il obéit. La déité sélénite réclame son dût, elle exacerbe la violence intrinsèque du loup afin que le sacrifice sanglant soit effectué. Le mage noir n’indique que la cible, il n’est que le guide du chaos mortel. Le loup déploie sa grandeur et les éclats sanguins de la lune joue sur son pelage obscure. Il fixe la lande, perçant l’encre nocturne de son regard ambré. Le temps est venu de tuer. À pas de velours, il descend de son promontoire et descend vers une habitation isolée en contrebas. Ce n’est qu’une petite mansarde, une piteuse bicoque de bois, branlante, miteuse et incroyablement fragile. Il n’est plus qu’à une dizaine de mètres. Des éclats de voix joyeux lui parviennent, le rire d’un enfant, le bonheur d’une mère qui voit son fils s’épanouir. Un instant éternel de plénitude qui prendra fin dans les larmes sanglantes. N’y tenant plus, le lycanthrope s’élance, bondit toujours plus vite vers son festin macabre. Enfin il arrive devant la porte. Il se ramasse sur lui même, puis tel un ressort infernal son corps puissant se détend et percute les planches branlantes qui ne peuvent lui résister. Les effluves paisibles des lieux ne font qu’exciter sa rage.

              la porte n’était même pas vérouillée. Il failli percuter le mur d’en face mais se reprit à temps. Mais pas de vie, pas de chairs à déchiqueter. Seul un poste de télévision resté allumé retransmettait une série familiale. Les meubles renversés, les affaires fouillées et dispersées, l’ordinateur ouvert, ses disques durs retirés pour analyse, montraient à l’évidence ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Les brigades de la sécurité de la pensé du Président N. S. étaient déjà passées. Elle n’avaient pas besoin d’attendre la pleine lune. On ne reverait probablement jamais ceux qu’elles avaient emmené.

              Fenrir Greyback hurla de frustration.

              Il hurla jusqu’à ce que la patrouille le surpris. Des mouchard électroniques avaient étés laissés au cas ou des amis des « réveurs » seraient passés. La créature ne pouvait même pas concevoir que de telles systèmes existaient, ni les systèmes de visions à amplification lumineuse, ni les gilets et les casques de kevlar. Il voulu combattre de tout ses réflèxes monstrueux mais fut fauché par la première rafale bien avant d’avoir atteint sa premiere victime qu’ils pu néanmoins blesser aux jambes dans un dernier spasme.

              ====================================

              Normalement les loup garous peuvent cicatriser les blessures par balles normales, sauf si elles sont en argent ou en or. Les balles de dotation de la brigade de la pensée correcte étaient normales, en acier, à noyaux de plomb chemisées de cuivre. Mais un pistolet mitrailleur HK5 peut en tirer beaucoup, 11 par seconde, et plusieurs de ces armes avaient été dirigées sur lui. Déciré par plus de 20 impact il fut immobilisé sous le choc quand le soldat sur lequel il avait bondi lui arracha la moitié du crane d’un coup de fusil à pompe.

              Ce qui fut difficile en suite, fut de rédiger le rapport de la patrouille...

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