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Accueil du site > Tribune Libre > Blogo-influenceurs ou gogo-influenceurs ?

Blogo-influenceurs ou gogo-influenceurs ?

La blogosphère tous les mois s’amplifie, et se développe de plus en plus un regard auto-réflexif des blogs sur eux-mêmes, à savoir la pratique du méta-bloging. C’est donc pour nous l’occasion de nous pencher, à l’heure où les blogueurs apparaissent sur Wikipédia, sur la nature de leur influence. Dépasse-t-elle dans beaucoup de cas le champ des microsphères ?

Depuis que Loïc Le Meur avec son podcast de Nicolas Sarkozy a défrayé les passions, la question récurente de l’influence des blogueurs se pose. Est-ce que les blogs ont une réelle influence, ou bien leur puissance tient-elle à une autre forme d’expression ? Cette question est d’autant plus intéressante à traiter que les blogueurs commencent à avoir leur page sur Wikipédia, et que ces entrées peuvent susciter débat, comme on peut le lire ou encore .

Cette question est à associer à deux autres faits :

  1. Tout d’abord la dénonciation du pouvoir politique et social des grands médias audiovisuels liés à l’économie par François Bayrou
  2. Ensuite le fait que lors de l’université d’été de l’UMP, ce parti a proposé à ses militants de leur fournir une plate-forme blog gratuite sur TypePad, et de rendre cela attractif par un concours de blogs. 

Deux nouvelles contradictoires, mais qui pourtant, comme je vais le montrer, se complètent.

Pour comprendre cette question, il faut tout d’abord expliquer en quel sens les mass media, quelle que soit la pertinence des analyses de Joël de Rosnay sur la révolution pronétarienne, restent puissants et influents au sujet de la représentation de la société et de ses crises. Les mass media, et surtout le 20 heures des télévisions, s’adressent non seulement à des millions d’individus, mais en plus à une frange de population qui ne se tient informée que par ce biais, que selon l’angularité de l’actualité, telle qu’elle est montée, décryptée, même si le deuxième accès à l’actualité reste encore les quotidiens, non pas nationaux, mais régionaux (qui sont eux-mêmes liés à des intérêts économico-politiques importants). La réception des informations, comme on le sait, n’est pas active, ne peut être rectifiée, discutée en temps réel face à l’agora des téléspectateurs, elle est passive.

Dès lors, et pour faire court, l’influence que met en avant Bayrou est réelle, mais il faut la préciser : elle s’exerce sur une large population, dont une grande partie n’est pas forcément adepte de médias alternatifs comme Internet, notamment les blogs de décryptage de l’actualité. La télévision est en ce sens un prisme non pas d’interprétation, mais de connaissance de la réalité, qui n’est pas forcémennt remis en question dans la particularité de chaque nouvelle, même si, d’une manière générale, il peut y avoir une méfiance vis-à-vis de ce qu’elle énonce.

De l’autre, les blogs, ceux par exemple de Loïc Lemeur ou de Maître Eolas ou de Tristan Mendès-France, pour parler de ceux que l’on dit influents, ne s’adressent pas à un large public, même s’il peut être dit qu’ils ont une forte audience. En effet, même si un blog cumule quelques dizaines de milliers de visiteurs uniques par jour, il est loin des quelques millions de télespectateurs qui suivent tous les soirs les actualités. Ces blogs, de même, au sujet leur existence, hormis celui certainement de Le Meur [et sa surmédiatisation dans les mass-médias], ont une faible publicité, au sens où malgré la médiatisation croissante de leur existence, comme sur Europe 1, Canal + ou bien Direct 8, ils ne sont pas présentés comme visibles pour le grand public.

Leur existence pour un internaute dépend d’une relation causale de liens qui l’y amènent : en effet, leur présence n’est ni géographiquementt déterminée [et ici je rappelle que la dimension Internet n’est pas un espace, mais une dimension sans distance et sans topographie] ni techno-déterminée comme publiquement exposée (à la différence de TF1 ou France 2 qui sont les premières chaînes affichées par la télécommande de la télévision). Les internautes qui s’y rendent font plutôt partie d’une frange supérieure de la population, et il serait possible de faire une étude des classes socio-professionnelles (CSP) pour se rendre compte de cette origine.

De plus, cet accès n’étant pas exclusif, et témoignant d’une démarche volontaire, ils sont ouverts sur d’autres moyens d’informations, que cela soit à travers les mass media, ou encore dans un inter-croisement de blogs qu’ils lisent (ceci étant facilité par les syndications RSS). Dès lors, comment comprendre leur influence ? Est-elle réelle, ou bien serait-elle d’un autre type que ce qu’on voit dans les médias traditionnels ?

L’influence du blog n’est pas celle de la détermination du réel, mais de la constitution d’un réseau d’affinités interventionnelles par rapport à la réalité (société, culture, économie), affinités interventionnelles qui, impliquant l’internaute, ne le laissent pas passif, mais lui permettent aussi - et ceci par la logiques des commentaires - d’intervenir, et de s’exposer comme puissance interventionnelle productrice de sens, de dynamique communicationnelle.

De ce fait, s’il est évident qu’on ne peut suivre Loïc Le Meur quand il dit que les blogs ne sont pas des lieux journalistiques, cependant, celui-ci établissant la quasi-opposition entre information et opinion, il faut souligner qu’une opinion informe, et que si la transmission informationnellle du blogueur n’est pas du même ordre que celle des mass media traditionnels, en tant qu’elle établit d’abord une forme d’affinité spéculative (au sens de l’optique), une affinité de prisme quant au rapport au réel, cependant elle informe, transmet de l’affect, une vision subjective, qui certes ne prétend pas toujours à l’objectivité de prime abord.

De ce fait, non seulement la blogo-influence est relative, mais elle constitue ce que l’on pourrait définir, selon les termes d’Aristote, comme une forme de philia relationnelle qui prévaut sur ce que serait une agora politique. C’est d’abord le lien d’amitié qui va être mis en avant, avec ses dérives et ses utopies, plutôt que le lien de raison. Et c’est par ce biais-là qu’on peut, entre autres, relire l’affaire qui vient de déchaîner la blogosphère en cette fin septembre, affaire opposant Laurent Gloagen (embruns) à Natacha et Sacha Quester-Séméon Mémoire-vive. Cette affaire s’est établie sur un rapport affectif, où chacun a été sommé, ou s’est senti le devoir de prendre parti pour l’un ou l’autre, sans voir tout d’abord et avant tout que, même s’il pouvait y avoir une forme de maladresse de Mémoire-vive selon Laurent Gloagen, reste que Mémoire-vive a justement refusé de s’exprimer dans la polémique, et que la forme d’attaque, voire, pour certains, de lynchage, entrepris vis-à-vis des deux partis ne reposait que sur de l’affect, et non sur une réflexion objective.

Ainsi, comment considérer les blogueurs ? Leur présence dans Wikipédia se justifie-t-elle ? Au lieu d’être véritablement des personnes publiques, dont on pourrait dire qu’elles ont une forme de pouvoir, ne devrait-on pas les considérer comme des personnes privées, qui ne font que communiquer à un groupe d’amis leurs opinions, et dès lors voir dans leurs prétentions non pas une logique blogo-influente, mais plutôt gogo-influente [comme il y a du gogo-dancing], au sens où une telle prétention ne serait que gesticulation d’ego ?

A chacun de méditer, et de voir la différence qui peu à peu se creuse entre d’un côté des blogs privés d’individus qui forment des microsphères, et de l’autre, la naissance de blogs collectifs, véritables plates-formes de citoyenneté critique, à fort potentiel performatif sur le Net [récupération des articles par yahoo-actu ou google-news], établies sur la critique, et la recherche d’un consensus communicationnel à partir d’une réflexion rationnelle sur l’objectivité informationnelle, ou encore des réseaux de blogs politiques organisés, comme le tente l’UMP, blogs organisés qui peuvent bénéficier d’une porosité avec les mass media, de coups de projecteurs en direction d’une large audience beaucoup plus importants que tout blog individuel.


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77 réactions à cet article    


  • (---.---.43.196) 27 septembre 2006 23:18

    Cela veut dire quoi en clair ?


  • FredLeBorgne (---.---.90.11) 27 septembre 2006 13:03

    Pas mieux !


    • (---.---.18.195) 27 septembre 2006 13:29

      J’ai vu la vidéo de Natacha pour l’affaire opposant Laurent Gloagen (embruns) à Natacha et Sacha Quester-Séméon Mémoire-vive.

      Il n’y avait rien de bien grave la-dedans, la vidéo était plutôt sympa, mais Laurent l’a monté en épingle soit pour faire du Buzz sur lui, soit parcequ’il était jaloux de Loic, soit parcequ’il est devenu hyper-fier de lui. Je ne sais pas trop. Qu’en pensez vous ?


      • (---.---.162.15) 27 septembre 2006 14:17

        Une fois de plus, il y a une cristallisation injustifiée sur les blogs. Pourtant, souvenez-vous la campagne sur le référendum de la Constitution européenne. Les deux ferments les plus importants ne furent pas des blogs, mais des sites personnels, ceux d’Etienne Chouard et de Thibaud de la Hosseraye.

        Am.


        • panama (---.---.198.59) 27 septembre 2006 14:22

          Il y a une différence entre notoriété et influence.

          Un post de Me Eolas a très certainement fortement influencé la décision d’un de nos ministres au sujet d’un certain proviseur. Mais qui connait Me Eolas en dehors de la petite blogosphère française ?

          Et notre ami LLM, très fort en autopromotion (audience importante - encore que, des logs ça se manipule -, effet cafétéria, etc.) n’écrit pas grand’chose d’intéressant sur son blog : il se contente de reprendre ce qui se dit à droite et à gauche (merci Point BLog), et quand il s’essaye à l’analyse, il écrit de telles banalités que l’on en vient à douter du concept même de média citoyen. N’est pas journaliste qui veut, c’est un métier.

          La surmédiatisation du blog et son appropriation par les media me semblent vouées à un rapide oubli.

          Car pour tenir dans la durée, il faut du contenu. L’internaute n’est pas un téléspectateur, c’est là toute la différence : la passivité face à l’information n’existe pas sur internet.


          • Bloggy Bag (---.---.152.115) 27 septembre 2006 14:31

            La porosité avec les médias traditionnelles et la blogosphère existe bel et bien, au moins pour certains médias qui ont organisé leur propre espace d’échange sur le net.

            Cet espace n’est pas seulement destiné à recueillir les réactions, il sert aussi à remonter l’information ; le journaliste n’est plus limité à son analyse pour comprendre ce que les français pensent ou pas, il en a un retour direct sur un échantillon régulier.

            On a une illustration directe de cela avec la campagne présidentielle actuelle. Nous sommes parti au début de l’année, sur une campagne médiatique à 2 candidats. Cette bipolarisation semble avoir fortement énervé nombre d’internautes qui ont exprimé leur agacement sur les sites de différents médias, ce qui a entraîné une profonde modification des échanges entre le printemps et aujourd’hui. A retardement, cette modification est perceptible aujourd’hui sur certains journaux qui se montrent nettement plus « pluralistes », même s’ils n’ont pas fait leur mea culpa.


            • Philippe Boisnard Philippe Boisnard 27 septembre 2006 14:44

              Vos commentaires sont pertinents : @ panama > oui tout à fait, j’ai d’ailleurs fait partie à l’époque des premiers à communiquer dessus, au sens où je venais de créer mon blog (abandonné à cause de la plate-forme) et que je viens de reprendre (cette fois-ci à partir de wordpress smiley ) : vous y trouvez l’article en question sur Derobien et la question de l’influence. Ce n’est pas tant Maître Eolas seul qui a justifié la décision, mais ce qu’on appelle le Buzz militant qui, avec l’injonction et la verve de Me Eolas, a amené cette possibilité : democracy et dès demain, l’adresse sera ici democracy

              Ce cas est celui de l’inter-relation communicationnelle et performative non pas d’une communauté, mais d’un ensemble d’individus qui conjuguant (parfois alors qu’ils sont opposés) inconsciemment ou consciemment leurs efforts, ont réussi à déborder le cadre de la seule dimension blogosphérique et même pour certain micro-blogosphérique.

              @ AB >je pense que la théorie des sphères est en effet à poursuivre, à approfondir, je n’en ai pas fini, le blog democracy porte sur la question de la « ddémocratie médiatique », terme sur lequel je travaille depuis maintenant plus de 10 ans en philosophie politique, et que je tente maintenant de réfléchir empiriquement et pragmatiquement.

              @xxx.x22.18.195 > tiens un anonyme qui me pose cette question. Tout simplement : je trouve fort dommage, que aussi bien Laurent Gloaguen que Natacha QS ait à souffrir dans une telle polémique, alors que l’un et l’autre, ont une réelle pertinence dans ce qu’ils font : leur(s) blogs en témoignent. J’espère, comme cela a été dit dans un commentaire du dernier poste de Laurent, que tout cela un jour se terminera autour d’un pot, car qui plus est, aimant beaucoup Natacha, je crois que son silence [elle n’a jamais répondu dans les commentaires depuis le début de la polémique] est aussi celui d’une réelle douleur, au vue de tout ce qu’elle défend avec ardeur et enthousiasme. smiley


              • Panama (---.---.198.59) 27 septembre 2006 14:58

                Tout à fait Philippe, vous avez raison : c’est le buzz qui a fait fléchir notre cher ministre. Ou, si vous voulez, l’opinion publique d’une certaine catégorie de citoyens (les internautes bloggeurs) reconnus comme leaders d’opinion. De Robien a pris peur, c’est tout. Peur de passer pour un réactionnaire, un insensible, un incompétent, un homophobe. Il DEVAIT faire évoluer sa décision. Il n’a pas eu le choix, ou le courage de résister, c’est selon...

                Il faut dire que la lettre de Me Eolas était un petit chef d’oeuvre digne du grand Voltaire. Du grand, très grand media citoyen.


              • (---.---.18.195) 27 septembre 2006 15:36

                C’est vrai l’auteur, surtout qu’elle était amusante Natacha sur la vidéo à tourner autour de ces hommes fatigués pour leur arracher quelque chose d’intéressant. Elle a beaucoup de cran. Bon courage Natacha ! Rentre-leur dans le lard !


              • Philippe Boisnard Philippe Boisnard 27 septembre 2006 16:29

                @ Jean Chol POIVRESSELLE > Très très intéressantes perspectives. je rédige un nouvel article pour agoravox, que vous pouvez voir en une de : democracy [le nouveau lien est activé] Ce qui m’intéresse c’ets en effet : 1/ la construction de l’ego et en quel sens contrairementt à une représentation de soi synthétique, apparaît, une représentation de soi fragmenntaire à partir d’internet. On passe de l’Unité-egotique en tant que transcendance face à autrui, au Multi-ego dispersée, comme évitement d’autrui et construction immanente de soi (ce qui n’ets plus du tout la même chose : la quetsion du pouvoir tient de plus en plus dans la dispersion, et de moins en moins dans la polaristaion, de plus en plus dans la fragmentation des plans et des segmenntts relationnels, et de moins en moins dans la maitrise totale du champ unifié relationnel). J’ai vu sur votre site que vous parlez de la mémétique, autant dire que je suis aussi cela de très près.

                @ Demian > En effet, la question de l’egonomadisme est central, se focaliser sur un blog reste dans la logique des anciens pouvoirs, la question de la dispersion et de l’intrusivité de soi, oppose à cela, une logique que Deleuze appelerait de guerrilla. Une transversalité par rapport aux sphères. smiley

                @ parkway > oui, la question de l’interaction entre problème pragmatique et de l’autre dimension www. devient de plus en plus crucial. Cet article D’Arnaud Dumourier sur la blawgosphère ets très intéressant à ce sujet.


              • Jean Chol POIVRESSELLE Jean Chol POIVRESSELLE 27 septembre 2006 15:23

                « L’important n’est pas de savoir comment un homme acquiert des idées, mais comment une idée acquiert des hommes » Aaron Lynch

                Dans un excellent article traduit du Spiegel (Courrier International daté du 31 août au 6 septembre 2006), le philosophe allemand et spécialiste des médias Norbert BOLZ (ouvrage traduit en français : « La communication mondiale ») pointe les avatars de la Toile et de son utilisation ou se mêlent le règne de l’opinion, l’exhibitionnisme, la précipitation et la fin de la Raison.

                Extraits p. 32 :

                « ... Les nouveaux médias offrent un nouveau terrain à l’exhibitionnisme facile. Ils permettent d’afficher une représentation de soi qui va au-delà des limites corporelles et de se construire un moi complètement différent. ... »

                « ... On a (sur la Toile) tout un savoir de profanes qui entre en concurrence avec le savoir des experts. ... »

                Il ne s’agit pas de démocratisation, comme les médias se plaisent à le clamer à propos de, par exemple, Wikipédia la célèbre encyclopédie ou d’autres journaux cybercitoyens ayant pour vocation d’ouvrir leurs portes au « peuple » (agora), mais de regroupement d’opinions (Doxa) qui adoptent et érigent des postures de vérités auto-organisées et inaliénables

                « ... L’expertocratie perd du terrain, de la légitimité. Les gens deviennent de plus en plus des idiotae - comme disait au Moyen Age Nikolaus von Kues [1401-1464, cardinal allemand et grand esprit] -, ils se contentent de leur opinion et n’écoutent pas les lettrés. ... »

                « ... Les nouveaux idiots ne se laissent pas dicter leurs connaissances, leurs intérêts ni leurs passions. Ils s’organisent en un contre-pouvoir étonnant. ... »

                Ces quelques lignes pourraient peut-être faire avancer le débat ?


                • parkway (---.---.18.161) 27 septembre 2006 15:33

                  Voilà Demian qui parle comme tout le monde !

                  ah ! ben !ça alors, !

                  J’ai eu une expérience intéressante récemment. J’ai rencontré un (gros)exploitant agricole qui n’était jamais allé sur un blog. je lui ai parlé de ma petite expérience d’inculte et je lui ai sorti mes ’connaissances’ sur son copain MONTSANTO et les déboires corrrespondants en Argentine.

                  J’ai « dû » lui donner l’adresse d’Agoravox à sa demande.

                  Quand les gens sont directements intérressés, ils cherchent à se renseigner. C’est ce qui s’est passé pour le TCE.

                  De plus en plus d’« ignorants des blogs » vont venir voir ce qui se passe sur le net. Des gens comme moi en font de la pub sans compter...

                  Tant mieux pour l’Info.

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