C’est un vaste mensonge, il n’y a pas un seul mot de vrai là-dedans !
... cette phrase, c'est le commentaire plutôt tonitruant du prix Pulitzer Seymour Hersh à propos du raid des Navy Seals sur la villa supposée appartenir à Ben Laden, à Abbottabad. Il n'y a pas journaliste plus catégorique que lui. Or c'est aussi le plus respecté depuis qu'il a révélé dans les journaux la terrible histoire du massacre de My Lai, qui a bel et bien été un tournant dans la guerre du Viet-Nam et écrit un ouvrage démantibulant la légende "romantique" de JF Kennedy, perçu par Hersh comme un véritable obsédé sexuel, ce dont je vous ai fait part ici-même en février 2012. L'homme est unanimement respecté et son interview choc du Gardian de ce week-end, c'est sûr, va laisser des traces. Dans les médias mainstream, qu'il accuse ouvertement de collusion avec les mensonges de l'administration Obama (dans le genre on a ici un must !) mais aussi avec les sites de journalisme citoyen, ayant eux aussi bridé les enquêtes sur le sujet. Un peu avant l'été, j'ai en effet reproposé une longue enquête fouillée sur le sujet, axée sur le cas de français qui avaient réussi à aboutir à Abbottabad. Comme Mohamed Merah qui est s'y était aussi rendu. Elle avait déjà été présentée en mai. Mon enquête portant sur les ramifications du réseau de Ben Laden avec les Philippines, à encore des faits laissés ignorés ou fort peu pris en compte. J'ai proposé deux fois cette série pour essuyer deux refus de parution, alors qu'on y trouve des éléments fort troublants qui concluent aux mêmes choses que ce vient de dire le journaliste le plus respecté aux USA. Non, Hersh a raison, comme je l'ai toujours clamé ici : cette histoire n'a jamais tenu debout, et elle ne tiendra jamais debout, même si Hollywood s'en mêle, comme cela a été le cas avec Zero Dark Thirty, ce monument de bêtise, et les dires d'une presse américaine qui a gobé tout ce que lui a dicté la Maison Blanche.
Mon enquête compte neuf volets et démarre par une question simple ; des français auraient-ils pu aider à capturer Ben Laden quatre mois avant sa soi-disante capture ? Ou plus exactement, Ben Laden était-il à Abbottabad ? Je reviens tout d'abord dans l'épisode sur le parcours oublié du terroriste Umar Patek, que les deux français souhaitaient rencontré, un épisode totalement oublié de la saga Ben Laden, mais aussi sur les camps d'entraînement en plein désert américain de troupes spéciales parmi lesquelles on a trouvé à un moment de futurs terroristes du réseau Al-Qaida, équivalent à des "stay behind". L'héroïne et son trafic fait partie du jeu, bien entendu, comme les avions de "renditions" évoluant vers la thaïlande (Episode 1).
Umar Patrek nous emmène ensuite à Bangkok, en Thaîlande, visiter une de ces fameuses prisons de "rendition", puis vers le trafic d'armes tournant autour de sa personne, dont les passage obligés sont la Thaïlande et le Pakistan, et où l'on croise un certain Viktor Bout, alors tout ce qu'il y a d'un trafiquant d'armes ravitaillant le terroriste Abou Sayyaf, un Viktor Bout bien connu des lecteurs d'Agoravox. Des prisons déportées dans d'autres pays on passe à la gangrène de la corruption de la CIA, et de son comportement vis à vis des prisonniers torturés ou des cas de décés sous la torture, celle ci complaisamment étalée dans le film hollywoodien sur le sujet. Drogue et trafics d'armes sont les composantes essentielles, donc, du réseau appelé Al-Qaida (Episode 2)
Il n'y a pas qu'eux qui meurent, il y aussi un drôle de personnage, Khattiya Sawasdipol, surnommé "le Commandant Rouge", un commandant de l'armée thaîlandaise, visiblement supprimé par la CIA pour en avoir trop su sur la manipulation des mouvements islamistes régionaux par cette même CIA. Des interrogateurs de terroristes se poseront même la question de savoir ce qu'ils savaient exactement, beaucoup d'entre eux alimentant une légende en avouant sous la torture du programme SERE, ce que, finalement on leur dictait. On y découvre ce qui vient à nouveau d'être redécouvert récemment, à savoir les fameux petits boîtiers qui guident les Predator, et dont le Pentagone ne veut pas divulguer trop de renseignements (Episode 3).
On revient à nouveau en Thaîlande, avec l'ineffable Patek, le leader d'Al-Qaida qui aura été le moibs recherché en définitive (de là à dire qu'il informait la CIA il n'y a pas loin) dont le rôle a été trop minimisé dans la saga Ben Laden, pour tomber sur beau-frère de ce dernier, Mohammed Jammal Khalifa, un intriguant qui se fera aussi occire par un commando vraisemblabement envoyé par la CIA, alors qu'il avait beaucoup travaillé avec elle. On y croisera aussi Ramsi Yousef, un des artificiers en chef d'Al-Qaida qui formera un bon nombre de terroristes indonésiens : de quoi préparer un "New Pearl Harbour" indonésien, ou d'autres attentats tel celui de Mumbaï, dans lequel la CIA a pris une part importante en présentant les choses comme étant du seul terrorisme islamiste (Episode 4).
C'est alors qu'on rejoint Umar Patek et son correspondant principal à Abbottabad. Ce n'est pas Ben Laden, mais un petit employé des postes, Tahir Shehzad, qui est en fait sur place l'âme du réseau Al-Qaida : on est fort éloigné du mythe que vient de pourfendre Hersh. Ce postier est le personnage clé que j'ai découvert lors de cette enquête. C'est lui que venait rencontrer Patek, à Abbottabad, lesté d'un million de dollars en billets sur lui, et non un hypothétique Ben Laden. C'est beaucoup plus trivial et ça n'a rien d'Hollywoodien ! L'homme mène au réseau, qui lui-même rejoint les Philippines, mais aussi, et c'est une autre découverte de taille, à l'auteur de l'attentat d'Oklahoma, Timothy McVeigh, et surtout son ami suprémaciste Terry Nichols qui était en lien effectivement avec... Ramsi Yousef, ce qui visiblement a échappé à pas mal de monde. Sous cette vision, les attentats du 11 septembre prennent un autre aspect, par la même occasion. La rencontre Patek-Nichols, laissée pour compte jusqu'iic, est un des éléments importants de ce lourd dossier. On a trop minimisé les aveux d'Edwin Angeles, qui était le commandant en second du groupe militant Abu Sayyaf, c'est évident ! (Episode 5).
L'épisode suivant est 'occasion de démonter encore un peu plus le mythe d'Abbottabad, et des pseudos journalistes qui lui ont tissé sa légende, dont Peter Bergen, notamment. Le mythe de Ben Laden, mais pas celui d'un réseau passant par l'homme a la chaussure explosive qui avait des liens étroits avec une cellule terroriste française sur laquelle je reviens également. Un réseau qui ramène à nouveau à Umar Patek, quel hasard, désireux alors de rejoindre le Pakistan... et Abbottabad, et un réseau qui ramène aussi aux attentats sanglants de type Mumbaï, qui a été dirigé, on le sait des USA. Nos deux français venus d'Orléans tombent alors dans une saga qui perdure, puisqu'ils se retrouvent 4 mois avant le décès supposé de Ben Laden dans la ville où il sera dit qu'il habitait , toujours accompagnés du fameux postier, qui va même les chercher lui-même à Lahore (Episode 6).
Le septième volet est l'occasion de faire une pause hollywoodienne et de voir comment les scénaristes d'Hollywood vont résoudre à leur façon le cas de Ben Laden, en suivant les directives dictées à la lettre près du Pentagone (et la CIA), ce que dénonce aujourd'hui avec véhémence Hersh. Les journalistes se sont tous engouffrés dans le film de pure propagande sans en décortiquer les erreurs manifestes et les tentatives de coller ensemble des événements épars pour lui donner la crédibilité factice nécessaire, alors que ce n'est qu'un film de pur propangande dont le scénariste principal est bien la CIA (Episode 7).
Avec l'épisode suivant, c'est la France que l'on aborde, avec le cas d'Hakim Benladghem et de son arsenal, repéré en même temps que Merah et qui se fera lui abattre par la police belge en tentant de fuir. à la frontière du pays. Un terroriste en forme de stay behind en devenir qui correspondait avec le "fameux" groupe de Toulouse, celui tournant autour du gourou d'Artigat, et sa filière Syrienne, qui continue aujourd'hui d'envoyer des jeunes au Jihad, grâce à des sites internet dont on vient seulement de comprendre la faculté de nuisance, tel celui de Malika El Aroud, et Moez Garsallaoui, comme celle également de Saïd Arif, qui s'est fait la belle depuis, le tout lié à une filière belge bien connue que le juge Bruguière avait bien cernée. Bruguière avait en effet écrit ceci, qui condamnait le régime de G.W.Bush : "les faucons de Washington et plus précisément Dick Cheney et Paul WolfoWitz, avec leur doctrine de « guerre globale contre le terrorisme », ont donné une occasion inespérée à Al-Qaida de se remobiliser contre l'Occident. Cette folle stratégie politique que rien ne justifiait ni le combat contre Al-Qaida, ni le prétendu programme nucléaire secret de Saddam Hussein, a alimenté la propagande d'Al-Qaida contre les États-Unis et leurs alliés. Une situation d'autant plus opportune pour les réseaux islamistes radicaux que la riposte occidentale en Afghanistan après le 11 septembre 2001 avait réduit le sanctuaire afghan et porté des coups sévères à l'organisation Al-Qaida." Exactement aussi ce que pense Hersh ! (Episode 8) .
Enfin, le volet suivant est consacré aux jeunes écervelés ambrigadés venus de France et partis se battre au Pakistan, avec comme réceptionniste Moez Garsallaoui, le mari de la veuve noire Malika El Aroud, dont le visage masqué à plusieurs reprises en prétoire, sans raison aucune, sera bien expliqué un jour j'espère (ses multiple visages dira-t-on plutôt). C'est là aussi qu'apparaît Mohamed Merah, qui s'est rendu à Abbattobad (?), le pouvoir politique français d'alors s'étant visiblement entiché de l'idée de fourrer son nez dans la saga, via un Squarcini fort intéressé visiblement par toute la région. Parmi eux les orléanais Zohaib Afzal et Sharaf Din (de leurs vrais noms Charaf-Din Aberouz, et Zohab Ifzal), arrêtés alors qu'ils souhaitaient rencontrer Umar Patek, qui lui—même souhaitait rencontrer Ben Laden... un homme que les services secrets français eux aussi ont vainement traqué, alors qu'ils auraient pu s'en saisir en 2001 (Episode 9).
Aux dernières nouvelles, le procureur Benjamin Chambre avait réclamé à leur procés tenu ces dernières semaines de deux à huit ans d'emprisonnement à leur encontre. Le jugement est attendu de ces jihadistes "au profil de Pieds Nickelés" (*) ce lundi 30 septembre 2013... entraînés par un gourou qui voyait le Jihad "comme un hobby" ! comme quoi ce que j'avais écrit ici en mai avait un peu d'avance, c'est tout. A-t-on empêché ici la parution en raison du procès en cours, je vous laisse juger, comme je vous laisse apprécier le jugement sans appel de Seymour Hersh, à la lueur de ma longue traque. J'ai écris ici que la fin de Ben Laden, ce n'est qu'un mensonge de plus (d'Obama) ajouté à une longue série de mensonges (de G.W.Bush) : Hersh dit aujourd'hui exactement la même chose.
Nota : je vous conseille d'imprimer les 9 PDFs fournis, pour pouvoir les lire aisément lors de l'avancée du texte ci-dessus. Chaque épisode est en effet simplement résumé : en les laissant dans votre navigateur, pour la lecture, vous gardez les liens que j'ai pu y disposer.
(*) dans leur parcours, cet épisode digne de James Bond : pour se faire remarquer à leur arrivée au Pakistan, ils avaient reçu ceci comme consigne : "ils devaient porter un jean, se rendre à l'arrêt de bus de la station Chowk, et attendre, une bouteille d'eau dans la main gauche. Un contact devait les aborder selon un code défini à l'avance". Mohamed Niaz Abdul Raseed, leur gourou incitateur avait trop regardé les films Hollywoodiens, à l'évidence !
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