CANNABIS : D’un trafic à l’autre
Le débat artificiel sur la réglementation de la consommation du cannabis est tombé comme un cheveu dans la soupe la semaine dernière.
C’est le maire d’une commune parisienne qui introduit la question tout en y associant, pour attirer l’attention sur son impuissance, l’intervention des casques bleus sur sa commune.
Aussitôt, un ancien ministre de l’Intérieur, dont on avait oublié le passage à ce ministère vient se rappeler à nous.
« Non, mais » devait-il penser, « Urvoas, Rebsamen, Valls, ça suffit, et moi alors ».
Et aussitôt nous voilà embarqués dans la description d’une régie du cannabis façon Maroc (1) du temps du protectorat, avec en prime, la disparition des infractions liées au trafic actuel.
Je voyais déjà nos agriculteurs se convertir à cette culture si lucrative. Et bientôt le commerce équitable s’interposait pour assurer la situation économique des producteurs des pays en voie de développement, avec en prime quelques niches pour des commerçants intelligents.
Au passage l’État touchait des taxes et tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Heureusement, j’ai eu le plaisir d’entendre sur France 5, le secrétaire général du syndicat Alliance, Monsieur Delage, ramener tout ce petit monde sur terre en des termes assez fermes.
N’en déplaise aux utilisateurs du chichon, la fin de l’interdit officiel du cannabis sera un signal adressé à la jeunesse. J’en suis désolé, mais nos “cannabinophiles” nationaux seront encore quelques temps obligés d’aller se fournir en douce de leur produit préféré.
Leur confort intellectuel passera après l’intérêt des mômes. Les commodités pour se fournir ne seront pas prioritaires.
Ils argumentent en avançant que les produits clandestins contiennent un peu n’importe quoi. C’est vrai, mais je ne pense pas que le cannabis soit un produit de première nécessité. Ils le placent à la hauteur de l’alcool. Ils ont probablement raison, mais ce n’est pas une raison d’en rajouter à ce fléau national.
“Nous ne maîtrisons pas le trafic dans les banlieues. Il faut faire quelque chose” nous affirme-t-on.
Bien sûr, mais de là à admettre que la solution est de baisser les bras, il y a quand même de la marge.
Ces trafics génèrent une violence incroyable, des guerres sur des territoires et on nous avance que les lieux de deal, les cages d’escaliers se revendent des milliers d’euros comme de simples fonds de commerce. Ce trafic tire avec lui l’arrivée d’armes de guerre sur le territoire.
Je crois bien que nous rêvons tout éveillé. Et pourquoi pas une amnistie pour remettre les compteurs à zéro tant qu’on y est.
Ainsi la réglementation du cannabis conduirait à la fin des trafics et ramènerait la paix dans des banlieues agitées. Ignorance !
Dés la légalisation, le trafic du cannabis se convertira en trafic de cocaïne et, mesdames et messieurs, c’est le crack qui se substituera sur le champs au chanvre. Allez voir un peu ce que donne le crack aux Antilles pour comprendre.
Ce ne sont plus des élèves sommeillant qui hanteront les pourtours des établissement scolaires, mais des zombies.
Les filières du trafic de cocaïne existent. Elles sont en place prêtent à répondre à la demande nouvelle.
Les trafiquants de cocaïne sud-américains utilisent déjà le chemin de l’Afrique pour toucher les populations européennes. La clientèle est là, elle aussi.
Ainsi, demain, privés de leur source de revenu, les revendeurs retourneraient en formation professionnelle, chercheraient du travail pour s’intégrer dans notre belle société, nous laissent entendre les partisans de la réglementation du commerce du cannabis. Ils vont enfiler le bleu de chauffe, chausser les chaussures de sécurité et le casque pour aller combler le manque de main d’oeuvre dans le bâtiment ! suivre des cours de cuisine pour intégrer les métiers de l’hôtellerie !
Laissons-les rêver !
Je suis désolé de leur prédire qu’ils n’intégreront pas des filières professionnelles, mais qu’ils vont simplement ajuster leurs activités et il est probable que le remède soit pire que le mal.
Nous sommes en échec dans ce domaine. Quelle en est la cause ?
La lutte contre les trafiquants est inefficace. La voilà la raison.
Nous sommes à l’heure où l’intérêt général devra primer sur l’intérêt particulier, nous avons atteint le seuil où des lois exceptionnelles doivent s’attaquer à des situations exceptionnelles.
Qui aura le courage de le dire, qui prendra le risque de proposer ces textes ?
Le maire de Sevrant l’a pressenti, lui.
Mais c’est un autre sujet.
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