Casquer de gré ou de force pour la croisade climatique
L’année 2015 promet d’être celle du barnum climatique que François Hollande et la mère de ses enfants se disposent à mettre fastueusement en scène. Leur gouvernement, dont l’échec est patent à peu près sur tout, au plan socio économique, joue manifestement sur ce coup médiatique le sauvetage de son désastreux bilan. Avoir d’ores et déjà poussé sur ce tapis vert diplomatique l’extravagante transition énergétique, dont Allemands et Espagnols ne savent plus comment se sortir, donne une idée de la dispendieuse démagogie qui va servir à acheter une campagne électorale.
La presse se fait déjà l’écho du prix que les intéressés n’hésiteront pas à payer la louange des pompiers de la planète, reconnaissants, sur le compte de générations déjà nées : l’instauration d’un prix fiscal durablement élevé du carbone, par exemple, ou la création d’un impôt sur les émissions de CO2, deux dispositions qu’une activité économique nationale déjà flamboyante ne manquera pas d’apprécier.
Mais le trophée sur lequel nos calculateurs de gouvernants comptent le plus c’est la création d’un fond vert international de 100 milliards de dollars annuels (!), enjointe par le démiurge Hulot. Ce fond serait destiné à financer la lutte des pays du Sud contre le réchauffement, dont chacun sait qu’elle est la priorité existentielle de ces pays, bien avant l’éradication de la famine et des pandémies, bien avant tout programme d’adduction d’eau.
Une taxe sur des transactions financières universellement fliquées pourvoira largement à ce fond, foi d’un président jouissant de la notoire autorité sur ses pairs de l’OCDE, que chacun a pu observer !
L’heure est grave. Une grande lucidité doit s’emparer de la conscience collective, avant qu’il ne soit trop tard : lucidité sur la réalité du péril allégué, sur sa relativisation à d’autres calamités présentes ou passées de même ampleur, mais surtout lucidité sur la hiérarchie qu’il convient d’établir entre ces périls, dont certains parfaitement avérés menacent déjà la subsistance de plus d’une communauté humaine.
C’est pourquoi le présent article a l’ambition de servir de déclencheur, de produit d’appel incitant d’autres contributions à converger en nombre vers Agoravox, jusqu’à cette « conference of the parties 21 » de décembre prochain. Parce qu’Agoravox figure parmi les tribunes les plus allergiques à la censure, elle est l’une des rares à mériter que les Français ayant quelque chose à dire de pertinent, de spécialisé ou d’expert, sur un sujet aussi essentiel, y truste le débat national auquel leurs compatriotes aspirent en vain : un débat expurgé de la police d’une bienséance et d’une neutralité au bon dos desquelles la pensée unique et le politiquement correct savent trop ce qu’elles doivent. On suggère donc aux prochains contributeurs de faire précéder de la mention COP21 le titre de leurs articles, afin d’indiquer aux lecteurs du forum la lignée du débat climatique, dans laquelle s’inscrivent ces articles.
Ainsi, l’écho d’une vigilance citoyenne à ne surtout pas négliger pourra-t-il peut-être parvenir aux oreilles de nos plénipotentiaires, leur signifiant qu’un certaine France est déterminée à ne pas les laisser faire n’importe quoi, leur donnant même le sentiment qu’ils sont quelque part tenus en respect par un nombre conséquent d’enfants de leur république.
J’amorcerai donc un tel débat par la lettre ci-après que j’aurais pu adresser à Étienne Klein, s’il avait répondu à une interpellation consécutive à la longue conférence que le lecteur peut suivre au lien http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/le-negatif-est-il-le-ferment-du-48216
Je recommande néanmoins à ce dernier de diffuser largement cette brillante prestation du physicien du CEA, philosophe des sciences, en particulier dans les établissements scolaires et universitaires, même si l’intéressé n’est pas tendre avec le climato scepticisme.
Monsieur,
Peut-être me ferez-vous la faveur de convenir que, parmi les frustes climato sceptiques, se trouvent des gens dont la construction des points de vue procède d’un entendement seulement borné par les limites de compétences le plus souvent inférieures aux vôtres. Cette quête particulière de la qualité d’homme libre, que vous célébrez à juste titre, consiste pour ma part à tenter de répondre sobrement aux cinq questions ci-après, cinq réponses à mon sens largement suffisantes à se forger une intime conviction sur le bien fondé de la mobilisation universelle, appelée contre le péril allégué.
Bien entendu, pour que ces réponses binaires soient légitimement opposables, le processus qui les amène doit être le plus rationnel et le plus sincère possibles. Toutefois, la loyauté commande de préciser que je ne saurais accorder à toutes la même valeur, que les réponses apportées aux questions 1 à 4 n’ont pour rôle que d’évaluer le prix de l’enjeu social identifié à une question 5 dont la réponse emporte in fine la décision d’ensemble. Pour faire simple, en considération des réponses 1 à 4, la question est de savoir si l’engagement socio économique total de la communauté humaine à combattre un hypothétique réchauffement climatique vaut pour elle la chandelle ?
Force est de reconnaître que le matériau le plus convainquant, ayant alimenté une telle démarche, provient bien plus des critiques et hypothèses d’un Duran, d’un Courtillot, d’un Rittaud, d’un Galam, d’un Svensmark (expérience CLOUD), d’un Whitehouse, d’un Lindzen ou d’un Beslu que de la littérature fleuve du GIEC, dont les innombrables déclinaisons de presse tiennent davantage de l’incantation que de la démonstration, quand elles ne manipulent pas au quotidien les faits climatiques et météorologiques, présents et passés.
Bref, entre la science de la spéculation numérique, gavée de données fragiles et prodigue de conclusions hasardeuses, rarement vérifiées dans les faits, entre cette science là et la science de papa s’en tenant au fait établi, à l’observation concrète, à la modélisation et à la reproductibilité expérimentales de l’hypothèse, mon choix fut rapidement fait ; d’autant plus rapidement fait que la première s’arroge l’exorbitante habilitation de prescrire le savoir être des sociétés présente et future, comme jamais par le passé dans l’Histoire des hommes.
1/ Est-on scientifiquement en mesure de garantir que la récente phase d’augmentation (modeste) de la température moyenne terrestre (A) – si tant est que le protocole de la mesure d’une telle grandeur soit recevable et que ce critère physique ait un sens scientifiquement exploitable comme, par exemple, l’angle de précession – est due au seul effet de serre ? Sachant que certaines études n’hésitent plus à mettre en cause la portée même de ce principe…
2/ A-t-on quantifié de façon suffisamment précise l’influence de l’effet de serre sur cette température moyenne, de façon à disqualifier incontestablement l’influence du soleil et à démontrer que le processus de glaciation amorcé depuis 10000 à 20000 ans sera durablement contrebalancée ?
3/ Si oui aux deux question précédentes, la science est-elle aujourd’hui parvenue à démontrer indubitablement que le phénomène en question ne souffre la limitation d’aucun effet de seuil ?
4/ Si oui encore, la science est-elle aujourd’hui parvenue à démontrer indubitablement que l’emballement redouté de l’effet de serre est essentiellement dû au gaz carbonique… produit par l’Homme.
5/ (A) Personne ne peut nier que de telles phases se succèdent cycliquement depuis la nuit des temps, parfois même dans des proportions paroxystiques et en présence des hommes. Ce qui m’amène à poser la question induite suivante, certainement la plus importante de toutes, compte tenu de sa nature exclusivement sociétale :
Cet Homme qui a triomphé de tant d’épreuves, lorsqu’il était démuni, doit-il céder à la panique malthusienne, fomentée et entretenue par des ténors médiatico politiques de la pensée unique, se défiant comme jamais des potentialités de la science ?
En d’autres termes, est-il à la hauteur de la souche prétendument évoluée de cet Homme de freiner la course des vaisseaux de l’improbable civilisation technologique – voire de les brûler ! – bientôt assignée à nourrir 9 milliards d’êtres humains, sur un motif aussi fragile ? En décarbonant et en bridant son appétit énergétique à grande échelle, cette souche a-t-elle seulement réuni les présomptions suffisantes et suffisamment solides, la persuadant que le vaste sacrifice collectif obtiendrait le résultat garanti d’avance par ses Cassandre ?
Il va de soi que la réponse négative à une seule des 4 questions préalables suffit à battre en brèche la légitimité d’un quelconque sommet climatique et à justifier l’éradication de l’entropie financière générée dans les comptes nationaux par ses avatars dogmatico politiques.
Toutefois, en l’absence d’une réponse négative préalable, la réponse globalement positive à la question 5 ne serait pas forcément acquise, tant que des estimations sérieuses des préjudices planétaires à redouter, permettant d’apprécier si la neutralisation au moins partielle de leur conséquences reste ou non à la portée du génie techno scientifique humain, ne seraient pas fournies. En somme, vous avez là l’exact antidote à notre grotesque et pervers principe de précaution constitutionnel, antidote auquel nous devons le confort de la civilisation actuelle et la constante progression d’un niveau de vie décent, dans les pays du tiers monde.
Or, eu égard au comportement de cette température moyenne « de référence », depuis 17 ans, une réponse positive à la question 3, portant sur l’effet de seuil, paraît d’ores et déjà bien compromise…
Vous l’aurez donc compris : en l’état actuel des choses, il faudra bien plus que les objurgations enflammées de Ban Ki-moon et de ses patrouilles de hussards diffusant la puissante communication du GIEC (B) dans tous les médias et gouvernements du monde, pour que je consente à laisser mon pays ouvrir une ère aussi aventureuse et aussi périlleuse pour la condition de ma descendance (C). La véhémence de la plupart des discours qui nous y engagent aujourd’hui, suggère davantage celle de Godefroy de Bouillon que celle des avocats de Lavoisier.
(B) …et infiniment plus que celles du prophète Jean Jouzel qui compte sur les renouvelables (exclusivement) pour combattre le réchauffement climatique (http://www.parismatch.com/Actu/Environnement-et-sciences/Jean-Jouzel-Pour-limiter-le-rechauffement-il-y-a-urgence-680398) !
(C) Songez donc : une étude publiée par le journal scientifique Nature (http://www.nature.com/nature/journal/v517/n7533/full/nature14016.html) prétend que pour maintenir un semblant d'équilibre climatique avec un réchauffement limité à 2°C, certains pays devraient renoncer à exploiter une part de leurs réserves d'énergies fossiles !
Cordialement,
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