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Certaines victoires ne donnent pas envie de lever les bras au ciel

Souvent, les personnes prises au piège de la folie judiciaire (c’est mon cas), par manque de recul ne prennent plus la peine de dire calmement ce qui leur arrive (ce n’est pas mon cas). Retour sur la décision récente du tribunal de Luxembourg de rejeter les demandes de poursuites de la BGL (Banque générale de Luxembourg, filiale du groupe Fortis) contre mes livres et films.

Dire d’abord que ces deux procédures qui s’éteignent sont deux parmi vingt-quatre autres qui se poursuivent. Dire ensuite que si ces procédures concernant la BGL s’achèvent à Luxembourg, elles se poursuivent en France. Nos fortunés adversaires - je parle là de la BGL - avaient multiplié par deux les chances de nous abattre et avaient déposé les mêmes plaintes pour les mêmes motifs en France et au Luxembourg. Clearstream fait pareil, mais c’est une autre histoire. Cela participe de leurs tactiques éprouvées de harcèlement.

Il faut remonter à mars 2001 pour arriver aux origines de "l’infraction". Pascal Lorent avec qui j’ai réalisé les deux films sur Clearstream, et moi cherchions une preuve matérielle pour montrer que les archives de Clearstream pouvaient être utiles dans la reconstitution d’itinéraires financiers. Nous savions qu’il était possible à l’aide des microfiches de la firme de retrouver une aiguille fine comme une ligne bancaire dans une botte de foin informatique. Encore fallait-il se retrousser les manches. Ernest Backes, mon premier témoin dans cette enquête, s’en est chargé.

Il avait récupéré entre autres les microfiches de l’année 1991. Le 1er juillet 1991, la BCCI, une banque mafieuse anglo-pakistanaise surnommée la banque du crime et de la corruption, était liquidée suite à une énorme affaire de blanchiment d’argent de la drogue révélée en Floride. Des scellés et des chaînes étaient posées sur toutes les succursales de la BCCI dans le monde. Présente dans une centaine de pays (principalement en Asie), la BCCI, pour des raisons aisément imaginables, avaient basé le siège social de sa maison mère à Luxembourg. Backes est Luxembourgeois. Il savait, pour les avoir observées, que les activités de la BCCI s’étaient poursuivies après la fermeture de la banque et de ses filiales. L’étage d’un hôtel de luxe au cœur de Luxembourg avait été loué à cet effet. Il a retrouvé dans ses microfiches à la date du 8 août 1991 cinquante-sept transactions pour un montant équivalent à 15 millions d’euros. De la BCCI vers la BGL. Autrement dit, alors que les salariés de la BCCI étaient virés, que ses centaines de milliers de clients avaient leurs comptes mis à zéro, des clients anonymes et privilégiés de la BGL allaient récupérer au moins 15 millions d’euros. Voilà notre principale découverte.

Dans notre livre et notre film (1), nous avions indiqué que cette BGL était présidée par l’administrateur des comptes de la famille royale grand ducale qui avait elle-même l’essentiel de ses avoirs dans cette banque. Sans savoir si des liens existaient entre la BCCI et la famille royale luxembourgeoise (la plus riche d’Europe après la famille princière liechtensteinoise). Nous avions trouvé notre aiguille dans la meule de foin : la preuve que les comptes de Clearstream pouvaient servir à reconstituer des itinéraires financiers et être utiles en cas d’enquête fiscale et judiciaire. Il aurait suffi qu’une autorité fiscale ou judiciaire demande qui se cachait derrière les codes bancaires de la BGL.

Backes et un ancien juriste de Clearstream nous avaient assuré, devant témoins, que ces virements entre BGL et BCCI, via Clearstream, étaient illégaux. Terme que nous avons repris dans Révélation$ et dans Les Dissimulateurs. Avant d’écrire, nous avons envoyé des lettres recommandées demandant des explications sur ces virements aux PDG de Clearstream et de la BGL, ainsi qu’à l’administrateur judiciaire anglais de la BCCI. Aucun ne nous a répondu.

Les juristes et avocats de Clearstream et de la BGL ont vite trouvé la faille dans notre démonstration : le virement que nous pointions n’était pas illégal en vertu du droit luxembourgeois. En effet, un tribunal d’arrondissement de Luxembourg avait autorisé le liquidateur anglais à l’effectuer. L’information selon laquelle des clients privilégiés ont bénéficié de 15 millions d’euros (au détriment de centaines de milliers d’autres) n’est pas en cause ici. On nous a attaqué sur le choix du terme illégal.

Des plaintes en diffamation ont été déposées en France et au Luxembourg dès la sortie du livre et du film. Au pénal et au civil.

La BGL a été déboutée en première instance et en appel en France. Elle s’est pourvue en Cassation.

Au Luxembourg, la stratégie a été plus pernicieuse. Une juge d’instruction a été chargée d’instruire ce dossier. Elle y a passé beaucoup de temps, a entendu des dirigeants des trois banques, des policiers, des salariés. Nous n’avons été mis au courant de cette procédure qu’en mai 2006. Nous avons été "inculpés" pour calomnie et diffamation. J’ai été convoqué deux fois à Luxembourg et longuement interrogé. D’abord pour le livre, puis (comme si on n’avait pas pu me convoquer qu’une seule fois) pour le film. Pascal Lorent a été lui aussi mis en examen, ainsi qu’Ernest Backes. Ce dernier, à l’origine de "l’infraction", a assuré qu’il n’était pas responsable de cette information, que nous lui avions extirpé son témoignage. Magnifique dégagement en touche.

Le Parquet de Luxembourg, donc l’Etat luxembourgeois, a voulu correctionnaliser cette affaire. Nous devions passer devant un tribunal où nous risquions une amende de plusieurs dizaines de milliers d’euros pour avoir diffamé la BGL et Fortis (dont le président belge du Conseil d’administration, responsable au final de cette harcelante procédure, est Maurice Lippens).

Ma première réaction a été de ne pas me rendre à ces convocations. Mais les lettres recommandées et les huissiers se sont invités chez moi et chez Pascal à intervalle régulier. Finalement, sur les conseils de mon avocate à Luxembourg, Christel Henon, nous avons choisi de nous battre sur le plan du droit. Des conclusions ont été rédigées, contredites par les parties adverses, re-rédigées, re-contredites. La décision de vendredi dernier (le 19 octobre 2007) portait sur des prescriptions. La juge d’instruction luxembourgeoise a trop laissé dormir son dossier. Notre livre et notre film sont assimilés à des œuvres de journaliste et le droit international nous a finalement protégés. L’instruction aurait dû être plus rapide. La BGL et le Parquet luxembourgeois ont été déboutés. Pascal Lorent, Ernest Backes et moi sommes définitivement blanchis du délit de diffamation sur ces faits précis à Luxembourg.

Tout n’est pas fini pour autant. La BGL vient de gagner en Cassation en France. Et un nouveau procès sera programmé en France en 2008. Sans que jamais, l’information essentielle (ce "cadeau" de 15 millions d’euros à des clients privilégiés) ne soit mis en cause.

Cela devient très difficile et très coûteux d’informer quand des puissances d’argent telles Fortis ou Clearstream sont impliquées. Est-il normal de voir l’appareil judiciaire, au Luxembourg comme en France, se mettre en branle avec célérité, dépenser tant d’énergie, pour satisfaire ces groupes financiers au détriment des journalistes et des citoyens ?

Je voulais prendre le temps d’expliquer pourquoi ma joie est mesurée à l’annonce de cette victoire. Vous dire aussi que si le comité de soutien n’existait pas et si vos dons ne nous avaient pas permis de nous battre judiciairement à Luxembourg et à Paris contre Fortis et surtout Clearstream, nous serions perdants aujourd’hui. Et silencieux.

D.R.

(1) Les Dissimulateurs (produit par factory et diffusé sur Canal+ en mars 2001) et Révélation$ (Les Arènes, mars 2001)

(2) Voir http://lesoutien.blogspot.com/ où plusieurs actions sont proposées.


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34 réactions à cet article    


  • alberto alberto 24 octobre 2007 10:05

    Cher Denis Robert, très bien d’avoir relayer sur AV. cet article qui figure depuis qq. jours votre blog :« La Domination du Monde ».

    La partie est loin d’être terminée, et il y a du monde en face !

    Mais vous j’espère que vous vous sentez moins seul...

    Bien à vous.


    • Isabelle Debergue Isabelle Debergue 24 octobre 2007 22:12

      Bonsoir Monsieur Robert,

      Vous nous avez fourni une excellente illustration de ce qui arrive en ce moment à beaucoup de « petits citoyens » confrontés à des personnes physiques ou morales, publiques ou privées, dotées d’influence et de moyens financiers importants. Vous êtes un auteur connu, et pourtant vous écrivez :

      « Dire d’abord que ces deux procédures qui s’éteignent sont deux parmi vingt-quatre autres qui se poursuivent... »

      « Vous dire aussi que si le comité de soutien n’existait pas et si vos dons ne nous avaient pas permis de nous battre judiciairement (...) nous serions perdants aujourd’hui. Et silencieux. »

      Cette deuxième phrase décrit exactement ce qui arrive dans la grande majorité des cas. Car c’est très rare que le « petit citoyen » puisse disposer d’un comité de soutien, voire même d’un quelconque soutien.

      Vingt-quatre procédures, cela peut paraître beaucoup à première vue. Mais il ne faut pas croire que c’est si différent de ce qui arrive à beaucoup de Français qui se retrouvent seuls face à un rouleau compresseur.

      Juste un exemple : un salarié dont l’employeur ne souhaite plus les services parce qu’il ne pratique pas assez ce que l’on appelle de nos jours « esprit d’entreprise », ou parce qu’il n’a pas le « bon âge », ou tout simplement parce que les chefs ont prévu d’embaucher ou nommer quelqu’un d’autre à sa place.

      Pour éliminer ce salarié, l’employeur pourra même bénéficier, dans le contexte d’un litige prolongé, d’une sorte de « forfait » de la part d’un cabinet d’avocats spécialisé dans la défense des « intérêts des entreprises ».

      D’abord, il peut y avoir un avertissement que l’intéressé trouve injustifié : le salarié comprend qu’il y a danger et, dans ce cas, il est bien obligé de saisir le Conseil de Prud’hommes.

      Ensuite, le salarié fait un arrêt maladie normal, qui pour le salarié « moyen » n’amène aucune conséquence fâcheuse. Mais lui, c’est lui. L’employeur lui envoie un médecin qui conteste l’arrêt maladie, les indemnités côté patronal ne sont pas versées. A terme, l’affaire part forcément au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS).

      Même incident pour un accident de travail que, normalement, l’employeur n’aurait pas contesté, mais là, il le fait. Deuxième affaire pour le TASS.

      Nouvel avertissement, deuxième affaire aux Prud’hommes.

      Et ainsi de suite... Jusqu’à une mise à pied, une convocation pour un entretien préalable de licenciement, etc... Et pourquoi pas des affaires au civil ou au pénal ?

      Entre affaires au fond et référés, la douzaine de dossiers n’est pas si difficile à atteindre. Comment pourra le « petit salarié » pour faire face ? Tout simplement, IL NE PEUT PAS, il n’a pas les moyens de « suivre ».

      Ce n’est qu’un exemple théorique mais, malheureusement, très proche de la pratique. Et il y a aussi des administrés, des usagers des services publics, des agents de ces services... Tout le monde peut y passer, et les cas sont beaucoup plus nombreux que ne le laissent entendre les médias.

      Bon courage !

      Isabelle


    • Isabelle Debergue Isabelle Debergue 24 octobre 2007 22:16

      Pour des propositions de réforme de nos institutions, notamment de la justice, j’ai créé un site :

      http://www.geocities.com/petite_citoyenne

      Mais cet article de Denis Robert me rappelle un aspect du problème que je n’avais pas abordé dans ma demande de formation d’une commission d’enquête parlementaire sur l’apparence d’impartialité de la justice :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=19084


    • ZEN ZEN 24 octobre 2007 10:35

      Bonjours Denis

      Merci de nous tenir informé.Tenez bon !


      • Alpo47 Alpo47 24 octobre 2007 10:48

        @ l’auteur

        Félicitations pour votre courage citoyen et votre persévérance dans votre combat pour l’information et la justice.

        Vous avez toute ma solidarité et vous devez savoir que vous êtes infiniment loin d’être seul.

        La « majorité silencieuse » vous approuve et vous soutient ...


        • Hervé Torchet 24 octobre 2007 10:54

          Bon courage à vous.


          • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 24 octobre 2007 11:24

            Bonjour Mr Robert,

            Vous disposez également de tout mon soutien, quand bien même celui-ci est insignifiant comparé au « mastodonte » que vous avez décidé d’affronter. Les chambres de compensation ne sont en effet pas seulement devenues un outil essentiel au capitalisme globalisé que nous connaissons aujourd’hui, mais aussi à la criminalité organisée qui s’est engouffrée dans l’opportunité unique qui lui était ainsi offerte sur un plateau d’argent. Votre article démontre à quel point vous « dérangez » le système en stigmatisant ses faiblesses. La bataille sera assurément encore longue et rude. Courage.


            • COLRE COLRE 24 octobre 2007 11:28

              À Denis Robert,

              Qque chose m’échappe dans votre kafkaïenne histoire. Pourquoi n’êtes-vous pas devenu LA référence médiatique de l’injustice et du baillonnage de la presse courageuse ? vous m’avez toujours semblé en avoir tous les attributs, alors ? qui m’explique ?

              Je n’ai jamais pu signer la pétition de Daniel Schneiderman pour « arrêt sur image » en souvenir de la façon infâme avec laquelle il vous a traité pendant son émission.


              • alberto alberto 24 octobre 2007 12:59

                @ COLRE : je me suis souvent posé la même question concernant le manque de relais de D.R. dans les médias ! Il pourra bien sûr répondre bien mieux que moi...

                Un peu d’agacement ? sans doute, mais je pense qu’il n’y a pas que ça. A noter qu’il y a plusieurs centaines de journalistes professionnels qui lui ont déclaré publiquement leur soutient.

                Mais, toujours de mon point de vue, : le pot de pus qu’il a mis à jour arrangeait tellement de gens, des petits, mais surtout des gros, de toutes les couleurs politiques, tellement de monde qui en avait croqué qu’une, solidarité des bénéficiaires de l’argent sale c’est organisée pour faire barrage à tout débordement médiatique.

                Comme par ailleurs la Machine luxembougeoiseà cacher l’argent est au service de la planète entière...

                Quoiqu’il en soit, effectivement les « Révélation$ » de D.R. auraient dû, au minimum, faire l’objet d’une demande d’enquête parlementaire : le silence médiatique serait-il donc un aveu ?

                Bien à vous.


              • Erwin Act Erwin Act 24 octobre 2007 16:32

                C’est un restaurant, quelque part à Paris, vers 2001-2002. Un président d’un conseil d’administration d’un grand quotidien, appelons le « Le Matin » est en grande discussion avec des banquiers. Les hommes (et les femmes) discutent du cas d’Yvan klébert.

                Le banquier : « Alors, qu’est-ce qu’on fait de ce type ? ». Le président du conseil d’administration : « Ne vous inquiétez pas, je vais me le faire ce Klébert ».

                Le lendemain, « Le matin », à défaut de mettre en doute les révélations de Klébert, critique dans un brillant article « La manière d’écrire d’Yvan Klébert » ils disent sans trop argumenter, « on aime pas ses manières à ce Klébert ».

                En coulisse, on discute entres rédactions de grands quotidiens internationaux. On se téléphone, on s’émaille, on évoque les procès, la main mise et les petits éditoriaux du « Matin » dans la plupart des canards étrangers. « On va rien faire. voilà ce qu’on va faire. Rien. Que dalle ! ».

                Mon histoire se situe bien avant les sites d’informations en ligne, agoravox ou la télélibre n’avaient pas encore vu le jour. C’était une très très bonne idée, au départ, tous ces sites indépendants. Hélas, un jour, je me suis inquiété. Des anciens rédacteurs en chef « Du Matin » ont décidé d’envahir (polluer) l’internet, de créér à leur tour leur jouet « citoyen » et à nouveau répandre leur pauvres et obsessionants intérêts.

                J’ai envie de dire que je n’aime pas leurs manières. Que personne n’aime leur manière.

                Méfiez-vous de contre facon. Les anciens Du « Matin » débarque sur le net et c’est loin d’etre rue89.

                bises


              • pallas 24 octobre 2007 12:20

                Denis Robert tu t’est bien battu, mais, le systeme est totalement pourri du bas de l’echelle en haut de l’echelle. La corruption dont tu a voulu denoncer n’etait qu’en verité qu’une parmis tant d’autres, la societe entiere est comme une pomme pourri sur un arbre mourrant, malgrer tout, meme si tu ne pouvai pas gagner au moin tu a suivi tes convictions et tu y a garder l’honneur, c’est deja bcp.


                • Nemo 24 octobre 2007 14:03

                  @ l’auteur,

                  Je vous ai rencontré un jour, rue de Rennes lors de la présentation de votre film « pendant les affaires, les affaires continuent » (si mes souvenirs sont bons, cela remonte à loin). A l’époque, jeune étudiant que j’étais, je vous témoignais de mon soutien.

                  Aujourd’hui, je vous le renouvelle, car votre combat, difficile, qui doit parfois vous paraître solitaire, est juste et noble.

                  Tenez bon !


                  • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 24 octobre 2007 14:48

                    @ colre et alberto

                    Vous vous demandez à propos de D.R. : « Pourquoi n’êtes-vous pas devenu LA référence médiatique de l’injustice et du baillonnage de la presse courageuse ? »

                    Peut-être un élément de réponse se trouve dans le fait que D.R. n’est plus journaliste au sens « carte de presse » mais un écrivain.

                    Mes confrères journalistes ont l’esprit de corps : un écrivain n’est pas pour eux un « vrai » confrère. Même s’il fait un « vrai » travail de journaliste...

                    Et puis, nous journalistes, n’avons plus bp de titres désireux de s’embarquer dans l’investigation, surtout si celle-ci creuse en profondeur les mécanismes institutionnels ou financiers. Vous pourrez remarquer que les principales enquêtes sensibles sortent maintenant dans des livres, pas dans des journaux.


                    • Nobody knows me Nobody knows me 24 octobre 2007 15:36

                      Merci pour cet article. Voilà un soutien insignifiant de plus ! Bon courage ! Tenez bon !

                       smiley


                    • alberto alberto 24 octobre 2007 16:01

                      Bien reçu, Jean-Luc !


                    • COLRE COLRE 24 octobre 2007 18:28

                      @Jean-Luc Martin-Lagardette et @Alberto

                      Merci de vos réponses, et, comme prévu, elles sont bien déprimantes. Tout de même, les journalistes ne pourraient-ils pas s’asseoir un peu sur leur esprit corporatiste dans des cas pareils ? Car il n’y a plus que dans les livres, en effet, que l’on trouve des enquêtes assez abouties sur la corruption (à part, évidemment, le Canard Enchaîné). Or, au mieux, leur actualité c’est moins d’une semaine. Après, un clou chasse l’autre et l’on n’en parle plus !

                      Je trouve ça très grave : ai-je tort ? Est-ce que la paix sociale est à ce prix ? ce prix me semble exorbitant.

                      C’est l’un des plus gros reproches que j’ai pu faire à Jospin, d’avoir baillonné Montebourg à l’époque où le navire prenait eau de toutes parts. Ok, c’était ouvrir la boîte de Pandore. Et alors ?! Si cela avait pu donner un grand coup de balai dans la classe politique corrompue, ça aurait fait place nette !


                    • aurelien aurelien 25 octobre 2007 13:47

                      Les journalistes professionnels doivent avant tout hiérarchiser l’information, et il faut comprendre que seules les informations de première importance doivent être traitées en premier lieu smiley :


                    • aurelien aurelien 25 octobre 2007 13:49

                      pardon smiley :


                    • Forest Ent Forest Ent 24 octobre 2007 15:17

                      L’information honnête est un réel apostolat. Nous n’irons pas tous aux paradis ... fiscaux.

                      Bonne chance.


                      • casp casp 24 octobre 2007 15:22

                        Merci pour votre action et témoignage. Ils l’emporteront pas au Paradis. Courage ! c’est en montrant l’exemple que d’autres oseront.

                        http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=19212


                        • TSS 24 octobre 2007 17:12

                          ne lachez pas !!! et m.... pour les procès qui viennent.


                          • geko 24 octobre 2007 17:55

                            @L’auteur

                            Si Clearstream vous a mis au tribunal, c’est que vous avez touché ou ça fait mal.

                            Sortez une cuvée Denis Robert je me ferais un plaisir de la déguster en votre honneur ! Et si je peux vous aider dans votre lutte citoyenne, le vin n’en sera que meilleur.

                            Bon courage à vous.


                            • un autre 24 octobre 2007 18:49

                              merci à vous pour cet article et les enquêtes qui ont précédé. bon courage et bonne chance pour la suite


                              • aurelien aurelien 24 octobre 2007 19:12

                                Face à la poppérisation croissante du monde, et en ces temps de chabalisation des esprits, quand je vois un tel article, les bras m’en tombent smiley


                                • Ceri Ceri 24 octobre 2007 19:18

                                  heureusement qu’il y a encore des journalistes comme vous, ca évite de détester ce métier ! Je vous souahite de tenir bon et de récidiver !


                                  • liberté chérie 24 octobre 2007 19:41

                                    Bon courage !!

                                    Ne désarmez pas, ne doutez jamais, grain de sable qui enraye la mécanique ripou !!


                                    • turlututu 24 octobre 2007 19:54

                                      Monsieur, veuillez accepter mes amitiés même si je ne puis vous être d’un quelconque secours. Néanmois, veuillez bien accepter ces deux réflexions, dont l’une est issue de l’Islam et l’autre d’un film de Werner Herzog :
                                      - « Chaque homme part le matin faire commerce de son âme, la sauvant ou la faisant périr... ».
                                      - « Les armes de nos maîtres sont le mensonge et l’injustice, et la révolte, même perdue d’avance, est déjà une victoire... ». Méditons, mais combien d’âmes bien intentionnées qui soient prêtes, au détriment de tout confort de vie, à appliquer quotidiennement cette définition de l’honneur :
                                      - « Faire passer ses convictions avant ses intérêts » Monsieur, vous faites partie de ces Hommes.


                                      • Daniel Roux Daniel R 24 octobre 2007 20:29

                                        Lorsqu’un procureur examine une plainte, il met en balance le droit, le préjudice subit par la victime, le désordre que sa décision pourrait causer et l’intérêt public.

                                        En ayant ces critères en tête, un certain procureur classera sans suite une plainte d’un citoyen contre un maire ayant bénéficier d’une forte ristourne sur l’achat de son appartement construit sur un terrain vendu par la mairie. Il est vrai que ce maire là est devenu Président de la République.

                                        Un autre procureur acceptera une plainte émanant d’une banque étrangère contre un citoyen français alors même qu’il a connaissance des agissements suspects de cette banque. N’a t-elle pas avoué avoir corrigés ses dysfonctionnements et licencié des responsables ? Quels intérêts sert le procureur s’il reconnait probable qu’il s’agit d’un harcèlement ?

                                        La question est d’ailleurs la même pour le juge d’instruction qui instruit l’affaire.

                                        Dans les 2 cas, il est légitime de se poser des questions sur l’indépendance des procureurs (et des juges).

                                        Est-ce le mauvais exemple donné par les hommes politiques au pouvoir, ceux qui soutiennent sans vergogne et publiquement les responsables des banques luxembourgeoises (allant jusqu’à les décorer) ? Dans ce cas, ce n’est plus de la politique mais de la fraternisation.

                                        Mais revenons aux procureurs.

                                        Sont-ils en place pour servir des intérêts privés aux dépends de l’intérêt général et de la justice ? Sont-ils au service des hommes politiques et de leurs amis ou au service de l’Etat et des français ?

                                        Monsieur Robert, n’êtes vous pas tenté d’écrire un livre sur l’instrumentalisation de la justice par des intérêts privé ou sur l’origine de tant de complicités affichées, en vous appuyant notamment sur votre expérience ?

                                        Ou un livre mode d’emploi, du type « Comment résister à l’appareil judiciaire utilisé à l’insu de son bon gré comme moyen de harcèlement ».

                                        Vous pourriez illustrer ce livre en publiant la liste des promotions de magistrats assortis des faits d’armes de ceux qui montent plus vite que les autres.


                                        • magneticpole magneticpole 25 octobre 2007 00:25

                                          Je vous ai soutenu et je soutiendrai encore, financièrement parlant , ils ont décidé de vous pourrir la vie, et que cela prendra des années, nous on décide de vous financer des années, celui qui utilise l’épée périra par l’épée ; Le capitalisme sauvage s’autodétruira par ce qu’il adule , le fric occulte.

                                          Ces imbéciles ne font que faire parler d’eux et ils ont une sainte horreur de la « lumière » comme des démons.

                                          Je reste confiant.

                                          Courage à vous tous qui vous battez pour des idées. Comme le dit le chanteur Akhenaton (I Am) « J’attends la fin de leur monde »


                                          • Christoff_M Christoff_M 25 octobre 2007 05:24

                                            Celui qui touche au sujet qui fache se retrouve tout de suite confronté à un rouleau compresseur, l’état, la justice !! qui le pointe du doigt comme un délinquant...

                                            je rejoins les propos d’Isabelle plus haut ; je me suis retrouvé face aux prud’hommes plusieurs fois dans des litiges contre des grands groupes de l’édition... dès que l’affaire prend une mauvaise tournure vous vous retrouvez seuls et isolés et vous vous retournez et vous n’avez plus un regard de gens qui ont travaillé dix ans avec vous...

                                            Alors je peux imaginer d’autant plus cela au niveau de journalistes qui tiennent à leur place ou à leur carte de presse ; c’est pire !! ce n’est pas pour rien que tous les grands groupes de presse s’orientent vers le journal people ou de choc ; que les hebdos et les journaux d’infos sont en chute libre... pourquoi des gros groupes ont aspergé Paris de journaux gratuits, pour faire couler la presse tradi...

                                            Nous avons à faire à une opération remarquable d’abrutissement des masses, de désinformation et d’orientation des sujets dans les médias vers la bétise... je travaille en horaires décalés, toutes les émissions de débats, d’infos, d’enquêtes passent de plus en plus tard alors qu’à 20h30 on a droit à toutes les bêtises possibles ; à des séries, à des films rarement poussés !! je ne parle pas de la grille d’avant vingt heures...

                                            Je suis persuadé qu’il y a une opération orchestrée en haut lieu d’abrutissement des masses, d’orientation sur le jeu, le loisir, le plaisir, une présentation brouillon des affaires à la télé, je ne parles pas des JT, incroyables fatras de faits divers soupoudrés de foot et de météo... impossible de comprendre l’histoire de la blanchisseuse la dedans ! et le quidam moyen dit ça me soule, on n’y comprend rien, ça nous dépasse... et ça je l’ai entendu au travail, chez des amis, dans ma famille, dans les transports en commun !! et le pari est gagné pour « ceux d’en haut »......

                                            il va falloir un sacré courage, une sacré volonté et une grande intelligence pour contrer le rouleau compresseur mis en branle par des puissants qui utilise tous les moyens, médias, enquètes, justice, pression, fisc parfois pour dissuader celui qui sort la tete de la mélée...

                                            comme disait un proverbe chinois le clou qui dépasse le plus sur une vieille planche est le plus susceptible de prendre un coup de marteau sur la tète !!


                                            • Aspiral Aspiral 25 octobre 2007 07:50

                                              Votre témoignage, monsieur, illustre les problèmes que nous avons tous de plus en plus en raison du non respect des structures d’espace et de temps nécessaires pour organiser le lien social. Entre autres choses, les conflits qui devraient être acceptés par la justice civile ne devraient être que des arbitrages entre pairs. Votre histoire rejoint une autre histoire « belge » où des riverains d’un aéroport réussissent à convaincre un petit ou une petite juge à condamner l’Etat à des astreintes financières en raison du bruit que font les avions. Votre affaire devrait être traitée par un procureur ou être mise à la poubelle. L’affaire des avions devrait rester dans le champ politique, quitte à n’avoir le choix qu’entre déménager ou faire la révolution. On peut dans le même ordre d’idée parler de la bourse qui par accélération du temps est devenu un casino.


                                              • citoyennelibre 25 octobre 2007 09:36

                                                Tenez bon , Mr Robert , votre combat est aussi le nôtre . J’ appréciais vos reportages et vos livres bien avant l’ affaire Clear. . vous faîtes partie de ces journalistes courageux qui permettent à nombre de citoyens consternés de ne pas perdre courage . Les affaires qui pointent actuellement en France ( Le medef et sa caisse noire , la collusion finance - dirigeants de l’ exécutif , Eads - encore elle , et délits d’ initiés ...) trouveront - elles leur Denis Robert ? Notre pays en aurait bien besoin !


                                                • JbfromUAE JbfromUAE 25 octobre 2007 17:30

                                                  Bon il faut que Denis Robert arrète d’utiliser la science des autres dont celle de Ernest Backes qui lui sert de support à de bons revenus ! Non D Robert n’a pas à payer ce qu’il dit ! Il a triché et ne vous explique pas les dessous réels de cette affaire.

                                                  Avec B Monnot dénoncé comme un corbac, comme moi pour l’avoir aidé à rédiger la Boite Noire nous l’avons aidé !

                                                  Ici il n’explique rien prend ce site comme un site commercial et y fait la manche !

                                                  Demander des dons ici montre à quel point ce faux journaliste qui n’a pas compris le rôle de comptes dits non publiés est prêt de ses sous !

                                                  Ses films lui ont rapporté pas mal de revenus !!!

                                                  Films fait avec la scien des autres

                                                  Il est dangereux d’éclairer ailleurs !

                                                  Soyez lucides ce mec est laid lache et pingre

                                                  Ici il vous gruge

                                                  Joel Bucher un de ses informateurs spolié


                                                  • yvesduc 26 octobre 2007 20:39

                                                    Votre situation résume tout : la lâcheté d’une partie de vos confrères journalistes et le double-jeu parfaitement cynique du système financier. Denis Robert, idole, symbole du courage et de la ténacité, source d’espoir pour beaucoup de gens. Que la chance soit avec vous !

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