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Accueil du site > Tribune Libre > Chirac : du jeune loup au vieux lion...

Chirac : du jeune loup au vieux lion...

Une vraie première dans les médias : jamais une chaîne de télévision n’avait diffusé un long documentaire sur un président de la République en exercice. Patrick Rotman, dans un excellent montage, avec des interviews intéressantes, brosse un portrait qui est aussi l’histoire de plusieurs générations. Chirac était déjà au pouvoir quand Kennedy était à la Maison Blanche. Quelle longévité ! Réflexions libres autour d’un personnage dont la personnalité dépasse ou masque la personne. Mystérieux Chirac...

medium_chirac_jeune.jpgQuelle belle bête politique, ce Chirac ! Le première fois que je l’ai rencontré, c’était lors d’un congrès de l’UJP resté dans les annales en raison d’un discours extraordinaire d’André Malraux. Robert Grossmann, grand ordonnateur de cette manifestation, en a encore la chair de poule quand il en parle. Et je le comprends. « Emotion collective », redirait Sarkozy, « sensations, voire exaltations »...

C’était l’après-68 : l’Union des jeunes pour le progrès avait quelque 30 000 adhérents, et l’actuel président de la communauté urbaine de Strasbourg avait réussi à faire venir la plupart des ministres, à commencer par Chaban-Delmas (qui avait glissé sur la neige, en réussissant un de ces rétablissements sportifs dont il avait le secret). Le « jeune loup » Chirac était là, mince, presque transparent. L’Express venait de publier un excellent dessin sur lui inspiré par une publicité d’Yves Saint-Laurent, nu dans une baignoire... Il n’en souriait pas : il en riait. La gloire commence par et dans les caricatures. Il sera servi, pas seulement dans les Guignols et leur super-menteur...

Il fut avec les journalistes comme il sait être avec toutes les corporations, y compris et surtout dans les salons de l’agriculture : sympathique, chaleureux, convivial. On voyait ses dents longues, mais elles ne rayaient aucun parquet. Prestance imposante et prestations séduisantes. Nul besoin d’avoir une longue expérience ou d’avoir recours à Madame Soleil pour savoir que cet homme-là allait avoir un destin hors du commun. Un Rastignac de la politique, « prêt à tout » comme le dira Giscard, battu sur son propre terrain. Un rad-soc, comme on n’en fait plus depuis Edgar Faure. Un personnage dont la personnalité dépasse (ou finit par masquer) la personne.

Depuis, j’ai suivi Chirac, comme tous les citoyens, mais aussi avec la chance de le voir, journalistiquement, à plusieurs reprises, en des périodes différentes, dans des fonctions et des situations diverses... En campagne électorale (quelle énergie !), à table (quel appétit !), en conférence de presse (quel artiste de la langue de bois bien sculptée !), en aparté (quelle chaleur !).

medium_chirac_2.jpgJe me souviens, entre autres, en 1979, après les élections européennes, d’un déjeuner dans sa wynstub strasbourgeoise préférée, Chez Yvonne. Il était pressé. Sa commande ? « Yvonne, des escargots, un jambonneau, une tête de veau, dans l’ordre où tu veux... ». Je l’ai vu boire, dans le même verre, de la bière, du rosé et du blanc. Le repas-interwiew devait durer moins d’une heure. Nous sommes restés trois bonnes heures à table. Sans trouver le temps long. Humain, très humain. Amoureux de la vie. Et fragile, Chirac : plus de doutes (y compris sur lui-même) que de certitudes.

Je me souviens aussi d’une interview obtenue difficilement lorsqu’il était à la mairie de Paris. « Pas plus de dix minutes », me prévient-on... Il me reçoit froidement, comme si j’étais un emmerdeur de journaliste qui lui impose une corvée... Coup de génie (intuitif) de ma part : je lui parle du franc CFA et de l’Afrique. « Vous êtes le premier qui m’interroge sur ces dossiers essentiels »... L’entretien a duré plus d’une heure. Il a décalé des rendez-vous et envoyé sur les roses. Et j’ai pu faire ce que je voulais : une interview d’une page entière dans les DNA, dans cette rubrique « L’invité de la semaine » dont je reste fier. Et nous n’avons évidemment pas parlé que du franc CFA... Chirac se libère quand on le prend par les sentiments et par ses centres d’intérêts (y compris cachés). « Je ne suis pas un exhibitionniste », dit-il. Il est timide et pudique, en fait. Et plus profond, par le cœur et l’esprit, que les apparences ne peuvent le laisser croire.

Je ne narre pas cela par nostalgie ou par nombrilisme. Ces anecdotes sont révélatrices de ce Chirac qui reste mystérieux malgré des décennies d’exposition publique..."Plus il se montre, plus il se cache", note Patrick Rotman dans son excellent documentaire diffusé lundi et mardi sur France 2. La télévision sait faire preuve d’intelligence, parfois. J’ai aimé la première partie et j’attends avec impatience la seconde, pour la qualité du documentaire et pour ce que ce montage traduit : la vie de plusieurs générations. Eh ! Oui. Chirac était déjà dans les salons du pouvoir « à l’époque de Kennedy et de Khrouchtchev ». Ce qui ne rajeunit personne...

Au-delà des sympathies et des antipathies qu’il peut susciter, en dépit des procès qu’on peut lui faire (et de ceux auxquels il échappe par fonction, hélas), en dépit des désaccords politiques et autres qu’on peut avoir avec lui, en dépit des ambiguïtés (pour ne par dire plus) qu’il porte en lui et (qu’il fait porter à la France) ce politicien devenu homme d’Etat, ce « jeune loup » devenu « vieux lion », est humainement fascinant. Hors normes.

medium_Chirac_3.jpgUn personnage de plusieurs romans. Un héros de plusieurs feuilletons possibles. Sur l’ambition. Sur le pouvoir. Sur le sens des mots « fidélité », « trahison », « loyauté ». Sur la cohérence dans la pensée politique. Sur l’art d’être là au bon moment et de transformer ses erreurs et ses fautes en atouts pour mieux rebondir. Sur les rapports incestueux entre la politique et les affaires (avec un parrain tel que Marcel Dassault, c’est logique). Sur la révolte de la marionnette contre les tireurs de ficelles excessifs (Pierre Juillet et Marie-France Garaud, en l’occurrence). Sur, aussi, (et nous aurions tort de l’oublier) ce sens de l’Etat et de l’intérêt national qu’il a su acquérir et qu’il sait encore manifester, notamment sur le plan diplomatique (où les leçons de Sarkozy et de Balladur sont plus qu’inopportunes, injustifiées et injustifiables).

Patrick Rotman, malgré son talent et la qualité de son travail, ne nous dira sans doute pas l’essentiel : les regrets de Chirac. Car il doit en avoir... Cochin et ses diatribes anti-européennes ? « Je crois que j’ai fait une connerie », a-t-il dit. La dissolution stupide d’une assemblée à sa « botte » ? Son manque de rigueur dans certaines affaires ? Ses promesses, sociales notamment, non tenues ? Quand il est nommé secrétaire d’Etat aux Affaires sociales, la France ne compte que 300 000 chômeurs et c’est lui qui crée les ANPE... En 1974, c’est lui, premier ministre, qui annonce que « le bout du tunnel est en vue » en parlant de cette « crise » qui reste plus que jamais d’actualité... La liste pourrait être longue.

Mais, sa grande faute (non reconnue) remonte à 2002. Elu président contre Le Pen avec le soutien de tous les républicains, Chirac s’est comporté comme s’il avait été élu par son camp. Plus qu’une erreur : une faute.

Que diable n’a-t-il pas proposé, par exemple, à son ami et condisciple Rocard de s’installer à Matignon ? Cela n’aurait pas été une nouvelle cohabitation, mais une vraie recomposition du paysage politique français. Le « jeune loup » l’aurait fait, peut-être ; le « vieux lion » n’en a eu ni la lucidité ni le courage... Mais on ne refait pas l’histoire. Dommage, pour lui, et surtout pour la France...

Son quinquennat aurait pu être ce qu’il n’est pas : une réussite. Et il aurait été gaulliste dans le plus beau sens du terme : « au-dessus des partis ». De ces partis qui aujourd’hui confisquent les présidentielles et sont plus des rampes de lancement pour ambitions politiques que des centres de réflexion et d’action.

Mais peut-être, les « deux bouts de l’omelette » mis, toute la France est-elle devenue « rad-soc »... avec des partis radicaux dissous dans l’eau tiède des « consensus politiquement corrects » et « sociétalement » dangereux. Chirac méritait sans doute un chiraquisme plus consistant. Mais Rotman ne fait pas un bilan : il retrace une chronologie... C’est déjà assez courageux et talentueux ainsi !


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25 réactions à cet article    


  • le sondagophobe (---.---.126.57) 24 octobre 2006 13:34

    « La dissolution stupide d’une Assemblée à sa « botte » » est en fait un coup de génie.

    A partir de 1978, tout gouvernement sortant est sorti. Pour rester en place en 2002 et être réélu, au terme du dernier septennat de la 5eme république, il fallait un gouvernement d’opposition.

    La dissolution de 1997 a permis un formidable coup double :

    - avoir un gouvernement officiellement d’opposition qui a été rejeté pas les électeurs de 2002 et permis sa réélection

    - continuer sa politique sur l’Europe, les privatisations, etc.


    • Romain Baudry (---.---.84.71) 24 octobre 2006 15:02

      Même si on admet cela, il n’avait pas besoin de dissoudre : les élections législatives auraient eu lieu en 1998, la droite serait restée un an de plus au pouvoir et Chirac se serait épargné le ridicule engendré par cette dissolution.


    • le sondagophobe (---.---.126.57) 25 octobre 2006 15:24

      Il avait besoin de dissoudre :

      - les élections législatives auraient eu lieu en 1998 et comme la législature dure 5 ans, elle se serait terminée en 2003 après la présidentielle de 2002.

      - il fallait donc faire coïncider législatives et présidentielles.

      En attendant un an de plus les législatives de 1998, la sanction serait tombée sur la présidentielle de 2002 et l’opposition aurait eu les mains libres : présidentielles + législatives après dissolution comme en 1981 et 1988.

      En dissolvant, le risque était moindre :

      - soit la majorité était reconduite, et le cercle vicieux du « sortez les sortants » était rompu.

      - soit l’opposition gagnait et menait la même politique (Europe, mondialisation, etc) en changeant seulement la moquette. Cela, dans le cadre de la cohabitation, avec les croche-pied du président.

      Le calcul s’est avéré bon.

      On s’est beaucoup moqué de lui. En 1994-1995 aussi, avant sa victoire contre son ami de trente ans.


    • Judge Dred (---.---.236.244) 24 octobre 2006 14:23

      Honte et écoeuré de voir autant de voyous en bandes élire et adduler le voyou numéro un : malheureux pays entraîné au fond par son état voyou.


      • Panama (---.---.198.59) 24 octobre 2006 14:31

        « Que diable n’a-t-il pas proposé, par exemple, à son ami et condisciple Rocard de s’installer à Matignon. Ce n’aurait pas été une nouvelle cohabitation, mais une vraie recomposition du paysage politique français. »

        C’aurait été un gouvernement d’union nationale ! Mais nous n’étions pas en guerre à cette époque, comme en 14.


        • ergo-sum (---.---.230.130) 25 octobre 2006 12:53

          Est-il vraiment nécessaire d’être en guerre pour agir intelligemment ? L’histoire nous prouve hélas qu’il faut que les circonstances soient bien noires pour que l’intérêt collectif l’emporte sur les ambitions personnelles


        • (---.---.162.15) 24 octobre 2006 15:01

          Mouais, bof, la personnalité d’un homme politique devrait être tellement secondaire qu’il est désolant de ne s’accrocher qu’à elle...

          J’ai vu ce reportage et je ne peux que comparer avec ce qu’aurait été le même reportage sur De Gaulle...

          Chirac est encore plus anti-gaulliste que Mitterrand, sa vision de la France n’existe pas du tout. On peut la chercher derrière la mise à l’écart de Juillet et Garaud, comme plus tard derrière la fracture sociale, mais on ne trouve que du vide... pas complètement vide toutefois, à cause de son attitude lors du déclenchement de la guerre d’Irak, ce fut sans doute le seul moment où il fut en phase avec son peuple pour soutenir une certaine idée de la France, une idée qui était d’ailleurs davantage une idée de l’Europe.

          Je crois d’ailleurs qu’il aurait pu « se rattrapper » sur l’Europe en ayant un point de vue neutre lors du réferendum sur la Constitution puis en acceptant son rejet. Il a préféré se mettre en position de forfaiture vis à vis de son peuple en plaidant pour la relance de cette constitution. On pourrait aussi parler de son alignement sur Bush ces dernières années. Finalement, son attitude sur le déclenchement de la guerre d’Irak apparaît comme un accident...

          Un point de détail : il me semble que le « bout de tunnel » (qui n’arrivait jamais...) était de Barre et non de Chirac.

          Am.


          • Daniel RIOT Daniel RIOT 24 octobre 2006 15:06

            Je confirme : le« bout du tunnel » , c’est Chirac...en 1974.


            • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 24 octobre 2006 15:26

              Chirac, l’oubli de Patrick Rotman !

              à l’automne 1954 avant d’effectuer l’ école des officiers de Saumur, dont il est sorti major, a refusé la proposition que fait l’armée à tous les jeunes gens qui peuvent arguer de ce genre de diplômes : échapper à l’ Algérie pour un confortable poste à l’ état-major français de Berlin.

              Ca, il l’a dit, ....mais il a oublié de dire qu’au cours de son séjour en Algérie, qu’il à été décoré de la valeur militaire,* me semble bien avec citations !

              Pour un pro, c’est inadmissible !

              @+ P@py * http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/le_president/son_portrait/po rtrait_de_m_jacques_chirac_president_de_la_republique.39705.html


              • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 24 octobre 2006 15:39

                Pour arriver à la plus haute marche du podium, sur qu’il faut en faire des coups tordus, pas sur qu’il batte Tonton 1 er !( juste pour mémoire le coup de l’observatoire, les écoutes )

                Je pense que le principal, est que dans quelques années, on se souviendra le lui comme étant celui qui a refusé d’envoyer nos pious pious en Irak !

                Puis comme il l’a si bien dit, les français ne sont pas faciles à gérer !

                @+ P@py


              • Jhamu (---.---.192.4) 24 octobre 2006 15:58

                En réponse à Panama : « Que diable n’a-t-il pas proposé, par exemple, à son ami et condisciple Rocard de s’installer à Matignon. Ce n’aurait pas été une nouvelle cohabitation, mais une vraie recomposition du paysage politique français. »

                C’aurait été un gouvernement d’union nationale ! Mais nous n’étions pas en guerre à cette époque, comme en 14."

                Haaa oui et pourtant ! Sans que nous ne soyons en guerre ça aurait bien été un second souffle pour la Veme République .. Sans être un conservateur né (ni même un Gaulliste forcené !), je vois dans ce pari fait par nos politiques de voir derrière chaque français un adhérent (socialiste, UMP, ...) l’aveu d’une rupture achevée de la sphère politique avec son électorat. Et ceci avec toute la place que cela laisse aux dérives populistes ... Mieux encore ! l’asphyxie de l’action politique provoquée par le gonflement puis l’effondrement des partis poussera à mon avis tôt ou tard à réformer les institutions plutôt que le pays ...

                Et pour en revenir au reportage en lui même puisque c’est là le sujet, rien d’étonnant à ce que Chirac n’ai pas réalisé un tel gouvernement d’union puisque tout y démontre que depuis son émergence politique jusqu’à la fin de son règne il n’a eu de cesse que d’appliquer les mêmes méthodes de rupture et de rassemblement pour s’approprier le pouvoir et le conserver ... seul !

                Pour moi c’est bien là la véritable énigme Chirac : 30 ans de politique pour gagner le pouvoir, 12 ans passés dans la crainte de le perdre mais surtout sans ne rien risquer d’autre que de le défendre.


                • Sam (---.---.116.120) 24 octobre 2006 16:30

                  Au-delà des sympathies et des antipathies qu’il peut susciter

                  On reste résolument en deça, et centré sur le politique.

                  La bête politique impitoyable, retorde, tueuse, dissimulée, arrogante et intéressée.

                  La plus complète,la plus terrible description de cet homme d’appareil devenu riche, puissant et toujours réactionnaire grâce son parti, sa souplesse d’échine et son avidité sans pareil, c’est Noir Chirac.

                  Vous y apprendrez tout ce qu’il faut savoir pour mesurer les ravages d’un Chirac sur la citoyenneté, comme sur un continent entier qui s’appelle l’Afrique.

                  Sans parler des ses addictions envers les USA qui nous ont presque conduit à la dépendance que nous subissions avant que Mongénéral pousse ses coups de gueule contre les Yankees et empêche, de justesse, l’AMGOT.

                  Noir Chirac, c’est de Verschave, aux Editions des Arènes. Rien à voir avec les DNA.

                  en dépit des procès qu’on peut lui faire (et de ceux auxquels il échappe par fonction, hélas

                  Oui, une sympathique impunité, une plaisante et aristocratique dispense de comptes, que la presse n’a pas peut contribuer à perenniser.

                  Elle aurait été un peu moins dans la connivence, que Chirac n’aurait pas tenu plus de deux semaines si la pression des quotidiens, et de quelques mags conjugués, pression résolue et commune, avait fait oeuvre citoyenne pour mettre devant ses fautes ce sympathique homme de pouvoir.

                  Comme Gaymard le fut par le seul Canard, au début, et sauta au bout de deux semaines.


                  • T.B. (---.---.21.162) 24 octobre 2006 16:52

                    Enfin un sujet qui nous dépayse. Cela fait plaisir d’être sur AgoraVox, ça nous change un peu de tout ce qu’on peut voir ou entendre à la télèche.

                    Chi ... ? Comment déjà ? ha oui Chirac. Un nom à retenir. Ce gars-là, à mon avis, il a une gueule à faire de la politique politicienne. Mais bon, peut-être que je me trompe.


                    • F. Gubser (---.---.79.125) 24 octobre 2006 17:32

                      Article consternant de complaisance, de miévrerie et de platitude. Analyse politique : zéro. Esprit critique : triple zéro. Culture historique et sens psychologique : zéro pointé. L’auteur est mûr, au choix, pour un reportage à la gloire de la prochaine opération pièces jaunes doublé d’un portrait ému et exalté de son organisatrice, ou un article sur « Le destin tragique et admirable d’Elizabeth II ».


                      • Daniel RIOT Daniel RIOT 24 octobre 2006 18:01

                        Si vous saviez à quel point vous vous trompez... De la difficulté de juger un article ou un acte sans tenter de jauger l’homme ! Faut-il toujours être dans le « tout blanc/tout noir » ? La vie est plus complexe... La vraie platitude est dans le manichéisme. Sans rancune.


                      • T.B. (---.---.21.162) 24 octobre 2006 20:21

                        Oui, bien sûr, F. ? se trompe et a tout à apprendre de la vie. Vous êtes consternant de fatuité, monsieur Riot. Vous avez serré la paluche de l’escroc national, qu’est ce que j’en ai à fiche ? Vous ne m’apprenez jamais rien dans vos articles, vous reproduisez les mêmes schémas soporifiques rabâchés quotidiennement par les grands médias. Je ne vous aime pas. Heureusement que des dizaines d’auteurs, la plupart non journalites, sont ici sur AgoraVox pour relever le niveau et avec eux j’apprends. Avec vous, jamais !


                      • F. Gubser (---.---.124.190) 25 octobre 2006 12:21

                        Que vous ayez été piqué par ce que le propos pouvait avoir d’un peu rageur à votre encontre, cela n’a rien pour surprendre. Il n’était que la réaction, à chaud, à la lecture de votre discours de réception du vieux loup (jeune lion ? vieux coyotte ? pardon, je m’embrouille dans les lieux communs) Jacque Chirac à l’Académie des Braves-types-en-fin-de-compte-allez-on-ne-leur-en-veut-pas. Le poncif, cultivé par l’intéressé lui-même et ressassé jusqu’à l’écoeurement depuis plus de 40 ans que ce type grenouille en politique, du « gars sympathique » (il mange comme quatre, baise comme huit, serre les mains comme dix), ne passe, mais alors plus du tout aujourd’hui chez l’immense majorité des gens (ils sont, paraît-il, 11% à souhaiter que la vieille ganache se représente). Que J. Chirac ait le coeur sur la main, qu’il soit un escroc, un bon père et un bon époux, qu’il raffole des escargots de Bourgogne ou qu’il soit un tueur en politique, faîtes-nous la grâce de croire que l’on s’en tape le cul par terre (on est même prêt à jurer qu’il est probablement tout cela à la fois - est-ce en core trop manichéen à votre goût ?). Tout comme on se bat l’oeil que Ségolène Royal soit une mère de famille exemplaire, Nicolas Sarkozy une âme sensible et un mari blessé, Dominique Voynet une cuisinière hors pair, Marie-George Buffet une passionnée de musique de chambre, que sais-je encore ? Mais c’est sans doute, comme vous l’exprimez avec une commissération qui semble vous tenir lieu d’argument, que je ne comprends rien à rien, ne vois pas les choses comme il faut, que je ne sais pas tout, bref que je ne suis pas initié, et à quoi grand dieux ?. Il est possible que peu de gens se trouvent dans mon cas, mais je ne pense pas voter ou, plus généralement, me faire une opinion politique en fonction du goût de l’un pour la tête de veau ravigotte ou de la générosité de l’autre à la quête de l’office dominical. Et c’est en cela que votre article m’a prodigieusement irrité et que j’ai, un peu brutalement je le reconnais, dégainé ce commentaire (c’est, je vous l’avoue, la première fois que je me livre à ce type de « dialogue » sur l’internet). C’est idiot d’épiloguer ainsi à l’infini, mettons que ce qui semble vous passionner c’est la « belle bête politique » comme vous dîtes. J. Chirac est, en effet, un homme politique, une « bête politique » si vous y tenez tant semble prononcé votre goût pour la métaphore animalière. Mais rien ne le distingue sérieusement des centaines de milliers de spécimens du même type dont foisonne l’histoire de France, cherchez bien, vous en trouverez de cent fois plus pasionnant, encore que, de vous à moi, le type de « l’homme de pouvoir » me paraît un des types humains parmi les plus banals et les moins intéressants (je m’empare du gourdin et ensuite c’est moi qui commande, ça va un moment, on s’en lasse vite pour avoir vu la scène se rejouer des milliards de fois). Pour ma part, je souffre de cette infirmité de m’intéresser à la seule politique. C’est, en dernière analyse, ce qui a suscité notre échange. Mais vous me direz sans doute que c’est que je ne peux pas comprendre.


                      • ergo-sum (---.---.230.130) 25 octobre 2006 13:14

                        Vous devriez publier sur Agoravox, vous qui avez manifestement plus de choses à dire qu’un certain nombre de contributeurs !

                        L’article de M. Riot (qui en vaut bien d’autres du même acabit), fort justement assaisonné par votre commentaire, me fait penser à ce proverbe chinois : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ».

                        Combien de journalistes sont à se concentrer sur les doigts de Chirac, de Sarkozy ou de Ségolène, sans nous aider à regarder dans quelle direction ils pointent ? Malheureusement, dans le cas de Chirac, son doigt ne semblait pointer que... vers lui-même (ou la tête de veau, si on tient aux anecdotes sympathiques). D’où les conséquences qui s’ensuivirent - et qui s’ensuivent toujours.

                        Heureusement qu’un média comme Agoravox existe, où ceux qui s’interrogent sur les directions vers lesquelles pointent les doigts de nos « animaux politiques » peuvent s’exprimer et échanger.


                      • Daniel RIOT Daniel RIOT 25 octobre 2006 18:25

                        N’insultez pas les grenouilles SVP..¨Pour le reste, comme dit Valéry, « nos jugements nous jugent ». Vos jugements vous jugent. Cordialement


                      • Visiteur Indigène (---.---.180.214) 25 octobre 2006 03:13

                        Il y a un excellent fil à visiter : « Dette publique, Danger » au lieu de vous étripez sur le bout d’os à ronger que sont le pseudo problème des banlieues et autres que vous servent les politiques et les journaleux du jour pour détourner votre attention de leurs gabegies..

                        Pour ceux qui ont encore quelque chose entre les oreilles bien sûr... Peut-être pas à la portée de notre expert multi-cartes M.Riot.


                        • Bourricot Zerth 25 octobre 2006 12:39

                          Daniel Riot, nostalgique ?

                          L’article transpire en tout cas de complaisance pour un chirac qui va bientôt nous quitter.

                          Daniel Riot, qui nous livre un chirac humain, plein de bons sentiments ayant fait des erreurs regrettables pour autant non condamnables.

                          Daniel Riot, véritable héros de Agoravoox aujoursd’hui avec deux articles au podium. Une voix qui nous embrouille l’esprit. Qui se défend d’être manichéen mais fait un portrait bien blanc de l’un et bien noir de l’une.


                          • Daniel RIOT Daniel RIOT 25 octobre 2006 18:14

                            J’ai un peu de mal à vous suivre...


                          • tictactoe (---.---.177.194) 26 octobre 2006 13:20

                            Bonjour J’ai loupé ce documentaire et je tiens absolument à le voir. Existe-t-il des vidéos, payantes ou pas, ou des rediffusion ? Que faire... ? Merci d’avance


                            • ergo-sum ergo-sum 26 octobre 2006 15:43

                              Le documentaire sort en même temps qu’un double DVD, vous devez pouvoir vous le procurer assez facilement dans toute chaîne de distribution de produits « culturels ».


                            • FRANCISCO CONDIS Y TROYANO (---.---.182.60) 27 octobre 2006 09:06

                              Cet article est un bon petit-déjeuner : agréable tonique ! On ne lui demande pas une analyse politique a l’auteur mais juste ce qu’il a fait : synthétiser une grande partie de notre histoire politique en un homme somme tout sympathique et tordu comme tous les français ! Je ne suis pas chiraquien a 100% comme je n’ai pas été rocardien a 100%. Mais je trouve que ce couple a la tête de la France aurait été un coup de maître et nous aurait évité peut-être la débâcle politique actuelle:la démocratie directe par des tribunaux populaires !Déjà il est difficile de faire venir les français aux bureaux de vote une fois tous les cinq ans et voila qu’on veut nous installer la Castro-démocratie avec des élections permanentes qui n’intéresseront que ceux qui s’intéressent déjà a la politique. Cette « démocratie directe de votes aux mains levées » je l’ai déjà connu dans mon pays d’origine avec les conséquences que Castro nous a laisse pendant 50 ans. Voyons Mme ROYALE chaque fois que dans l’histoire on a tente ce genre d’aventure (regardez au Venezuela aujourd’hui avec l’« halo Président ») cela permet un control immédiat et direct sur ceux qui sortent a la surface politique. Qui va juger les membres de ces tribunaux quand ils seront approches par les partis politiques ou par les groupes d’intérêt ? Je dis de notre système parlementaire ce que Don Quijote disait de la merde de Sancho : « Mejor es no meneallo » (Il vaut mieux ne pas la bouger !). Revenant à notre Président, je crois qu’il remplit bien sa fonction et le contrat avec le peuple français. Je ne peut pas dire la même chose d’un Mitterrand encore plus tordu dont le rôle dans le genocide de Rwanda (pour quoi son conseiller personnel pour l’Afrique s’est tire une balle dans la tête a deux pas de son bureau ?) et sa politique sociale (pour quoi son Premier Ministre s’est tire une balle dans la tête ?) restent un de grands mystères de notre histoire. On pourra accuser Chirac d’avoir détourné quelques fonds publics pour son parti. A ma connaissance pas de diamants reçus de dictateurs-cannibales, pas de tapis pour des « maximo leaders » (Fidel Castro) venant nettoyer ses mains ensanglantes dans nos salons, pas de marchés troubles d’armes en Afrique avec ses enfants ou de tête-à-tête avec des anciens collabo, etc. Bref, si l’histoire était à refaire et malgré ses fautes, je gommerais les 14 ans du mitterrandisme pour avoir les 5 ans de chiraquisme.

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