Climatgate
Permettez-le moi, cela fait si longtemps, plus de dix ans, que je m’insurge devant l’hypocrisie d’une telle pseudo lutte, bien plus de dix ans que, voyant les acteurs en jeu, je sais qu’on ne peut que miner insidieusement le cours inexorable des méfaits.
Cela fait quelques années maintenant que l’on voit nos gouvernements s’agiter autour du gaz carbonique avec aucune autre efficacité que celle d’engranger des royalties. Les gens qui ont assez de sous trouvent cela très bien.
Il fut un temps où trois voitures par semaine traversaient le village où je vis ; ce n’est pas si vieux, je connais des gens qui l’ont vécu. Il fut donc un temps où les voitures coûtaient si cher que seuls quelques riches pouvaient s’en payer ; les routes étaient chaotiques, les trajets longs et fatigants. Mais les pauvres étaient sédentaires et travaillaient encore avec les chevaux.
C’est évident que le jour où tous veulent manger du saumon, du caviar, de la viande une ou deux fois par jour, ce jour où quelques-uns se frottent les mains devant les bénéfices à faire, se justifiant de l’exploitation par le nombre d’emplois créés, les choses ne pouvaient que par mal finir. Car ce jour fut suivi de celui où tous voulurent une voiture gage de liberté, avant que les malins aident à une urbanisation qui la transformèrent en nécessaire outil de l’aliénation, avant que, progrès faisant, on décide de culpabiliser les usagers et les taxer pour cause de dégradation du climat. Avant le climat, coupables de provoquer des maladies pulmonaires, nombre d’accidents,etc.
Sans jamais parler de l’arrêt du chemin de fer pour transports industriel et humain en cambrousse. Sans jamais parler du désarroi, de la colère des usagers !
Évidemment il faut changer les us et coutumes, imposer le progrès, tant d’argent est en jeu ; les gens pleurent, on s’en fout, ils sont des pleutres voire des arriérés, et ils s’en remettront : le progrès nous est vendu pour notre bien, même contre nous.
La violence des premières appropriations de terrains agricoles en banlieues s’est estompée dans la solitude d’un anonymat, et compensé, en chiffres, par la propagande éhontée des bienfaits des grandes surfaces. L’homme étant un grand enfant qui rêve toujours qu’on lui fasse des cadeaux, s’y engouffre de bonne foi. Le progrès se met subrepticement en place, en en emmerdant beaucoup et en en enrichissant pas mal.
Et trente ans plus tard, coucou, c’est nous !! il faut tout faire pour empêcher cela !!
Il est temps !
Mais que se passe-t-il en vrai ? Que prônent tous ces gens qui se réunissent dans les rues, font des sitting qui excitent l’âme nomade des bourgeois ?
Rien, rien ! Le vide, le creux, on va voir :
« You broke my (h)earth
Ma planète ma chatte sauvons les zones humides
Les calottes sont cuites
Pas de nature pas de futur
…
Plus un certain nombre en langage universel globish.
Bon, je n’ai rien contre ces jeunes qui se payent leur quart d’heure de révolte, j’ai contre la vacuité de leur discours et la superficialité de leurs pensées. Et cela me paraît d’autant plus grave que c’est accepté, voire admiré, par tout le monde.
Il faut comprendre que je ne me place pas en de-ça, mais au-delà de ce qui me paraît être des enfantillages. En effet, la chanson est trop partagée et primée au top cinquante pour porter véritablement les motifs profonds de notre dégringolade.
Il n’y a rien de joyeux et festif dans ce qui se passe, et la prise de conscience qu’il nous faut est la plus difficile que l’homme n’ait jamais eu à prendre. Ces jeunes continuent leur petite vie de bourgeois en rentrant de leur manif, parce qu’ils ont toujours connu cela, il ne le remettent pas en question ; cette remise en question est difficile, je ne leur reproche pas de ne pas l’avoir faite, mais de parler sans l’avoir faite.
Mon petit cœur ne s’attendrit pas devant tous ces beaux jeunes gens assis en tailleur sur le parvis de la Défense, assénant leurs reproches et vérités, même si j’en partage l’immanence, parce que cette manière, tranquille, joyeuse et sans dangers, est complètement à côté de la plaque.
Cela fait bientôt cinquante ans que l’on a commencé à militer, contre le nucléaire, contre le DDT, contre les zones commerciales, contre ce monde d’artifices mortifères, mais que l’on s’est appliqué à soi-même le mode de vie qui correspondait à nos aspirations alors, bien sûr, quand on voit que cette dissidence s’inscrit en tout bien tout honneur dans la panoplie officielle de nos libertés, quand on voit journalistes, écrivains, militants inscrits dans la normalité de notre monde, et s’en contenter, quand on les voit arborer l’attitude de Claire Nouvian dans cette émission qui a fait un tabac sur les réseaux, on pense que tout est perdu. Ils n’ont pas compris que leur dissidence est partie intégrante de ce monde, en est même l’alibi. En effet pour prouver « notre largeur d’esprit », il faut feindre de tolérer la contradiction. Seulement, les contradicteurs sont bien trop largement imbibés des valeurs dominantes pour être un danger ! C’est pour eux le lieu de s’intégrer en s’originalisant, du coup en se trouvant honnêtes. Je n’ai rien à redire à leur manière de faire, sauf qu’elle est inopérante et qu’elle occupe l’espace inutilement.
La version non victimisante de la Claire :
et celle qu’elle a passé pour faire pub aux élections :
Le point de vue d’en face :
On prend chacun son bord et on se fout sur la gueule ?!!
Le problème est que la science est aussi juste et véridique que la religion, selon qui nous paye ; on nous a dit que le lobby pétrolier payait les climato-sceptiques tandis que le lobby nucléaire payait les autres. On n’a qu’à accepter les choses comme ça, elles me paraissent à l’image de notre société où le fric, le fric, le fric… ! La science est-elle moins science d’un côté ou de l’autre de la corruption ?
Mais si on réfléchit, on sait que le petit peuple fut-il bourgeois n’aura pas pas les moyens avant 2030 de faire fléchir l’appât du gain des lobbies ni les habitudes des usagers. La dernière goutte de pétrole sera extraite, très chère, juste pour le dernier kilomètre du plus riche milliardaire ! On sait que le charbon ne sera pas jeté aux chiens ; on espère qu’un sursaut de conscience arrêtera tous les réacteurs nucléaires tant sera long le temps de démanteler et trouver quoi faire des déchets.
Or, le nucléaire est, comme « ils le savent », le salut de la planète. Sa vapeur d’eau est insignifiante dans le réchauffement climatique et sa puissance sans pareil.
On lit dans la même page, que le dioxyde de carbone représente 0,035 % des gaz de l’atmosphère
: « Gaz à effet de serre. Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et contribuent ainsi à l'effet de serre. L'augmentation de leur concentration dans l'atmosphère terrestre est l'un des facteurs à l'origine du réchauffement climatique. »
Gaz à effet de serre — Wikipédia
Mais :
Il est l'élément principal du gaz naturel, qui est une énergie fossile. ... Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, qui contribue au réchauffement climatique : il a un impact sur l'effet de serre environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2).
On lit tout et n’importe quoi, mais il semble avéré que le méthane est beaucoup moins présent dans l’atmosphère que le CO2. S’il l’était autant, il représenterait 0,98, en pouvoir , des gaz à effet de serre.
Donc nous avons le CO2 à 0,035, et en équivalent nocif, le méthane à moins de 0,98 %. La vapeur d’eau est volatile mais beaucoup plus nocive et importante ; cela n’empêche pas le nucléaire d’être le chouchou des climato-rageux.
Alors bon, comme personne n’est d’accord, tous susceptibles de corruption, on reste dans la suspicion, ce qui ne fait pas taire tout le monde !
En tout cas je ressens dans le fait qu’on ne puisse pas dire : « on ne sait pas , puisqu’on nous ment, puisque nous ne faisons pas les calculs nous-mêmes, parce que de trop gros intérêts financiers sont en jeu… mais comme cette société défie le bon sens, nous opprime, nous réprime, nous boycottons les importations de l’autre bout du monde, objets fabriqués par des esclaves, nous boycottons les voyages en avion si injustement taxés et tellement pourvoyeurs de destructions de sociétés, nous luttons contre la gabegie énergétique par une frugalité totale, nous prenons conscience de nous-mêmes hors diktats consuméristes, etc,- la mauvaise volonté, les velléités timides d’une population déjà abîmée par les facilités matérielles qui empêchent une abnégation, le sacrifice de quelques frivolités qui coûtent cher à d’autres tandis qu’elles rapportent beaucoup à certains ; et le fait de ne pas pouvoir ni vouloir sacrifier ces frivolités, comme si elles nous étaient dues, nous placent dans la position du collaborateur au pouvoir financier en nous mettant dans le rôle du profiteur de l’exploitation. On est tenu là, aucune liberté ne nous est offerte, sauf le refus et le boycott.
Aujourd’hui, ne pas savoir se priver nous rend complices, complices d’un monde qu’on peut bien critiquer ou fustiger par ailleurs, aussi la moindre conscience de l’autocritique devrait rabattre notre caquet.
Au lieu de cela, des petites voix s’élèvent qui se font une place dans cette société, sans que personne ne leur rétorque leur paradoxe. On n’avance pas, et on ne peut pas avancer comme ça. L’enfant roi a gagné, la bonne opinion de soi ne se remet pas en question.
Mais on sait que l’enfant roi réclame à hauts cris, et fait des caprices si on n’exécute pas ses ordres. Le pauvre, il n’a rien d’autre à offrir pour améliorer les choses.
Moi je n’ai pas grand-chose non plus, en attendant, je vous propose cette lecture :
http://liberterre.fr/liberterres/z-pdf-liberterres/Insurrection.pdf
et pour ceux qui ont moins de temps, celle-ci :
Sinon, il nous faut lutter contre les pesticides, les plastiques, le nucléaire, la pollution tous azimuts, l’extermination des espèces, les injustices, la GPA, les abus du pouvoir, les conditions de travail, l’émigration, les maladies dégénératives épidémiques, la déliquescence de l’école- ses enseignants, ses moyens- la santé, les hôpitaux, la répression du réveil citoyen, l’indécence des riches au pouvoir, les mensonges assénés régulièrement, la connerie sinon les pathologies au pouvoir, le racket organisé, l’indifférence, l’égoïsme, l’avidité, la complaisance, la servilité, la veulerie,les rêves infantiles vendus par les séries américaines, le béton, etc.
Il y en aura pour tout le monde, c’est sans doute pour cette raison que personne ne se précipite !
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