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Accueil du site > Tribune Libre > Colonialisme : l’exigence de vérité !

Colonialisme : l’exigence de vérité !

Le passé colonial de la France ressurgit avec force dans le débat politique et public. Un débat passionné qui conduit à de nombreuses contre-vérités. Un lourd héritage pourrait être assumé plus facilement, si ce débat gagnait en raison. Et ainsi pourraient être appréciés à leur juste mesure les méfaits comme les bienfaits du colonialisme.

L’Assemblée nationale vient de rejeter un texte socialiste qui visait à abroger dans la loi du 23 février 2005 la mention sur le "rôle positif de la présence française", notamment "en Afrique du nord". Les parlementaires ont donc résisté a ce faux procès fait à notre République et qui, depuis quelques années, s’amplifie. Faux procès mené par le lobby des "indigènes de la République" pour qui les inégalités, les discriminations, leur prétendu statut de citoyen de seconde zone seraient la conséquence directe, les séquelles même, de la colonisation. Approche tronquée de notre histoire, et celle du colonialisme, en particulier.

Cependant, s’appuyer sur une loi est mal venu. Comme l’écrit Max Gallo dans un article « Colonisation, la tentation de la pénitence » publié dans les colonnes du quotidien Le Figaro [édition du 30 novembre 2005] : « Pour l’historien, il n’est pas admissible que la représentation nationale dicte « l’histoire correcte, celle qui doit être enseignée ». Trop de lois déjà - bien intentionnées - ont caractérisé tel ou tel événement historique. Et ce sont les tribunaux qui tranchent. Le juge est ainsi conduit à dire l’histoire en fonction de la loi. Mais l’historien, lui, a pour mission de dire l’histoire en fonction des faits. ».

Indéniablement, le colonialisme a eu des effets dévastateurs, à la fois humains, culturels, économiques et écologiques. Il est incontestable que les colonisateurs ont pillé sans vergogne, et autant qu’ils le pouvaient, et aussi vite qu’ils le pouvaient, sachant qu’un jour prendrait fin cette ère de docilité des peuples et de bas prix des ressources. Il est incontestable que les colonisateurs se sont livrés à l’esclavage et à des traitements inhumains à grande échelle des populations locales, à la seule fin de réaliser leurs desseins économiques et industriels nationaux. Peu leur importait que les populations croupissent dans l’extrême misère, tant que leur bonheur et leur progrès social étaient assurés, tel était l’essentiel. Il est incontestable que la fin justifiait tous les moyens. Exploitation des populations, destruction de leur culture et pollution de leur environnement. Autant d’ignominies dénoncées par exemple par Albert Londres, dans son remarquable ouvrage Terre d’Ébène. A cette époque, son récit lui valut des attaques violentes, car il ne faisait pas bon critiquer l’œuvre de l’État colonial. Il y fit face et y répondit courageusement.

Cependant, faire croire, pour autant, par exemple, que l’Afrique était un paradis avant la venue des colonisateurs est une pure chimère, un mensonge délibéré. Faire croire que l’État colonial était le diable incarné, foudroyant des pires fléaux ces peuples purs, sains, touchés par la grâce, c’est travestir une réalité nettement moins angélique. En Afrique, il faut reconnaître que le chaos, la traite des personnes et les guerres tribales battaient leur plein bien avant l’arrivée des puissances coloniales. Des territoires où seule s’exerçait la loi du plus fort. Une loi qui donnait lieu à des guerres et à des affrontements meurtriers sans fin, car chaque vainqueur devait livrer en permanence combat pour défendre son territoire, asseoir son autorité sur les autres, étendre son influence et, surtout, s’accaparer les richesses obtenues par la force. Bref, une histoire faite de sang, de larmes et de cruauté, bien avant l’arrivée des puissances coloniales.

La cupidité, bien souvent la mère nourricière de ces drames humains endurés par les peuples, n’est pas propre à l’homme occidental. Preuve en est ce qui se passe actuellement en République Démocratique du Congo, ex Zaïre, ex Congo Belge. Ses voisins, le Rwanda et l’Ouganda, tels des vautours lors de l’éclatement de la guerre au lendemain de la chute de Mobutu, se sont rués en pâture sur les richesses fabuleuses de ce pays gigantesque. Ils ont pillé allègrement et en toute impunité. Un pillage totalement illégal. Mais a-t-il fait l’objet d’une condamnation par la communauté internationale ? Par les socialistes si prompts à dénoncer le « rôle négatif » de la colonisation française ?

Par ailleurs, dans nombre de pays, les bienfaits de l’action coloniale ne sont pas nuls. Elle s’est, souvent, traduite par la réalisation d’infrastructures (ports, chemin de fer, réseau de routes...) toujours en usage. Un héritage utile, sans conteste ! Ce sont souvent de véritables colonnes vertébrales pour le développement économique et social, car vecteurs de désenclavement de régions isolées. Sans parler de la construction d’écoles et de l’apport de la part de missionnaires d’une éducation réelle pour nombre d’enfants. De là à parler d’œuvre civilisatrice, il faut rester prudent. Bien sûr, la conversion de force et en masse à la foi chrétienne est plus critique, car elle s’est faite souvent en annihilant des cultures, des croyances et des traditions séculaires. Toutefois, de nos jours, les Africains se rendent en masse aux églises. L’ enseignement religieux est intégré et ne souffre plus de contestation de la part des populations locales, en dépit parfois des massacres commis au nom de l’évangélisation des masses « sauvages ». Mais ce n’est pas propre au colonialisme. L’Europe a connu en la matière ses heures noires, comme le massacre de la Saint-Barthélémy ou l’Inquisition.

L’histoire du colonialisme et son implication exigent une approche nuancée et non simpliste, manichéenne. Comme l’écrit Dominique Valès dans son éditorial dans le quotidien La Montagne, « s’en tenir au "rôle positif" de la colonisation, c’est simplifier une réalité beaucoup plus complexe en n’en présentant que l’une des facettes. La France n’a pas à rougir d’avoir eu un empire colonial ». Ce n’est pas en se flagellant que la France parviendra à se réconcilier avec son passé, parfois trouble, avec ses anciennes colonies. Faire croire que le colonialisme est le seul responsable des maux et de l’incapacité à se développer économiquement et à accéder au progrès social, c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle. Comment expliquer, dans ce cas, cette différence frappante et tangible de développement entre les ex-colonies en Asie du Sud-Est et en Afrique ? Il faudra bien un jour avoir le courage de répondre franchement et sans langue de bois à cette question fondamentale.

Après quarante d’ans d’indépendance, on peut attendre de ces États qu’ils soient mûrs et donc en âge d’assumer pleinement les responsabilités de leur destin. Avoir le sens de l’Histoire pour leur peuple. Voilà probablement une des raisons des échecs d’anciennes colonies. Il est trop facile de réclamer l’indépendance et, ensuite, d’accuser son ancien « tortionnaire » de tous les torts. Les dommages et réparations sont légitimes. Mais pas valables ad vitam aeternam. D’autre part, là ou les pays développés commettent une faute énorme, c’ est dans cette obstination à verser une aide financière massive alors que les résultats sur le terrain ne suivent pas, spécialement en Afrique. La soumission à des objectifs politiques, économiques et sociaux est la clé, et la seule, d’une aide réussie. Quand nos gouvernements comprendront-ils que privilégier la qualité à la quantité est la seule voie gagnante ? Pour nous. Et pour ces pays en demande.


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27 réactions à cet article    


  • (---.---.162.15) 2 décembre 2005 10:48

    Vous commencez par stigmatiser les socialistes qui ont voulu rejeter la mention de loi. Puis vous expliquez longuement qu’il ne fait pas faire de loi sur ce sujet. Soyez donc cohérent avec vous-même !

    Am.


    • cumulus (---.---.24.95) 2 décembre 2005 11:26

      Merci pour ce texte. Votre point de vue sur la proposition socialiste à l’assemblée n’est pas clair. Mais la situation est paradoxale.

      Le consensus chez les historiens aboutit à des appréciations parfois choquantes dans les manuels scolaires.

      Il y a d’autres exemples que la colonisation.

      L’encyclopédie « MILLENIUM » a été distribuée il y a quelques années à tous les collégiens du Val de Marne. Elle décrit la Corée du Nord comme un pays isolé mais où tout le monde est égal et l’accès au soin général. N’est-ce pas un peu bizarre ?

      Il est important que la représentation nationale examine de plus près ce qui est enseigné dans les écoles.


      • Thomas (---.---.91.222) 2 décembre 2005 11:34

        La colinisation n’a pas eu en effet que des effets dévastateurs.

        Il faut bien sur reconnaitre les dégats qui ont été fait aux populations indigène, mais il faut aussi reconnaitre que nombres de grands travaux ont été réalisés.

        Depuis la décolonisation de nombreux pays africains ont fait marche arrière, et il est temps d’arrêter de rejetter cette régression sur le dos des pays colonisateurs. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le président algérien est venu se faire soigner en France. L’hopital d’Alger dont j’ai oublié le nom était sous la colonisation le 2 hopital au monde ou l’on pouvait aisément soigner la maladie dont il souffre.

        Oui les Français ont fait des erreurs et ils le reconnaissent. Mais maintenant, il suffit !

        L’afrique si prompt à nous faire passer continuellement des procés d’intention et autres, devrait commencer à faire un peu le ménage chez elle, ou l’on continue à pratiquer l’esclavagisme et l’excision...


        • florian (---.---.162.37) 2 décembre 2005 13:57

          vous le dites tres bien, ce n’est pas au parlement d’ecrire l’histoire. cette derniere est une suite d’evenements et de periodes plus ou moins troubles. elle se base à partir de faits et de temoignages. les historiens sont là pour la raconter objectivement, ce qui n’est pas le cas des hommes politiques. on doit apprendre l’histoire avec ses bons et mauvais cotes, sans qu’une loi dise ce qu’il est bien d’etudier. qu’est ce qu’on dirait si l’allemagne sortait une loi insistant sur les cotes positifs du nazisme ?


          • Framendel (---.---.180.70) 2 décembre 2005 14:49

            cette loi n aurait jamais dû être votée en catimini l opposition n’a pas été assez vigilante ce mois de février

            mais si tout n est pas nul , négatif dans la colonisation n oubliez pas l ’effet majeur : l’ humiliation dont les séquelles n ont pas disparu aujourd’hui , le racisme , la croyance pour « les races supérieures » au droit , au devoir de civiliser « les races inférieures » (Jules Ferry)... l ’ humiliation : elle a eu lieu partout : en « Indochine » , et plus encore en Afrique

            reconnaître les fautes du passé n’est pas se flageller ; tous les peuples colonisateurs devront en passer par là


            • (---.---.91.222) 2 décembre 2005 15:19

              SAuf que pour la France la repentance a déjà été longue.

              Ca commence à être pénible. C’est à force de faire cela que l’on excite le racisme !

              Il y en a marre des mea-culpa. Et ce n’est pas Bouteflika qui vient se faire soigner ici qui devraient dire le contraire !


            • Adam (---.---.43.1) 2 décembre 2005 15:47

              Cette loi ne sera pas appliquée, si l’on s’en tient aux déclarations de Gilles de Robien. De toute manière elle est trop facile à contourner pour être d’un effet certain sur le terrain. Du point de vue pratique, on peut éviter les lois inutiles.

              Donc cette loi doit être envisagée du point de vue des symboles.

              Curieusement, quand on regarde les clivages politiques autour de cette loi, on a bien l’impression de les xénophobes sont dans le même camp que les colonialistes. Cela semble dire que s’ils ont été bienfaiteurs, c’est bien malgré eux.

              Symboliquement, cela semble contre productif.

              Laissons faire les historiens.


              • antoine (---.---.12.14) 2 décembre 2005 15:55

                Certe c’est facile de dire que la colonialisation a eu de bon coté, que les colons on réalisés des constructions pour les colonisés. Sauf que te construire une maison de paille avec le millième de tes propres resources que l’on t’a volé et dire ensuite qu’on a fait quelque chose pour ton bien c’est fort quand meme. Et je ne parle que des resources, si on ajoute le prix du sang... Et puis il me semble que l’europe aussi a connu sa période de guerres incessante. non ? Alors dire que l’on a pacifié l’afrique... en les exploitants, en les pillant, en les massacrant faut pas pousser. Le but n’était pas pacificateur du tout mais purement mercantile. D’ailleur l’exemple recent de l’irak résume bien ce qui s’est passé en afrique : Vous êtes sous dictature, on va vous liberer en vous tapant dessus et ca n’est pas (hum hum) pour profiter de vos ressources pétrolières. On veut votre bien.

                Au fait en parlant de mea culpa, la loi sur l’esclavage crime contre l’humanité n’est daté QUE du 10 mai 2001... Moi quand j’était petit je pensais dur comme fer qu’à l’évidence ca avit été fait depuis longtemps...


                • (---.---.189.121) 2 décembre 2005 16:43

                  « Sauf que te construire une maison de paille »

                  Faut aller voir à Tunis l’hôpital Charles De Gaule, elle était costaud la paille !

                  Jean


                • Octave (---.---.35.76) 2 décembre 2005 17:54

                  En 1984,alors que j’étais hospitalisé à Strasbourg, je fis la connaissance d’un vieil Algérois venu de son pays pour se faire soigner. Il m’expliquait son émotion de se retrouver dans cette ville dont il avait été parmi les premiers libérateurs. Il avait été enrolé dès les premières heures de la guerre, démobilisé puis remobilisé pour la libération, avait reçu des médailles pour faits d’arme et se souvenait de son entrée dans la capitale alsacienne, accueilli comme « francais libérateur ». Il regrettait cependant que dès son retour dans sa campagne algéroise, fier d’arborer ses breloques, il lui fut intimé, par les autorités, l’interdiction de porter ses médailles... il ne faisait que regarder les gens aller voter, n’eut jamais de carte d’identité française...

                  Dans quel sens faut-il regarder « les bienfaits de la colonisation » ?


                  • florian (---.---.200.77) 2 décembre 2005 18:09

                    mais qu’est ce qu’il serait arriver si au lieu de les coloniser, on aurait cooperer avec ces pays ? on peut dire aussi que grace à l’esclavage, les noirs sont heureux d’etre americains aujourd’hui. bien sur qu’il y a eu des cotes positifs, mais il y a eu bien plus de cotes negatifs. et tous les problemes que l’on rencontre en afrique vient de notre passe de colonisareurs.


                    • (---.---.64.89) 3 décembre 2005 00:23

                      Deux Français sur trois saluent le « rôle positif » de la colonisation SONDAGE Une large majorité de l’opinion soutient le choix du Parlement sur l’enseignement de la « présence française ». Guillaume Perrault [02 décembre 2005]

                      Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour Le Figaro, 64% des Français approuvent l’article 4 de la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la nation envers les rapatriés », qui affirme : « Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord. » Seuls 29% sont d’un avis contraire et 7% ne se prononcent pas. Cette enquête (1 000 personnes, méthode des quotas) a été effectuée mardi dernier, jour où l’Assemblée a repoussé une proposition de loi du PS demandant l’abrogation de l’article litigieux.

                      La loi est approuvée par 75% des électeurs de la majorité (79% à l’UMP, 60% à l’UDF). Plus surprenant : une majorité d’approbation des électeurs des partis de gauche qui ont pourtant mené un combat vif contre cette mention du « rôle positif » de la colonisation : 68% des sympathisants communistes, 59% des Verts et 55% des socialistes. L’adhésion à la loi atteindrait des niveaux comparables dans toutes les classes d’âge.

                      En revanche, l’approbation serait plus forte chez les femmes (69% d’opinions favorables) que chez les hommes (60% d’opinions positives). Surtout, les couches populaires soutiendraient de façon plus massive le choix du Parlement que les catégories aisées : 72% des employés et 69% des ouvriers approuveraient l’initiative des députés UMP, contre 56% des professions intermédiaires et 45% des cadres. « Les Français estiment que la majorité n’a pas voulu faire l’apologie de la colonisation, mais a souhaité que les manuels scolaires n’occultent pas ses aspects positifs », commente Stéphane Rozès, directeur de CSA-Opinion.


                    • Didier Vincent Didier 3 décembre 2005 11:19

                      Mais Max Gallo dit n’importe quoi ! La Loi définit la manière dont nous voulons vivre ensemble. Et cette Loi est bien faite par nos représentants au Parlement. Si la Loi n’avait abordé la question l’Egalité, on aurait pu en rester à une société de classes ! La question n’est pas de savoir si la colonisation pratiquée par nos pères était « correcte » ou pas, la question est de savoir comment nous nous positionnons aujourd’hui par rapport au principe même et que chacun semble reconnaitre comme condamnable. Il ne s’agit pas de réécrire l’Histoire, il s’agit de marquer ses repères, de dire ce qui nous semble aujourd’hui être nos valeurs.


                      • florian (---.---.200.77) 3 décembre 2005 12:51

                        je comprend que les français soutiennent cette loi. à l’ecole on nous apprend que le cote positif de la colonisation pour la france, la bonne epoque de l’empire français. et pourtant j’ai 24 ans, on ne m’a pas appris ça il y a 50 ans. jamais on ne m’a parle d’exaction, des droits des habitants non français. on ne m’a jamais appris que napoleon avait retabli l’esclavage. la france a encore du mal à assumer son passe.


                        • Gérard, Henri PERTUSA 3 décembre 2005 18:04

                          Le mythe du bon colon

                          Après le mythe du bon sauvage de J.J. Rousseau, les députés UMP fabriquent le mythe du bon colon !

                          Nous avons désormais affaire à des « colons décomplexés », fiers du glorieux passé colonial de la France, qui ont « compris » qu’après cette mise au point « objective » d’une histoire « équilibrée », les français pourront enfin s’aimer (sic !), et le seront en retour par ces jeunes issus de l’immigration, et par la communauté maghrébine dans son ensemble:une fierté « communicative » donc ! Freud, Jung, Adler et les « autres », auraient très certainement été frappés par la grande pertinence de cette fine analyse psychologique, que nous devons à Jean-Claude Guibal, député UMP des Alpes-Maritimes (ce fameux 29 novembre, à l’Assemblée Nationale). Nul doute que la « racaille » et les « barbus » de M. Sarkozy apprécieront !

                          D’un côté donc, de nobles conquérants civilisateurs et altruistes, et de l’autre des « sauvages » ingrats qui ont osé se soulever contre leurs bienfaiteurs : quel scandale ! Mais quelle « mouche les a piqués » ? Contraindre leurs vainqueurs à les massacrer et à les torturer, quel crève-coeur pour les premiers, quelle honte pour les seconds ! Ces « indigènes de la République » étaient pourtant si heureux sous son joug : c’est à y perdre...son latin ! Le « bon colon » en frémit encore d’indignation !


                          • (---.---.202.18) 5 décembre 2005 09:28

                            c est une caricature que vous faites. il faut savoir raison gardee. il n y pas d un cote les mauvais et de l autre les bons. la situation est souvent bien plus complexe. voici plus d un an et demi que je suis base en Afrique et donc les approches intellectuelles de salon parisiens des problematiques de l Afrique je les laisse a d autres. Il faudrait que beaucoup qui sont s y fort a disserter, a avoir cette approche tres manicheenne des choses, viennent vivre en Afrique et ainsi confronter leurs idess, leurs opinion a la realite. Vivre a l etranger, voyager c est le meilleur moyen d avoir l esprit ouvert, ne pas aliener a la pensee unique et remettre en cause constamment sa propre matrice de pensees et lecture du monde, des hommes et de ses faits ! Merci de votre lecture et l interet porte a mon article. Stephane


                          • (---.---.211.29) 4 décembre 2005 12:42

                            Comment les enseignants enseignent-ils le fait colonial ? Là est la vrai question et semble plus du ressort d’inspecteurs pédagogiques que de parlementaires.

                            L’enseignement de l’histoire est avant tout une vulgate écrit par un pays sur une vision officielle de son passé. La loi doit-elle intervenir ou plutôt des groupes de pressions ?( cf. les anciens combattants et la guerre 39-45 au bac).

                            La colonisation est étudiée à partir de la décolonisation mais peu de notions sur le pourquoi de la colonisation et un désintérêt de ces zones qui ne sont plus notre empire colonial mais des pays indépendants écrivants à leur tour leur histoire.


                            • Proof OK (---.---.28.210) 5 décembre 2005 19:28

                              Les enseignants etant majoritairement de gauche et beaucoup d’extreme gauche, il est normal que leur dialectique critique ce pays la France qui n’a jamais ete un heureux pays de vraie gauche, liberateur, etc, etc, . Ils ont oublié la carriere de ministe a l’époque des colonies de Mitterand !! Quand on a habité en afrique noire et en Afrique du nord, on sait que les vieux ont plutot une nostalgie de la periode française, quant aux jeunes qui ne l’ont pas connu , ils sont plutot contre ! Tout cela est très logique, je trouve !!! Ne soyons pas manichéens ! c’etait ni noir ni blanc, mais les infrastructures datent de cette période !pas grand chose a été fait depuis !


                              • Karlof (---.---.83.56) 7 décembre 2005 16:35

                                “Ce n’est pas au Parlement d’écrire l’Histoire ; c’est aux historiens...”

                                Voire...les historiens ne sont pas toujours objectifs et... pas souvent d’accord entre eux. Sur des sujets polémiques comme la colonisation, comme tout citoyen lambda, ils ont tendance à appyuer sur les bienfaits ou les méfaits selon leurs tendances idéologiques. C’est qu’il y a les faits et l’interprétation des faits. Ce n’est pas non plus aux parlements de faire des lois pour régler le problème dans un sens comme dans l’autre... La seule loi qui devrait être en la matière, c’est l’obligation d être objectif, en fonction des faits, des témoignages.

                                Seule une commission plurielle et indépendante devrait rédiger ce qui devrait être enseigné dans les écoles.

                                Il faut bien reconnaître que, jusqu’à présent, l’Histoire enseignée dans les écoles n’est pas objective. Et pour cause ! la commission des programmes ne fait qu’imposer des têtes de chapitres et ce sont des auteurs privés qui écrivent les contenus... Il est scandaleux que les livres de classe relèvent du système marchand concurrentiel et que chaque prof puisse choisir le livre qui lui plait le mieux en fonction du texte, mais aussi des belles images et du look de l’ensemble. Ce système entraîne un gaspillage énorme d’argent pour les parents ( livres trop chers et qui doivent être remplacés souvent selon le bon vouloir des enseignants...).

                                Ce coup de gueule passé, venons-en au colonialisme. Au départ, il y a un « péché originel » trés grave : celui d’avoir conquis des pays étrangers par la force, avec beaucoup de victimes à la clé, et cela non pas pour « civiliser », mais pour satisfaire le désir de puissance de quelques mégalomanes et pour enrichir un pays déjà riche sur le dos d’un pays déjà pauvre en l’exploitant au maximun. Il ne s’agit pas « d’erreurs » mais de crime, comme il a été criminel de tuer des cultures pour les remplacer par une autre jugée « supérieure ». Il n’y a pas de culture supérieure et notre civilisation occidentale a prouvé que la barbarie n’est pas l’apanage des peuples « arriérés » en technologie. Un peu de modestie ! Les guerres tribales et la loi du plus fort, on connait ça dans nos contrées « civilisées », l’Histoire en témoigne suffisamment ! Si on leur a laissé quelques infrastructures, ponts et routes, on leur doit bien ça, et n’oublions pas qu’ils ont été faits pour NOUS en premier lieu, ne soyons pas naïfs ! Bien sûr, quelques cathos ou laïcs, individuellement, on fait du bien, mais cela ne suffit pas à effacer l’ardoise.

                                Je suis persuadé que s’il n’y avait pas eu de colonisation et qu’on ait laissé ces peuples « faire le ménage » chez eux", ils n’en seraient pas là où ils en sont aujourd’hui. Conclusion : faire une loi pour enseigner les « bienfaits de la colonisation », laissez-moi rire ! et laissez-les pleurer...


                                • Weidmann Serge (---.---.200.238) 8 décembre 2005 20:56

                                  Avoir des colonies , c’est investir en argent et en fonctionnaires dans les pays colonisés. Ce qui plombe peu ou prou le développement des pays colonisateurs et porte en quelque sorte préjudice aux citoyens. Quand la France a quitté l’Algérie, sa croissance a repris ( on ne peut en dire autant de cette dernière).

                                  Je tenais à vous féliciter pour votre travail et votre vision assez juste des choses puisque puisée dans l’analyse des faits, sans concession à l’idéologie dominante.


                                  • Gérard, Henri PERTUSA (---.---.234.117) 9 décembre 2005 13:30

                                    Monsieur,

                                    ce n’est pas « ma » caricature, mais celle de l’UMP d’un côté, des « Indigènes de la République » de l’autre ! Ce n’est pas pour rien que je parle et du MYTHE du bon sauvage, et du MYTHE du bon colon : pour moi, ce sont effectivement deux FABLES, deux LEGENDES ! Mais l’heure n’est pas à la nuance ni à la « complexité » : cet article 4, ainsi que l’article 13 sur l’oeuvre positive accomplie en Algérie par les « pieds-noirs » (dont je suis : eh oui !), les harkis, et même par les MEMBRES DE L’OAS pendant la guerre d’Algérie, doivent être combattus avec les mêmes armes rudimentaires que celles employées par les concepteurs (Douste-Blazy, entre autres) et les ardents partisans de ces scandaleux articles : ces gens-là ne comprennent pas les nuances, et il faut malheureusement se rabaisser à leur niveau pour être entendus d’eux !

                                    Quant à mon approche « d’intellectuel des salons parisiens » des problématiques de l’Afrique, comme je vous l’ai déjà précisé, je viens d’Algérie, mais j’ai aussi vécu au Maroc ! D’autre part, j’estime qu’arriver dans un pays avec des préjugés « d’européen nuancé », comme c’est peut-être votre cas, n’est pas obligatoirement un gage d’objectivité, non ?

                                    Par ailleurs, au sujet de « ma pensée unique », j’ai fréquenté une école internationale où j’ai eu le plaisir de rencontrer toutes sortes de personnes (y compris des africains) aux opinions les plus diverses. En outre, dans mon expérience professionnelle, je me suis là encore « frotté » à des personnalités et à des croyances multiples ; Dans ma vie privée, enfin, là aussi ma curiosité d’esprit m’a poussé à entretenir des relations avec des individualités très différentes et parfois singulières, qui ne se seraient pas forcément entendues entre elles, si elles avaient été mises en contact !

                                    Mais, monsieur Rossard, ôtez-moi d’un doute, vous qui semblez bien connaître les intellectuels des salons parisiens : je croyais que c’était dans ce milieu qu’on affectionnait une approche intellectuelle « complexe et nuancée » des diverses problématiques : je me trompe ?

                                    Et bien sûr, merci de l’intérêt que vous avez porté à mon premier commentaire sur votre article !

                                    (Sur cette question du colonialisme, voir mon article : « Curieux devoir de mémoire », à la rubrique « Citoyenneté »)


                                    • tony (---.---.67.51) 12 décembre 2005 21:38

                                      Il ne s’agit pas de nier un éventuel bienfait de la colonisation. Mais pourquoi une loi pour affirmer celà ??? L’Allemagne devrait-elle voter une loi rappelant que ses autoroutes ont été construit grâce à Hitler et que ce dernier a donc eu un rôle positif ??? l’esclavage a eu aussi un role positif puisqu’il a permis le déveloloppement économique de l’occident... Vous devriez lire « la question » de Henri Alleg (une 50aine de pages) vous auriez certainement une autre idée sur le rôle de la colonistion...


                                      • cultilandes (---.---.216.151) 14 décembre 2005 01:31

                                        D’accord Pour dire que coloniser un pays est une faute, même si c’était avec de bonnes intentions et avec un bilan « globalement positif ». D’accord pour dire que les descendants des colonisés ou des esclaves ne sont pas des créanciers éternels des descendants des colonisateurs. D’accord, les historiens et les professeurs ont souvent tendance à avoir et enseigner des points de vue idéologiques ou nationaux. D’accord pour dire que la loi ne doit pas imposer une interprétation de l’histoire. Mais cela n’a t’il pas déjà été fait ? La loi qui interdit de nier l’existence des chambres à gaz, certes, impose essentiellement un fait plus qu’une interprétation... Mais n’y a t’il pas d’autre exemple ? Dites moi...


                                        • skipper (---.---.198.172) 20 décembre 2005 20:28

                                          Commençons par definir la colonisation : Domination de l’un sur l’autre. Dès lors on peut aisement comprendre qu’il n’y a rien de positif dedans. Certains ici nous parlent de routes, de chemins de fers, d’hôpitaux construits...Mais à quoi servaient ces réalisations ? Les routes et chemins de fers servaient à acheminer, vers la métropole, les richesses pillées ; les hôpitaux servaient à soigner d’abord les colons et ensuite ( quand on voulait bien ) les autochtones. Un peuple colonisé est un peuple qui regresse, car freiné dans sa progression par des règles imposées ( et toujours en sa défaveur ). Les tenants de la thèse des « effets positifs » de la colonisation sont toujours dans ce racisme qui avait pour but de justifier la colonisation avec pour passeport fétiche : « nous allons civiliser les sauvages ». Malheureusement cette mentalité existe encore aujourd’hui. Il est temps d’éléver un peu plus ce débat plutôt que de vouloir justifier ce crime par des raisons qui ne tromperaient pas même un enfant de cinq ans.


                                          • Courouve (---.---.102.66) 14 janvier 2006 14:05

                                            L’éducation des enfants par les adultes, la règle démocratique de la majorité, la répression par la force publique de la délinquance, autant de dominations.

                                            Peut-on vraiment dire de bonne foi qu’il n’en sort jamais rien de bon ???


                                          • Charles (---.---.90.8) 14 janvier 2006 09:20

                                            Puisqu’on en est aux bienfaits de la colonisation, pourquoi ne pas souligner les bienfaits de la colonisation de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne après la débacle de Sedan ? Et pouquoi, tant qu’à faire, ne pas y rajouter la révélation que fut Charles de Gaule, qui n’aurait jamais été l’homme politique que l’on sait s’il n’y avait eu la « positive » occupation-colonisation allemande de 1940 ? En fait, la colonisation est une prédation, une abjection, rien de positif ne peut en sortir. Cette loi est scélérate, il faut l’abroger !


                                            • Courouve (---.---.102.36) 14 janvier 2006 13:59

                                              Le bien et le mal issus d’un acte n’ont de sens que dans un petit cercle autour de cet acte.

                                              C’est pourquoi la sagesse populaire dit : « À quelque chose, malheur est bon. »

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