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Accueil du site > Tribune Libre > Conférence sociale et variation des prix en grande surface

Conférence sociale et variation des prix en grande surface

La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) dans une publication du 5 juillet 2012 a constaté une grande discordance entre les prix affichés en rayons et les prix facturés en caisse dans la grande distribution.

La conférence sociale remet en lumière la fameuse compétitivité, soit en filigrane le cout du travail, soi-disant trop élevé, toujours trop élevé.

Comment ces deux informations se télescopent-elles ?

Comment le rapport de la DGCCRF met-il à bas la théorie du coût du travail trop élevé ? 

La DGCCRF a constaté, dans une publication du 5 juillet 2012, une grande discordance entre les prix affichés en rayons et les prix facturés en caisse dans la grande distribution.

Cette information a été reprise par l'ensemble des médias.

La faute aux prix de vente qui peuvent varier plusieurs fois dans la journée. Y compris lorsque le produit est déjà dans le caddie du consommateur.

Les prix évoluant majoritairement à la hausse, en cas d'écart, le prix en caisse est souvent plus élevé que celui affiché en rayon.

Le changement du prix en caisse étant instantané, le changement du prix en rayon demande une procédure manuelle, et donc décalée.

Seulement, voilà les coût du produit ne varie pas, puisque c'est toujours le même qui est en rayon et en stock. Alors pourquoi le prix de vente varie-t-il ?

C'est là qu'intervient les nouveau seigneurs (saigneurs) de notre société de consommation.

Le service Marketing littéralement "faire le marché" ou étude de marché.

Ces services hautement qualifiés décident de la présentation, de l'emballage, de la position dans les rayons, et surtout du prix de vente des produits.

Le prix varie en fonction de la météo, de la concurrence, de la mode, de l'attractivité du produit, et surtout du "panier de la ménagère".

Cette science du "panier de la ménagère" permet de calculer le prix maximum possible acceptable par nos consommateurs. Ce prix varie en fonction du quartier, de la présentation du produit, de l'enseigne, etc.

Le même produit sous une appelation différente sera destiné à un public différent (Marque distributeur, grande marque, produit discount, premier prix, magasin de proximité ou hypermarché, etc.)

On voit régulièrement, lorsqu'un industriel rappel un produit, toute la gamme de présentation.

Quel rapport avec la conférence sociale, la compétitivité, et le coût toujours trop élevé du travail ? On y vient...

Nous voyons donc que, grâce a cette science issue des lauréats des HEC (hautes études commerciales), il n'y a plus de lien (ou si peu) entre le cout d'un produit et son prix de vente.

La variation du cout du travail n'a pas de conséquence sur le prix de vente d'un produit et donc sur sa compétitivité.

Régulièrement on se demande comment se fait-il qu'un kg de pommes acheté trois sous à un maraicher, puisse coûter aussi cher. Impossible d'expliquer la différence de prix. Evidemment, il n'y a pas de liens entre le prix d'achat et le prix de vente !!

conference sociale

A la conférence sociale, la compétitivité refait surface, comme étant le problème à résoudre.

Par compétitivité, il faut comprendre cout du travail trop élevé..

Etudions un peu, le cout du travail dans un produit.

Le secteur ou le coût du travail a une part la plus importante est le service. Théoriquement, le cout du travail devrait être proche de 100% du cout du produit. Cela reste théorique, car les dérives de ce secteur, une fois revendu par les grands groupes feront l'objet d'un futur article.

Mais le service n'est pas délocalisable, donc pas concerné par la compétitivité.

Il reste les autres produits, où la main d'oeuvre correspond à 10 à 30% de la valeur du produit d'achat.

La variation du cout du travail sur le cout d'un produit est donc dérisoire, et en tout cas bien inférieure au variations du service marketing, et je ne parle même pas du cout de l'euro surévalué.

A qui profite le crime ?

La diminution du cout du travail ne va pas influer sur la compétitivité, mais directement sur la marge des distributeurs.

Voilà tout l'intérêt du service marketing.

Il y a quelques années nos élites sortaient des grandes écoles de la républiques (Ecole des mines, polytechnique, et autres écoles d'ingénieurs).

Maintenant la voie royale est HEC (hautes études commerciales) ou autres MBA commerce.

M.Chatel, par exemple Ex-ministre de l'éducation formée au service Marketing de l'Oréal, M.Bertrand ex-agent d'assurance, Remy Pfimlin Pdg de France télévision, mais aussi Dsk, Jean Louis Borloo, Louis Gallois, etc.

Liste des lauréats de Hec Paris

Comment appelle-t-on l'activité qui consiste a faire varier un prix sur d'autres critères que son cout d'achat (mode, météo, panier de la ménagère) ? Comment s'appelle l'activité qui consiste a faire varier un prix de vente d'un produit déjà acheté ?

De la spéculation !!!

Je serais assez pour une nouvelle taxe sur la spéculation. Une taxe à 75% sur toute marge non justifiée par une valeur ajoutée (transport, travail, etc...)


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10 réactions à cet article    


  • travelworld travelworld 10 juillet 2012 15:57

    Un îlot de perte dans un océan de profits, allez faire vos courses au marché !


    • Alpo47 Alpo47 11 juillet 2012 11:21

      Le prix final est effectivement indépendant du vrai coût. On pourrait dire que c’est le « prix que le client est prêt à payer pour ce produit ». Voici le marketing qui profite uniquement aux sociétés ... et leurs actionnaires.
      Mais nos rédacteurs « libéraux indécrottables » ne vont pas manquer de venir nous parler de la libre concurrence qui doit tirer les prix vers le bas et profiter aux consommateurs, non ?

      Juste une illusion ou un mensonge fort bien démonté dans cet article.


      • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 11 juillet 2012 12:20

        Rien de nouveau sous le soleil de la distribution. Le vrai prix d’une marchandise c’est celui que le client est prêt à mettre et cela ne date pas d’aujourd’hui... Depuis la nuit des temps, cela s’appelle des discussions de marchands de tapis.
        Sauf que la négociation, là, elle est automatisée.

        On ne peut non plus « taxer la spéculation » faute de pouvoir définir précisément à quel moment une marge est spéculative.

        Par contre, et comme elle est efficace cette mesure n’a guère de chance d’être appliquée, il est tout à fait facile d’alourdir considérablement les contraventions en cas de tromperie. Tout le barda législatif est en place et fonctionne... quand on l’applique. Il reste à le rendre dissuasif, ce qu’il n’est pas à cause d’amandes dérisoires.

        Un prix facturé à un montant plus élevé que le montant affiché : dix fois la différence à la première infraction constatée (ben oui, Darty le fait bien quand ça l’arrange), cent fois à la seconde, mille fois à la troisième... et on augmente dix fois à chaque constatation.Je vous dis pas la facture à la fin d’une seule visite. Ca rembourse les frais de contrôle, non ? Même pas besoin d’acheter : relever les prix en rayon et contrôler à la caisse suffit pour établir l’infraction.

        Allez, je vous donne trois mois pour que l’affaire soit réglée. J’en connais même pas loin de chez moi qui seront obligés d’embaucher pour vérifier les prix dans les rayons. Embaucher ? Ah, quel malheur !


        • spartacus spartacus 11 juillet 2012 12:37

          Amusant...

          Que de clichés...basés sur de la désinformation depuis de nombreuses années.
          Informons donc :
          Les rayons boucherie et fruits et légumes sont déficitaires toutes enseignes confondues

          Trois rayons présentent des marges nettes négatives (les coûts sont supérieurs au prix de vente) : boucherie (-4,4%), le steak haché surgelé (-4,8%) et fruits et légumes (-0,7%). Les trois autres affichent des marges positives : produits laitiers et oeufs (2,9%), volailles (4,9%) et charcuterie (6,1%).


          Pour faire simple une plaquette de beurre que la distribution achète 1,45€ est revendu entre 1,48€ à 1,59€....

          Quand aux coût de personnels, Il convient de noter que les trois rayons ayant une rentabilité négative ont tous des coûts de personnel plus élevés...

          Moralité plus y’a de monde moins y’a de marge !

          • foufouille foufouille 11 juillet 2012 13:28

            on y croit vachement
            surtout vu le prix paye aux eleveurs ...........


          • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 11 juillet 2012 13:32

            Très amusant, en effet. Quand un producteur vend une salade 30 centimes et qu’elle se retrouve à 1,20 € sur le rayon de la grande surface, le POINT DE VENTE, qui l’a acheté 1€ (si vous le dites...) à sa centrale perd de l’argent.
            La CENTRALE, qui elle l’achète 0,30€ pour la revendre 1€ au point de vente n’en perd pas vraiment.
            Pour le beurre, je sais pas... Mais quand on vend 4 yaourts à 1,5€, il doit bien avoir un peu de marge qui reste quelque part... Faut bien trouver des sous pour racheter ses concurrents.
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Casino

            Cela dit, je ne vois pas en quoi cela empêche d’afficher des prix de vente exacts.


          •  Un monde Sankara octave31 11 juillet 2012 14:52

            Pour tout ce qui est agroalimentaire, ce sont les centrales d’achat qui imposent leur prix aux producteurs.
            De plus ils récupèrent les « marges arrières » non compris dans votre « rentabilité ».
            pour mémoire, la marge arrière comprends les « BFA » c’est à dire une sorte de Bonus liée à la quantité, plus le coût de la publicité du produit dans les annonces du distributeur, ainsi que divers primes de situation dans le rayon etc.
            Les producteurs sont payés théoriquement à 60 jours, alors que le consommateur paye comptant, et quelquefois via des organismes financiers appartenant au distributeur !
            Ce simple décalage de trésorerie suffit largement pour payer le personnel.
            Alors marge négative .... ??! Et de plus c’est interdit sauf pour les soldes !
            Ce même personnel, ces mêmes consommateurs a qui le Medef, lors de la conférence sociale, a expliqué qu’ils coutaient trop cher, et qu’il faut réduire le coût du travail pour améliorer la compétitivité, pour profiter à qui ?
            Double peine : Réduction du cout du travail + augmentation des prix = double perte de pouvoir d’achat. 


          • foufouille foufouille 11 juillet 2012 16:39

            peripate est mytho, aussi
            pas dans le meme genre, mais aussi nul


          • ggo56 11 juillet 2012 13:10

            Si un chirurgien vous dit qu’il n’arrive pas à boucler ses fins de mois, vous allez le croire ??? Alors, votre fédé du commerce,... au compost !


            • Jason Jason 11 juillet 2012 13:19


              Le travail a toujours fait de l’ombre au capital. Ce qui va dans la poche de l’un ne va pas dans la poche de l’autre. Foin de la robotisation, de la réduction des frais généraux : pour le capital, l’ennemi, c’est le coùt du travail. Et de la formation servie sur un plateau d’argent « gratis pro deo », que les employeurs reniflent avec un petit air dégoûté.

              La DGCCRF a changé de nom, elle s’appelle la DPP (Direction pour la Protection des Populations). Munie de quelques droits folkloriques et caducs, elle va vérifier l’huile d’olive sur les marchés et les clystères chez les pharmaciens. Aucun député, aucun sénateur ne va s’attaquer aux droits exorbitants des fournisseurs de rançonner les consommateurs.

              On en cause ; l’espoir étant la fontaine du bonheur, et les promesses le suc des urnes.

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