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Accueil du site > Tribune Libre > Constitution européenne ; renoncer à la démocratie et aux acquis sociaux (...)

Constitution européenne ; renoncer à la démocratie et aux acquis sociaux ?

C’est ce que voudrait la droite libéralo-conservatrice européenne. Mais la société civile n’est pas prête à renoncer à la démocratie aussi facilement.

Malgré une pression médiatique incessante en faveur du oui, deux pays, et non des moindres, avaient éloigné le spectre d’une validation des politiques libérales de l’Europe en votant non au traité constitutionnel. Le 29 mai 2005, le peuple français, puis une semaine après, le peuple des Pays-Bas, retournaient à la commission sa copie pour être revue et corrigée. Entendu par-là que le contenu de ce texte ne convenait pas au plus grand nombre. Il s’agissait à l’époque d’une victoire importante de la démocratie, quand on connaît le manque de transparence structurel et le peu d’égards pour l’avis des populations dans la construction européenne, et ce, depuis ses débuts. Des urnes espagnoles est sorti un oui, mais le taux d’abstention dépassait les cinquante pour cent (57,68%) tandis qu’en Belgique, le président de la Région wallonne M. Di Rupo estimait que ses concitoyens n’étaient pas aptes à décider à travers un référendum. Ce fut l’occasion d’une vague de chaleureux merci à ceux qui, ayant eu eu voix au chapitre, ont voté contre cette omniprésence du marché dans les relations humaines de nos contrées.

Les enjeux de cette constitution sont prépondérants dans le processus de la construction européenne.

Cependant, malgré le NON de 2005, aujourd’hui la droite libérale et conservatrice veut nous imposer le traité tel qu’il nous a été proposé, avec quelques simplifications. Mais sans aucunement remettre en cause l’orientation idéologique du texte et sans « réinviter » le citoyen au débat. Une construction européenne sans Européennes ni Européens en quelque sorte.

Le grand projet des pères fondateurs de cette intégration a été élaboré au sortir de la guerre 40-45 afin d’éviter que les pays d’Europe occidentale ne replongent dans l’horreur du conflit. L’idée même d’une possible union de peuples aussi différents que les Danois et les Espagnols passe cependant obligatoirement par le socle commun des valeurs humaines et sociales. Pourtant, aujourd’hui, la construction européenne est organisée autour d’un principe unique : le marché, le libre-échange et la généralisation de la concurrence. En d’autres termes la GUERRE économique. Substituer une guerre infinie dans le temps à un conflit armé, lui-même résultant de troubles économique est à l’opposé des aspirations citoyennes aujourd’hui autant qu’hier. Car en plus du cadre humain, sont enfin apparus à l’horizon de chacune et chacun les problèmes environnementaux qui nous menacent :

- Pollutions chimiques en relation avec la baisse de la fertilité, l’augmentation des maladies infantiles et des cancers, des malformations fœtales, bref, la dégradation de notre qualité de vie et un danger exponentiel pour les générations à venir.

- La perte de la biodiversité constitue un drame majeur tant pour la beauté du vivant que pour la disparition irréparable de solutions médicales naturelles.

- Le réchauffement menace notre souveraineté alimentaire au même titre que la dissémination par quelques sociétés transnationales de plantes génétiquement modifiées sans aucun autre intérêt que celui de générer des profits colossaux pour les actionnaires.

Et de ça, les décisions européennes d’aujourd’hui n’en ont cure ! Seule la maximalisation des profits en un temps réduit habite la réflexion des entrepreneurs et de leurs proches du monde politique.

Le dossier REACH (politique d’enregistrement et d’analyse des substances chimiques commercialisées dans l’Union) est un échec complet.

Après un long travail de lobbying, les industriels de la chimie, aussi bien américains qu’européens ont réussi à vider cette directive de son contenu. C’est pourquoi aujourd’hui, 99% (en volume) des substances chimiques utilisées en Europe ne sont toujours pas sérieusement analysés, tandis qu’au principe de précaution la Commission à préféré la compétitivité des entreprises. Et parmi ces produits, beaucoup sont considérés comme dangereux. C’est à dire que 10% des substances testées faisaient l’objet d’une procédure spéciale d’autorisation à la vente et devaient être remplacés. C’était sans compter sur l’avidité infinie du marché et des industriels, qui refusèrent de supporter les coups du changement, en mobilisant de nombreuses «  études d’impact » parfois fort malhonnêtes pour pousser au statu quo. Malgré l’empoisonnement quotidien dont ils sont directement responsables. Le cas de cette directive est intéressante à analyser pour comprendre qui dirige l’Europe et quelles sont les forces mobilisables pour un changement radical, pour le virage salutaire de la construction sociale européenne. [1]

De nombreux autres cas

Depuis lors, d’autres dossiers sont apparus dans les médias et préoccupent de plus en plus les citoyens de l’Union européenne. Et les décisions de la commissions ont toutes été dans le même sens. Le cas des agrocarburants est ici révélateur d’une malhonnêteté intellectuelle sans égale dans une démocratie. Là où les ministres européens refusent de prendre des décisions contraignantes pour la production d’énergie à base de ressources renouvelables, la commission contraint les pays membres à l’utilisation de 10% d’agrocarburants. Alors que la polémique fait rage autour de ces substituts au pétrole qui vont nécessiter un déluge de ressources naturelles pour être produits. Ceci afin, reconnaissons-le, de poursuivre l’œuvre de destruction systématique de notre unique habitat à laquelle la plus riche part de l’humanité nous contraint chaque jour. [2]

Qui dirige en Europe ?

Les différents Etats qui la composent, surtout les Etats importants d’ailleurs (Allemagne, France, UK, Espagne et Italie). Voilà pourquoi quand un ministre tente de se disculper sur une mesure impopulaire prise par l’Union dans le domaine qui l’occupe, il n’est pas difficile de prouver qu’il aurait pu changer l’orientation de cette mesure. L’Europe est devenu un rideau de brouillard bien utile pour que les auteurs de politiques impopulaires puissent se cacher derrière. Le manque de prérogatives du Parlement européen est d’ailleurs significatif de l’esprit avec lequel notre Union est construite aujourd’hui. Tandis que le nombre dérisoire de 2.700 fonctionnaires pour toute la Commission européenne est un aveu clairement énoncé de vouloir laisser la porte grande-ouverte aux lobbies. C’est pourquoi dans le cadre de la directive REACH, l’AmCham (chambre de commerce américaine en Europe), les lobbies de l’industrie chimique tant européenne qu’américaine et le département d’Etat US en la personne de Colin Powell ont pesé de tout leur poids pour écraser la volonté de la Commissaire européenne à l’environnement Margaret Wallström, soutenue par les groupes de défense de la nature. Le manque de démocratie flagrant dans ce dossier remet en cause le modèle de développement du projet qui nous occupe.

La société civile s’ébroue avant acte !

Il est possible de clairement ressentir, dans de nombreux endroits, que la saturation est atteinte et que le mensonge ne passe plus. Même si certaines majorités récentes n’indiquent pas un souci premier pour les droits de l’humain et de l’environnement, on peut estimer qu’il s’agit là aussi d’un ensemble de minorités qui seront vites déçues par les comportements antisociaux des leaders qu’elles se sont choisis. Mais tant aux Etats-Unis qu’en Asie, sans parler de l’Amérique latine (qui se relève de plus de soixant ans de dictatures diverses sponsorisées par Wall Street), la contestation des dogmes meurtriers du marché dérégulé se généralise.

La prochaine étape sera la manifestation générale contre le sommet du G8 qui se tiendra du 2 au 9 juin en Allemagne à Rostock [3]. Il est amusant de constater que pour cet événement mondial, la chancellerie a décidé de sortir de l’espace Schengen qui assure la libre circulation des citoyens européens. La contestation se renforce d’année en année ? La répression, elle, est toujours aussi brutale. Tout le monde devrait se souvenir de Carlo Giuliani, jeune étudiant de vingt ans, assassiné d’une balle en pleine tête par un policier, alors qu’il participait à la contestation du G8 de Gênes en 2001. Deux mois avant, lors du sommet européen de Goteborg, la police ouvrit le feu sur la foule, blessant trois manifestants dont un gravement. Tandis que les médias ont le devoir de faire passer les manifestants pour de dangereux terroristes et que les auteurs des coups de feux sont acquittés par des juges forts complaisants.

Que nous réservent les milices du capitale cette année, sous couvert de démocratie ?

Qui y survivra saura, et pourra envisager de continuer à lutter, avec la société civile contre la dictature sécuritaire au service des multinationales. Celles-la mêmes qui détruisent notre unique planète.

[1] Lire entre autre l’excellent article de Daniel Tanuro (Bio-ingénieur) http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2490

[2] Une liste non exhaustive des dégâts engendrés par les carburants d’origine agricoles

http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_news.cgi?id_news=90

Ainsi que sur le site en français

http://www.moratoire-agro-carburants.com/

[3] http://www.wsf.be/article.php3?id_article=274


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36 réactions à cet article    


  • FreeManu 23 mai 2007 16:07

    @l’auteur

    Pour confirmer vos craintes de fin d’article, un lien qui nous donne un petit avant-goût...

    http://rue89.com/2007/05/23/manifestants_anti_g8_vous_serez_poursuivis_a_la _trace


    • toto1701 23 mai 2007 23:36

      notre présidium nous a promis de relancer l’europe par un mini TCE ,prenant a contre pied les 55% de non de 2005, une démocratie chasse l’autre aux profits des R M I(revenus maximuns illimités) elle m’est pas belle la vie en yacth privé !!!


      • Nicolas Nicolas 24 mai 2007 00:24

        Tous le monde s’en fou de vos « droits sociaux », surtout les chinois, les Japonais, les coréens, les indiens, etc..

        Va donc falloir se sortir les doigts du cul.


        • Francis, agnotologue JL 24 mai 2007 09:38

          Parfois la bêtise le dispute à la grossièreté. On se demande bien qui peut écrire des choses pareilles !


        • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 02:29

          Bien sur, Gandhi connaît pas, les Asiatiques veulent tous bosser 20 heures par jour pour un bol de riz et autres poncifs semi-racistes, semi-ignorants...

          Ce que vous montre la télé, est loin d’être le vrai reflet du monde...

          Les mouvements sociaux en Indes sont largement aussi développés qu’ici et la Chine rechigne devant le modèle capitaliste, puisqu’il ne diffère en rien du pseudo « communisme » dictatorial qu’elle subit depuis la révolution maoïste...

          Se peut-il qu’un jour, l’humain fasse un vrai et honnête travail intellectuel avant de raconter n’importe quoi ???

          Si je devais avoir un vœux avant de quitter ce monde, ce serait celui-la !

          Le visage des journaux télé serait méconnaissable pour l’éternité !


          • Popov De Kerl Popov De Kerl 24 mai 2007 09:52

            Arretez de dire n’importe quoi, j’ai passe plus de 9 mois en chine et en inde, et oui ils sont pret a travailler 18h par jours sans vacances, mais il faut comprendre que il y a 15 ans ils mouraient de faim (pour certain) maintenant la chine est capitaliste c’est clair, alors en effet il va falloir que les francais sortent de leur petit monde propre et net pour entrer dans la vrai vie et se mettent a bosser


          • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 10:55

            DELHI - Avec près de 400 activités au programme et une participation d’environ 50 000 personnes, le Forum social indien (FSI) a dépassé les attentes. Plus que le nombre de participants, c’est l’énergie et l’enthousiasme, qui se sont dégagés de l’événement, qui en ont fait le succès.

            Et croyez-moi, c’est par manque de moyens financiers que de nombreux autres Indiens ne se sont pas rendus sur place.

            Manques de moyens dus encore une fois aux politiques d’ajustements structurels consécutifs à la dette extérieure (laissée pour une part par la grande Bretagne).

            Quant à cette sur valorisation du travail, il me rappelle une phrase terrible, inscrite dans un lieu absolument sinistre :

            « Arbeit macht frei »

            Car, c’est pour produire les objets qui nous encombrent et nous polluent que vous allez travailler. Est-ce vraiment raisonnable ? Il est temps de se poser la question. Pour ceux qui le peuvent !


          • Francis, agnotologue JL 24 mai 2007 09:44

            Très bon article. Un article comme il en faudra beaucoup dans les mois à venir. Vous écrivez :

            «  », aujourd’hui, la construction européenne est organisée autour d’un principe unique : le marché, le libre-échange et la généralisation de la concurrence. En d’autres termes … une guerre infinie«  »

            L’on sait que les guerres se terminent avec l’épuisement des belligérants.

            La généralisation de la concurrence est un piège mortel : dans cette idéologie de l’opportunité à outrance - ce culte du profit c’est-à-dire du tout tout de suite - les acteurs économiques, de l’individu à l’état en passant par les entreprises, se verront contraints de mobiliser toutes leurs forces pour leur survie, et ne pourront donc plus faire leurs propres arbitrages entre le court et le long terme.

            Ceci aura pour conséquence la ruine des plus faibles, à commencer par les individus, pots de terre contre pots de fer.

            La mythe de la concurrence libre et non faussée est un virus mortel.


            • Francis, agnotologue JL 24 mai 2007 09:45

              On a dit que les français avaient pour caractéristique d’élire président le candidat qui était le plus âpre dans la bataille et qui « promettait » de changer le moins possible le pays. Ce moindre changement est bien entendu perçu subjectivement par les différentes couches de la population : ce qui est positif pour les uns est ressenti comme une aggravation pour les autres, et inversement.

              « Quand les hommes ne peuvent pas changer les choses, ils changent les mots », ( Jean Jaurès). Pendant la campagne électorale pour les présidentielles, le candidat Sarkozy a changé tous les mots, raflant ainsi les voix de ceux qui paieront le plus et recevront le moins.

              En s’apprêtant à « démettre » les français de leur souveraineté au profit des lobbies qui contrôlent l’UE, il s’apprête à commettre sa première, et probablement la plus grosse en même temps qu’irrémédiable trahison que l’histoire ait jamais enregistré.

              Rappelons que cette trahison est précisément celle qui occasionné la défaite de Jospin au profit de Chirac, et symboliquement, celle de Le Pen, en 2002. Il est probable que Jospin aurait fait avaliser cette constitution. Le référendum voulu par Chirac a été salvateur pour les Français. Pour combien de temps ?


            • docdory docdory 24 mai 2007 10:59

              @ L’auteur

              J’avais voté NON au TCE , comme 55 % des français . Il est incroyable que Sarkozy , qui a pourtant été élu avec une majorité moindre , veuille imposer un mini-traité en prétendant que ce sont les parties du TCE contre lesquelles les français auraient voté qui seraient absentes de ce mini-traité ! Qu’est-ce qu’il en sait de ce que les français ont rééllement rejeté du TCE ????

              Tout ceci confirme , s’il en était encore besoin , que Bruxelles veut se débarasser de la démocratie ( et également de la laïcité à la française ), en donnant de plus en plus d’autorité à la satrapie ploutocratique non élue de la commission européenne et des lobbies qui l’infiltrent !

              Il est temps que tous les électeurs nonistes de toutes les tendances politiques du non organisent une immense manifestation républicaine , sans sectarisme de partis , pour contrer ce mauvais coup visant à spolier le peuple français de sa victoire référendaire !


              • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 mai 2007 11:01

                Il me semble qu’en refusant le TCE vous avez du même coup refusé les avancées sociales et démocratiques qu’il comportait en particulier la partie 2 et section 3 de la partie 3. Le résultat de ce contre-sens est clair, ce sont les ultra-libéraux (ce que n’est pas le cas NS qui lui cherche à re-entrer dans le jeu européen pour faire échec à la vision purement hyper-capitaliste mondialisé dérégulé et ce du point de vue de la droite nationale-capitaliste franço-française) qui cherchent par ce blocage à imposer leur vision.

                Ce que vous avez refusé de faire et en vous mettant hors jeu par purisme dogmatique (et gauchisme irresponsable), les autres le font à leur manière. Merci pour eux.

                Cela s’appelle se tirer une balle dans le pied : en refusant le TCE une partie de la gauche française a, à l’encontre toute la gauche de gouvernement et des syndicats européens, fait le jeu de l’hyper-capitalisme mondial qui n’attendait que cela.


                • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 11:14

                  les articles III-144 à III-150 laissent la porte ouverte à de futures directives Bolkestein, en précisant notamment que « les Etats membres s’efforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire (...). La Commission adresse aux Etats membres intéressés des recommandations à cet effet » (art. III-148).

                  Il faudrait également nous expliquer par quel miracle la politique monétaire, qui, pour des raisons idéologiques, a pour unique objectif la stabilité des prix qui intéresse au premier chef les financiers et les spéculateurs, n’a pas eu de conséquences en matière de chômage, et que dire du pacte de stabilité et des politiques budgétaires restrictives jouant contre l’emploi ? La situation économique actuelle n’est pourtant pas surprenante. Elle est la conséquence de l’application de plus de vingt ans de politiques libérales que le traité se propose de pérenniser. Des politiques qui ne sont pas sans rappeler le contenu des programmes d’ajustement structurel (PAS) imposés aux pays en développement et qui se sont soldés par plus de pauvreté et d’inégalités en de nombreux endroits du monde.

                  Et comment pouvez vous dire que NS n’est pas néo-ultra-blabla libéral lorsqu’il dit « Je serai un président comme Louis de Funès dans le Grand restaurant : servile avec les puissants, ignoble avec les faibles. »

                  On se demande qui s’est mis une balle dans le pied là, tout récement ???


                • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 11:22

                  Extrait de l’article écrit par Eric Toussaint à propos du traité constitutionnel http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=1284

                  Dans le traité, tous les ingrédients sont présents pour une cure d’austérité perpétuelle...

                  Ignorant ces résultats, les dirigeants européens nous demandent maintenant, au travers du Traité établissant une Constitution pour l’Europe, d’entériner l’application d’un programme d’ajustement structurel permanent. Tous les ingrédients sont présents pour une cure d’austérité perpétuelle. L’Etat est sommé de toujours plus se désengager ce qui se traduit par une discipline budgétaire toujours plus stricte (art. III-184 et III-194) qui empêche toute politique budgétaire de relance. Comme le principe de la majorité qualifiée ne s’applique pas dans le domaine fiscal, l’unanimité est requise en la matière (art. III-171) et il y a fort à parier que toute harmonisation ne pourra se faire qu’en s’alignant sur le moins disant. Dès lors, l’austérité budgétaire ne peut être réalisée qu’en réduisant les dépenses publiques et les subventions (art. III-167). Si la politique budgétaire devient inopérante, la politique monétaire est également restrictive puisqu’elle conserve son unique objectif de maintien de la stabilité des prix (art. I-30 et III-177). Alors que l’inflation n’est plus un problème depuis une quinzaine d’année, la poursuite de ce seul objectif n’obéit qu’à des considérations idéologiques privilégiant les détenteurs de capitaux.

                  L’heure est également à la suppression de toute entrave à la libre concurrence et à l’ouverture croissante des économies. Selon le refrain maintes fois entonné, les pays de l’Union européenne doivent respecter le principe d’une économie de marché où « la concurrence est libre et non faussée » (art. I-3, III-177, III-178 et III-185). Dans cette perspective, les services publics ne sont pas épargnés. Ils deviennent des « services d’intérêt économique général » (art. III-122) soumis à la concurrence (art. III-166) et ne peuvent plus bénéficier d’aides de l’Etat s’ils faussent ou simplement menacent de fausser la concurrence (art. III-167). La voie de la privatisation des services publics est ainsi ouverte. Les marchés du travail doivent être « aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie » (art. III-203) ce qui implique plus de flexibilité. La libéralisation des services est acquise (art. III-130, III-146, III-147 et III-148), celle des mouvements de capitaux ne peut être remise en cause malgré les conséquences dramatiques qu’elle a déjà occasionnées en de nombreux endroits de la planète (art. III-156). Il est cependant un domaine qui échappe à la concurrence et qui doit être protégé. Il s’agit du commerce d’armes, de munitions et de matériel de guerre (art. III-436) !

                  Si l’on ne peut évidemment pas mettre sur un même plan les membres de l’Union européenne et les PED, l’institutionnalisation du programme d’ajustement structurel européen ne pourra qu’entraîner plus de pauvreté et d’inégalités, comme ont déjà pu le constater de nombreux PED. Dès lors, quel crédit apporter à un texte dont l’objectif affiché est d’œuvrer pour « le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement » (art. I-3) ? Le volet social, qui constitue une avancée majeure pour les partisans du oui, envisage d’améliorer, entre autres choses, les conditions de travail, la sécurité sociale et la protection des travailleurs, l’égalité entre hommes et femmes, la lutte contre l’exclusion, tout en évitant « d’imposer des contraintes administratives, financières et juridiques telles qu’elles contrarieraient la création et le développement de petites et moyennes entreprises » (art. III-210). Sauf à considérer que « la concurrence libre et non faussée » est le moyen de réaliser ces objectifs, ce que les faits, têtus, ne cessent d’infirmer, l’objectif de progrès social a toutes les chances de demeurer un vœu pieu tant qu’il sera subordonné à l’économique (art. III-213). De la même façon, l’introduction d’un volet environnemental est un leurre. Car que penser d’un développement durable qui ne consacre que deux articles (sur 448 !) aux questions environnementales (art. III-233 et III-234) et nécessite l’unanimité pour agir ? Que penser d’une politique agricole commune qui ne fait aucune référence à la protection de l’environnement et se soumet toujours à une logique productiviste destructrice (art. III-227) ? Que penser enfin de l’action extérieure de l’Union qui soutient « le développement durable sur le plan économique, social et environnemental des pays en développement dans le but essentiel d’éradiquer la pauvreté » (art. III-292) et qui pour cela encourage « l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international » (art. III-292), mesures dont on constate chaque jour les effets dévastateurs sur les PED ?

                  Dès lors, puisqu’on nous demande si nous souhaitons poursuivre une construction européenne dominée par les questions économiques, le non pro-européen, qui repose sur des considérations sociales et environnementales, est légitime. Dire non à ce Traité, c’est vouloir remettre l’économie au service de l’Homme, c’est refuser une logique qui considère que l’« avoir plus » équivaut au « mieux-être », c’est considérer que les valeurs sociales et environnementales ont au moins autant d’importance que les considérations économiques, c’est enfin aider les PED à promouvoir un autre développement.


                • non666 non666 24 mai 2007 11:27

                  Sylvain, une constitution est une règle du jeu pour le fonctionnement d’un etat.

                  A ce titre, les règles economiques et sociales n’ont pas a y etre, sauf a verrouiller pour l’eternité l’etat de ce qui est admissible.

                  Il s’agit ni plus ni moins que de retirer a la democratie le droit de modifier ces règles. Or quand nous elisons des « representants », c’est sur leur projets economiques et sociaux que ce font les choix, la plupard du temps.

                  Si ces sujets sont verrouillés a quoi servent les elections ? Juste a choisir ceux qui mettront en oeuvre la politique obligatoire ?

                  Cette constitution avait rajouté tout et n’importe quoi dans le seul but de faire oublier l’essentiel : l’abandon de souveraineté au profit d’un ensemble qui ne la revendique meme pas...

                  1) Une armée sous-traitée aux etats unis dans le cadre de l’Otan

                  2) Une diplomatie collegiale incapable de decider quoique se soit en donnant le meme poids aux « nains » qu’aux « geants ».

                  3) Une banque centrale qui se confie a des banquiers apatrides pour ceux qui jouent le jeu de l’Euro mais qui accepte, dans le cadre du conseil des banques centrales, de recevoir l’influence de ceux qui n’en font pas parti...

                  Cette constitution est morte et nous pissons sur sa tombe.

                  Mais avec son « mini-truc », Sarkozy est en train de vouloir valider la partie I, celle de l’abandon de souveraineté justement, et celle qui definit comment ou modifie cette constitution par la suite, entre membre du conseil...

                  En gros on retire le pouvoir au peuple au depart et ensuite on lui expliquera que ce n’est pas notre faute, c’est « l’Europe qui a decidé » mon bon monsieur...


                • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 11:34

                  Pour une analyse d’une grande qualité intellectuelle :

                  http://www.cadtm.org/rubrique.php3?id_rubrique=3

                  Excellentes lectures...


                • docdory docdory 24 mai 2007 11:50

                  @ Sylvain Reboul

                  1°) Les avancées sociales et démocratiques du TCE ? Mais vous les avez vues où ????

                  2°) Vous me qualifiez de gauchiste irresponsable , sachez que s’il avait eu ses 500 signatures , j’aurais voté pour Dupont-Aignan au premier tour , malheureusement le lobby oui-ouiste en a décidé autrement . A défaut , j’ai voté Schivardi , contre l’Europe de Maastricht et du TCE , et pour la défense de la laïcité , que vous oubliez trop facilement bien que vous vous prétendiez de gauche , laïcité qui aurait été abolie en France si le TCE avait malheureusement été voté !


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 mai 2007 12:34

                  Selon le texte même le TCE n’est rien d’autre qu’un traité international ayant valeur constitutionnelle entre des états différents , son premier but vise à améliorer le traité de Nice par des mesure plus démocratique (rôle du parlement), son second à améliorer la fonctionnement des instituions en faisant de la majorité qualifiée la norme et enfin la reconnaissance constitutionnelle des droits fondamentaux, y compris des droits sociaux (ce qui a mis en rage les hyper-capitalistes de tous poils) ; c’est pourquoi tous les partis de gouvernement de gauche et les syndicats européens l’ont approuvé : il était un progrès par rapport au traité de Nice ; traité que NS veut corriger. Mais il ne veut pas lui donner de valeur constitutionnelle alors qu’il sait très bien qu’un traité international ayant entraîné une ratification parlementaire en terme de constitutionnalité française est de droit constitutionnel ; ce qui est le cas de l’essentiel du TCE qui a été constitutionnaliser par avance par un vote parlementaire à la majorité qualifiée et donc (déjà) intégré à la constitution française.

                  J’en profite pour dire qu’une constitution n’est en rien un texte sacré ; on ne cesse de retoucher en permanence la constitution française ; il en serait de même du TCE dans un cadre plus démocratique qui interdirait le droit de véto.. (mais nous n’en sommes pas encore là ; encore faut-il faire tomber le tabou symbolique de l’unanimité, ce que propose le TCE)

                  Je maintiens que le TCE est un progrès démocratique par rapport aux traités antérieurs et nul ne peut le contester sauf à refuser la construction d’une Europe politique (et donc à terme sociale) plus efficace et plus intégrée pour en revenir au protectionnisme, alors même que l’économie française est largement mondialisée, sans que l’Europe et à plus forte raison la France puissent peser dans la régulation de cette irréversible mondialisation des échanges.

                  Ce qui m’amène à ne pas être du tout d’accord avec le fait qu’un traité international qui doit régler les échanges entre des pays n’aborde pas les questions économiques qui sont au coeur de la réalité de cette construction. On ne peut échanger avec des règles du jeu différentes dans le cadre d’un marché devenu unique. Du reste la constitution française elle-même par l’affirmation du droit « sacré » à la propriété des moyens de production et d’échanges reconnaît en droit le libéralisme comme la seule forme de l’économie compatible avec la démocratie pluraliste.

                  Ce qu’il convient de faire c’est de prendre en compte les droits sociaux fondamentaux pour compenser le pouvoir du capital privé, ce que le TCE d’une manière significative propose dans le texte, au contraire des traités antérieurs.

                  Il ne faut jamais fétichiser un texte juridique : son usage et son interprétation comme tout texte humain dépend des luttes politiques et sociales et des rapport des forces qu’elles imposent et de rien d’autre. Le TCE mettait en scène institutionnelle politique la possibilité de ces luttes à l’échelon européen et d’une évolution vers un monde plus civilisé.

                  Je ne partage donc pas votre appréciation unilatéralement négative sur le rôle du parlement européen à propos de la trop fameuse circulaire sur les services (du reste déformée par ses adversaires) et sur le fait que l’Europe ne ferait que le jeu des industriels coalisés en puissance monopolistique.

                  Je pense d’autre part que vous confondez les services publics non-marchands qui relèvent de la seule souveraineté nationale avec les services marchand d’intérêt économique général, monopoles d’état (EDF, SNCF, RATP etc..)qui font une concurrence déloyale et capitaliste sur le plan européen. C’est cette concurrence déloyale qui est condamnée par l’UE et à juste titre : on ne peut profiter de son statut public à l’intérieur et se protéger sur son marché de la concurrence des autres, pour faire concurrence à des entreprises publiques européennes qui remplissent aussi sous d’autres formes des missions de service public.

                  Enfin même en France, service public et monopole d’état ne sont pas synonymes, sinon dans une vision étatiste et pseudo-marxiste du rôle de l’état-patron dans l’économie.


                • docdory docdory 24 mai 2007 12:56

                  @ Sylvain Reboul

                  Vous savez parfaitement bien que les modalités de révision du TCE fixées par ses rédacteurs étaient telles que toute révision était impossible en pratique . Un grand reich ultra libéral théocratique et ploutocratique institué pour mille ans , voilà ce qu’aurait été le résultat du TCE !


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 mai 2007 14:21

                  C’est exactement la situation créée par le refus du TCE : la pérennisation du traité de Nice. NS a sur ce point raison de vouloir le modifier, car il accule l’Europe et la France (les deux sont indissociables) à l’impuissance et en refusant au parlement (représentation directe des citoyens européens) tout contre-pouvoir législatif suffisant, ce refus a affaibli la démocratie représentative en Europe.

                  Je retiens de votre position que vous refusez, au fond, toute délégation de souveraineté et c’est en cela et sur l’idée de démocratie qui selon moi ne peut se contenter d’être nationale(iste) dans le monde ouvert qui est le nôtre), que nous divergeons !

                  Les choses son claires sur ce point comme il est clair que les français ont voté, lors de ces présidentielles, contre leur précèdent vote lors du référendum sur le TCE en éliminant tous les souverainistes, de gauche comme de droite, au premier tour. Je rappelle que D-A et P De V ont appelé, sans condition à voter NS au second tour ! Leur souverainisme n’était donc que du cinéma politicien...

                  Il n’y a que les dogmatiques qui ne peuvent ou ne veulent pas changer d’opinion. Le refus du TCE n’a en rien fait reculer l’Europe des marchands sans contre-poids politique suffisant, au contraire. On juge d’un arbre et d’une position à leurs fruits...Quand vous aurez compris cela vous aurez fait une grand progrès en terme de réalisme politique.

                  L’Europe se fera à droite et/ou à gauche et ce n’est pas en se repliant sur le pré-carré d’une souveraineté nationaliste de pacotille intenable car déjà totalement obsolète qu’elle se fera à gauche.


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 mai 2007 14:52

                  Pour enfoncer le clou : ce n’est pas faire preuve d’une particulière lucidité politique que d’avoir soutenu des candidats dont certains d’entre eux ont retourné leur veste anti-européenne au deuxième tour, alors que la logique de leur cheval de bataille anti-européen aurait été, au moins, de réclamer un nouveau référendum et donc d’appeler à voter plutôt pour SR que pour NS qui, lui, veut remettre en selle le traité sans demander aux citoyens leur avis

                  Certains électeurs du non le savaient et ont probablement voulu cela en votant NS, pour ne pas à se déjuger de leur non calamiteux au référendum, tout en laissant carte blanche à NS pour faire ce qu’il veut en négociant avec nos partenaires une nouvelle mouture qui, nous le savons, reprendra l’essentiel du TCE sous une forme simplifiée.

                  Le vote NS aux présidentielles efface largement le vote non au référendum : il est vain et stérile de la nier ; une majorité des français ne se reconnaît pas dans le souverainisme anti-européen plus ou moins mâtiné d’alibi cosmétique social...

                  Telle est une des leçons des élections : le réalisme y compris combiné avec une certaine volonté d’irresponsabilité citoyenne -irresponsabilité déjà présente dans le vote non- l’a emporté sur des convictions illusoires. Ce n’est pas enthousiasmant, mais cela interdit de rêver tout éveiller...


                • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 15:28

                  Je ne comprends pas les sub-divisions que vous faites entre capitalistes, ultra-capitalistes, néo-libéraux et libéraux. Merci d’éclairer ma lanterne.

                  Et depuis quand les promoteurs du capitalisme sont encore considérés comme gens de gauche ?

                  J’ai du mal à conceptualiser ces choses... Il y a là des antinomies essentielles, non ?


                • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 15:33

                  De plus, en parallele au « renforcement » du parlement, on crée des agences qui statueront sur les thèmes complexes et dont les décisions ne seront pas soumisent au parlement.

                  En 2002, la C.E. a fait paraître le livre blanc de la bonne gouvernance européenne. Qu’en ressort-il ? - Que les parlements sont trop longs à comprendre les décisions prises par la C.E. et donc qu’il faut se passer d’eux, y compris se passer du parlement européen ! Comment s’en passer ? En créant des agences comme aux states comme la FDA. Quelles différences entre une direction générale de la commission européenne et une agence ? l’agence ne réglemente pas par directive européenne, CAD par des lois mais par des réglementations. Et que ces réglementations ne passent plus devant les parlements nationaux qui ne sont plus informés. Il existe déjà 10 agences européennes et l’on va créer une agence pour chaque domaine important de l’C.E.
                  -  l’agriculture
                  -  le commerce extérieur
                  -  le commerce intérieur
                  -  économie et finances
                  -  le développement

                  UNE FOIS CES AGENCES CREES IL N’Y AURA PLUS AUCUN CONTROLE DEMOCRATIQUE SUR LES POLITIQUES DE L’UNION EUROPEENNE !

                  L’Europe s’est consrtuite dans l’opacité et vous espérez que cela va changer ?


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 mai 2007 18:05

                  Cela ne changera certainement pas par un vision franco-française franchement franchouillarde des problèmes et si on se refuse à faire progresser peu à peu l’intégration politique de l’Europe dans un sens plus démocratique . Celle-ci est un combat permanent et exige que l’on se réinsère dans le jeu. Le non nous a mis hors jeu et a considérablement nui à ceux qui, en Europe, luttent pour une Europe plus transparente et plus démocratique. NS et sa méthode est aussi une conséquence du non et le plus fort c’est que la majorité des électeurs approuve cette dernière, y compris ceux qui ont appelé à voter non et ont appelé à voter NS au deuxième tour (P de V et D.A)

                  Ce que vous constatez est donc aussi une conséquence du non et non pas du oui de gauche, en effet, malheureusement minoritaire. C’est une des raisons qui ont fait gagné NS en vue de nous sortir de la mouise (pour ne pas dire plus) dans laquelle le non au référendum a mis les français.


                • arturh 24 mai 2007 12:59

                  Ce texte n’était pas le texte d’une constitution, ne l’a jamais été. Pourquoi continuer à l’appeler ainsi ?

                  Au moins cette fois ci, on aura un texte pour ce qu’il est : une traité entre nations.

                  Quant à la démocratie, elle a toujours perdu en Europe depuis deux siècles. Et ce n’est pas le 6 juin 1944 qui allait l’imposer, même si, grâce à la victoire des troupes commandées par le pouvoir exécutif de la Démocratie Européenne nous permet de bénéficier depuis un demi siècle, d’un grand nombre de ses bienfaits.

                  Mais nous n’aurons probablement jamais droit à la démocratie en Europe qui fut vaincu lors du Traité de Vienne en 1815...

                  Et avec l’auteur de cette article qui nous écrit : Oui à la Démocratie, mais à condition que je puisse conserver éternellement mes privilèges, ont voit que le programme des ennemis de la Démocratie n’a pas changé...


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 15:22

                    @ arthurh... J’ai écris cela où ?

                    C’est juste une manière désagréable de me rappeler nos échanges épistolaires en d’autres pages sur ce site ?

                    Quant aux Chartes de l’ONU, ce ne sont pas des textes entre nations signataires ?

                    C’est tout ce que vous aviez à grogner ? Vous nous avez déjà habituer à pire...

                     smiley


                  • arturh 24 mai 2007 16:13

                    Et alors ? Il n’y a aucun rapport entre des chartes (?) signées entre nations à l’ONU et une Constitution qui est un contrat social signés entre des citoyens.


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 17:29

                    Tu me prends pour un petit bourgeois ?

                    Je gagne peu par choix, n’ai ni voiture, ni télévision, par choix, cuisine des produits de bases achetés directement au producteur à travers un groupe d’achat commun et ai vécu dans différents squats, dans des expériences réussies et très enrichissantes. Il y a d’autres mondes que ceux de la Starmania télévisée à outrance et après laquelle tant de gens courent. Je suis végétarien et ne consomme AUCUNS produits extra-européens (à part parfois un peu de chocolat smiley ) )

                    Je ne prends pas l’avion pour mes loisirs et consacre mon temps à analyser la mondialisation capitaliste et le fourvoiement dans lequel l’humanité se jette. Après l’obscurantisme religieux, voici l’obscurantisme économique. Et avec votre nouveau président, le religieux revient.

                    Et c’est du boulot.


                  • arturh 24 mai 2007 19:32

                    Peut-être, mais c’est ton problème. Personnellement, ce style de vie ne m’intéresse absolument pas et en plus je ne vois pas du tout ce que ça vient faire dans un article au sujet de la « Constitution Européenne ».


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 20:27

                    Ca n’est pas un problème, et mon article parle d’alternatives, t’as encore rien compris !


                  • arturh 24 mai 2007 21:04

                    Alors parle d’alternative, pas de démocratie, qui n’a rien à voir.


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 21:16

                    démocratie (du grec ancien dèmokratia, « souveraineté du peuple »

                    c’est exactement de quoi je parle


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 21:41

                    l’auto-gestion


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 24 mai 2007 21:42

                    There is an alternative ! TINA is dead


                  • Emile Red Emile Red 25 mai 2007 10:45

                    Je crois que pour beaucoup de monde le terme « auto-gestion » fait peur.

                    Rendez-vous compte des salariés capables de se passer d’adhérents au MEDEF...

                    Pourtant si on veut une industrie compétitive, ce n’est pas les salaires de smicards, représentant la force de travail, qu’il faudra utiliser comme variable d’ajustement, mais ceux des dirigeants non rentables.

                    L’actionnariat devrait être purement et simplement aboli, il est contradictoire avec les lois sur l’usure et joue un rôle de banquier sans en avoir les charges.

                    L’auto-gestion permet une visibilité comptable claire, sans stock-options, sans actionnariat, sans primes camouflées.

                    Quand l’état prendra en compte cette possibilité pour lutter contre les délocalisations des moyens de production ? Que les patrons se tirent avec la caisse passe, mais qu’ils s’approprient en même temps les outils qui ne leur appartiennent que parce qu’ils les ont financés par le travail des salariés qu’ils virent, il faut arréter le délire.


                  • Chichile Chichile 25 mai 2007 11:11

                    Je suis consterné que, au nom de lutter contre la mondialisation rampante, l’ultralibéralisme (et ses prochaines étapes, le métalibéralisme, suivi du cosmolibéralisme, qui sera en lutte avec des cryptolibéraux et les archéolibéraux), l’on ait enterré le TCE en son temps.

                    Sans volonté politique, il ne restera que le marché !

                    Personnellement, j’ai lu le traité. De A à Z. Je n’ai pas tout compris, évidemment. Normal. Je ne comprends pas non plus comment fonctionne la chaudière à gaz chez moi... Ce que j’ai compris, c’est que le TCE était une chance.

                    Ce que j’ai vu par la suite, lu et entendu, étaient des déformations grossières de la réalité du contenu du traité, la focalisation sur un oiu deux points caricaturés et vilipendés, et la propagande incessante contre ce traité. Faisant coucher ensemble les ennemis de toujours (pas pour les mêmes raisons, certes, mais néanmoins en tant qu’alliés objectifs les unes des autres) les extrêmes de gauche de droite.

                    Aujourd’hui, ne pas comprendre que sans radicalement modifier les relations POLITIQUES entre membres de l’UE, l’on ira directement dans le mur et vers cette libéralisation à outrance que vous semblez tant redouter. L’ Europe ne sera qu’un vaste marché où tout se promènera dans tous les sens. L’inaction des institutions, provoquée par le rejet manipulé du TCE (et j’insiste sur le manipulé) laisse actuellement le champs libre aux pratiques déloyales au sein de l’UE, et une fois qu’une situation se met en place, elle prend une vie qui lui est propre, et il est difficile de revenir en arrière.


                  • Eric De Ruest Eric De Ruest 25 mai 2007 11:45

                    Le non, était souvent le choix pro ré-orientation sociale à une europe libéral. Cependant, le non n’avait pas été prévu. Les sommes colossales investies dans la propagande pour le oui, à l’instar de la publicité, faisaient déjà du oui la réponse attendue. Hahaha ! Et donc, jamais ils n’ont imaginé se voir retourner le texte pour relecture. Car ce n’est pas à l’agenda. Si vous relisez plus haut un poste sur la création d’agences qui décident à la place des parlements, vous comprendrez enfin, que l’Europe doit être réformée en profondeur !

                    Et donc, que le Oui était une validation des politiques libérales au service de la dérégulation. Antinomique avec l’idée que vous développez.

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